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'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

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population pouvant être accueillie. Mais les <strong>par</strong>ents ne sont de leur côté pas privés de toute<br />

marge de manœuvre et c’est ce que je vais tenter de montrer dans les pages qui vont suivre.<br />

Ce faisant, je reprends en grande <strong>par</strong>tie une intuition non développée de Pierre Bonjour et<br />

Michèle Lapeyre, qui écrivent à propos de la consultation dans un CMP 26 :<br />

« La question des ‘sur-déterminations’ <strong>par</strong>aît inévitable. La position des <strong>par</strong>ents venant<br />

consulter ne dépend-elle que des difficultés objectives de l’enfant ? Ne résulte-t-elle que<br />

d’un point de vue relationnel selon lequel à une typologie des difficultés correspond<br />

<strong>au</strong>tomatiquement une typologie des services aptes à les prendre en charge ? En d’<strong>au</strong>tres<br />

termes, n’y a-t-il pas d’<strong>au</strong>tres facteurs entrant en ligne de compte, tels que le sexe, l’âge,<br />

l’origine sociale, le lieu de scolarisation ? » [Bonjour et Lapeyre, 2000, p. 166]<br />

tel-00333296, version 1 - 28 Nov 2008<br />

Pour <strong>au</strong>tant, il n’est pas question de dire que les <strong>par</strong>ents ont les pleins pouvoirs sur<br />

leurs enfants et qu’ils manipulent le système à leur guise, d’<strong>au</strong>tant plus que l’état du champ de<br />

prise en charge institutionnelle des enfants et adolescents <strong>handicap</strong>és ment<strong>au</strong>x leur est<br />

défavorable. Du fait du faible nombre d’établissements, de leur dispersion et de<br />

l’engorgement des demandes d’orientation en CDES, ce sont les établissements plus que les<br />

<strong>par</strong>ents qui sont en position de choix. Sophie Godet-Montalescot [1995] montre en effet que<br />

les CDES ont peu de pouvoir d’orientation, en <strong>par</strong>ticulier dans les dé<strong>par</strong>tements où<br />

l’équipement médico-éducatif est insuffisant, comme c’est le cas en région <strong>par</strong>isienne.<br />

« Les CDES <strong>par</strong>aissent difficilement en mesure de développer une politique d’orientation<br />

propre et (…) force est de constater que les commissions d’éducation spéciale<br />

fonctionnent comme des ‘chambres d’enregistrement’ des demandes qui leur sont<br />

soumises. (…) La mise en œuvre d’une décision d’orientation qui ne recevrait pas<br />

l’accord des <strong>par</strong>ents (ce qui est d’ailleurs obligatoire) peut être différée, en <strong>par</strong>ticulier ‘on<br />

attend’, selon l’expression même de certains secrétaires [de CDES], qu’ils deviennent<br />

d’accord. » [Godet-Montalescot, 1995, p. 225]<br />

C’est donc une logique d’offre qui prév<strong>au</strong>t, la demande étant contrainte de se modeler<br />

sur les possibilités d’accueil :<br />

25 Les statistiques de l’Éducation Nationale montrent en effet que les troubles du comportement sont fortement<br />

sur-représentés chez les garçons [Langouët, 1999, p. 106-107].<br />

26 Les centres médico-psychologiques (CMP) se présentent sous la forme d’un service hospitalier, d’un hôpital<br />

de jour ou d’une consultation hospitalière et ont pour rôle l’organisation des actions de prévention, de diagnostic,<br />

de soins ambulatoires et d’intervention à domicile, ainsi que la prise en charge des enfants jusqu’à 16 ans<br />

environ présentant des difficultés affectives, psychologiques ou familiales.<br />

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