Naguib Mahfouz et Michel Houellebecq: deux romanciers face au ...

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tel-00831353, version 1 - 6 Jun 2013 éléments profanes (hallebardiers, femmes, animaux) dans un de ses tableaux représentant la Cène. En France, l'humaniste et imprimeur Etienne Dolet, fut condamné pour hérésie et athéisme et brûlé place Maubert en 1546. Au XX e siècle, le Vatican avait mis à l'index toute l'oeuvre d'André Gide, qui mourut en 1950. A titre d'exemple de censure religieuse récente, le livre INRI de Serge Bramly (édition Albin Michel, 1998) a subi une action en justice, à la suite d'une plainte portée par l'abbé Laguerrie sous prétexte que cet ouvrage de photos d'art représente Jésus " vu sous un angle hyperréaliste et sensuel". Le verdict, rendu le 16 novembre 1998, a stipulé de dédommager les points de vente de la Fnac d'une somme de 8000 F. Une autre plainte a été déposée par l'Association Catholique Croyances et Liberté contre le journal satirique Infos du monde en mai 1998, à la suite d'une information (fausse naturellement) "Le Pape bigame" avec indiqué en manchette " Quel cochon". L'Association a demandé 2, 5 millions de francs destinés au Secours catholique 353 . Ce tour d’horizon de l’histoire de la censure en France manifeste les entraves que la censure apporte à l’acte de communication: d’abord elle arrête la production, bloque la diffusion de l’œuvre. Par conséquent l’acte de communication échoue. Cette censure cause aussi un problème financier et psychologique. Autrement dit, si l’œuvre est censurée, l’auteur ne pourra pas financer l’édition. De plus, il va perdre confiance en lui-même. Bref, sa tâche littéraire est morte. 354 353 Krémer, Jean-Pierre, Pozzouli, Alain, Le Dictionnaire de la Censure, op.cit., p. 274. 354 Fraisse, Emmanuel, Mouralis, Bernard, Questions générales de littérature, Paris, Seuil, 2001, p.76. 200

IV-VI La laïcité à l'Orientale et à l'Occidentale tel-00831353, version 1 - 6 Jun 2013 Quand on parle de l'Orient, on pense à la religion et plus exactement à l'Islam. Nous entendons par l'Orient le monde arabe. La religion est la base intiale de la construction de la société. Les arabes, chrétiens ou musulmans sont très attachés à leur croyance. Le Livre Saint, L'Evangile ou Le Coran sont les références les plus chères dans la vie quotidienne de chaque individu. Le texte sacré est le même, mais les intérprétations sont différentes. Si les musulmans ne trouvent pas un jugement convenable sur telle ou telle question dans le Coran, les Oulémas lancent des fatwas pour résoudre les problèmes entre les gens. Il est des fatwas provenant des cheiks, mais elles ne sont pas recevables par d'autres dans le même pays ou bien à l'étranger. Donc la fatwa n'est pas une loi, ni un ordre. C'est un choix. En effet, les principes de la religion ne sont pas modifiables, mais ce qui est apte à se modifier, c’est la mentalité humaine qui change selon la politique de chaque pays. La société arabe connaît plusieurs religions, musulmane, chrétienne pour une petite minorité, juive. La religion est le fil conducteur de l’ordre politique. Autrement dit, il y a une interdépendance entre l’ordre religieux et l’ordre politique qui sont très attachés l’un à l’autre. Par contre, ni l’un ni l’autre ne sont capables de s'éliminer parce que la religion est l’infrastructure de la politique et celle-ci est la superstructure de la religion. Pour cette raison, la laïcité ne trouve pas officiellement sa place dans les pays arabes. Le vocable laïcité traduit par ỉlmānīyya en arabe a été introduit au XIX e siècle chez les pionniers de la Nahḍa (le Renouveau arabe) pour 201

IV-VI La laïcité à l'Orientale <strong>et</strong> à l'Occidentale<br />

tel-00831353, version 1 - 6 Jun 2013<br />

Quand on parle de l'Orient, on pense à la religion <strong>et</strong> plus<br />

exactement à l'Islam. Nous entendons par l'Orient le monde arabe. La<br />

religion est la base intiale de la construction de la société. Les arabes,<br />

chrétiens ou musulmans sont très attachés à leur croyance. Le Livre<br />

Saint, L'Evangile ou Le Coran sont les références les plus chères dans<br />

la vie quotidienne de chaque individu. Le texte sacré est le même, mais<br />

les intérprétations sont différentes. Si les musulmans ne trouvent pas un<br />

jugement convenable sur telle ou telle question dans le Coran, les<br />

Oulémas lancent des fatwas pour résoudre les problèmes entre les gens.<br />

Il est des fatwas provenant des cheiks, mais elles ne sont pas recevables<br />

par d'<strong>au</strong>tres dans le même pays ou bien à l'étranger. Donc la fatwa n'est<br />

pas une loi, ni un ordre. C'est un choix.<br />

En eff<strong>et</strong>, les principes de la religion ne sont pas modifiables, mais ce<br />

qui est apte à se modifier, c’est la mentalité humaine qui change selon<br />

la politique de chaque pays.<br />

La société arabe connaît plusieurs religions, musulmane, chrétienne<br />

pour une p<strong>et</strong>ite minorité, juive. La religion est le fil conducteur de<br />

l’ordre politique. Autrement dit, il y a une interdépendance entre l’ordre<br />

religieux <strong>et</strong> l’ordre politique qui sont très attachés l’un à l’<strong>au</strong>tre. Par<br />

contre, ni l’un ni l’<strong>au</strong>tre ne sont capables de s'éliminer parce que la<br />

religion est l’infrastructure de la politique <strong>et</strong> celle-ci est la<br />

superstructure de la religion. Pour c<strong>et</strong>te raison, la laïcité ne trouve pas<br />

officiellement sa place dans les pays arabes.<br />

Le vocable laïcité traduit par ỉlmānīyya en arabe a été introduit <strong>au</strong><br />

XIX e siècle chez les pionniers de la Nahḍa (le Renouve<strong>au</strong> arabe) pour<br />

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