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La thèse des désignateurs rigides et la distinction des modalités ...

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Les noms propres sont <strong>des</strong> <strong>désignateurs</strong> rigi<strong>des</strong> <strong>et</strong> ont le même référent dans tous les mon<strong>des</strong><br />

possibles, ils désignent nécessairement le même individu. Si l’on emploie le nom propre<br />

« Nixon », <strong>et</strong> qu’on se demande ce qui aurait pu arriver à Nixon dans un monde possible, c’est<br />

nécessairement de Nixon que l’on parle. Par contre, les <strong>des</strong>criptions définies sont <strong>des</strong><br />

<strong>désignateurs</strong> non rigi<strong>des</strong>. Le référent de « celui qui est le président américain en 1970 » peut<br />

changer d’un monde à l’autre.<br />

Sur base de ce test intuitif <strong>et</strong> de <strong>la</strong> <strong>distinction</strong> entre <strong>désignateurs</strong> rigi<strong>des</strong> <strong>et</strong> <strong>désignateurs</strong><br />

non rigi<strong>des</strong>, Kripke récuse <strong>la</strong> prétendue synonymie entre le nom propre <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>des</strong>cription<br />

définie. En faisant usage <strong>des</strong> contextes modaux, il montre qu’il n’y a plus substitution salva<br />

veritate entre le nom propre <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>des</strong>cription définie. C<strong>et</strong> argument est comme suit :<br />

(3) Sous certaines circonstances, Aristote n’aurait pas été l’enseignant d’Alexandre.<br />

C<strong>et</strong>te proposition pourrait être vraie. L’opérateur de possibilité exige que l’on soit capable<br />

d’exhiber un monde possible où Aristote n’a pas enseigné à Alexandre. Un monde où<br />

Philippe a enseigné à Alexandre est un monde possible où Aristote n’a pas enseigné à<br />

Alexandre. Maintenant, si l’on s’en tient à <strong>la</strong> théorie <strong>des</strong>criptiviste, alors on peut substituer <strong>la</strong><br />

<strong>des</strong>cription définie « l’enseignant d’Alexandre » à « Aristote » en (4). On obtient :<br />

(4) Sous certaines circonstances, l’enseignant d’Alexandre n’aurait pas été<br />

l’enseignant d’Alexandre.<br />

Mais là, on a c<strong>la</strong>irement une contradiction. « L’enseignant d’Alexandre n’est pas l’enseignant<br />

d’Alexandre » ne peut jamais être vraie. Dans les contextes modaux, il n’y a plus substitution<br />

salva veritate entre le nom propre <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>des</strong>cription définie. <strong>La</strong> <strong>des</strong>cription définie ne donne<br />

pas le sens du nom, elle ne perm<strong>et</strong> plus d’en r<strong>et</strong>rouver <strong>la</strong> référence. Le nom ne contient pas de<br />

sens qui perm<strong>et</strong>te de déterminer sa référence, il désigne directement l’individu auquel il<br />

renvoie. L’argument de Kripke ainsi posé semble évident. Néanmoins, <strong>la</strong> logique modale fut<br />

fortement décriée au siècle dernier <strong>et</strong> suscita de virulents débats. On va maintenant voir les<br />

problèmes qu’elle contient <strong>et</strong> comment Kripke résout ces problèmes.<br />

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