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Juliette Mesnil, sept. 2006 - Irma

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« L’acculturation des techniques, leur apprivoisement repose sur la<br />

construction d’une logique de l’usage (Perriault, 1989) qui se fonde sur une généalogie de<br />

techniques et de pratiques antérieures. » 73<br />

« Elle [la cristallisation, ndlr] se repère par l’émergence et la reproduction<br />

d’utilisations constantes et récurrentes intégrées dans la quotidienneté. Ce sont ces dernières<br />

qui constituent les usages. » 74<br />

Parler de fondements des pratiques voire de cristallisation, laisserait penser que<br />

les usages s’envisagent dans leur dimension non mouvante. Malgré cela parler de logique<br />

d’usages ne signifie pas qu’elles soient définies de manière stable et qu’elles soient non<br />

versatiles.<br />

Dans quelle mesure, les « usages, pratiques multiformes et fragmentaires,<br />

obéissent à des logiques » 75 ? Quelles sont ces régularités dans les productions et usages<br />

médiatiques ? Y en auraient-ils qui constitueraient des contraintes, soit une « grammaire<br />

discursive » 76 ? Répondent-elles à des lois ? Comment les mesurer ? Est-il possible de prévoir<br />

le comportement moyen d’un ensemble d’individus ? Et ceci, avec quelle précision ? La durée<br />

de l’observation et le nombre d’individus seraient-ils des facteurs qui permettraient<br />

d’accroître les précisions ? Combien de temps d’observation faudrait-il pour prétendre<br />

appréhender le processus de formation des usages ?<br />

Notre étude ne prétend pas à la mesure. Elle vise à rendre compte et faire état<br />

d’actions, qui s’inscrivent dans une multitude de données contextuelles. Plus que d’apporter<br />

des éléments de réponse, ce sont des éléments d’interrogations qu’il est important de soulever<br />

dans un premier temps lorsque l’on suggère étudier les usages.<br />

L’approche socio-politique des usages « consiste à considérer que l’utilisation<br />

des technologies dans une société se situe au croisement de quatre logiques. D’une part, une<br />

logique technique et une logique sociale qu’il est possible d’articuler en recourant au concept<br />

de configuration socio-technique. D’autre part, une logique d’offre et une logique d’usage<br />

dont l’interaction complexe peut notamment – mais non exclusivement – être approchée par<br />

une analyse en termes de représentation.<br />

73 LE COADIC, Yves F., Usages et usagers de l’information, collection 128, ADBS, Armand Colin, 2004, p. 28.<br />

74 Texte extrait de l’article écrit par J.-G. Lacroix, B. Miège, P. Moeglin, P. Pajon, G. Tremblay sur « La<br />

convergence des télécommunications et de l’audiovisuel : un renouvellement de perspective s’impose », dans<br />

Technologies de l’information et société, vol. 5, 1, 1992, p. 94-95, cité dans LE COADIC, Yves F., Usages et<br />

usagers de l’information, collection 128, ADBS, Armand Colin, 2004, p. 44.<br />

75 LE COADIC, Yves F., Usages et usagers de l’information, collection 128, ADBS, Armand Colin, 2004, p. 57.<br />

76 VERON Eliséo, LEVASSEUR Martine, Ethnographie de l’exposition. L’espace, le corps et le sens, BPI,<br />

Centre Georges Pompidou, 1983, p. 32.<br />

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