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La thèse des désignateurs rigides et la distinction des modalités ...

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ât blesse. Kripke parle en termes de référence, comme on a pu le voir en discutant <strong>la</strong> notion<br />

de constante, <strong>et</strong> distingue radicalement les deux <strong>modalités</strong>. A partir de là, il se r<strong>et</strong>rouve dans<br />

l’incapacité de considérer un monde possible dans lequel le <strong>la</strong>ngage serait utilisé<br />

différemment. Il ne peut pas non plus traiter <strong>des</strong> variations de domaines, <strong>des</strong> cas où <strong>la</strong><br />

référence du nom n’existe pas. Sa <strong>thèse</strong> l’engage également dans l’affirmation <strong>des</strong> identités<br />

nécessaires a posteriori. En bref, Kripke donne un compte rendu qui serait presque<br />

indépendant <strong>des</strong> usagers du <strong>la</strong>ngage, de ce qu’ils peuvent comprendre, <strong>et</strong> qui n’explique plus<br />

grand-chose.<br />

Pourtant, sur base de son explication de ce qu’est un monde possible, on avait un<br />

élément de réponse au problème. Les mon<strong>des</strong> possibles sont stipulés, dès lors, rien n’empêche<br />

de stipuler un monde à partir d’une référence réelle. Mais dans ce cas, ce que connaît le<br />

locuteur quand il utilise un nom doit être pris en compte si l’on veut pouvoir sélectionner <strong>des</strong><br />

mon<strong>des</strong> pertinents. Décrire un monde possible dit pertinent suppose de pouvoir sélectionner<br />

<strong>des</strong> possibilités compatibles avec notre connaissance de ce qu’engage le nom. Inversement,<br />

rien n’empêche de stipuler un nom qui ferait référence re<strong>la</strong>tivement à un certain monde<br />

possible. Le locuteur sélectionnerait ainsi un référent pour le nom dans le monde possible<br />

stipulé, <strong>et</strong> ce référent sélectionné selon un tel monde devrait également faire intervenir une<br />

certaine compatibilité avec <strong>la</strong> connaissance du locuteur.<br />

Kripke r<strong>et</strong>ombait dans un réalisme en supposant que les propriétés sont vraies ou<br />

fausses d’un référent indépendamment de <strong>la</strong> modalité épistémique. Pourquoi ? Parce qu’il<br />

vou<strong>la</strong>it distinguer le fait de fixer <strong>la</strong> référence <strong>et</strong> de donner le sens du donner afin de rendre <strong>la</strong><br />

logique modale pertinente. Néanmoins, de <strong>la</strong> sorte, il devait r<strong>et</strong>ombait dans une conception<br />

<strong>des</strong> mon<strong>des</strong> possibles où ces derniers seraient indépendants de ceux qu’on est, re<strong>la</strong>tivement à<br />

notre connaissance, en mesure de stipuler, de considérer comme pertinents. Qui plus est le<br />

nom est juste une étiqu<strong>et</strong>te posée sur une référence indépendante du <strong>la</strong>ngage. A vrai dire,<br />

Kripke est gêné, <strong>et</strong> c’est peut-être ce qui fait que son argumentation n’est pas très fluide <strong>et</strong><br />

repose sur un agrégat d’exemples <strong>et</strong> de comptes rendus intuitifs. Kripke est gêné parce qu’il<br />

n’est pas en mesure de rendre compte de <strong>la</strong> dépendance ou de l’indépendance <strong>des</strong><br />

quantificateurs, il ne peut pas tenir compte de l’ordre <strong>des</strong> choix qu’engage une explication de<br />

<strong>la</strong> signification d’un énoncé contrefactuel. Kripke, négligeant <strong>la</strong> modalité épistémique,<br />

néglige par <strong>la</strong> même <strong>la</strong> notion de choix, de sélection, qu’engage le nom. Et de ce fait, il ne<br />

peut que négliger <strong>la</strong> dépendance de ces choix, <strong>la</strong> dépendance entre les quantificateurs.<br />

Autrement dit, il ne peut rendre compte convenablement <strong>des</strong> combinaisons <strong>des</strong> quantificateurs<br />

<strong>et</strong> <strong>des</strong> notions de portées.<br />

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