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La thèse des désignateurs rigides et la distinction des modalités ...

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« l’or n’est en fait pas jaune », <strong>et</strong> il n’y aurait pas contradiction à ce<strong>la</strong>. Ce problème est<br />

simi<strong>la</strong>ire à celui de <strong>la</strong> <strong>des</strong>cription définie « l’enseignant d’Alexandre » qui pouvait très bien<br />

avoir permis de fixer <strong>la</strong> référence du nom « Aristote » mais ne donnait pas le sens du nom.<br />

Par ailleurs, on pourrait découvrir quelque chose qui a toutes les propriétés par<br />

lesquelles on identifie l’or. Kripke donne l’exemple de <strong>la</strong> pyrite de fer. Quand on l’a<br />

découverte, elle était qualitativement identique à l’or, du moins dans <strong>la</strong> limite <strong>des</strong> <strong>des</strong>criptions<br />

qu’on appliquait à l’or. On en n’a pas conclu que <strong>la</strong> pyrite était de l’or. On a plutôt affiné <strong>la</strong><br />

<strong>des</strong>cription de l’or <strong>et</strong> celle de <strong>la</strong> pyrite afin de les différencier. Et on n’en a pas pour autant<br />

changé <strong>la</strong> signification <strong>des</strong> noms « or » ou « pyrite », ces deux noms désignant toujours <strong>la</strong><br />

même substance. Mais alors, que désigne-t-on par les noms de substance ou d’espèce<br />

naturelle si ce n’est quelque chose qui est déterminé par un faisceau de <strong>des</strong>criptions ? « Nous<br />

utilisons le mot « or » pour désigner une certaine espèce de chose » 46 , explique Kripke.<br />

Cependant, quelle est c<strong>et</strong>te espèce de chose si ce n’est une espèce qui est délimitée par un<br />

ensemble de <strong>des</strong>criptions qualitatives ?<br />

II- Le nom d’espèce naturelle désigne une essence<br />

Un mot comme « or » n’est donc pas synonyme d’un faisceau de <strong>des</strong>criptions <strong>et</strong> ne<br />

désigne pas ce faisceau de <strong>des</strong>criptions. En fait, « or » signifie quelque chose comme « <strong>la</strong><br />

substance exemplifiée par ces spécimens ». On a un échantillon de spécimens d’or. On<br />

suppose que les spécimens de l’échantillon exemplifient <strong>la</strong> même substance, même si on ne <strong>la</strong><br />

connaît pas. On suppose une essence commune à ces spécimens d’or. Ainsi, quand on utilise<br />

le nom « or », on désigne l’essence commune à ces spécimens présumée. Le nom « or »<br />

fonctionne comme un déictique pour dire « <strong>la</strong> substance exemplifiée par ces spécimens » tout<br />

comme « Nixon » aurait servi comme déictique pour dire « c<strong>et</strong> homme que voi<strong>la</strong> ». A partir<br />

de là, on peut ajouter de nouvelles <strong>des</strong>criptions, pour distinguer ces spécimens d’or <strong>des</strong><br />

spécimens de pyrite de fer. On peut supprimer <strong>des</strong> <strong>des</strong>criptions, se rendre compte qu’elles<br />

étaient fausses. On peut également faire varier <strong>la</strong> taille <strong>des</strong> échantillons, c’est-à-dire ajouter ou<br />

supprimer <strong>des</strong> spécimens. L’échantillon de base peu contenir un peu de pyrite, mais ces<br />

spécimens seront exclus quand on en viendra à distinguer les deux substances. On peut<br />

également ajouter de nouveaux spécimens, par exemple <strong>des</strong> spécimens d’or b<strong>la</strong>nc, alors que<br />

l’échantillon original n’en contenait pas. En fait, « or » désigne une essence, <strong>la</strong> substance<br />

46 cf. p. 107<br />

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