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La thèse des désignateurs rigides et la distinction des modalités ...

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mais pas métaphysique. On aurait donc deux <strong>modalités</strong> différentes, mais qui finalement<br />

entr<strong>et</strong>iennent une re<strong>la</strong>tion l’une vis-à-vis de l’autre, <strong>la</strong> première viendrait donner un contenu à<br />

<strong>la</strong> seconde. Pourtant, Kripke les distingue radicalement.<br />

I-1- Le paradoxe <strong>des</strong> énoncés a priori contingents<br />

<strong>La</strong> <strong>distinction</strong> <strong>des</strong> <strong>désignateurs</strong> rigi<strong>des</strong> <strong>et</strong> non rigi<strong>des</strong> s’appuie essentiellement sur le<br />

fait que, dans le cas <strong>des</strong> noms propres, <strong>la</strong> signification n’est pas donnée en termes de moyens<br />

disponibles pour déterminer <strong>la</strong> référence <strong>et</strong> n’à rien à voir avec <strong>la</strong> façon dont est déterminée sa<br />

référence, mais que, dans le cas <strong>des</strong> <strong>des</strong>criptions définies, il n’y a pas de différence entre <strong>la</strong><br />

façon dont <strong>la</strong> référence est déterminée <strong>et</strong> <strong>la</strong> signification. Evacuant le sens du nom propre <strong>et</strong><br />

différenciant le fait de fixer <strong>la</strong> référence <strong>et</strong> le fait de donner le sens du nom, Kripke s’en rem<strong>et</strong><br />

à <strong>la</strong> <strong>distinction</strong> <strong>des</strong> <strong>modalités</strong>, <strong>des</strong>quelles il montre l’indépendance de l’une vis-à-vis de l’autre<br />

dans l’exemple d’énoncé qu’il qualifie d’a priori contingent.<br />

« Il n’est donc pas évident que les termes « nécessaire » <strong>et</strong> « a priori », en tant qu’on<br />

les applique à <strong>des</strong> propositions soient purement <strong>et</strong> simplement synonymes » 54 , concluait<br />

Kripke de <strong>la</strong> <strong>distinction</strong> qu’il opère entre les termes « nécessaires » <strong>et</strong> « a priori », lesquels<br />

renvoient respectivement à <strong>la</strong> modalité métaphysique <strong>et</strong> <strong>la</strong> modalité épistémique. On se<br />

r<strong>et</strong>rouvait alors avec <strong>des</strong> nécessités métaphysiques lesquelles ne sont pas <strong>des</strong> nécessités<br />

épistémiques, comme c’était le cas avec « Hesperus est Phosphorus », ou comme dans le cas<br />

de <strong>la</strong> conjecture de Goldbach. Mais, on se r<strong>et</strong>rouvait aussi avec <strong>des</strong> nécessités épistémiques<br />

qui ne sont pas <strong>des</strong> nécessités métaphysiques, comme c’était le cas avec « le mètre étalon<br />

mesure un mètre ». Cependant, ce dernier cas semble délicat à accepter. Comment se pourraitil<br />

que l’on ait une nécessité épistémique concernant un énoncé qui pourrait ne pas être vrai ?<br />

Comment l’énoncé « le mètre étalon mesure un mètre » peut-il être épistémiquement<br />

nécessaire, c’est-à-dire nécessairement vrai re<strong>la</strong>tivement à notre connaissance, mais que c<strong>et</strong><br />

énoncé ne soit pas nécessairement vrai re<strong>la</strong>tivement aux faits ? Ce<strong>la</strong> voudrait dire que l’on<br />

connaisse <strong>des</strong> vérités qui peuvent ne pas être vraies ! Comme le montre Dumm<strong>et</strong>t dans Frege,<br />

Philosophy of <strong>La</strong>nguage 55 , <strong>la</strong> façon dont Kripke distingue les <strong>modalités</strong>, n’est pas si n<strong>et</strong>te<br />

qu’il le voudrait <strong>et</strong> ne traduit pas vraiment <strong>la</strong> différence entre ce qui est réellement possible <strong>et</strong><br />

ce qui est simplement compatible avec notre connaissance.<br />

54 cf. p.26<br />

55 Michael Dumm<strong>et</strong>t (1973) op.cit.<br />

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