La thèse des désignateurs rigides et la distinction des modalités ...

vrai, et « sous certaines circonstances quelqu’un qui aurait été heureux aurait été
malheureux » proposition évidemment fausse au vue de la traduction suivante :
(45) ◊ ∃*x (H*x Λ ¬H*x)
On notera ici qu’on fait usage d’un quantificateur existentiel subjonctif lequel est relié à
l’opérateur modal. On a donc à ce niveau un outil relativement efficace et clair pour rendre
compte de la dépendance des quantificateurs : ici l’interprétation des variables individuelles
est limitée par le quantificateur existentiel subjonctif, lequel dépend du monde possible,
contrairement à (43) et (44) où c’est le monde sélectionné qui dépend du quantificateur
existentiel. Bien évidemment, (45) est fausse. On ne voit pas comment une entité sélectionnée
dans un monde possible pourrait satisfaire et ne pas satisfaire au prédicat.
IV- S5* et la thèse des désignateurs rigides
Avec S5*, on a affaire à une modalité métaphysique univoque et on n’a plus
d’ambiguïté de lectures. Le langage pour la logique modale ainsi conçu ne permet plus
d’interpréter l’opérateur modal comme un opérateur épistémique. Kripke semble, comme le
remarquait Dummett, avoir manqué la réelle distinction entre la modalité métaphysique et la
modalité épistémique. S5* contient cependant une certaine charge ontologique, laquelle
pourrait peut-être être amenuisée en tenant compte d’une modalité épistémique, voire en
faisant usage des quantificateurs subjonctifs. Ainsi, toute la défense de Kripke en faveur de la
lecture invariablement de re, en ce qui concerne les noms propres, ne dit plus grand-chose du
comportement des noms propres. Il s’agit plutôt d’insister en faveur d’un choix de
dépendance des quantificateurs. Considérer une modalité métaphysique telle que la conçoit
Kripke, c’est dire que la description du monde possible dépend de la référence. Mais on en
revient à ce problème de la stipulation et de la pertinence d’un monde possible. Si l’utilisation
des noms propres est indépendante de tout contenu épistémique, alors qu’est-ce qu’un monde
possible pertinent ? Comment établit-on des fonctions d’interprétations pour les mondes
possibles ? C’est probablement à ce sujet qu’il conviendrait de tenir compte de la modalité
épistémique. La question est de savoir si l’on doit la rendre explicite ou implicite, si elle doit
ou non s’appuyer sur des critères qualitatifs.
Il semble que, parallèlement, on touche ici à un problème concernant la
compréhension des prédicats. En effet, on comprend un prédicat relativement à la description
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