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La thèse des désignateurs rigides et la distinction des modalités ...

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divers aspects <strong>des</strong> conceptions <strong>des</strong>criptivistes. Ce qu’on r<strong>et</strong>iendra, c’est qu’il n’est pas vrai<br />

qu’un critère d’identification qualitatif détermine l’usage correct du nom propre. Cependant,<br />

comment ce soi-disant usage perm<strong>et</strong>-il de saisir <strong>la</strong> référence du nom propre ? C’est<br />

maintenant que Kripke avance, non pas une théorie, mais ce qu’il appelle un « schéma » de<br />

l’utilisation <strong>des</strong> noms propres.<br />

II- <strong>La</strong> chaîne « causale » de communication<br />

Le nom, en tant que désignateur rigide, doit désigner le même obj<strong>et</strong> dans tous les<br />

mon<strong>des</strong> possibles. Kripke apporte une précision sur ce qu’il entend par rigidité quand il<br />

s’attaque au schéma d’usage <strong>des</strong>criptiviste : « Quand je qualifie un désignateur comme rigide,<br />

comme désignant <strong>la</strong> même chose dans tous les mon<strong>des</strong> possibles, je veux dire qu’en tant<br />

qu’employé dans notre <strong>la</strong>ngage il désigne c<strong>et</strong>te chose » 34 . Mais comment, dans le <strong>la</strong>ngage, est<br />

saisie <strong>la</strong> référence du nom propre si ce n’est par <strong>la</strong> connaissance de quelque critère<br />

d’identification ? <strong>La</strong> conception de Kripke vide tout contenu au sens du nom propre, ainsi que<br />

tout contenu épistémique dans l’usage <strong>des</strong> noms propres. Pourtant, si l’on veut être capable de<br />

reconnaître l’obj<strong>et</strong> désigné par un nom, on doit être en mesure de donner, sinon une<br />

<strong>des</strong>cription définie de l’obj<strong>et</strong>, au moins un ensemble de <strong>des</strong>criptions, ou un quelconque critère<br />

d’usage, qui perm<strong>et</strong>te d’identifier le référent. En eff<strong>et</strong>, quel usage pourra-t-on faire d’un nom<br />

propre si l’on n’est pas en mesure de déterminer avec exactitude le référent ? C’est sur ce<br />

point que Kripke avance ce qu’il appelle un « schéma » d’usage du nom propre, lequel<br />

s’appuie sur une chaîne « causale » de transmission de <strong>la</strong> référence.<br />

Kripke revient à <strong>la</strong> <strong>distinction</strong> entre « a priori » <strong>et</strong> « nécessaire, <strong>et</strong> <strong>la</strong> différence qu’il y<br />

a entre fixer le référent d’un nom au moyen de <strong>des</strong>criptions <strong>et</strong> donner le sens de ce nom, ainsi<br />

que les propriétés de l’obj<strong>et</strong> désigné. Kripke suppose, comme on a déjà pu le voir, un<br />

baptême initial où l’on peut fixer, a priori, le référent d’un nom. Peu importe, à vrai dire, <strong>la</strong><br />

façon dont on fixe c<strong>et</strong>te référence. Ce<strong>la</strong> peut être fait au moyen d’une <strong>des</strong>cription définie, ou<br />

même une <strong>des</strong>cription non définie, qui ne soit pas un ensemble de propriétés singu<strong>la</strong>risantes,<br />

ou encore par ostension. On donne un nom à un obj<strong>et</strong> <strong>et</strong> on fixe le référent. Ensuite, ce<br />

référent est relié au nom, comme s’il était marqué par le nom. Il s’agit juste d’une procédure<br />

d’étiqu<strong>et</strong>age de <strong>la</strong> référence, <strong>la</strong>quelle attribue un nom propre à un obj<strong>et</strong> désigné. Ensuite, ce<br />

nom propre désignera rigidement ce même obj<strong>et</strong>. Les propriétés dont on se sert pour fixer <strong>la</strong><br />

34 cf. p. 65<br />

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