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La thèse des désignateurs rigides et la distinction des modalités ...

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appartiennent ou non. Quand on dit d’un obj<strong>et</strong> qu’il est nécessaire qu’il ait telle ou telle<br />

propriété, on dit que c<strong>et</strong> obj<strong>et</strong> en tant qu’il est c<strong>et</strong> obj<strong>et</strong> doit avoir c<strong>et</strong>te propriété dans tous les<br />

mon<strong>des</strong> possibles, on dit que c<strong>et</strong> obj<strong>et</strong> n’aurait pas pu être autrement qu’il est. Et on ne doit<br />

pas confondre ces deux <strong>modalités</strong>. Dire qu’on connaît <strong>la</strong> vérité d’un énoncé a priori, ce n’est<br />

pas dire que <strong>la</strong> vérité de c<strong>et</strong> énoncé est nécessaire. Pareillement, il peut y avoir <strong>des</strong> vérités<br />

nécessaires qui ne peuvent être connues a priori. <strong>La</strong> modalité épistémique concerne <strong>la</strong> façon<br />

dont on reconnaît <strong>la</strong> vérité ou <strong>la</strong> fauss<strong>et</strong>é d’une proposition dans les limites de notre<br />

connaissance, <strong>la</strong> modalité métaphysique ce qui rend vraie ou fausse <strong>la</strong> proposition<br />

indépendamment de notre faculté à <strong>la</strong> reconnaître comme telle. <strong>La</strong> modalité épistémique<br />

concerne les états d’affaires possibles compatibles avec notre connaissance, <strong>la</strong> modalité<br />

métaphysique <strong>des</strong> états d’affaire possibles indépendamment de notre connaissance. C’est sur<br />

ce point que Kripke adopte une position résolument réaliste. En eff<strong>et</strong>, <strong>la</strong> modalité<br />

métaphysique telle qu’il <strong>la</strong> présente suppose <strong>des</strong> vérités qui seraient indépendantes de notre<br />

capacité à les révéler comme telles, <strong>des</strong> propriétés qui seraient vraies d’un obj<strong>et</strong><br />

indépendamment de <strong>la</strong> connaissance qu’on en aurait.<br />

Kripke illustre ce recadrage par un exemple d’énoncé dont <strong>la</strong> vérité ou <strong>la</strong> fauss<strong>et</strong>é,<br />

même si elle ne peut pas être connue a priori, du moins pour l’instant, n’en demeure pas<br />

moins nécessaire. Il donne l’exemple de théorèmes mathématiques dont <strong>la</strong> validité n’a pas<br />

encore été prouvée. Les énoncés mathématiques étant vrais ou faux de manière nécessaire, si<br />

de tels théorèmes sont vrais, alors ils sont nécessairement vrais, <strong>et</strong> s’ils sont faux, alors ils<br />

sont nécessairement faux. Ainsi, si l’on considère <strong>la</strong> conjecture de Goldbach, sa vérité ou sa<br />

fauss<strong>et</strong>é doit être nécessaire. Pourtant, on peut ne pas disposer pas de preuve de <strong>la</strong> conjecture<br />

de Goldbach. <strong>La</strong> nécessité ne peut donc consister en une connaissance qui est forcément<br />

révélée a priori. Il peut donc y avoir <strong>des</strong> vérités nécessaires <strong>des</strong>quelles on ne disposerait pas<br />

encore de preuve. Si c<strong>et</strong>te position peut éventuellement être acceptable, il semble que<br />

l’inverse ne pourrait pas être vrai, à savoir que l’on pourrait avoir une nécessité épistémique<br />

sans nécessité métaphysique. Mais justement, sur ce point, Kripke va avancer un exemple<br />

d’énoncé qu’il qualifie d’a priori contingent, énoncé à partir duquel il distingue radicalement<br />

les deux <strong>modalités</strong> <strong>et</strong> les rend indépendantes l’une de l’autre. Ce point le mènera à distinguer<br />

<strong>la</strong> façon dont on fixe <strong>la</strong> référence d’un nom <strong>et</strong> ce qui donne le sens d’un nom. C’est du reste à<br />

ce suj<strong>et</strong> qu’intervient réellement l’ambiguïté de l’interprétation <strong>des</strong> opérateurs quand on traite<br />

<strong>des</strong> énoncés modaux contenant un nom propre.<br />

Ainsi, pour en revenir aux critiques de <strong>la</strong> logique modale, il ne s’agit pas tant, pour<br />

Kripke, de dire qu’il existe <strong>des</strong> propriétés essentielles en défendant <strong>la</strong> lecture de re au suj<strong>et</strong><br />

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