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'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

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Les enfants ou adolescents dont on a <strong>par</strong>lé jusqu’ici peuvent ainsi être ré<strong>par</strong>tis en deux<br />

catégories, selon que leurs <strong>par</strong>ents les pensent plutôt en termes de différence de degré ou de<br />

différence de nature. Ce « classement », qui s’appuie sur l’analyse des entretiens des<br />

personnes concernées, est bien sûr indicatif et plusieurs cas, en italiques, sont difficiles à<br />

classer. J’indique <strong>par</strong> ailleurs dans chaque case combien de garçons et de filles sont<br />

concernés, non plus sur les cas que j’ai présentés jusqu’ici, mais sur l’ensemble des 42 cas (23<br />

garçons et 19 filles) sur lesquels a porté mon enquête. Je précise entre <strong>par</strong>enthèses le t<strong>au</strong>x de<br />

féminisation de la catégorie (45% sur l’ensemble des cas) 12 .<br />

Table<strong>au</strong> 1 : différence de degré vs différence de nature<br />

Différence de degré<br />

Adrien, Axel, Grégoire, Manon, Mathias,<br />

Mickaël, Noël, Pierre-Yves<br />

Différence de nature<br />

Anaïs, Anne-Lise, Arn<strong>au</strong>d, Charles, Clément,<br />

Damien, Fanny, Frédéric, P<strong>au</strong>l, P<strong>au</strong>line, Sarah<br />

tel-00333296, version 1 - 28 Nov 2008<br />

Garçons : 11<br />

Garçons : 10<br />

Filles : 6 (35%)<br />

Filles : 15 (60%)<br />

Total : 17<br />

Total : 25<br />

Dans l’ensemble, les filles sont sur-représentées du côté de l’optique « différence de<br />

nature ». On peut faire avec prudence deux hypothèses, déjà suggérées <strong>au</strong> chapitre 4, pour<br />

expliquer ce déséquilibre. D’une <strong>par</strong>t, le <strong>handicap</strong> <strong>mental</strong> des garçons semble moins bien<br />

accepté <strong>par</strong> les <strong>par</strong>ents, qui espéreraient davantage pour eux un retour à la normale (qu’une<br />

approche en termes de différence de degré laisse davantage ouvert). D’<strong>au</strong>tre <strong>par</strong>t, les échelles<br />

de classement, les instruments de mesure des compétences, les grilles de classification de<br />

l’échec scolaire sont peut-être plus adaptés à la saisie des problèmes des garçons, ou <strong>au</strong> moins<br />

davantage utilisés pour eux, du fait de l’importance <strong>par</strong>ticulière de l’avenir social et<br />

professionnel des garçons <strong>par</strong> rapport à celui des filles. Or l’hypothèse d’une différence de<br />

degré s’appuie davantage sur l’idée que l’on peut mesurer le décalage <strong>par</strong> rapport à une<br />

normalité supposée. Je reviendrai sur cette question de l’effet du genre, et sur cette opposition<br />

entre « degré » et « nature », dans les analyses qui vont suivre.<br />

La difficulté à classer certains enfants ou adolescents dans l’une ou l’<strong>au</strong>tre de ces deux<br />

optiques provient <strong>au</strong>ssi du fait que cette opposition entre différence de degré et différence de<br />

nature en cache bien d’<strong>au</strong>tres. L’hypothèse que l’on se fait sur l’origine des difficultés peut<br />

jouer, de même que l’évolution que l’on envisage. Les théories diagnostiques comportent en<br />

12 Les mêmes règles de présentation s’appliquent à l’ensemble des table<strong>au</strong>x qui vont être présentés dans ce<br />

chapitre.<br />

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