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alsace - Ministère de la Culture et de la Communication

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d’une solution <strong>de</strong> continuité entre <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l’Antiquité <strong>et</strong> le<br />

début du Moyen Âge <strong>de</strong>meure posée, malgré <strong>de</strong> rares éléments<br />

<strong>de</strong> réponse. Plus généralement, dans ce secteur<br />

<strong>de</strong> l’Empire romain <strong>et</strong> l’Alsace médiévale, c’est l’organisation<br />

<strong>de</strong>s réseaux <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>de</strong> <strong>la</strong> région qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

un travail <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> longue haleine. Grâce<br />

à l’archéologie préventive, le développement <strong>de</strong> l’habitat<br />

médiéval nous est connu par <strong>de</strong> précieux échantillons qui<br />

<strong>de</strong>vront être complétés : il est évi<strong>de</strong>nt que l’effort en ce<br />

domaine se doit d’être maintenu, en évaluant l’ampleur<br />

<strong>de</strong>s établissements <strong>et</strong> leur rôle dans l’économie locale. Un<br />

domaine également prom<strong>et</strong>teur est celui <strong>de</strong> l’archéologie<br />

minière, qui apporte déjà <strong>de</strong>s connaissances inédites sur<br />

l’évolution <strong>de</strong>s techniques du Moyen Âge <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’époque<br />

mo<strong>de</strong>rne, avec <strong>la</strong> confrontation <strong>de</strong> l’archéologie <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />

sources écrites ou iconographiques disponibles. Il y a là<br />

un aspect méthodologique à développer, tout en essayant<br />

<strong>de</strong> se pencher sur <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s plus anciennes dont les<br />

vestiges ont pu être partiellement occultés par un eff<strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

palimpseste.<br />

Une approche méthodologique doit également être développée<br />

pour les édifices cultuels – antiques, principalement<br />

connus par les recherches antérieures à 1990, <strong>et</strong><br />

surtout médiévaux, chrétiens <strong>et</strong> juifs –, <strong>la</strong> castellologie,<br />

l’archéologie du bâti en général – qui concerne aussi les<br />

pério<strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>rne <strong>et</strong> contemporaine... –, domaines sur<br />

lesquels, très souvent, les interventions préventives ne<br />

se réalisent que trop ponctuellement au gré <strong>de</strong> travaux<br />

<strong>de</strong> consolidation ou <strong>de</strong> réhabilitation sur <strong>de</strong>s monuments<br />

protégés – ou non – au titre <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> 1913 sur les<br />

monuments historiques. Dans ce cadre, l’archéologie programmée<br />

a aussi un rôle important à jouer ! Une réflexion<br />

s’avère nécessaire en liaison avec nos collègues <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

CRMH, <strong>de</strong>s ABF <strong>et</strong> ACMH.<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s connaissances scientifiques stricto sensu développées<br />

dans c<strong>et</strong> ouvrage, c<strong>et</strong>te conclusion voudrait<br />

abor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s aspects qui concernent plus généralement <strong>la</strong><br />

chaîne opératoire <strong>de</strong> l’archéologie. Plusieurs points sans<br />

doute importants peuvent être évoqués ici, sans qu’il soit<br />

nécessaire d’y voir un cadre imposé...<br />

L’introduction a mis en évi<strong>de</strong>nce <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce actuelle prépondérante<br />

<strong>et</strong> les acquis primordiaux <strong>de</strong> l’archéologie préventive,<br />

qui <strong>de</strong>puis un quart <strong>de</strong> siècle a modifié en profon<strong>de</strong>ur<br />

le paysage archéologique <strong>de</strong> <strong>la</strong> France. La part <strong>de</strong> l’archéologie<br />

programmée y apparaît comme plus marginale<br />

qu’auparavant, quoiqu’il faille nuancer : c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière a<br />

ainsi concerné <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s opérations consacrées à <strong>la</strong><br />

castellologie ou aux mines. Il n’y a, toutefois, pas <strong>de</strong>ux<br />

types d’archéologies antithétiques <strong>et</strong> incompatibles : <strong>la</strong><br />

préventive <strong>et</strong> <strong>la</strong> programmée. Si <strong>la</strong> première, à l’échelle<br />

métropolitaine, représente 90% <strong>de</strong>s opérations, une nécessaire<br />

complémentarité entre les <strong>de</strong>ux doit se développer.<br />

À ce titre, c’est avec satisfaction qu’il est donné <strong>de</strong><br />

voir <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> l’archéologie préventive s’impliquer<br />

dans <strong>de</strong>s ACR ou <strong>de</strong>s PCR – celui sur les enceintes urbaines<br />

médiévales par exemple – qui fourniront <strong>de</strong>s outils<br />

<strong>de</strong> réflexion pour le développement <strong>de</strong> notre discipline.<br />

Il est important <strong>de</strong> rappeler d’autres outils utiles à toute<br />

programmation : les volumes sur le Bas-Rhin <strong>et</strong> le Haut-<br />

Rhin <strong>de</strong> <strong>la</strong> Carte archéologique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gaule (CAG), auxquels<br />

il faut rajouter celui sur Strasbourg, ont été publiés.<br />

On mentionnera également le DEPAV consacré à Strasbourg<br />

auquel pourraient être ajoutés dans l’avenir, sans<br />

doute sous une forme plus «légère», <strong>de</strong>s documents sur<br />

<strong>de</strong>s agglomérations antiques (Brumath, Sierentz...) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />

bourgs médiévaux (Obernai, Rosheim...) ou encore <strong>de</strong>s<br />

documents à vocation thématique (at<strong>la</strong>s <strong>de</strong>s mines...).<br />

