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sur l’ergomètre avec celle simulée en kayak. Nous avons supposé que les forces mesurées<br />
au filin sont équivalentes à celles générées aux pales en kayak. Selon cette hypothèse, les<br />
forces de calage (i.e. les forces à l’assise et au palonnier) sont reproduites sur l’ergomètre<br />
si l’accélération du système athlète-pagaie sur ergomètre est équivalente à celle produite<br />
en bateau. En associant un modèle de résistance à l’avancement et une mesure de la<br />
force propulsive calculée à partir de l’intensité et de la direction de la force au filin,<br />
la cinématique antéro-postérieure du kayak est simulée avec une précision de 2%. Trois<br />
accélérations ont été comparées : celle mesurée sur l’ergomètre, celle simulée en kayak et<br />
celle estimée si l’ergomètre était fixe. L’élastique de l’ergomètre mobile offre une résistance<br />
qui permet d’approcher de manière simple les variations de vitesse d’un kayak. Les forces<br />
extérieures mesurées à l’assise et au palonnier sur l’ergomètre mobile sont donc plus fidèles<br />
qu’elles ne le seraient sur un ergomètre fixe.<br />
A ce stade de développement, l’ergomètre est un outil de mesure fiable des forces<br />
de calage et de propulsion, en dissociant le côté gauche du côté droit. L’orientation des<br />
filins mesurée par des goniomètres facilite l’affichage immédiat de la cinématique simulée<br />
du kayak et d’autres indicateurs temporels du cycle. Cette instrumentation est adéquate<br />
pour montrer la variabilité des forces de calage. Alors que certains athlètes développent<br />
des forces faibles au cale-pied, d’autres génèrent des forces excédentaires qui trouvent leur<br />
réaction à l’assise. Cette observation apporte un questionnement intéressant du point de<br />
vue de l’entraînement et des pistes d’expérimentations futures.<br />
Une autre exploitation des mesures abordée dans ce mémoire a été l’analyse des trajectoires<br />
de pales au cours d’une séquence de pagayage à cadence incrémentée. La première<br />
observation est la variété des trajectoires dans un groupe de kayakistes de haut niveau.<br />
Les trajectoires pourraient être corrélées au type de pales et à un ensemble de qualités<br />
physiques (e.g. force musculaire, amplitude articulaire) — voire à une participation<br />
plus ou moins prononcée des segments proximaux (pelvis et thorax) et distaux (membres<br />
supérieurs). Si l’évolution des paramètres du coup de pagaie avec l’augmentation de la<br />
cadence doit être discutée avec prudence, l’analyse par simulation de la cinématique du<br />
kayak montre une diminution de la durée de la phase propulsive et une conservation de la<br />
durée des phases d’accroche et de dégagé. La pertinence de ces résultats sera accrue par<br />
la mise en place d’une station d’analyse embarquée (e.g. le bateau laboratoire construit<br />
par l’INSA 1 de Lyon et financé par le MJSVA dans le cadre d’une convention avec la<br />
Fédération Française des Sociétés d’Aviron).<br />
1 Institut National des Sciences Appliquées