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La thèse des désignateurs rigides et la distinction des modalités ...

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d’interprétation qui attribue une entité I(c) de D à chaque constante cЄL, ou un sous-ensemble<br />

I w (P) du domaine D w à tout prédicat n-aire de L.<br />

En ce qui concerne <strong>la</strong> fonction R, qui donne les re<strong>la</strong>tions d’accessibilité entre les<br />

mon<strong>des</strong> possibles, il n’y a rien à en dire pour notre propos. En eff<strong>et</strong>, pour les situations<br />

contrefactuelles, les mon<strong>des</strong> possibles sont stipulés depuis le réel. Il n’y a donc pas de raison<br />

de supposer <strong>des</strong> mon<strong>des</strong> qui ne soient pas accessibles les uns aux autres <strong>et</strong> il n’est pas<br />

nécessaire d’apporter <strong>des</strong> précisions concernant <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion d’accessibilité. On formalisera<br />

l’argument modal dans le cadre d’un système S5, c’est-à-dire un système dans lequel tous les<br />

mon<strong>des</strong> sont accessibles les uns aux autres, où les re<strong>la</strong>tions sont symétriques, réflexives <strong>et</strong><br />

transitives. En ce qui concerne les questions portant sur <strong>la</strong> taille <strong>des</strong> domaines, je ne les<br />

aborderai pas non plus, malgré les problèmes qu’elles engagent. Kripke ne traite de toute<br />

façon pas <strong>des</strong> cas où <strong>la</strong> référence d’un nom n’existe pas dans un monde possible. C’est du<br />

reste un <strong>des</strong> points sur lesquels on aurait aimé que Kripke s’explique, <strong>et</strong> qui pourrait<br />

apprendre beaucoup sur le comportement <strong>des</strong> <strong>désignateurs</strong>. Mais de nouveau, considérant <strong>la</strong><br />

signification en termes de référence, il est dans l’incapacité de traiter ce genre de cas.<br />

Qu’en est-il <strong>des</strong> fonctions d’interprétation ? Les noms propres sont traduits par <strong>des</strong><br />

constantes, lesquelles ne renvoient qu’à une seule entité du domaine <strong>et</strong> ce, quelque soit le<br />

monde possible. Les noms propres sont traduits par une constante dont l’interprétation assigne<br />

le même individu dans tous les mon<strong>des</strong> possibles puisqu’ils sont à analyser en termes de<br />

référence via leur référence dans le réel : on a I(c) = e <strong>et</strong> ce pour tous les mon<strong>des</strong> possibles.<br />

L’interprétation <strong>des</strong> constantes est indépendante <strong>des</strong> mon<strong>des</strong> possibles : une constante est en<br />

eff<strong>et</strong> le nom d’une entité, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te entité ne peut être différente d’elle-même. Les noms sont<br />

donc reliés à une entité indépendamment du choix <strong>des</strong> mon<strong>des</strong> possibles. Dans c<strong>et</strong>te<br />

interprétation, c’est <strong>la</strong> référence qui a un nom, <strong>et</strong> ce n’est pas le nom qui pousse à sélectionner<br />

une référence. C’est sur ce point que l’on voit où <strong>la</strong> notion kripkéenne de désignation rigide<br />

trouve son fondement : dans le stock de constantes présupposé à l’interprétation <strong>des</strong><br />

quantificateurs. Les constantes sont inanalysable <strong>et</strong> n’ont pas de sens au delà de <strong>la</strong> référence<br />

qui leur est assignée. Kripke en déduit <strong>des</strong> noms propres qui font directement référence aux<br />

entités indépendamment d’un quelconque sens que l’on prêterait aux noms propres. Mais<br />

justement, ce stock présupposé de constantes individuelles ne perm<strong>et</strong> pas de concevoir un<br />

nom qui sélectionne différents individus selon les états d’affaires. Une telle interprétation ne<br />

peut pas rendre compte de <strong>la</strong> signification <strong>des</strong> noms propres re<strong>la</strong>tivement à <strong>des</strong> états d’affaires<br />

possibles différents du notre. On ne peut, de <strong>la</strong> sorte, supposer un monde où <strong>la</strong> référence d’un<br />

nom diffère ou n’existe pas. On ne peut même pas considérer <strong>des</strong> mon<strong>des</strong> où le <strong>la</strong>ngage serait<br />

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