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Dans ce cycle de validation–modification, l’ergomètre initial a atteint ses limites. Les<br />
paramètres mécaniques mesurés sur cet ergomètre ne sont plus suffisants pour poursuivre<br />
l’analyse du mouvement. Deux évolutions possibles se sont alors dégagées : d’un côté,<br />
la fabrication d’un ergomètre instrumenté de capteurs tri-axiaux associé à un modèle<br />
anthropométrique complexe et, de l’autre, la simulation numérique du pagayage. Bien que<br />
les deux approches n’aient pas été finalisées au terme de ces trois années de travail, elles<br />
ont été initiées et développées conjointement pour leur complémentarité.<br />
La simulation est constituée de trois étapes :<br />
1. La génération de la cinématique à partir de tâches simples que l’on peut acquérir en<br />
bateau ou sur ergomètre au moyen d’une instrumentation limitée. Les coordonnées<br />
généralisées du système athlète-pagaie sont calculées par cinématique inverse.<br />
2. L’estimation des efforts aux pales induits par la gesticulation et l’accélération résultante<br />
du chariot puis sa vitesse et sa position.<br />
3. Le calcul des efforts articulaires.<br />
Un modèle géométrique de l’athlète avec sa pagaie a été développé en amont. Le système<br />
est constitué de deux boucles fermées au niveau des membres supérieurs et des<br />
membres inférieurs. L’espace de commande réduit (i.e. certains degrés de liberté ne sont<br />
pas modélisés) est toutefois suffisant pour simuler un mouvement proche du geste réel. La<br />
cinématique de gesticulation est calculée par une procédure inverse où des tâches caractérisent<br />
la gestuelle de chaque kayakiste. Les sept tâches sont la position et l’orientation<br />
de la pagaie (cinq degrés de liberté) et les rotations du pelvis et du thorax. Ces données<br />
mesurées sur les kayakistes sont approchées par des séries de Fourier à un harmonique.<br />
La cinématique de chaque kayakiste est ainsi simplifiée par 5 × 7 coefficients. Afin que<br />
les trajectoires soient cycliques et respectent la physiologie articulaire, une pseudo-inverse<br />
amortie avec projection d’un terme d’optimisation est introduite. La fonction d’optimisation<br />
modifie la solution de norme minimale en éloignant les coordonnées généralisées des<br />
butées articulaires.<br />
Les limites des modèles du système athlète-pagaie-ergomètre proviennent des fermetures<br />
des boucles et de la multiplicité des contacts. Elles obligent à modéliser les efforts<br />
extérieurs. La répartition des forces à l’assise et au palonnier par une pseudo-inverse pondérée<br />
minimise les forces extérieures. Par conséquent les efforts articulaires au niveau des<br />
membres inférieurs ne tiennent pas compte de l’opposition des forces entre l’assise et le<br />
palonnier mesurée sur l’ergomètre. Les forces de contact entre les deux demi-pagaies ne<br />
sont pas modélisées, faute de mesure des efforts entre les deux mains.