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alsace - Ministère de la Culture et de la Communication

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Site Dpt Datation Surf.(ha) Année Responsable Rapport Publi. Analyses<br />

Habitats isolés<br />

Obenheim / Le domaine F.<br />

Walther<br />

Wihr / Les Sorbiers 68 VIIe-VIIIe<br />

s.<br />

Fessenheim / Rue du<br />

Bourg<br />

Rumersheim-le-Haut / Lot.<br />

Charlemagne<br />

67 HMA diag. 1999 M. Zehner x<br />

68 VII/VIIIe-<br />

VIII/XIIe<br />

s.<br />

diag. 1996 J.-L. Issele/J.<br />

Baudoux<br />

diag. 2003 F. Schneikert x<br />

68 VIIe/Xe s. diag. 2003 F. Schneikert x<br />

x<br />

Si l’image <strong>de</strong> ces habitats commence lentement à se préciser,<br />

nombreuses aussi sont les questions qui restent<br />

ouvertes. L’ampleur <strong>de</strong> ces établissements (ferme isolée,<br />

simple hameau ou véritable vil<strong>la</strong>ge) <strong>et</strong> le rôle <strong>de</strong> ces<br />

sites dans l’économie locale nous échappent encore totalement,<br />

même si les observations actuelles ten<strong>de</strong>nt à<br />

montrer, également dans ce domaine, une gran<strong>de</strong> diversité<br />

(Châtel<strong>et</strong> 1999).<br />

L’autarcie <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions rurales était une idée <strong>la</strong>rgement<br />

défendue, qui semb<strong>la</strong>it trouver jusqu’à maintenant<br />

confirmation dans les données archéologiques. Les découvertes<br />

récentes en Alsace, comme dans les autres régions,<br />

ten<strong>de</strong>nt actuellement à réviser c<strong>et</strong>te image en faisant<br />

apparaître une possible hiérarchie entre les habitats.<br />

C’est ce qu’illustrent, notamment, l’inégale représentation<br />

<strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> cabane <strong>et</strong> le rôle apparemment variable <strong>de</strong><br />

l’élevage, suggérant pour quelques sites au moins une<br />

certaine spécialisation économique. C<strong>et</strong>te hypothèse <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra<br />

à être étayée bien sûr <strong>et</strong> mériterait d’être explorée<br />

plus avant. Les étu<strong>de</strong>s archéo-zoologiques <strong>et</strong> botaniques,<br />

en particulier, <strong>de</strong>vraient être systématisées <strong>de</strong><br />

manière à pouvoir mieux cerner, par l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’alimentation,<br />

l’origine sociale <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions <strong>et</strong>, par les pratiques<br />

agricoles, les éventuelles spécialisations locales.<br />

Un autre point qui mériterait également d’être étudié est<br />

le processus <strong>et</strong> les différentes étapes qui ont conduit à <strong>la</strong><br />

mise en p<strong>la</strong>ce du paysage actuel. Ce processus a certainement<br />

été complexe <strong>et</strong> a connu une évolution très variable<br />

selon les endroits, en fonction <strong>de</strong> l’environnement<br />

politique, économique <strong>et</strong> social local. 31 . En Alsace, l’étu<strong>de</strong><br />

reste encore entièrement à faire, même si les fouilles récentes<br />

ont permis, ici aussi, <strong>de</strong> poser quelques jalons <strong>et</strong><br />

d’apporter certains éléments <strong>de</strong> réflexion.<br />

En fonction <strong>de</strong> leur re<strong>la</strong>tion avec les localités actuelles,<br />

trois groupes d’habitats ont pu être ainsi distingués.<br />

1. Le premier est constitué par les habitats aujourd’hui<br />

isolés, dont le nombre important indique<br />

une <strong>de</strong>nsité d’occupation bien plus élevée<br />

que celle que l’on connaît actuellement. Ce<br />

sont ceux qui ont fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong>s interventions<br />

