Naguib Mahfouz et Michel Houellebecq: deux romanciers face au ...

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tel-00831353, version 1 - 6 Jun 2013 vision du monde occidental et plus particulièrement français en pénétrant dans la société néo-libérale. de l’univers La première étape judiciaire a consisté en le dépôt d'un référé mercredi 5 septembre 2001 pour visionner la cassette de l'émission qui devait être diffusée sur France 2 le lendemain. Ce référé provenait des mosquées de Paris, Lyon, Mantes la Jolie ainsi que de la Fédération des musulmans de France. Il a été rejeté par le Tribunal de grande instance de Paris. L'avocat de la Mosquée de Paris Jean Marc Varaut justifie ainsi cette action en justice: On s'adresse au tribunal pour éviter une fatwa. C'est à la justice de trancher. Après la défense de l'avocat de la revue Lire, le défenseur de Michel Houellebecq a conclu magistralement un procès qui n'aurait jamais dû avoir lieu. La laïcité a été maintes fois évoquée par Me Emmanuel Pierrat en affirmant qu'il est donc permis de critiquer Dieu. Devant les sages conseils de la Procureur de la République qui abondait dans son sens, Me Pierrat a écourté sa plaidoirie mais n'en a pas moins dénoncé avec énergie les cléricaux de tous bords. Après le rappel de la condamnation de Fernando Arrabal par la justice franquiste et la présence de Marianne là où en d'autres lieux on verrait un crucifix, l'avocat a cité un verset du Coran accablant, une de ces sentences implacables où l'infidèle est promis à la mort. La plaidoirie de Me Pierrat restera comme une vibrante défense de la laïcité, de la liberté d'expression et de l'abolition du délit de blasphème. 321 Le jugement a été rendu le 22 octobre 2002 et constitue une grande victoire pour la laïcité et la liberté d'expression: l'écrivain a été relaxé! 321 http://www.atheisme.org/houellebecq.html. ,op.cit. 172

tel-00831353, version 1 - 6 Jun 2013 Le tribunal de Paris a estimé que ses propos très critiques à l'égard de l'islam ne constituaient pas une insulte envers les musulmans, un groupe de croyants n'étant pas assimilable à la religion à laquelle ils croient. Mardi 17 septembre 2002, Michel Houellebecq a comparu devant la 17ème chambre correctionnelle de Paris à la demande de quatre associations musulmanes : - la Fédération Nationale des Musulmans de France - la Société des Habous et des lieux saints de l'islam, (présidée par le recteur de la mosquée de Paris Dalil Boubakeur) - l'Association rituelle de la grande mosquée de Lyon - la Ligue islamique mondiale, (basée en Arabie Saoudite). Ces associations qui réclament chacune 37.622 euros de dommages et intérêts, reprochent à l'écrivain des propos tenus dans le mensuel "Lire" de septembre 2001. Leurs avocats respectifs demandent une condamnation au nom "du droit au respect pour les musulmans". Avant le début du procès, la ligue des droits de l'homme (LDH) a annoncé qu'elle se portait elle-aussi partie civile précisant qu'il ne s'agissait nullement, "ici de poursuivre l'oeuvre de fiction d'un écrivain" mais de faire "sanctionner des propos librement tenus en réponse à une interview". Pour la LDH, "l'intolérable charge contre l'islam et les musulmans à laquelle s'est livré Michel Houellebecq s'inscrit" dans "l'air du temps" et ne fait que précéder le livre d'Oriana Fallaci et tant d'autres expressions d'islamophobie. Mais parce que la lutte contre la discrimination et le racisme doit s'appliquer à tous, Michel Houellebecq doit répondre de ses propos" a précisé l'association dans un communiqué. 322 322 Hallaoui, Rachid, "Compte rendu de l’audiance", page consultée en ligne le 23/01/09 et disponible sur le site suivant: 173

tel-00831353, version 1 - 6 Jun 2013<br />

vision du monde occidental <strong>et</strong> plus particulièrement<br />

français en pénétrant dans la société néo-libérale.<br />

de l’univers<br />

La première étape judiciaire a consisté en le dépôt d'un référé mercredi<br />

5 septembre 2001 pour visionner la cass<strong>et</strong>te de l'émission qui devait<br />

être diffusée sur France 2 le lendemain. Ce référé provenait des<br />

mosquées de Paris, Lyon, Mantes la Jolie ainsi que de la Fédération des<br />

musulmans de France. Il a été rej<strong>et</strong>é par le Tribunal de grande instance<br />

de Paris. L'avocat de la Mosquée de Paris Jean Marc Var<strong>au</strong>t justifie<br />

ainsi c<strong>et</strong>te action en justice:<br />

On s'adresse <strong>au</strong> tribunal pour éviter une fatwa. C'est<br />

à la justice de trancher.<br />

Après la défense de l'avocat de la revue Lire, le défenseur de <strong>Michel</strong><br />

<strong>Houellebecq</strong> a conclu magistralement un procès qui n'<strong>au</strong>rait jamais dû<br />

avoir lieu. La laïcité a été maintes fois évoquée par Me Emmanuel<br />

Pierrat en affirmant qu'il est donc permis de critiquer Dieu. Devant les<br />

sages conseils de la Procureur de la République qui abondait dans son<br />

sens, Me Pierrat a écourté sa plaidoirie mais n'en a pas moins dénoncé<br />

avec énergie les cléric<strong>au</strong>x<br />

de tous bords. Après le rappel de la<br />

condamnation de Fernando Arrabal par la justice franquiste <strong>et</strong> la<br />

présence de Marianne là où en d'<strong>au</strong>tres lieux on verrait un crucifix,<br />

l'avocat a cité un vers<strong>et</strong> du Coran accablant, une de ces sentences<br />

implacables où l'infidèle est promis à la mort. La plaidoirie de Me<br />

Pierrat restera comme une vibrante défense de la laïcité, de la liberté<br />

d'expression <strong>et</strong> de l'abolition du délit de blasphème. 321<br />

Le jugement a été rendu le 22 octobre 2002 <strong>et</strong> constitue une grande<br />

victoire pour la laïcité <strong>et</strong> la liberté d'expression: l'écrivain a été relaxé!<br />

321 http://www.atheisme.org/houellebecq.html. ,op.cit.<br />

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