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La thèse des désignateurs rigides et la distinction des modalités ...

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éférence, <strong>et</strong> ne dit rien de <strong>la</strong> façon dont on le reconnaîtrait ni <strong>des</strong> propriétés du référent. Si<br />

l’on avait une ambiguïté de lecture au suj<strong>et</strong> <strong>des</strong> noms c’était à cause de l’ambiguïté de<br />

l’opérateur qui pourrait être confondu avec un opérateur épistémique, <strong>et</strong> non à cause d’une<br />

ambiguïté de portée 50 . Quand on traite d’une modalité métaphysique, on a un nom propre qui<br />

désigne rigidement <strong>et</strong> ce, indépendamment du contexte. On reprend maintenant l’argument<br />

modal, depuis le test intuitif de Kripke. En ce qui concerne <strong>la</strong> rigidité <strong>et</strong> tout d’abord :<br />

(15) Aristote n’est pas Aristote.<br />

C<strong>et</strong>te proposition est toujours fausse, on ne voit pas comment il serait possible, si l’on traduit<br />

« Aristote » par <strong>la</strong> constante « a », que « a = a » soit fausse. C’est ce qui mène Kripke à <strong>la</strong><br />

défense de <strong>la</strong> rigidité : on ne voit pas comment il serait possible que, par<strong>la</strong>nt d’Aristote dans<br />

un monde possible, ce n’est pas d’Aristote que l’on parle. On voit sur ce point <strong>la</strong><br />

prépondérance de <strong>la</strong> présupposition de l’interprétation <strong>des</strong> quantificateurs par substitution<br />

dans le développement <strong>des</strong> <strong>thèse</strong>s de Kripke. En eff<strong>et</strong>, Kripke relie le nom à une constante<br />

<strong>la</strong>quelle renvoie à une entité indépendamment de tout contexte. Mais de <strong>la</strong> sorte, Kripke n’est<br />

pas en mesure de traiter un contexte où Aristote n’est pas appelé « Aristote », voire où<br />

« Aristote » désignerait quelqu’un d’autre. Dès lors, selon Kripke, les noms propres ne sont<br />

pas susceptibles d’ambiguïtés de portées, une proposition contenant une constante est toujours<br />

à évaluer en considérant <strong>la</strong> référence du terme tel qu’il <strong>la</strong> désigne dans le réel. Par contre, sous<br />

certaines circonstances, ce même Aristote n’aurait pas enseigné à Alexandre. « Aristote n’est<br />

pas l’enseignant d’Alexandre » peut, dans un monde possible, se trouver être vraie. Le nom<br />

désigne Aristote tel qu’il est désigné par « Aristote » dans le réel, <strong>et</strong> on stipule un monde<br />

possible dans lequel il n’a pas enseigné à Alexandre. Le nom est donc traduit par une<br />

constante indépendamment <strong>des</strong> prédicats qui peuvent lui être attribués, m<strong>et</strong>tons pour ce cas-ci<br />

« a ». Posons le prédicat « Tx » qui signifie « x est l’enseignant d’Alexandre ». En logique de<br />

premier ordre on exprime c<strong>et</strong> énoncé par « ¬Ta ». On veut ici exprimer qu’il est possible que<br />

c<strong>et</strong>te proposition soit vraie. On va donc faire reposer « ¬Ta » dans <strong>la</strong> portée d’un opérateur de<br />

possibilité. On exprimera ainsi qu’on doit évaluer <strong>la</strong> proposition « Aristote n’est pas<br />

l’enseignant d’Alexandre » dans un monde possible. On obtient :<br />

(16) ◊¬Ta<br />

50 Je maintiens ce que j’ai dit précédemment concernant <strong>la</strong> dépendance <strong>des</strong> quantificateurs, mais comme on le<br />

voit bien ici, Kripke ne parle pas en termes de dépendances <strong>des</strong> quantificateurs mais en termes de référence, de<br />

<strong>distinction</strong> <strong>des</strong> <strong>modalités</strong> <strong>et</strong> de mon<strong>des</strong> stipulés.<br />

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