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'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

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B. Des <strong>par</strong>cours ap<strong>par</strong>emment incohérents<br />

Com<strong>par</strong>és <strong>au</strong>x règles ap<strong>par</strong>emment simples qui régissent le champ de prise en charge<br />

des enfants et adolescents <strong>handicap</strong>és ment<strong>au</strong>x, les <strong>par</strong>cours effectifs que l’on m’a exposés en<br />

entretien peuvent <strong>par</strong>aître incohérents. Pour les comprendre sans retomber dans le jeu des<br />

accusations réciproques <strong>au</strong>xquels se livrent souvent <strong>par</strong>ents et professionnels, il f<strong>au</strong>t<br />

reconsidérer le point de vue des <strong>par</strong>ents, souvent laissé dans l’ombre.<br />

1 Le <strong>par</strong>cours sinueux de Frédéric<br />

tel-00333296, version 1 - 28 Nov 2008<br />

Prenons en détail l’exemple de Frédéric, né en 1991 17 . Comme on l’a déjà dit, il vit<br />

depuis sa naissance en proche banlieue <strong>par</strong>isienne, avec sa sœur, née en 1986 et ses<br />

<strong>par</strong>ents, Marc Patole et Sylvie Man<strong>au</strong>d, qui sont respectivement informaticien et institutrice<br />

(Sylvie a été institutrice spécialisée pour enfants malvoyants avant la naissance de Frédéric).<br />

Cette dernière m’explique 18 qu’après une naissance et de premières années sans problèmes,<br />

Frédéric devient vers trois ou quatre ans un enfant « hyper-actif », « fatigant », « remuant ».<br />

L’année suivante, en moyenne section de maternelle, il est remarqué <strong>par</strong> son institutrice qui le<br />

trouve agité, voire agressif. Marc et Sylvie font alors appel à un CMPP (Centre médicopsycho-pédagogique),<br />

où Frédéric engage une psychothérapie. Sylvie n’adhère cependant pas<br />

totalement <strong>au</strong> jugement de l’institutrice, qui ne « faisait pas confiance » à Frédéric et ne<br />

l’aidait ainsi pas à progresser ; elle insiste sur le fait qu’il « raisonnait bien », « avait le regard<br />

vif » et que ses retards ne concernaient alors que le graphisme, l’écrit, et non l’oral, le<br />

raisonnement. Marc et Sylvie se mettent alors à rechercher une structure « différente » pour<br />

Frédéric, afin de l’aider à combler ses retards naissants. Sylvie, qui connaît bien le système<br />

scolaire du fait de sa profession, s’oriente vers une école Montessori et en visite une en<br />

banlieue <strong>par</strong>isienne. Mais elle ne poursuit pas ses recherches dans cette direction car cette<br />

visite lui donne l’impression que le public visé est plutôt privilégié, <strong>au</strong> double sens scolaire et<br />

social, qu’en difficulté.<br />

Les <strong>par</strong>ents de Frédéric se tournent alors vers d’<strong>au</strong>tres solutions. Ils vont finalement<br />

faire prendre à la carrière scolaire de Frédéric un tournant très important en le faisant entrer<br />

dans un hôpital de jour. Voici comment Sylvie explique cette décision :<br />

17 Cet exemple a fait l’objet d’une communication, dont je reprends ici certains éléments [Eideliman, 2007a].<br />

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