27.12.2013 Views

'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

problèmes de santé sont plus éloignées de celles des professionnels de la santé [Boltanski,<br />

1971]. Parmi l’ensemble des personnes que j’ai rencontrées, ce sont celles qui ap<strong>par</strong>tiennent<br />

<strong>au</strong>x franges les moins favorisées de la population qui m’ont livré les discours professionnels<br />

entendus en les commentant le moins. Ce sont <strong>au</strong>ssi celles qui ont le moins cherché à<br />

confronter un premier avis professionnel à d’<strong>au</strong>tres. Ainsi, Angela Costa (gardienne<br />

d’immeuble ; son mari est maçon), la mère d’Axel (difficultés intellectuelles, agité), me<br />

raconte de la façon suivante la nature des troubles de son fils.<br />

tel-00333296, version 1 - 28 Nov 2008<br />

« Est-ce que vous pouvez revenir un peu en arrière et me raconter, peut-être à <strong>par</strong>tir<br />

de sa naissance, à quel moment vous avez commencé à remarquer certaines choses<br />

un peu <strong>par</strong>ticulières ?<br />

Donc oui, il a eu des crises (cherche ses mots) hyper… (cherche ses mots)<br />

D’épilepsie ?<br />

Des crises convulsives, c’était des convulsions, il en a eu trois fois de suite, il avait vingttrois<br />

mois. (cherche ses mots) Alors la première fois, (soupire) moi je croyais qu’il était<br />

mort. Donc voilà. Après, il a recommencé…<br />

Vous l’avez amené…<br />

… à l’hôpital, il était hospitalisé, il était suivi, il a eu un médicament, la Dépakine, qu’on<br />

donnait avant et tout, pour qu’il ait plus de crises et tout ça. Et je crois que c’est ça qui lui<br />

a abîmé un peu le cerve<strong>au</strong> <strong>par</strong>ce qu’on dit qu’en prenant ces médicaments, c’est une<br />

<strong>par</strong>tie du cerve<strong>au</strong> qui s’en va avec, je sais pas si c’est vrai ou f<strong>au</strong>x, mais bon. (…)<br />

Et juste, <strong>au</strong> moment des premières crises, (je cherche mes mots) à l’hôpital, est-ce<br />

qu’on vous a expliqué ce que c’était ?<br />

Ils ont dit que c’était des convulsions fébriles thermo-je sais pas quoi et que y’avait rien à<br />

voir. Bon !<br />

Et ils savaient pas d’où ça venait ?<br />

Non. (…) (cherche ses mots) Jusqu’à l’année dernière, je savais même pas ce qu’il avait,<br />

mon fils. Parce qu’on ne savait pas expliquer. Je demandais l’explication, on me dit :<br />

‘Oh ! c’est pas la peine de mettre une étiquette.’ Je dis : ‘Moi, c’est pas une étiquette, je<br />

veux savoir d’où ça vient.’ Et alors, j’ai été voir un docteur à l’hôpital Trousse<strong>au</strong> et il me<br />

dit : ‘Vous savez, c’est simple, votre fils, il a cinq ans de retard, à peu près.’ (…) Il m’a<br />

expliqué juste ça et puis c’est tout.<br />

Et il a pas dit alors… (je m’arrête) Il a fait des examens ou quelque chose ?<br />

(réfléchit) Un électro-encéphalogramme et puis c’est tout. Depuis, je vais le voir et tout<br />

ça : ‘Oh ! tout va très bien’ et voilà, ça s’arrête là. Mais là maintenant, depuis que j’ai lu<br />

votre commentaire, je vais quand même faire faire des examens plus approfondis pour<br />

voir si c’est en retard, très en retard, ou si c’est quelque chose de… (se reprend) pour voir<br />

à quel nive<strong>au</strong> il se situe <strong>par</strong>ce que vraiment, on sait pas expliquer. Voilà, donc je vais voir<br />

172

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!