Juliette Mesnil, sept. 2006 - Irma
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II. Penser les usages<br />
La notion d’usage soulève de nombreuses interrogations, tout comme cela l’est<br />
concernant les médias, des points qui sont laissés dans l’ombre. Comment questionner ce<br />
terme ? Quel positionnement envisageons-nous adopter pour penser la notion d’usage ?<br />
L’usage ne concerne-t-il que le domaine des études en réception ? L’usage n’est-il pas un<br />
concept opératoire qui permet de mettre en lumière toute pratique productive ?<br />
1. La notion d’usage cantonnée<br />
aux études en réception ?<br />
L’évolution de la pensée communicationnelle, au regard des axiomatiques de<br />
recherche, indique un intérêt grandissant pour les études concernant les usages. En effet, les<br />
interrogations sur les usages en réception (notamment à travers les recherches des Cultural<br />
Studies, « Uses and gratification ») connaissent une effervescence dans les recherches en<br />
sciences de la communication. Elles se sont construites en opposition à une axiomatique de<br />
l’influence. Pourtant les études en réception reproduisent les travers qu’elles dénonçaient<br />
auparavant, qui était la prépondérance conférée à l’action de l’entité (émettrice), et ainsi la<br />
prééminence qui lui est accordée dans la relation communicationnelle. En s’intéressant de<br />
plus prêt à la notion d’usage, on a constaté que celle-ci était réservée, si ce n’est<br />
exclusivement, disons dans 99,9 % des cas, à l’étude des processus en réception.<br />
Les études concernant les processus de réception sont en vogue. Et leur<br />
importance dans le champ de la recherche détourne le regard d’une pratique productive.<br />
Il semble pourtant que l’usager peut être défini, du fait qu’il emploie un outil<br />
ou technique, qui n’est pas de sa propre création, mais dont il apporte une nouvelle<br />
production, par ses représentations et ses actions. Que l’on se place du point de vue du<br />
« récepteur » ou bien de celui de « l’émetteur », tels que conventionnellement désignés, ils<br />
sont tous deux, producteurs, ainsi créateurs de richesse, et surtout d’une valeur ajoutée. La<br />
dichotomie producteur / usager doit alors s’estomper.<br />
On suggère pour notre part, qu’il peut être pertinent d’employer la notion<br />
d’usage lorsque l’on s’intéresse aux phénomènes qui gouvernent les productions. En affirmant<br />
cela, on ne s’inscrit pas nécessairement à l’encontre de ceux qui pensent les usages dans leur<br />
dimension unique de réception, mais on propose d’en élargir les accès.<br />
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