En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s nécessaires publications <strong>de</strong>stinées à <strong>la</strong><br />

communauté scientifique, telles que <strong>la</strong> monographie du<br />

Grenier d’Abondance à Strasbourg qui concerne le domaine<br />

<strong>de</strong>s enceintes antiques ou l’édition <strong>de</strong> récentes<br />

thèses sur le Moyen Âge, une restitution auprès du citoyen<br />

– par <strong>de</strong>s expositions, <strong>de</strong>s ouvrages grand public,<br />

... – est nécessaire. Malgré quelques très belles réalisations<br />

comme les expositions du Musée archéologique<br />

<strong>de</strong> Strasbourg, celle consacrée aux Mérovingiens à Erstein<br />

ou encore le Musée <strong>de</strong> Biesheim lié au site galloromain<br />

d’Oe<strong>de</strong>nbourg, force est d’avouer que ce maillon<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne archéologique doit être encore plus affiné.<br />

Dès lors, un chantier important est à m<strong>et</strong>tre en œuvre en<br />

symbiose avec les musées, les opérateurs financés par<br />

l’argent public <strong>et</strong> les services compétents <strong>de</strong> <strong>la</strong> DRAC.<br />

Notre légitimité doit être appuyée par c<strong>et</strong>te restitution non<br />

seulement sur <strong>de</strong>s «sites prestigieux» mais aussi sur tous<br />

les lieux d’activités, plus ou moins mo<strong>de</strong>stes, <strong>de</strong> nos prédécesseurs<br />

sur ce territoire. C’est ainsi que l’archéologie<br />

française pourra bénéficier d’un plus <strong>la</strong>rge consensus,<br />

tant auprès du grand public que <strong>de</strong>s aménageurs.<br />

Car un travail <strong>de</strong> pédagogie est indispensable : auprès<br />

<strong>de</strong>s «transm<strong>et</strong>teurs <strong>de</strong> savoir», afin que peu à peu le patrimoine<br />

archéologique fasse partie <strong>de</strong> l’environnement<br />

quotidien <strong>de</strong> chacun. Aussi auprès <strong>de</strong> certains professionnels,<br />

comme les forestiers, amenés à côtoyer <strong>de</strong>s vestiges<br />

parfois discr<strong>et</strong>s <strong>et</strong> ayant assurément un rôle <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong><br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> re<strong>la</strong>is avec les archéologues à remplir. Auprès<br />

<strong>de</strong>s «déci<strong>de</strong>urs» également pour qui l’existence d’un<br />

site archéologique ne <strong>de</strong>vrait plus apparaître comme une<br />

«contrainte» mais une plus-value.<br />

Il est souvent dit, par ailleurs, ce qui n’est pas forcément<br />

faux, que l’archéologie manque d’intervenants. Objectivement,<br />

si l’on regar<strong>de</strong> vers l’arrière, dans les années 70 par<br />

exemple, jamais l’archéologie n’a compté autant <strong>de</strong> professionnels<br />

(le réseau <strong>de</strong>s bénévoles, <strong>de</strong> valeur scientifique<br />

inégale, mais particulièrement précieux pour l’acquisition<br />

<strong>de</strong> données <strong>de</strong> terrain, ayant implosé lors <strong>de</strong> ce processus<br />

<strong>de</strong> professionnalisation, soit dit en passant). Mais<br />

l’échelle a changé. Nous sommes désormais en présence<br />

<strong>de</strong> documents scientifiques <strong>et</strong> d’opérations surmultipliés<br />

que les forces vives actuelles peinent à absorber, pratiquant,<br />

face à <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> l’aménagement, a minima un<br />

enregistrement le plus compl<strong>et</strong> possible <strong>de</strong>s faits archéologiques<br />

en voie <strong>de</strong> disparition, faute d’une recherche <strong>de</strong><br />

fond. Ici l’Université, comme les opérateurs me semble-til,<br />

ont un rôle crucial à jouer pour <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> nouveaux<br />

archéologues, tout en gardant à l’esprit que c<strong>et</strong>te formation<br />

doit être suivie d’un emploi pérenne. Il est particulièrement<br />

ingrat <strong>de</strong> voir ici ou ailleurs <strong>de</strong> potentiels bril<strong>la</strong>nts<br />

chercheurs obligés <strong>de</strong> partir vers <strong>de</strong>s «métiers alimentaires»<br />

malgré un manque <strong>de</strong> cadres <strong>et</strong> <strong>de</strong> spécialistes.<br />

D’autant plus qu’assurément <strong>la</strong> profession vieillissant, une<br />

relève s’avère indispensable.<br />

Le légis<strong>la</strong>teur, en 2003, a apporté une notion <strong>de</strong> concurrence<br />

économique en ce qui concerne <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong><br />

fouilles préventives. Si c<strong>et</strong> état <strong>de</strong> fait doit engendrer une<br />

ému<strong>la</strong>tion scientifique salutaire, il serait particulièrement<br />

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