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'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

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orienté vers des écoles spécialisées, privées et hors contrat (l’École du Plate<strong>au</strong> puis ABC<br />

École). Voici comment Michèle analyse les effets du diagnostic tardif de son fils :<br />

« Mais j’ai eu toujours l’impression que (hésite) la dame de l’hôpital de jour a toujours eu<br />

du mal à poser… (hésite) <strong>au</strong>tiste, enfin pour elle, c’était pas quelque chose de sûr, quoi,<br />

en fait. Donc ça a été assez tard, (cherche ses mots) enfin oui, on a vraiment eu un<br />

diagnostic – enfin si on peut appeler ça un diagnostic – très très très tardif. Ce qui fait que<br />

bon, on a raté – (remet en question son expression) enfin ‘on a raté’ – des écoles comme<br />

ça, qui <strong>au</strong>raient peut-être pu prendre P<strong>au</strong>l plus tôt, et qui étaient plus… (s’arrête) et puis<br />

pas aller à l’hôpital de jour, mais bon, pftt ! c’est comme ça. »<br />

tel-00333296, version 1 - 28 Nov 2008<br />

Au-delà de l’exemple de l’<strong>au</strong>tisme, d’<strong>au</strong>tres établissements imposent un diagnostic <strong>par</strong>ticulier<br />

(trisomie, retard <strong>mental</strong> avéré) pour intégrer un enfant, ou <strong>au</strong> moins accueillent<br />

prioritairement ceux qui en sont pourvus.<br />

Ensuite, un certain nombre de démarches administratives permettant d’avoir accès à<br />

des ressources et avantages compensatoires sont grandement facilitées <strong>par</strong> l’obtention d’un<br />

diagnostic médical, qui peut <strong>par</strong> exemple avoir une influence sur le t<strong>au</strong>x d’invalidité. Le cas<br />

de Charles, né en 1989, le montre bien puisqu’après des années de bataille <strong>au</strong>près de la CDES<br />

(Commission dé<strong>par</strong>te<strong>mental</strong>e d’éducation spéciale) pour obtenir un t<strong>au</strong>x d’invalidité de 80<br />

% 2 , sa mère, Marie Masure (enseignante, mère célibataire), a finalement obtenu gain de c<strong>au</strong>se<br />

(en 2002) peu après que le syndrome d’Angelman de son fils a été identifié (en 2001). Elle<br />

relie elle-même les deux événements lors de notre premier entretien, en novembre 2002.<br />

« Alors là, on a eu du mal, mais ça y est (léger rire), on a le 80 % (cherche ses mots) et la<br />

carte d’invalidité depuis là, le mois d’octobre.<br />

Avant, c’était entre 50 et 80 ?<br />

50 %, voilà, il était à 50 %. Et donc j’avais fait des demandes, mais qui ne m’avaient pas<br />

été accordées. Mais en fait là je pense, qu’on ait su le syndrome, ça a débloqué des<br />

verrous, ça a ouvert des portes. »<br />

2 Des mots pour donner du sens<br />

Au-delà des avantages les plus matériels qu’ils fournissent, les discours des<br />

professionnels, et notamment les diagnostics qu’ils sont susceptibles de formuler, fournissent<br />

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