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La thèse des désignateurs rigides et la distinction des modalités ...

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<strong>des</strong> noms propres, mais que <strong>la</strong> lecture de re concerne une modalité métaphysique, l’opérateur<br />

modal devant être interprété comme « nécessaire » (dans le cas d’une nécessité) ; <strong>la</strong> lecture de<br />

dicto concernerait quant à elle une modalité épistémique, l’opérateur modal devant être<br />

interprété comme « on sait a priori que », ou « il est consistant avec ce qu’on connaît que ».<br />

On notera que <strong>la</strong> possibilité épistémique ne concerne pas une possibilité réelle de connaître<br />

quelque chose comme vrai ou faux, mais seulement une possibilité en tant qu’elle est<br />

compatible avec notre connaissance.<br />

II-4- Fixer <strong>la</strong> référence <strong>et</strong> donner le sens : <strong>la</strong> confusion de Frege<br />

<strong>La</strong> signification du nom n’est pas déterminée par un sens qui donne un critère<br />

d’identification du référent. Par un exemple d’énoncé a priori contingent, Kripke distingue le<br />

fait de fixer <strong>la</strong> référence d’un nom lors de sa première apparition dans le <strong>la</strong>ngage, <strong>et</strong> le fait de<br />

donner le sens du nom. Kripke affirme que, même quand <strong>la</strong> référence du nom propre est fixée<br />

par une <strong>des</strong>cription définie, elle ne donne pas une propriété essentielle du référent ni de critère<br />

qualitatif d’identification de <strong>la</strong> référence. Kripke avance sur ce point un exemple d’énoncé<br />

qu’il qualifie d’a priori contingent <strong>et</strong> distingue radicalement les deux types de <strong>modalités</strong>.<br />

On a déjà vu un exemple d’énoncé dont <strong>la</strong> nécessité est indépendante d’une possibilité<br />

d’en connaître <strong>la</strong> vérité ou <strong>la</strong> fauss<strong>et</strong>é a priori. Le problème qui se pose ici est un peu plus<br />

délicat. En eff<strong>et</strong>, il semble que si l’on fixe par stipu<strong>la</strong>tion le référent d’un nom, alors on<br />

connaît une équivalence a priori. Comment c<strong>et</strong>te connaissance a priori peut-elle être une<br />

connaissance d’un fait contingent ? L’argument de Kripke peut sembler paradoxal, c’est<br />

pourtant c<strong>et</strong>te indépendance <strong>des</strong> <strong>modalités</strong> qui, mise en avant par l’exemple qu’on va voir<br />

maintenant, rend possible <strong>la</strong> logique modale. Ce qui mène à croire qu’une <strong>des</strong>cription qui<br />

fixerait <strong>la</strong> référence donnerait également le sens du nom, c’est une confusion <strong>des</strong> <strong>modalités</strong>.<br />

Kripke part de l’exemple « le mètre étalon mesure un mètre ». Le mètre étalon - <strong>la</strong><br />

barre qui a servi pour fixer <strong>la</strong> référence de l’unité de mesure métrique - est ce qui fixe <strong>la</strong><br />

référence de « mètre », on sait donc a priori que l’étalon mesure un mètre. On n’a pas besoin<br />

de recherche empirique, ni même de mesurer ce mètre étalon, puisque l’on stipule que <strong>la</strong><br />

longueur de c<strong>et</strong> étalon est celle du mètre. Par contre, il serait contre intuitif de penser que c<strong>et</strong>te<br />

barre, qui sert d’étalon, soit de <strong>la</strong> même longueur dans tous les mon<strong>des</strong> possibles. C<strong>et</strong>te barre,<br />

indépendamment du fait qu’elle ait servi à fixer <strong>la</strong> référence de « mètre », aurait pu être d’une<br />

longueur différente (si dans un monde possible elle s’était di<strong>la</strong>tée sous l’eff<strong>et</strong> de <strong>la</strong> chaleur par<br />

exemple, alors elle aurait été plus longue qu’elle ne l’est dans le réel). Ainsi, si l’on considère<br />

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