27.12.2013 Views

La thèse des désignateurs rigides et la distinction des modalités ...

La thèse des désignateurs rigides et la distinction des modalités ...

La thèse des désignateurs rigides et la distinction des modalités ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

III- <strong>La</strong> rigidité de facto <strong>et</strong> les identités théoriques<br />

On peut caractériser l’or selon <strong>la</strong> couleur, <strong>la</strong> dur<strong>et</strong>é, l’endroit où on le trouve. On peut<br />

également le caractériser en terme de valence. On pose une théorie <strong>des</strong> atomes. On prétend<br />

cerner <strong>la</strong> masse atomique d’un élément. Et on pose <strong>la</strong> valence. C’est ainsi que l’or se trouve<br />

caractérisé comme l’élément ayant le nombre atomique 79 dans <strong>la</strong> table périodique <strong>des</strong><br />

éléments. Les propriétés qui caractérisent l’échantillon initial de l’or peuvent évoluer. Aristote<br />

n’aurait pas fixé le référent du nom « or » re<strong>la</strong>tivement à une c<strong>la</strong>ssification en terme de<br />

valence. Peut-être un jour ne parlera-t-on plus en termes de valence. On pourrait donc<br />

découvrir que toutes ces propriétés sont fausses, on pourrait également en découvrir de<br />

nouvelles. On pourrait même découvrir que toutes ces théories sur <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification en termes<br />

de valence sont fausses. Ce<strong>la</strong> ne changerait pas <strong>la</strong> signification du nom « or » étant donné que<br />

« or » est un désignateur rigide pour l’or. « Or » désigne toujours <strong>la</strong> substance exemplifiée par<br />

un échantillon originel. Et, selon Kripke, « on peut très bien découvrir l’essence<br />

empiriquement ». <strong>La</strong> compréhension de ce point passe par <strong>la</strong> notion de rigidité de facto.<br />

A l’instar <strong>des</strong> noms propres qui sont rigi<strong>des</strong> par stipu<strong>la</strong>tion, il considère que les<br />

<strong>des</strong>criptions définies peuvent se rigidifier si elles ne concernent, de fait, qu’un seul <strong>et</strong> unique<br />

individu dans tous les mon<strong>des</strong> possibles. Le nom de substance « or » est rigide de jure, je ne<br />

reviendrai pas sur ce point, il en va de même que pour <strong>la</strong> rigidité de « Aristote ». Par contre, <strong>la</strong><br />

rigidité de facto, c’est <strong>la</strong> rigidité <strong>des</strong> essences. C’est une <strong>des</strong>cription définie rigide en tant que<br />

<strong>la</strong> propriété qu’elle énonce est vraie d’un seul <strong>et</strong> même référent dans tous les mon<strong>des</strong><br />

possibles. Elle est de <strong>la</strong> forme « le x tel que Fx » où le prédicat « Fx » est vrai d’un seul <strong>et</strong><br />

même obj<strong>et</strong> dans tous les mon<strong>des</strong> possibles. Tel est le cas de « l’élément ayant le nombre<br />

atomique 79 » qui est une <strong>des</strong>cription définie rigide de facto car elle désigne l’essence de l’or.<br />

Comment Kripke peut-il affirmer que c<strong>et</strong>te <strong>des</strong>cription est rigide de facto ? Un<br />

prédicat comme « jaune » n’est pas une propriété nécessaire est suffisante pour dire d’un<br />

spécimen qu’il est de l’or. En eff<strong>et</strong>, ce prédicat peut très bien s’appliquer à d’autres choses,<br />

voire il se pourrait qu’il ne s’applique pas à l’or. Par contre, « l’élément ayant le nombre<br />

atomique 79 » n’est pas réellement un prédicat que l’on pourrait attribuer à l’or dans un<br />

énoncé de <strong>la</strong> forme « l’or est l’élément ayant le nombre atomique 79 » lequel serait simi<strong>la</strong>ire à<br />

un énoncé de <strong>la</strong> forme « l’or est jaune ». Dans c<strong>et</strong>te dernière, il s’agit d’une prédication, dans<br />

<strong>la</strong> première, il s’agit d’une identité entre deux termes. En fait, « l’élément ayant le nombre<br />

atomique 79 » est un nom pour l’or. Ce n’est pas vraiment une propriété de l’or, mais plutôt<br />

un nom qui désigne <strong>la</strong> substance de l’or, « <strong>la</strong> structure intime de l’or » dirait Kripke. Par c<strong>et</strong>te<br />

40

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!