27.12.2013 Views

'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

tel-00333296, version 1 - 28 Nov 2008<br />

« Alors on en avait <strong>par</strong>lé à la psychiatre qui le suivait, la psychiatre du CMPP, puis très<br />

(hésite) doucement, elle nous avait dit (…) : ‘Oh ! (cherche ses mots) nous, on travaille<br />

avec l’hôpital de jour qui est à côté, c’est Saint-François, donc si vous voulez, vous<br />

pouvez aller voir le psychiatre de l’hôpital de jour pour voir avec eux’. Et on l’a fait, on<br />

l’a fait, il a eu une observation d’une semaine, on a eu un long entretien avec eux, on leur<br />

a fait <strong>par</strong>t de nos inquiétudes. Bon, (cherche ses mots) on a eu confiance, ils nous ont dit,<br />

à l’issue de la semaine, que ça pouvait l’aider, qu’il pouvait même (cherche ses mots) en<br />

profiter de l’hôpital et que ça pouvait se résoudre assez vite. (cherche ses mots) Donc ils<br />

nous ont donné be<strong>au</strong>coup d’espoir et puis (…) ils nous ont dit : ‘Si vous êtes des bons<br />

<strong>par</strong>ents, f<strong>au</strong>t le faire quoi, <strong>par</strong>ce que sinon, c’est votre fierté ; bon, mettre un enfant dans<br />

un hôpital, c’est pas… (s’arrête) C’est vrai que vis-à-vis de la société, c’est pas quelque<br />

chose de… (se reprend) vis-à-vis de ses amis, vis-à-vis de l’environnement, ça renvoie<br />

pas une bonne image, mais vis-à-vis de votre enfant, vous avez des devoirs (insiste sur ce<br />

mot).’ Elle nous a un petit peu (hésite) culpabilisés. Donc on a bien réfléchi puis on s’est<br />

dit, avec un tel discours, on s’est dit : ‘Bon, f<strong>au</strong>t le faire, quoi ! On va le faire’, même si<br />

(cherche ses mots) en fin de compte, moi je l’avais fait un peu contre mon gré, mais<br />

j’étais entraînée là-dedans. Puis on était quand même un peu désem<strong>par</strong>és. »<br />

Au bout de trois ans passés dans cet hôpital de jour, Marc et Sylvie décident de<br />

chercher une <strong>au</strong>tre solution, trouvant que Frédéric a peu progressé à l’hôpital de jour, que sa<br />

scolarisation dans l’école de l’hôpital n’est pas satisfaisante sur le plan des acquisitions et que<br />

la plu<strong>par</strong>t des enfants accueillis ont des difficultés plutôt plus importantes que les siennes, ce<br />

qui le « tire vers le bas ». Après avoir pris contact avec des instituts pour enfants avec troubles<br />

du comportement, qui refusent de prendre Frédéric <strong>par</strong> manque de place et <strong>par</strong> peur qu’un<br />

enfant venant d’un hôpital de jour ne puisse pas suivre les enseignements et activités<br />

proposés, Sylvie se tourne en désespoir de c<strong>au</strong>se vers une petite école privée et hors-contrat,<br />

coûteuse mais proposant des apprentissages scolaires en petits effectifs pour des enfants ayant<br />

toutes sortes de retards et de difficultés. Au bout de deux ans, pendant lesquels Frédéric<br />

apprend à lire et progresse <strong>au</strong> prix d’efforts importants, ses <strong>par</strong>ents cherchent à nouve<strong>au</strong> une<br />

<strong>au</strong>tre structure, désireux de le rapprocher <strong>au</strong> maximum du circuit scolaire classique.<br />

Après cinq années passées dans des structures hospitalières ou spécialisées, ses <strong>par</strong>ents<br />

« ne savaient plus trop situer » Frédéric scolairement et ont reformé l’espoir, suite à ses<br />

récents progrès, qu’il puisse se rapprocher du nive<strong>au</strong> de sa classe d’âge. La CDES et le<br />

psychiatre qui suivait alors Frédéric en libéral proposent tous deux un essai en CLIS. Après<br />

quelques recherches, <strong>au</strong>cune place en CLIS n’est disponible ; en revanche, on propose à<br />

18 Les informations qui suivent proviennent de deux entretiens avec Sylvie, un avec Marc et un avec la sœur de<br />

243

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!