les plus importantes <strong>et</strong> qui sont ainsi les mieux<br />

connus. Neuf ont été partiellement explorés, cinq<br />

dans le Bas-Rhin (Mittelhausen–Muehlbrueckel,<br />

Gambsheim–Hoheichweg, Geispolsheim–Moulin <strong>de</strong><br />

l’Ehn, Marlenheim–La Peupleraie, Nordhouse–<br />

Oberfuert) <strong>et</strong> quatre dans le Haut-Rhin (Houssen–<br />

Cora, Merxheim–Trummelmatten, Ensisheim–Les<br />

Octrois <strong>et</strong> Riedisheim–Leibersheim).<br />

2. Le second groupe se compose <strong>de</strong>s habitats installés<br />

sous les agglomérations actuelles. Ils n’ont été sondés<br />

que <strong>de</strong> façon très ponctuelle <strong>et</strong> sont ainsi encore<br />

<strong>la</strong>rgement méconnus. Les interventions, souvent<br />

anciennes, faites à Hochfel<strong>de</strong>n, Soufflenheim,<br />

Fur<strong>de</strong>nheim, Quatzenheim, Kuttolsheim, Marckolsheim,<br />

Benfeld <strong>et</strong> Nordhouse ont permis généralement<br />

d’attester une présence à l’époque mérovingienne<br />

ou carolingienne, mais n’ont pu préciser ni<br />

sa nature, ni le développement <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te occupation<br />

jusqu’à l’époque actuelle. Seul à Soufflenheim,<br />

ce développement a pu être restitué jusqu’à présent,<br />

grâce aux prospections systématiques réalisées<br />

dans les jardins <strong>et</strong> les potagers <strong>de</strong>s parcelles<br />

vil<strong>la</strong>geoises. La création du vil<strong>la</strong>ge a pu être ainsi<br />

située au VIII e s., à partir <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux noyaux se développant<br />

<strong>de</strong> part <strong>et</strong> d’autre d’un ancien chenal. L’extension<br />

<strong>de</strong> l’agglomération était alors beaucoup plus<br />

limitée que l’actuelle qui n’a été atteinte que tardivement,<br />

à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l’époque médiévale (Châtel<strong>et</strong><br />

2001).<br />

3. Le <strong>de</strong>rnier groupe est constitué <strong>de</strong>s habitats r<strong>et</strong>rouvés<br />

aux abords immédiats <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges actuels. Ils<br />

sont nombreux <strong>et</strong> certains d’entre eux ont pu être<br />

étudiés sur <strong>de</strong>s surfaces re<strong>la</strong>tivement importantes<br />

(Marlenheim–Appre<strong>de</strong>ris, Osthouse–Lotissement<br />

Zorn <strong>de</strong> Bu<strong>la</strong>ch, Mackenheim–Kirchfeld, Munwiller–<br />

Les Fleurs <strong>et</strong> Ruelisheim–Le Clos Saint-Georges).<br />

Leur interprétation reste cependant encore délicate<br />

en l’absence d’investigations parallèles sur les vil<strong>la</strong>ges<br />

eux-mêmes. Il restera donc encore à établir<br />

si ces occupations en marge <strong>de</strong> l’habitat correspondaient<br />

à un emp<strong>la</strong>cement antérieur <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges,<br />

avant que ceux-ci ne se stabilisent sur leur site actuel,<br />

ou si elles constituaient une extension à une<br />

époque où les vil<strong>la</strong>ges auraient atteint <strong>de</strong>s surfaces<br />

bien plus importantes qu’aujourd’hui.<br />

Il est intéressant <strong>de</strong> noter que les habitats isolés, sans<br />

liens apparents avec les localités actuelles, ont rarement<br />

été occupés au-<strong>de</strong>là du XII e s. Pour certains, elle s’est<br />

interrompue avant ; pour les autres, elle s’est poursuivie<br />

jusqu’à c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong>, <strong>la</strong> même constatation ayant été faite<br />

pour le sud-ouest <strong>de</strong> l’Allemagne (Schreg 2001) <strong>et</strong> le nord<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> France (Peytremann 2003 : 266, fig. 121).<br />

90<br />

31 Sur le suj<strong>et</strong>, voir l’étu<strong>de</strong> exemp<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> F. Favory (Favory <strong>et</strong> al. 1994)

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