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Juliette Mesnil, sept. 2006 - Irma

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Il me semble que le terme de stratégie est sous jacent à l’activité humaine,<br />

mais aussi à l’activité médiatique et discursive qui nous concerne ici plus précisément.<br />

Envisager un moyen ou une fin comme stratégique, permet d’ancrer une action dans un<br />

système d’enjeux, de libertés mais aussi de contraintes et de jeux de pouvoirs. La stratégie de<br />

l’acteur est cette marge de libertés et de choix dont on propose de rendre compte. L’usage<br />

d’un terme ou d’un média n’est pas anodin, ils relèvent de choix, qui bien souvent sont euxmêmes<br />

issus de valeurs, d’idéologies, de constructions imaginaires de cibles, etc.<br />

Mes recherches s’attachent à étudier l’appropriation de dispositifs<br />

médiatiques et à en dégager des éléments d’interprétation.<br />

En s’intéressant à la construction d’un discours à travers l’usage des médias et<br />

les choix sous-jacents, j’envisagerai l’interprétation d’un point de vue méta-discursif.<br />

En effet, on peut interpréter dans le choix d’une typographie ou d’un lieu de<br />

représentation d’un concert par exemple, un méta-discours sur l’entité énonciative. Celui-ci ne<br />

dira pas la même chose sur les moyens financiers, humains, matériels, … impliqués, et donc<br />

sur l’entité énonciative elle-même.<br />

Pour poursuivre l’exemplification de ce propos, Yves Lavoinne précise que<br />

« ce livre (objet) où, comme dans tout imprimé, les éléments matériels (le format et le nombre<br />

de pages comme le caractère et le corps choisi) et symboliques (éditeur, collection)<br />

déterminent, au moins partiellement, la construction de ce livre (texte). » 1<br />

La manière dont l’énonciateur se présente à autrui participe autant que le contenu à la<br />

construction de stratégies médiatiques et ainsi à la signification.<br />

Il s’agit d’étudier l’enveloppe, ce « packaging » qui emballe le contenu, lieu de<br />

développement d’un méta-discours, dont on peut interpréter et tirer du sens, de l’organisation<br />

sur elle-même.<br />

Utiliser la communication orale interpersonnelle, le téléphone, le courrier<br />

postal ou électronique par exemple pour annoncer une nouvelle, nous ne dirions pas, ajoute<br />

des significations supplémentaires, mais contribue à part entière à l’interprétation des<br />

significations qui en découlent, et même à la production qui la précède. Autrement dit, je ne<br />

dis pas la même chose si je le dis de vive voix ou bien si je l’écris par courrier. (Par exemple,<br />

X préfère utiliser le courrier parce que le téléphone lui revient trop cher, et X est radin, ou<br />

bien X est trop sensible pour annoncer une nouvelle de vive voix…) En fait, X ne dit pas la<br />

1 LAVOINNE Yves, Le langage des médias, PUG, collection La communication en plus, 1997, p. 15.<br />

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