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La thèse des désignateurs rigides et la distinction des modalités ...

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étalon mesure un mètre ». Pourtant, l’explication de Kripke ne peut être comprise qu’en<br />

faisant appel à <strong>la</strong> notion de propriété accidentelle, <strong>et</strong> non en expliquant le statut d’un énoncé.<br />

Si l’on analyse bien l’explication de Kripke, sa modalité métaphysique ne concerne en aucun<br />

cas le statut d’une proposition toute entière, mais <strong>des</strong> faits (compris comme <strong>la</strong> possession ou<br />

non d’une propriété par un obj<strong>et</strong>). Finalement, on peut très bien rendre compte de sa<br />

<strong>distinction</strong> en termes de variations de portées. <strong>La</strong> <strong>distinction</strong> réellement opérée par Kripke est<br />

en fait une <strong>distinction</strong> entre une modalité portant sur le statut d’un énoncé <strong>et</strong> une modalité<br />

portant sur le statut d’un fait. On ne peut plus, de <strong>la</strong> sorte, considérer « le mètre étalon mesure<br />

un mètre » comme l’expression d’une vérité a priori contingente. Qui plus est, le fait ainsi<br />

conçu ne peut être identifié avec <strong>la</strong> connaissance exprimée. <strong>La</strong> connaissance étant <strong>la</strong><br />

connaissance que <strong>la</strong> pensée exprimée par un énoncé est vraie ou fausse. Ainsi, quand on dit<br />

que « le mètre étalon mesure un mètre » est vrai a priori, <strong>la</strong> contingence du fait ne fait pas<br />

partie de <strong>la</strong> connaissance exprimée.<br />

Pour reprendre, Kripke veut distinguer deux types de modalité. Mais c<strong>et</strong>te <strong>distinction</strong><br />

peut en fait être expliquée en termes de variations de portées. En eff<strong>et</strong>, Kripke considère que<br />

ces deux <strong>modalités</strong> s’appliquent indépendamment à l’énoncé, mais on a vu que, telles qu’elle<br />

sont utilisées dans les arguments de Kripke, elles concernent en fait deux obj<strong>et</strong>s différents :<br />

l’énoncé <strong>et</strong> les propriétés. Ainsi <strong>la</strong> <strong>distinction</strong> de Kripke n’est pas une <strong>distinction</strong> entre <strong>des</strong><br />

possibilité (nécessités) épistémique - ce qu’on peut connaître comme vrai ou faux dans les<br />

limites de notre connaissance - <strong>et</strong> <strong>des</strong> possibilités (nécessités) réelles indépendantes de notre<br />

connaissance, lesquelles s’appliqueraient indépendamment l’une de l’autre à un énoncé. C’est<br />

une <strong>distinction</strong> entre une modalité qui concerne le statut de l’énoncé <strong>et</strong> une modalité qui<br />

concerne le statut <strong>des</strong> faits : on en revient à l’ancienne <strong>distinction</strong> entre de re <strong>et</strong> de dicto.<br />

I-3- Un seul <strong>et</strong> même phénomène expliqué en termes de portées<br />

A partir de là, <strong>la</strong> <strong>distinction</strong> entre fixer <strong>la</strong> référence <strong>et</strong> donner le sens du nom propre<br />

n’est peut être plus si c<strong>la</strong>ire. <strong>La</strong> signification doit – comme on l’a vu dans <strong>la</strong> formalisation de<br />

l’argument modal – être une fonction définie sur les mon<strong>des</strong> possibles <strong>et</strong> qui attribue une<br />

référence à un désignateur. C<strong>et</strong>te fonction, selon Kripke, ne peut pas, dans le cas <strong>des</strong> noms<br />

propres, être établie re<strong>la</strong>tivement à <strong>la</strong> façon dont sa référence est déterminée mais<br />

re<strong>la</strong>tivement à sa référence dans le réel. Par contre, dans le cas de <strong>la</strong> <strong>des</strong>cription définie, il n’y<br />

a pas de différence entre <strong>la</strong> façon dont sa référence est déterminée <strong>et</strong> sa signification. Mais, vu<br />

l’objection de Dumm<strong>et</strong>t, <strong>la</strong> <strong>distinction</strong> entre fixer <strong>la</strong> référence <strong>et</strong> donner le sens du nom <strong>et</strong> par<br />

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