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Juliette Mesnil, sept. 2006 - Irma

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En effet, le récepteur se questionne quant aux motivations qui donnent<br />

naissance à l’action. Selon ce qu’il décèle, il en interprète ensuite des éléments venant<br />

qualifier l’image de celui qui se met en scène.<br />

Ainsi c’est par anticipation de la représentation de son action sur autrui, que<br />

l’entité émettrice se remet en question avant toute action. Elle se représente les effets de son<br />

action sur les représentations qu’autrui se fera de son identité, qu’elle aura elle-même<br />

véhiculé au travers de représentations.<br />

« L’image, à l’origine, est le reflet de la réalité sur une surface réfléchissante.<br />

Elle est ainsi à la fois ce qui ressemble (mimesis), ce qui se voit (phanein), la connaissance<br />

offrant accès à la réalité (eidos), mais aussi, ce qui forme l’écran, l’illusion (phantasme) qui<br />

fait croire à l’existence d’une réalité. » « Elle [l’image, ndlr] est surtout un objet dont nous<br />

n’avons pas terminé de cerner les usages, les fonctions, les fonctionnements, les impacts, les<br />

pouvoirs … » 172<br />

2. L’écriture médiatique<br />

ou la prise en compte des valeurs<br />

Afin de mettre en avant la prégnance de l’image et l’importance de la<br />

construction identitaire à travers l’usage des médias on peut se référer à la notion d’ « écriture<br />

médiatique » reprise notamment par Jacques Pilhan, conseiller en communication de François<br />

Mitterrand, puis de Jacques Chirac. Cette « notion d’ « écriture médiatique », opposée à celle<br />

de « contenu » du discours, renvoie à la manière de choisir « tel média – télé, radio, écrit –<br />

selon l’effet qu’on veut obtenir, et à tel moment, selon la séquence dans laquelle on se<br />

trouve ». Se référant à l’école de Palo Alto (et à sa terminologie métaphorique, inspirée des<br />

développements technologiques), J. Pilhan distingue deux aspects dans un message :<br />

- « le digital, correspondant au contenu rationnel » ;<br />

- « l’analogique, c’est-à-dire les sensations que vous recevez en même temps que le message<br />

et qui vous permettent de l’interpréter de façon subconsciente » ; à quoi il assimile<br />

l’ « écriture médiatique » 173<br />

Ainsi paradoxalement, la notion d’écriture en vient à désigner non point la<br />

construction du contenu d’un message mais son aura et sa construction rhétorique.<br />

172 SICARD Monique, « Les paradoxes de l’image », dans Hermès, n°21, « Sciences et médias », 1997, p. 46.<br />

173 PILHAN Jacques, « L’écriture médiatique », Le Débat, n° 87, novembre 1995, p.5-6, cité dans LAVOINNE<br />

Yves, Le langage des médias, PUG, collection La communication en plus, 1997, « Des médias », p. 38.<br />

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