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'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

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« Dans ce discours [celui de F<strong>au</strong> et alii, 1966], les bandes de blousons noirs sont<br />

représentées comme composées en <strong>par</strong>tie <strong>par</strong> des ‘débiles qualitatifs’, éléments<br />

structurants du groupe ‘asocial’ et, en <strong>par</strong>tie, <strong>par</strong> des débiles quantitatifs (débiles légers<br />

pour la plu<strong>par</strong>t, plus rarement débiles moyens), fournissant la masse de manœuvre. »<br />

[Pinell et Zafiropoulos, 1978, p. 33]<br />

Les <strong>au</strong>teurs ajoutent en note :<br />

« L’articulation entre arriération et délinquance va se porter de manière privilégiée sur les<br />

nive<strong>au</strong>x les plus légers de l’arriération <strong>mental</strong>e. Les débiles légers, comme vont le<br />

montrer toutes les enquêtes statistiques, sont issus majoritairement des mêmes milieux<br />

soci<strong>au</strong>x que les délinquants. » [Pinell et Zafiropoulos, 1978, p. 33]<br />

tel-00333296, version 1 - 28 Nov 2008<br />

De manière plus générale, la vogue <strong>au</strong> XIX ème siècle du terme d’anormal, dont<br />

l’acception précise ne se dessine que lentement, montre que les enfants <strong>handicap</strong>és ment<strong>au</strong>x<br />

sont facilement associés à des enfants marqués négativement <strong>par</strong> leur milieu social. C’est ce<br />

qu’illustre <strong>par</strong> exemple Monique Vial dans le chapitre qu’elle a rédigé pour L’Histoire de<br />

l’enfance en occident :<br />

« Le terme ‘anormal’ peut avoir des sens très limitatifs, différents selon les écrits. On le<br />

voit, <strong>par</strong> exemple, réservé <strong>au</strong>x seuls sourds et aveugles, ou <strong>au</strong>x seuls arriérés profonds.<br />

Mais il peut <strong>au</strong>ssi désigner, de façon globale, toute personne présentant <strong>au</strong>x yeux de celui<br />

qui <strong>par</strong>le une infirmité, un déficit, une maladie ou un trouble, quels qu’en soient la nature<br />

et le degré : des grabataires <strong>au</strong>x durs d’oreille, en passant <strong>par</strong> les <strong>par</strong>esseux et les enfants<br />

qui prononcent mal… On voit même désigner comme anorm<strong>au</strong>x les enfants abandonnés,<br />

illégitimes ou orphelins, ou ceux ‘dont les <strong>par</strong>ents ont subi une peine infamante.’ » [Vial,<br />

1996, p. 333-334]<br />

Au fur et à mesure que le sens du terme « anormal » se précise, la confusion entre<br />

enfants <strong>handicap</strong>és et enfants <strong>par</strong>esseux ou issus d’un milieu social défavorisé devient <strong>au</strong><br />

contraire un enjeu d’importance. L’échec scolaire, qui est en passe de devenir un nouve<strong>au</strong><br />

critère de « dépistage » des « anorm<strong>au</strong>x », a en effet tendance à réunir ces deux types<br />

d’enfants. C’est ce que souligne Francine Muel quand elle décrit cette nouvelle catégorie<br />

nosographique qu’est « l’arriéré » à la fin du XIX ème siècle :<br />

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