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La thèse des désignateurs rigides et la distinction des modalités ...

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TROISIEME PARTIE : L’ARGUMENT EPISTEMIQUE ET LE SCHEMA<br />

D’USAGE DES NOMS PROPRES<br />

Dans <strong>la</strong> deuxième conférence, Kripke récuse en détail, après l’avoir reformulée, <strong>la</strong><br />

<strong>thèse</strong> de <strong>la</strong> nomination <strong>des</strong>criptiviste. Il pose ce qu’on appelle l’argument épistémique, dernier<br />

argument de poids contre ces théories <strong>des</strong>criptivistes. C<strong>et</strong> argument montre qu’il n’est pas<br />

nécessaire de connaître <strong>des</strong> propriétés vraies du référent pour maîtriser l’usage du nom. On<br />

n’entrera pas ici dans tous les détails. Il s’agit avant tout de montrer que l’usage du nom est<br />

indépendant de toute considération épistémique, que le nom fait référence indépendamment<br />

de ce qu’on peut connaître qualitativement du référent. C’est un argument qui mobilise <strong>la</strong><br />

notion d’erreur. Avec l’argument modal, on disait qu’une <strong>des</strong>cription qui avait servi à fixer <strong>la</strong><br />

référence pouvait être une propriété accidentelle du référent. On verra ici qu’on peut se<br />

tromper dans les <strong>des</strong>criptions qu’on attribue au nom tout en faisant un usage correct du nom.<br />

I- L’argument épistémique<br />

Tout d’abord, un exemple re<strong>la</strong>tivement simple à comprendre. En ce qui concerne<br />

« L’étoile du Berger », sa référence fut fixée, lors de <strong>la</strong> procédure d’étiqu<strong>et</strong>age du référent<br />

dans un baptême initial, par <strong>la</strong> <strong>des</strong>cription définie. C<strong>et</strong>te <strong>des</strong>cription définie aurait<br />

probablement été quelque chose comme « c<strong>et</strong>te étoile qu’on voit là bas, à tel endroit, à tel<br />

moment, le soir, dans le ciel, près de <strong>la</strong> lune, <strong>et</strong>c. ». Comment c<strong>et</strong>te <strong>des</strong>cription pourrait-elle, à<br />

l’heure actuelle, aider un astronome, qui dispose <strong>des</strong> définitions différenciées de « p<strong>la</strong>nète » <strong>et</strong><br />

de « étoile », à identifier le référent du nom propre « L’étoile du Berger » ? En eff<strong>et</strong>, on sait<br />

aujourd’hui qu’il s’agit en fait de Vénus, une p<strong>la</strong>nète. Par conséquent, si quelqu’un recherche<br />

l’étoile du Berger en s’en rem<strong>et</strong>tant à une telle <strong>des</strong>cription, il ne risque pas de trouver <strong>la</strong><br />

p<strong>la</strong>nète qui en est le référent, à moins d’avoir saisi l’usage du nom propre autrement.<br />

Le nom propre n’étant pas synonyme de <strong>la</strong> <strong>des</strong>cription définie, leurs usages ne le sont<br />

pas. Il n’y a pas besoin d’associer au nom quelque <strong>des</strong>cription ou d’être en mesure de donner<br />

un critère d’identification de <strong>la</strong> référence pour en maîtriser l’usage. Kripke donne l’exemple<br />

du nom « Gödel » dont <strong>la</strong> plupart de ceux qui l’utilisent sont incapable de lui attribuer une<br />

<strong>des</strong>cription suffisante. Nombreux sont ceux qui diront qu’il est celui qui a énoncé le théorème<br />

d’incomplétude de l’arithmétique. Néanmoins, ces mêmes individus seront incapables<br />

d’énoncer le théorème en question <strong>et</strong> diront que le théorème d’incomplétude de l’arithmétique<br />

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