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La thèse des désignateurs rigides et la distinction des modalités ...

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dans ce monde possible, celui qui a enseigné à Alexandre, alors comment va-t-on savoir qu’il<br />

s’agit du même Aristote ? Parler d’un obj<strong>et</strong> dans les mon<strong>des</strong> possibles, en faisant varier ses<br />

propriétés dans ces mon<strong>des</strong> possibles, suppose d’avoir un critère d’identification du référent<br />

du nom à travers les mon<strong>des</strong> possibles. <strong>La</strong> logique modale suppose donc de disposer de<br />

conditions nécessaires <strong>et</strong> suffisantes qui perm<strong>et</strong>tent d’identifier le référent d’un nom propre<br />

dans les mon<strong>des</strong> possibles. Mais comment reconnaître c<strong>et</strong> ensemble de propriétés nécessaires<br />

<strong>et</strong> suffisantes pour identifier le référent d’un désignateur ?<br />

<strong>La</strong> modalité de re implique donc une forme d’essentialisme qu’il faut rej<strong>et</strong>er. Et si l’on<br />

s’en tient à <strong>la</strong> modalité de dicto, alors <strong>la</strong> nécessité ne sera plus que <strong>la</strong> validité exprimée en<br />

logique de premier ordre. En eff<strong>et</strong>, une proposition nécessairement vraie est une proposition<br />

vraie dans tous les modèles, autrement dit une proposition valide. Par conséquent non<br />

seulement <strong>la</strong> logique modale incite à croire à <strong>des</strong> essences, mais, de plus, elle est inutile. On<br />

va voir que c’est précisément sur ces points que <strong>la</strong> conception de Kripke apporte <strong>des</strong> solutions<br />

particulièrement efficaces, même si elles comportent elles-mêmes leurs propres problèmes.<br />

II- Le réalisme de Kripke <strong>et</strong> l’identité à travers les mon<strong>des</strong><br />

Si <strong>la</strong> logique modale n’est pas possible, alors l’argument modal n’est pas pertinent. On<br />

va voir maintenant comment Kripke répond à ce qu’il appelle de « faux problèmes ». On se<br />

tournera tout d’abord sur une critique intuitive du rej<strong>et</strong> de <strong>la</strong> lecture de re par Quine. A partir<br />

de là, on enchaînera sur le refus du problème de l’identification à travers les mon<strong>des</strong>. Enfin, <strong>et</strong><br />

c’est là le point d’orgue de l’argument modal, on verra comment Kripke en vient à distinguer<br />

radicalement deux types de <strong>modalités</strong> <strong>et</strong> à poser <strong>la</strong> <strong>thèse</strong> selon <strong>la</strong>quelle même quand <strong>la</strong><br />

référence d’un nom propre est fixée par une <strong>des</strong>cription définie, c<strong>et</strong>te <strong>des</strong>cription définie ne<br />

donne plus, par <strong>la</strong> suite ou dans d’autres mon<strong>des</strong> possibles, le sens du nom propre. Tout ce<strong>la</strong><br />

sera l’occasion de pointer <strong>la</strong> dimension réaliste de <strong>la</strong> <strong>thèse</strong> de Kripke <strong>et</strong> de montrer sur quels<br />

genres d’intuitions s’appuie <strong>la</strong> prise de position en faveur d’une référence directe.<br />

II-1- Défense de <strong>la</strong> modalité de re<br />

Selon Kripke, les arguments contre <strong>la</strong> lecture de re, relèvent de « <strong>la</strong> conception<br />

d’un homme aux intuitions perverties » 16 . De fait, si l’on demande si Aristote aurait pu ne pas<br />

enseigner à Alexandre, c’est bien d’Aristote que l’on parle, <strong>et</strong> de ce qui aurait pu lui arriver,<br />

16 cf. p.29<br />

16

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