19.11.2013 Views

alsace - Ministère de la Culture et de la Communication

alsace - Ministère de la Culture et de la Communication

alsace - Ministère de la Culture et de la Communication

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

plus en plus le long <strong>de</strong> <strong>la</strong> voie principale, mais également<br />

plus en profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> part <strong>et</strong> d’autre (elle fait alors environ<br />

13 ha). Une fouille réalisée récemment en périphérie<br />

ouest (rue Mentelin) a mis au jour <strong>de</strong>s fours <strong>de</strong> potier<br />

<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong>. À Kembs, Sierentz <strong>et</strong> Biesheim, les<br />

espaces urbains atteignent également leur étendue maximale<br />

aux II e -III e s., phénomène probablement partagé par<br />

les autres agglomérations.<br />

La moitié est <strong>de</strong> Sierentz est abandonnée dans <strong>la</strong> première<br />

moitié du III e s. : l’emp<strong>la</strong>cement est réoccupé ultérieurement<br />

(secon<strong>de</strong> moitié du IV e s. au début du V e s.)<br />

par une nécropole correspondant à un habitat situé dans<br />

<strong>la</strong> moitié ouest. À Kembs, <strong>la</strong> nécropole est occupée jusqu’au<br />

milieu du V e s.<br />

Les agglomérations, à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin du III e s., sont<br />

très mal connues. Les vestiges les plus courants comprennent<br />

essentiellement <strong>de</strong>s fosses <strong>et</strong> du mobilier (céramique,<br />

monnaies). Les espaces urbains dans l’Antiquité<br />

tardive connaissent-ils un abandon ou une forme d’occupation<br />

différente ? Ou bien sommes-nous confrontés au<br />

problème récurrent <strong>de</strong> <strong>la</strong> conservation ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> lecture <strong>de</strong><br />

ces niveaux ?<br />

Conclusion<br />

Depuis le développement <strong>de</strong> l’archéologie préventive, à<br />

<strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années 1980, <strong>et</strong> <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce, <strong>de</strong>puis<br />

1999, d’une approche systématique <strong>de</strong>s agglomérations<br />

connues ou supposées, <strong>la</strong> documentation archéologique<br />

s’est <strong>la</strong>rgement enrichie.<br />

L’apport <strong>de</strong>s connaissances pour chaque agglomération,<br />

<strong>de</strong>puis 1992, est variable <strong>et</strong> dépend d’un certain nombre<br />

<strong>de</strong> facteurs comme <strong>la</strong> situation par rapport au bâti actuel<br />

ou <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>s aménagements. Quelques agglomérations<br />

ont fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> fouilles sur <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />

surfaces comme Kembs <strong>et</strong> Sierentz <strong>et</strong>, dans l’immédiat,<br />

l’approche extensive <strong>de</strong> <strong>la</strong> fouille <strong>de</strong> Biesheim est<br />

à l’heure actuelle celle qui offre le plus <strong>de</strong> perspectives<br />

<strong>de</strong> résultats. D’autres, contraintes par le milieu urbain<br />

actuel, ont vu <strong>de</strong>s opérations archéologiques d’ampleur<br />

plus limitée. Dans ce <strong>de</strong>rnier cas néanmoins, les résultats<br />

sont significatifs sur le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s occupations<br />

<strong>et</strong> du développement urbain. Les fouilles récentes<br />

<strong>de</strong> Strasbourg–Koenigshoffen <strong>et</strong> <strong>de</strong> Brumath en<br />

sont un bon exemple. Les aménagements contemporains<br />

à Reichshoffen, Sarre-Union, Saverne, <strong>et</strong> Seltz étant en<br />

revanche mo<strong>de</strong>stes, les apports sont quasi inexistants.<br />

Le p<strong>et</strong>it tour d’horizon que nous avons effectué <strong>la</strong>isse supposer<br />

une gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong> ces agglomérations, dans<br />

leur taille, leur situation, leur architecture, les productions,<br />

leur développement chronologique <strong>et</strong> lorsqu’une agglomération<br />

commence à être mieux connue, <strong>de</strong>s quartiers<br />

différenciés apparaissent. Si <strong>de</strong>s tendances semblent se<br />

<strong>de</strong>ssiner en matière d’occupation urbaine, on ne peut<br />

en revanche se perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> généraliser à partir d’un<br />

exemple ou <strong>de</strong>ux.<br />

La spécificité alsacienne est l’utilisation tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

pério<strong>de</strong> romaine d’une architecture dominante en terre <strong>et</strong><br />

bois avec <strong>de</strong>s sols en terre battue ou en p<strong>la</strong>nchers. Sur<br />

le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s traces archéologiques, ces vestiges posent un<br />

problème récurrent d’i<strong>de</strong>ntification <strong>et</strong> <strong>de</strong> reconnaissance,<br />

sur à peu près toutes les agglomérations (phénomène<br />

déjà relevé par X. Lafon, Zehner 1998 : 4). Un phénomène<br />

concomitant est <strong>la</strong> récupération quasi systématique<br />

<strong>de</strong>s constructions en pierre, notamment dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine.<br />

