Juliette Mesnil, sept. 2006 - Irma
Juliette Mesnil, sept. 2006 - Irma
Juliette Mesnil, sept. 2006 - Irma
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Avant 1990, c’est LE terrain vague de la Chapelle qui est au cœur de ce<br />
foisonnement artistique.<br />
Pourtant le rap est peu présent sur le petit écran. Rares sont les émissions<br />
musicales consacrées au rap. Notons tout de même l’émission Rapline, diffusée de <strong>sept</strong>embre<br />
1990 à 1993 sur M6, dédiée à la diffusion de clips, mettant la réalisation de clips de rap<br />
français au cœur de son projet. Aujourd’hui les chaînes thématiques musicales incluent plus<br />
ou moins selon leurs orientations de programmation le rap français dans leur grille.<br />
La radio et la presse sont des alliés indispensables afin que le rap puisse être<br />
diffusé. D’ailleurs la loi du 1 er février 1994 sur les quotas de programmation des chansons<br />
francophones sur les radios FM contribue à changer la donne en matière de diffusion du rap.<br />
Mais les radios et la presse peuvent aussi être des maîtres censeurs.<br />
Le rap de manière générale, est plutôt dénigré par les médias. Lorsque l’on<br />
parle de lui, le plus souvent, c’est pour avancer des critiques de manière négative. Il a alors<br />
fallu que le rap et le hip-hop se dotent de moyens propres afin de s’exposer aux publics.<br />
Il s’est crée des fanzines et des magazines, une tranche de la presse spécialisée,<br />
entièrement dédiée au rap et à la culture hip-hop. Plusieurs générations de magazines ont<br />
traversé le milieu, aussi bien en presse radio, qu’en presse écrite.<br />
Initialement, le rap ne peut se payer les espaces publicitaires alloués. C’est<br />
pourquoi, le streetmarketing dont nous avons parlé précédemment, a été une solution pour<br />
aller à la rencontre des publics. Aujourd’hui certes la rue n’est plus le seul lieu de production<br />
et de médiatisation, les moyens sont plus importants et peuvent financer la mise en avant sur<br />
des espaces publicitaires, parfois de manière colossale.<br />
Néanmoins l’affichage sauvage, la distribution de tracts dans la rue, la<br />
personnalisation de véhicules, etc. sont des éléments de base que le rap a développé, toujours<br />
présents dans les plans marketing.<br />
b. Rap et institutions<br />
Si le rap est légitimé par certaines institutions musicales, ainsi que nous l’avons<br />
noté précédemment, il n’est pas légitimé par toutes les institutions. Les champs politique et<br />
médiatique notamment, n’accordent bien souvent aucune légitimité à ce genre musical.<br />
En fait, le rap dénonce les institutions et faits non acceptables, parfois non-dits,<br />
et les institutions de leur côté dénoncent le côté agressif et violent du rap.<br />
43