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La thèse des désignateurs rigides et la distinction des modalités ...

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QUATRIEME PARTIE : LES NOMS D’ESPECES NATURELLES ET LA<br />

DECOUVERTE DES ESSENCES<br />

Kripke récuse <strong>la</strong> synonymie entre les noms propres <strong>et</strong> les <strong>des</strong>criptions définies sur base<br />

de <strong>la</strong> <strong>distinction</strong> entre fixer <strong>la</strong> référence <strong>et</strong> donner le sens du nom. Qui plus est, avec<br />

l’argument épistémique, on se rend compte que ce que connaît un individu quand il utilise un<br />

nom propre n’en donne pas <strong>la</strong> référence <strong>et</strong> ne perm<strong>et</strong> pas de rendre compte de l’usage <strong>des</strong><br />

noms propres. Kripke étend <strong>la</strong> <strong>thèse</strong> de <strong>la</strong> désignation rigide aux noms d’espèces naturelles <strong>et</strong><br />

de substances. On verra à ce suj<strong>et</strong> que le fait pour un nom d’espèce de désigner d’une certaine<br />

manière une essence implique <strong>la</strong> rigidité de ce type de <strong>désignateurs</strong>. Ce point, mis en re<strong>la</strong>tion<br />

avec <strong>la</strong> nécessité de l’identité entre noms propres, le mène à dire « on peut très bien découvrir<br />

l’essence empiriquement » 44 , position qui demandera explication.<br />

I- Le nom d’espèce naturelle n’est pas synonyme d’une <strong>des</strong>cription<br />

« Dans ma conception, les termes désignant <strong>des</strong> espèces naturelles sont beaucoup plus<br />

semb<strong>la</strong>bles aux noms propres qu’on ne le suppose ordinairement » 45 . Kripke étend sa <strong>thèse</strong><br />

<strong>des</strong> <strong>désignateurs</strong> rigi<strong>des</strong> aux noms d’espèces naturelles <strong>et</strong> de substances. Un nom de substance<br />

comme « or » se comporte comme un nom propre. C’est un désignateur rigide <strong>et</strong> n’est pas<br />

synonyme <strong>des</strong> <strong>des</strong>criptions qui peuvent être associées à l’or.<br />

On doit s’en rem<strong>et</strong>tre ici à <strong>la</strong> <strong>distinction</strong> entre fixer <strong>la</strong> référence du nom <strong>et</strong> donner le<br />

sens du nom qu’on a traité re<strong>la</strong>tivement à l’argument modal. On peut très bien fixer <strong>la</strong><br />

référence du nom « or » a priori, en disant que l’or est c<strong>et</strong>te espèce de choses, qu’il est un<br />

métal, de couleur jaune, qu’on trouve dans telle ou telle région du monde, <strong>et</strong>c. Mais ces<br />

propriétés ne sont pas <strong>des</strong> propriétés essentielles de l’or. En eff<strong>et</strong>, on pourrait très bien<br />

découvrir de l’or qui n’est pas jaune. Dire « <strong>des</strong> géologues ont découvert un gisement d’or<br />

b<strong>la</strong>nc », ce n’est pas une contradiction, c’est même une vérité. On a découvert qu’il y avait de<br />

l’or qui était b<strong>la</strong>nc. On en n’a pas conclu que ce n’était pas de l’or parce qu’il n’était pas jaune.<br />

Qui plus est, on pourrait même découvrir que l’or n’est même pas jaune <strong>et</strong> ne l’a jamais été.<br />

Kripke explique ce<strong>la</strong> en supposant que nous soyons tous victimes d’une illusion d’optique. Si<br />

l’on découvrait que l’or n’est en fait pas jaune, on ne dirait pas « l’or n’existe pas ». On dirait<br />

44 cf. p. 99<br />

45 cf. p. 115<br />

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