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alsace - Ministère de la Culture et de la Communication

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Certes, tous les établissements interca<strong>la</strong>ires n’ont pas été<br />

abandonnés à c<strong>et</strong>te date, les textes l’attestent (Humm<br />

1971), <strong>de</strong> même que les quelques rares exemples archéologiques<br />

qui <strong>la</strong>issent envisager, après un <strong>de</strong>rnier dép<strong>la</strong>cement,<br />

une occupation jusqu’au XIV e ou XV e s. (c’est le cas<br />

à Nordhouse–Oberfuert <strong>et</strong> à Riedisheim–Leibersheim)<br />

(Châtel<strong>et</strong> 1999 : 67-66). Le XII e s., par le nombre <strong>de</strong>s<br />

abandons, partiel ou total, semble néanmoins constituer<br />

une rupture <strong>et</strong> avoir amorcé le mouvement qui a conduit<br />

quelques siècles plus tard au regroupement <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

dans les vil<strong>la</strong>ges actuels. Ce processus, que l’on commence<br />

à peine à percevoir, mériterait d’être exploré plus<br />

en profon<strong>de</strong>ur, par <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas d’une part, mais<br />

aussi par l’exploration plus systématique <strong>de</strong>s agglomérations<br />

actuelles, pour en préciser le lien avec les établissements<br />

isolés <strong>et</strong> leur rôle dans <strong>la</strong> constitution <strong>de</strong>s campagnes<br />

actuelles. Ces questions ne pourront être abordées<br />

également sans l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s textes <strong>et</strong> le recours à<br />

toutes les autres sources, toponymiques, géographiques<br />

<strong>et</strong> <strong>et</strong>hnographiques, qui ont conservé en mémoire l’histoire<br />

ancienne <strong>de</strong> ces localités. Comme le souligne B.<br />

M<strong>et</strong>z dans sa contribution qui prolonge nos propres réflexions,<br />

c’est seulement par une approche globale <strong>et</strong> pluridisciplinaire<br />

que les transformations subies par les campagnes<br />

<strong>de</strong>puis <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> romaine pourront être progressivement<br />

restituées.<br />

Même si les opérations se sont multipliées sur les habitats,<br />

les interrogations restent donc nombreuses <strong>et</strong> les recherches<br />

à leur suj<strong>et</strong> sont à peine entamées : <strong>la</strong> diversité<br />

<strong>de</strong>s cas, tant par l’organisation <strong>et</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong>s habitats<br />

que par <strong>la</strong> chronologie <strong>de</strong>s occupations, a fait apparaître<br />

une réalité bien plus complexe que ne le <strong>la</strong>issaient supposer<br />

au premier abord les structures souvent analogues <strong>de</strong><br />

ces sites. Quelle était l’importance <strong>de</strong> ces établissements,<br />

comment s’organisaient-ils, avaient-ils <strong>de</strong>s fonctions complémentaires,<br />

quel a été leur rôle dans <strong>la</strong> formation du<br />

paysage actuel <strong>et</strong> quelles ont été les différentes étapes<br />

<strong>de</strong> ce processus ? Toutes ces questions restent ouvertes<br />

<strong>et</strong> nécessitent donc que l’on poursuive sur un p<strong>la</strong>n archéologique<br />

les efforts engagés <strong>de</strong>puis quelques années, non<br />

seulement sur le terrain, mais aussi par une exploitation<br />

plus synthétique <strong>de</strong>s données déjà existantes.<br />

<strong>la</strong> ville. L’archéologie reste donc peu éloquente sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>,<br />

l’essentiel nous étant encore aujourd’hui rapporté<br />

par les textes.<br />

Les agglomérations secondaires ne sont guère mieux<br />

connues. Parmi celles qui l’étaient dans l’Antiquité, certaines,<br />

comme le castrum <strong>de</strong> Saverne, n’ont livré aucune<br />

trace d’une occupation pour les pério<strong>de</strong>s mérovingienne<br />

<strong>et</strong> carolingienne ; d’autres, comme Brumath, ancien<br />

chef-lieu <strong>de</strong> cité <strong>de</strong>s Triboques, ont été occupées<br />

mais les quelques vestiges r<strong>et</strong>rouvés (fonds <strong>de</strong> cabane<br />

ou nécropoles) n’ont pu définir le statut exact <strong>de</strong> ces établissements<br />