Notre méconnaissance <strong>de</strong>s espaces urbains en Alsace<br />

tenant peut-être pour une part à <strong>la</strong> difficulté <strong>de</strong> saisir <strong>la</strong><br />

matérialité <strong>de</strong>s espaces urbains, <strong>de</strong>s examens plus fins<br />

<strong>et</strong> plus adaptés s’imposent donc pour mieux les m<strong>et</strong>tre en<br />

évi<strong>de</strong>nce.<br />

ANNEXE : LISTE DES AGGLOMÉRATIONS AVÉRÉES ET<br />

SUPPOSÉES<br />

(avec <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> M. Herrgott pour les agglomérations<br />

du Haut-Rhin)<br />

Bantzenheim – Rumersheim-le-Haut<br />

Beatus Rhenanus signale un site romain au sud <strong>de</strong> Bantzenheim,<br />

dans les champs jusqu’à <strong>la</strong> Hochstraessle. À<br />

l’heure actuelle, aucune fouille sur les communes <strong>de</strong> Bantzenheim<br />

<strong>et</strong> Ottmarsheim ne vient confirmer c<strong>et</strong>te information.<br />

Bantzenheim ne possè<strong>de</strong>, hormis l’habitat galloromain<br />

signalé par R. Schweitzer dans <strong>la</strong> Forêt <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Hardt, donc au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone concernée, que <strong>de</strong>ux découvertes<br />

non localisées : <strong>la</strong> découverte <strong>de</strong> tegu<strong>la</strong>e, <strong>de</strong><br />

monnaies <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voie romaine du Rhin mentionnée par<br />

le BSCMHA sur le chemin qui se dirige vers Bantzenheim,<br />

<strong>et</strong> <strong>la</strong> découverte entre Bantzenheim <strong>et</strong> Ottmarsheim d’un<br />

buste en bronze daté <strong>de</strong> l’époque romaine (Zehner 1998 :<br />

103). Mais ces découvertes sont bien trop minces <strong>et</strong> surtout<br />

bien trop mal localisées pour pouvoir étayer l’hypothèse<br />

<strong>de</strong> Beatus Rhenanus.<br />

En revanche, <strong>la</strong> commune <strong>de</strong> Rumersheim-le-Haut est<br />

parsemée <strong>de</strong> découvertes importantes localisées dans<br />

un périmètre restreint situé au sud, au sud-ouest <strong>et</strong> à<br />

l’ouest du vil<strong>la</strong>ge actuel : un établissement étudié par A.<br />

Cestre (1869), Ch. Winkler (1876-77 <strong>et</strong> 1895) <strong>et</strong> K. Gutmann<br />

(1909), une nécropole avec traces <strong>de</strong> bâtiments du<br />

Bas-Empire, <strong>de</strong>s enclos à angles arrondis <strong>et</strong> <strong>de</strong>s fosses<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> romaine ou du haut Moyen Âge repérées<br />

en prospection aérienne, <strong>de</strong>ux squel<strong>et</strong>tes, un dépôt monétaire<br />

<strong>de</strong> 85 monnaies <strong>de</strong> Magnence, <strong>de</strong>s tegu<strong>la</strong>e, une<br />

meule <strong>et</strong> divers autres vestiges romains. (Zehner 1998 :<br />

272). Il est évi<strong>de</strong>nt que ce site mal connu revêt une importance<br />

certaine. Sa situation <strong>et</strong> son imp<strong>la</strong>ntation ten<strong>de</strong>nt à<br />

faire penser à une p<strong>et</strong>ite agglomération. Mais l’i<strong>de</strong>ntification<br />

à Stabu<strong>la</strong> ne peut en aucune mesure être faite dans<br />

l’état actuel <strong>de</strong>s recherches.<br />

Les espacements réguliers entre les agglomérations situées<br />

le long <strong>de</strong> <strong>la</strong> voie du Rhin font <strong>de</strong> ce site un emp<strong>la</strong>cement<br />

théorique probable d’une agglomération. En<br />

revanche, <strong>la</strong> carte ne propose pas d’interprétation <strong>de</strong>s<br />

sites <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune <strong>de</strong> Rumersheim-le-Haut, seules les<br />

découvertes y sont représentées. Dans l’état actuel <strong>de</strong><br />

nos connaissances, ces sites peuvent correspondre à une<br />

<strong>la</strong>rge pal<strong>et</strong>te d’interprétations diverses <strong>et</strong> variées (burgus<br />

ou castellum dans Kuhnle 1991, vil<strong>la</strong> dans Poinsignon<br />

1987). On pourrait aussi très bien imaginer qu’ils correspon<strong>de</strong>nt<br />

à l’emp<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> l’agglomération supposée <strong>de</strong><br />

Stabu<strong>la</strong>.<br />

35

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!