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alsace - Ministère de la Culture et de la Communication

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c<strong>et</strong>te ultime phase du rou<strong>la</strong>ge n’a fait l’obj<strong>et</strong> que d’étu<strong>de</strong>s<br />

ponctuelles comme aux Mines <strong>de</strong> plomb où a été étudié<br />

le système <strong>de</strong> fixation <strong>de</strong>s rails (Fluck, Ancel 1984) <strong>et</strong> à <strong>la</strong><br />

mine Saint-Nico<strong>la</strong>s <strong>de</strong> Steinbach. Mais il semble bien que<br />

<strong>la</strong> voie <strong>de</strong> rou<strong>la</strong>ge traditionnelle ait continué à être utilisée,<br />

notamment dans les mines <strong>de</strong> fer <strong>de</strong>s Vosges du sud<br />

jusqu’après le milieu du XIX e s., sous <strong>de</strong>s formes un peu<br />

différentes qui mériteraient d’être étudiées.<br />

Il convient ici <strong>de</strong> parler d’un système plus simple d’évacuation<br />

<strong>de</strong>s matériaux dans les galeries : <strong>la</strong> brou<strong>et</strong>te. Si<br />

son usage ne nécessite aucune infrastructure, il est par<br />

contre bien ma<strong>la</strong>isé dans les galeries étroites. Son emploi<br />

est attesté dans les mines <strong>de</strong> fer dans <strong>la</strong> première moitié<br />

du XIX e s., tant par l’iconographie (mine <strong>de</strong> fer <strong>de</strong> Bitschwiller)<br />

que par l’archéologie (mine dite Oswald Essner à<br />

Bourbach-le-Bas). La brou<strong>et</strong>te est, bien entendu, couramment<br />

utilisée sur le carreau <strong>de</strong> <strong>la</strong> mine où elle sert à tous<br />

les transports.<br />

Dans le domaine du transport <strong>de</strong>s matériaux à travers<br />

les galeries, <strong>la</strong> plus grosse <strong>la</strong>cune concerne, là encore,<br />

le Moyen Âge où le «traînage» a vraisemb<strong>la</strong>blement été<br />

<strong>la</strong> règle. Quelques indices l’évoquent à <strong>la</strong> mine du Donnerloch<br />

à Steinbach.<br />

C<strong>et</strong>te somme d’étu<strong>de</strong>s ne signifie nullement que le suj<strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> rou<strong>la</strong>ge soit épuisé. Des étu<strong>de</strong>s statistiques<br />

accompagnées <strong>de</strong> datations par <strong>de</strong>ndrochronologie<br />

systématisées sur les nombreuses voies encore<br />

existantes seraient souhaitables avant qu’elles ne disparaissent<br />

irrémédiablement sous le piétinement répété <strong>de</strong>s<br />

visiteurs ; les efforts <strong>de</strong>vraient se focaliser sur <strong>la</strong> recherche<br />

<strong>de</strong>s exemples les plus anciens, mais aussi les plus tardifs.<br />

D’autre part, une étu<strong>de</strong> fine <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> rou<strong>la</strong>ge<br />

à l’échelle d’une gran<strong>de</strong> exploitation, que viendrait croiser<br />

une analyse <strong>de</strong>s comptes, perm<strong>et</strong>trait d’aller au-<strong>de</strong>là<br />

<strong>de</strong> leur simple <strong>de</strong>scription : les problème d’usure, <strong>de</strong> coût<br />

<strong>et</strong> donc d’investissement pourraient être ainsi abordés (J.<br />

Gran<strong>de</strong>mange, à propos <strong>de</strong> <strong>la</strong> mine Samson).<br />

Et l’on peut toujours espérer découvrir un chariot <strong>de</strong> mine<br />

compl<strong>et</strong>, à l’occasion d’une opération <strong>de</strong> dénoyage future.<br />

III.1.4. L’exhaure<br />

Le terme exhaure englobe toutes les solutions au problème<br />

<strong>de</strong> l’accumu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s eaux. La première consiste<br />

à collecter les eaux <strong>de</strong> ruissellement <strong>et</strong> les diriger vers<br />

<strong>de</strong>s galeries perm<strong>et</strong>tant leur évacuation naturelle. La<br />

<strong>de</strong>uxième consiste à élever ces eaux vers le niveau d’évacuation<br />

; trois moyens sont alors possibles, le puisage par<br />

<strong>de</strong>s seaux, l’usage <strong>de</strong> pompes à bras <strong>et</strong> <strong>la</strong> construction<br />

<strong>de</strong> systèmes hydrauliques <strong>de</strong> pompage utilisant <strong>la</strong> roue à<br />

aug<strong>et</strong>s comme force motrice.<br />

La collecte <strong>de</strong>s eaux, par saignées taillées dans <strong>la</strong><br />

roche (Auf <strong>de</strong>r Reben au Silberwald à Stosswihr) ou<br />

par l’instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> caniveaux en bois (Sainte-Marie-aux-<br />

Mines, Donnerloch à Steinbach) a fait l’obj<strong>et</strong> d’observations<br />

ponctuelles ; aucune étu<strong>de</strong> à l’échelle d’un réseau<br />

n’a été réalisée. À signaler un circuit original d’écoulement,<br />

avec barrage <strong>de</strong> rétention, mis en évi<strong>de</strong>nce à <strong>la</strong><br />

mine Henri I à Nie<strong>de</strong>rbruck (Bohly à paraître b).<br />

Par contre, plusieurs galeries perm<strong>et</strong>tant l’écoulement<br />

naturel <strong>de</strong> ces eaux (en allemand, Erbstollen) ont fait<br />

l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> relevés détaillés, notamment à Sainte-Marieaux-Mines<br />