: pa<strong>la</strong>is royal, simple établissement agricole<br />

ou centre économique <strong>et</strong> politique (voir <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong><br />

R. Nilles) ? Le développement <strong>de</strong> ces localités qui <strong>de</strong>viendront<br />

par <strong>la</strong> suite <strong>de</strong>s bourgs importants, est donc également<br />

loin d’être établi.<br />

IV. LES LIEUX DE POUVOIR : LES PALAIS ROYAUX ET LA<br />

RÉSIDENCE DUCALE<br />

En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> Strasbourg qui abritait le pa<strong>la</strong>is épiscopal<br />

<strong>et</strong> un pa<strong>la</strong>is royal, l’Alsace comptait d’autres centres politiques<br />

<strong>et</strong> économiques, localisés principalement dans <strong>la</strong><br />

moitié nord <strong>de</strong> <strong>la</strong> région. Au moins quatre autres pa<strong>la</strong>is<br />

sont ainsi attestés par les textes (Seltz, Brumath, Marlenheim<br />

<strong>et</strong> Sélestat) <strong>et</strong> au moins une rési<strong>de</strong>nce ducale,<br />

installée sur <strong>la</strong> Hohenbourg, sur le Mont Sainte-Odile.<br />

De ces sites, aucun n’a été vraiment fouillé. À Marlenheim,<br />

plusieurs interventions ont été réalisées sur le ban<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> commune (La Peupleraie, Maison Appre<strong>de</strong>ris, Hoffstatt,<br />

contournement sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> RN4). Trois habitats y ont<br />

été localisés, mais aucun n’a pu être c<strong>la</strong>irement i<strong>de</strong>ntifié,<br />

ni par ses structures, ni par le mobilier r<strong>et</strong>rouvé, comme <strong>la</strong><br />

rési<strong>de</strong>nce ayant accueilli du VI e au IX e s. les rois mérovingiens<br />

<strong>et</strong> carolingiens (Châtel<strong>et</strong> 2002a <strong>et</strong> Châtel<strong>et</strong> 2006a).<br />

Ailleurs, les explorations archéologiques ont été trop limitées<br />

pour interpréter les quelques vestiges d’habitat<br />

dégagés. L’apparence <strong>de</strong> ces rési<strong>de</strong>nces – simples établissements<br />

ruraux, comme le pense P. Demolon (Demolon<br />

1995) ou constructions plus imposantes – reste donc,<br />

comme partout ailleurs en France, encore à découvrir.<br />

III. LA VILLE ET LES AGGLOMÉRATIONS SECONDAIRES<br />

Strasbourg est restée jusqu’à l’époque ottonienne <strong>la</strong> seule<br />

ville d’Alsace. Bien que les interventions aient été nombreuses<br />

à son suj<strong>et</strong>, peu <strong>de</strong> données ont été recueillies<br />

sur c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> son existence <strong>et</strong> l’image qui en a été<br />

restituée, dans un récent ouvrage qui a repris ces maigres<br />

indices (Baudoux <strong>et</strong> al. 2002), est donc marquée <strong>de</strong> nombreuses<br />

<strong>la</strong>cunes. L’extension <strong>de</strong> l’agglomération aux pério<strong>de</strong>s<br />

mérovingienne <strong>et</strong> carolingienne a néanmoins été<br />

cernée dans son ensemble (Baudoux, Waton 2002). En<br />

revanche, <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s constructions n’a été que très partiellement<br />

i<strong>de</strong>ntifiée : quelques fonds <strong>de</strong> cabane, <strong>de</strong>s indices<br />

<strong>de</strong> bâtiments sur poteaux <strong>et</strong> quelques restes d’édifices<br />

maçonnés souvent mal datés. Ainsi, aucun p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

ville n’a pu être restitué <strong>et</strong> ses activités n’ont pas pu, non<br />

plus, être cernées. Seule <strong>la</strong> frappe monétaire a été indirectement<br />

attestée par les monnaies frappées au nom <strong>de</strong><br />

OTTROTT, Mont Sainte-Odile<br />

Vue du mur païen<br />

Cliché : Ma<strong>de</strong>leine Châtel<strong>et</strong><br />

L’un <strong>de</strong>s monuments les plus emblématiques <strong>de</strong> l’Alsace,<br />

le mur païen du Mont Sainte-Odile, a été rattaché récemment<br />

à l’une <strong>de</strong> ces rési<strong>de</strong>nces, celle du duc d’Alsace sur<br />

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