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La thèse des désignateurs rigides et la distinction des modalités ...

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CINQUIEME PARTIE : AMBIGUÏTES DES OPERATEURS ET<br />

AMBIGUÏTES DE PORTEES<br />

Si <strong>la</strong> <strong>thèse</strong> de Kripke paraît de plus en plus improbable au fur <strong>et</strong> à mesure de son<br />

déroulement, on doit être en mesure de décider sur quoi repose ce scepticisme, <strong>et</strong> de proposer<br />

une nouvelle théorie. Je n’avancerai pas ici de solution à tous ces problèmes, même si l’on va<br />

voir que Kripke manque <strong>la</strong> dimension sélective de l’usage du nom propre en considérant le<br />

nom comme une simple étiqu<strong>et</strong>te. Je vais ici essayer d’éc<strong>la</strong>ircir une nouvelle fois les<br />

arguments de Kripke, à <strong>la</strong> lumière de considérations plus formelles, <strong>et</strong> plus techniques.<br />

Formaliser l’argument modal, <strong>et</strong> pointer les problèmes qui lui sont inhérents, sera l’occasion<br />

de saisir les difficultés concernant les ambiguïtés de portées. Kripke considère à ce suj<strong>et</strong> que<br />

c’est <strong>la</strong> <strong>des</strong>cription définie avec une portée restreinte qui est pertinente pour son propos, on va<br />

voir pourquoi. En eff<strong>et</strong>, si l’on considère que <strong>la</strong> <strong>des</strong>cription définie avec une portée <strong>la</strong>rge est<br />

également pertinente, alors, de nouveau, l’argument modal s’effondre. Je vais tout d’abord<br />

apporter quelques explications concernant le fonctionnement de <strong>la</strong> logique modale, les<br />

modèles, <strong>et</strong> les fonctions d’interprétation. En eff<strong>et</strong>, <strong>la</strong> notion de désignation rigide s’appuie<br />

sur une certaine façon d’interpréter les quantificateurs qui est elle-même contestable en<br />

s’appuyant sur <strong>la</strong> notion de constante. Ce sera l’occasion de cerner l’intuition de <strong>la</strong> rigidité <strong>et</strong><br />

d’éc<strong>la</strong>ircir une fois pour toutes <strong>la</strong> différence entre <strong>désignateurs</strong>.<br />

I- Fonctions d’interprétation<br />

Avant d’en venir à <strong>la</strong> logique modale en tant que telle, je vais brièvement expliquer ce<br />

qu’est une fonction d’interprétation pour <strong>la</strong> logique <strong>des</strong> prédicats standard. Je me contenterai<br />

de brèves considérations, celles qui sont pertinentes pour <strong>la</strong> suite sans avoir <strong>la</strong> prétention d’en<br />

donner une présentation exhaustive.<br />

En logique <strong>des</strong> prédicats, pour évaluer <strong>la</strong> valeur de vérité d’une formule complexe, on<br />

doit être capable d’interpréter les quantificateurs afin de conserver le principe de<br />

compositionalité selon lequel <strong>la</strong> valeur de vérité d’une formule complexe est fonction de <strong>la</strong><br />

valeur de vérité de ses parties composantes 49 . On a besoin <strong>des</strong> fonctions d’interprétation. Pour<br />

Kripke, l’interprétation <strong>des</strong> quantificateurs doit se faire par substitution <strong>des</strong> variables reliées<br />

49 Si l’on n’interprète pas les quantificateurs selon une méthode où une autre, alors les parties composantes <strong>des</strong><br />

formules complexes sont <strong>des</strong> fonctions propositionnelles, lesquelles n’ont pas de valeur de vérité, puisqu’elles ne<br />

constituent pas <strong>des</strong> propositions.<br />

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