(Tiefstollen au Neuenberg <strong>et</strong> Fontaine <strong>de</strong>s<br />

chou<strong>et</strong>tes au Bois <strong>de</strong> Saint-Pierremont, longues respectivement<br />

<strong>de</strong> 1500 <strong>et</strong> 450 m). Elles sont fréquemment équipées<br />

<strong>de</strong> dispositifs limitant les inconvénients liés au débit<br />

<strong>de</strong>s eaux, tels que rigoles ou voie <strong>de</strong> rou<strong>la</strong>ge surélevée<br />

(Henri I à Nie<strong>de</strong>rbruck). Le relief vosgien vigoureux<br />

a permis ainsi l’exploitation <strong>de</strong> tranches <strong>de</strong> filons <strong>de</strong> 300<br />

à 400 m <strong>de</strong> hauteur, mais dès lors que les travaux s’enfoncent<br />

sous les niveaux <strong>de</strong> base <strong>de</strong>s thalwegs, il en va<br />

tout autrement.<br />

L’usage <strong>de</strong> seaux pour <strong>la</strong> remontée <strong>de</strong>s eaux a été documenté<br />

pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> médiévale sur le site du Donnerloch<br />

à Steinbach (Bohly à paraître b). L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sources<br />

<strong>et</strong> les découvertes ponctuelles d’éléments <strong>de</strong> seaux en<br />

plusieurs lieux montrent qu’il s’est prolongé bien après,<br />

tout en restant limité du fait <strong>de</strong> l’immobilisation <strong>de</strong> main<br />

d’œuvre qu’il occasionnait.<br />

Plus é<strong>la</strong>borés sont les dispositifs <strong>de</strong> pompage utilisant<br />

le principe aspirant <strong>et</strong> fou<strong>la</strong>nt du piston, qui bénéficie du<br />

savoir-faire é<strong>la</strong>boré en Erzgebirge. Ceux-ci peuvent être<br />

attestés dans notre massif à partir du milieu du XVI e s. Ils<br />

sont <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types.<br />

Le premier fait intervenir <strong>de</strong>s pompes à bras, souvent<br />

installées en séries ; un tel engin, compl<strong>et</strong> <strong>et</strong> daté du<br />

XVIII e s., a été démonté <strong>et</strong> étudié par F. Pierre au Thillot,<br />

dans les Vosges. Du côté alsacien, <strong>de</strong>ux pompes à bras<br />

ont été observées : <strong>la</strong> première en 1968 dans un puits<br />

noyé <strong>de</strong> <strong>la</strong> mine Lingoutte (Sainte-Marie-aux-Mines), démontée<br />

en 1971 pour être partiellement exposée à <strong>la</strong> Maison<br />

<strong>de</strong> Pays du Val d’argent ; <strong>la</strong> secon<strong>de</strong>, qui ne conserve<br />

malheureusement pas son piston ni son dispositif d’actionnement,<br />

a fait l’obj<strong>et</strong> d’une étu<strong>de</strong> in situ dans <strong>la</strong> mine<br />

Henri I à Nie<strong>de</strong>rbruck (Bohly à paraître a) ; elle a été datée<br />

<strong>de</strong>s années 1560. Une troisième aurait été repérée dans<br />

<strong>la</strong> galerie Tiergarten au Silberwald à Stosswihr.<br />

Lorsque les exploitations s’enfonçaient profondément<br />

sous le niveau <strong>de</strong>s vallées, <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> dispositifs<br />

plus complexes s’est imposée : les systèmes hydrauliques<br />

<strong>de</strong> pompage ; une roue à aug<strong>et</strong>s <strong>de</strong> grand<br />

diamètre, animée par l’eau amenée par un canal dérivé<br />

d’une rivière ou d’une r<strong>et</strong>enue, entraîne, par l’intermédiaire<br />

d’une tringlerie, toute une série <strong>de</strong> pompes superposées<br />

qui perm<strong>et</strong>tent <strong>la</strong> remontée <strong>de</strong>s eaux sur <strong>de</strong>s hauteurs<br />

parfois considérables. La disposition <strong>de</strong> ces trois<br />

composants (roue, transmission, pompes) est très variable<br />

selon <strong>la</strong> conformation <strong>de</strong>s lieux <strong>et</strong> les problèmes<br />

rencontrés. Elle a fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> diverses synthèses appuyées<br />

par les données <strong>de</strong>s archives (Bohly, Liebelin<br />

1992 ; Fluck <strong>et</strong> al. 1992).<br />

Les instal<strong>la</strong>tions extérieures ont rarement subsisté ; <strong>la</strong><br />

fouille <strong>de</strong> l’imp<strong>la</strong>ntation d’une telle roue à <strong>la</strong> mine Saint-<br />

Pierre à Giromagny a livré très peu d’éléments (imp<strong>la</strong>ntation<br />

<strong>de</strong>s poteaux du support <strong>de</strong> <strong>la</strong> roue ?) ; il en a été <strong>de</strong><br />

même à <strong>la</strong> mine Saint-Nico<strong>la</strong>s à Steinbach où seule une<br />

poutre semb<strong>la</strong>it se rapporter à <strong>la</strong> construction du canal<br />

d’amenée en bois. Par contre, plusieurs canaux creusés<br />

en terre ont été repérés à Sainte-Marie-aux-Mines <strong>et</strong> les<br />

restes <strong>de</strong> <strong>la</strong> digue <strong>de</strong> <strong>la</strong> r<strong>et</strong>enue d’eau ont été relevés à<br />

Steinbach.<br />

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