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alsace - Ministère de la Culture et de la Communication

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dans le catalogue <strong>de</strong> l’exposition Vivre au Moyen Âge<br />

(Vivre au Moyen Âge 1990), le second analytique (monographies<br />

<strong>de</strong> sites) dans <strong>la</strong> revue Pierres <strong>et</strong> terre (Fouilles<br />

archéologiques mines 1990). Un troisième est paru en<br />

1993 dans un ouvrage sur l’archéologie minière <strong>et</strong> métallurgique<br />

en Europe (Fluck 1990). Quant à <strong>la</strong> transformation<br />

du minerai, elle a été plus spécialement l’obj<strong>et</strong> du colloque<br />

<strong>de</strong> Lyon Argent, plomb <strong>et</strong> cuivre dans l’Histoire en<br />

1991. Ces publications ont été complétées par <strong>de</strong>s dossiers<br />

à diffusion restreinte, directement adressés par <strong>la</strong><br />

Fédération patrimoine minier aux instances <strong>de</strong> l’archéologie<br />

(Bi<strong>la</strong>ns, perspectives <strong>et</strong> propositions <strong>de</strong> programmation,<br />

novembre 1986, février 1991).<br />

Depuis, <strong>de</strong> nombreuses opérations ont fait progresser<br />

<strong>la</strong> recherche, exposées à l’occasion <strong>de</strong> manifestations<br />

scientifiques dont les actes ne sont pas tous parus à ce<br />

jour, ou faisant l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> publications éparses, dont il sera<br />

fait état dans <strong>la</strong> bibliographie.<br />

Nous ne nous attar<strong>de</strong>rons pas sur le paysage minier.<br />

Celui-ci, tant dans sa forme actuelle que dans ses expressions<br />

passées (car il se renouve<strong>la</strong>it perpétuellement aux<br />

divers âges <strong>de</strong> l’exploitation), a fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> diverses analyses<br />

(Fluck, Ancel 1988a ; Fouilles archéologiques mines<br />

1990). C’est avant tout l’énorme travail <strong>de</strong> cartographie <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> topographie, qui n’a pas attendu l’avènement <strong>de</strong> <strong>la</strong> démarche<br />

archéologique, qui en a progressivement distillé<br />

les composantes fossiles ou actuelles (un premier «at<strong>la</strong>s<br />

<strong>de</strong>s hal<strong>de</strong>s» est paru dans Pierres <strong>et</strong> terre, 17, 1979).<br />

Chaque fouille d’envergure, chaque prospection, a été accompagnée<br />

d’un relevé à 1 : 500 <strong>de</strong>s vestiges <strong>de</strong> surface,<br />

<strong>et</strong>, en particulier, <strong>de</strong>s hal<strong>de</strong>s (les tas <strong>de</strong> stériles dont on<br />

a bien montré qu’ils constituaient <strong>de</strong>s réserves archéologiques<br />

d’une valeur insoupçonnée, cf. Fouilles archéologiques<br />

mines 1990), <strong>de</strong>s entrées ou <strong>de</strong>s puits. Une reprise<br />

systématique «à <strong>la</strong> loupe» <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s secteurs<br />

<strong>de</strong>s Vosges d’Alsace, dans <strong>la</strong> logique <strong>de</strong> <strong>la</strong> carte<br />

archéologique, au milieu <strong>de</strong>s années 1990 (F. Latasse),<br />

a apporté un nombre, somme toute, limité <strong>de</strong> compléments<br />

(par exemple pour le secteur du Hei<strong>de</strong>nbach, à<br />

Munster), confirmant par là-même <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s prospections<br />

conduites dans les années 1970 <strong>et</strong> 1980. Ce n’est<br />

qu’à partir du milieu <strong>de</strong>s années 1980 que les chercheurs<br />

se sont intéressés plus systématiquement aux habitats <strong>et</strong><br />

ateliers, tels forges, carreaux miniers, maisons du poêle,<br />

<strong>la</strong>veries, fon<strong>de</strong>ries, charbonnières, infrastructures hydrauliques,<br />

voies <strong>de</strong> circu<strong>la</strong>tion... Là-aussi, un inventaire systématique,<br />

somme d’une foule d’observations ponctuelles,<br />

est venu à l’initiative <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fédération patrimoine minier, <strong>et</strong><br />

avec le soutien <strong>de</strong> <strong>la</strong> DRAC, nourrir le chantier <strong>de</strong> <strong>la</strong> carte<br />

archéologique. Les fon<strong>de</strong>ries d’époque Renaissance représentent,<br />

dans c<strong>et</strong>te cohorte, un cas bien à part pour<br />

ce qui est <strong>de</strong>s techniques mises en œuvre pour leur repérage<br />

: leur asservissement au réseau hydrographique, <strong>et</strong><br />

leur propension à produire <strong>de</strong>s déch<strong>et</strong>s appelés scories,<br />

ont légitimé le déclenchement d’une prospection stratégique<br />

<strong>de</strong>s lits <strong>de</strong> rivières qui a généré en moins <strong>de</strong> dix<br />

jours (1989) le résultat le plus spectacu<strong>la</strong>ire qu’on ait pu<br />

obtenir en terme <strong>de</strong> restitution d’une paléoindustrie régionale<br />

(Vivre au Moyen Âge 1990).<br />

III.1. Les techniques d’extraction<br />

III.1.1. Le percement <strong>et</strong> <strong>la</strong> sécurisation <strong>de</strong>s conduits<br />

Les étu<strong>de</strong>s sur le percement <strong>de</strong>s galeries à l’époque <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> pointerolle (<strong>la</strong> Renaissance !) ont été parmi les premières<br />

développées : chaque topographie fine <strong>de</strong> réseau,<br />

assortie d’observations <strong>de</strong>s parois <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> voûte, <strong>et</strong> surtout<br />

du ou <strong>de</strong>s front(s) <strong>de</strong> taille, apporte <strong>de</strong>s informations.<br />

Aux fins d’atteindre une finesse d’investigation optimale,<br />

le relevé systématique d’une paroi sur toute sa<br />

longueur (travers-bancs en roche vive Notre-Dame à Fertrupt,<br />

Sainte-Marie-aux-Mines, au 1 : 50), ou même <strong>de</strong>s<br />

fragments <strong>de</strong> relevés à l’échelle 1 sur papier-fleuriste,<br />

voire <strong>de</strong>s mou<strong>la</strong>ges, ont pu être réalisés. On est alors<br />

étonné <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité d’indications livrées, sur <strong>la</strong> technique<br />

du percement, mais aussi en divers autres domaines<br />

comme l’aérage (voir plus loin), l’éc<strong>la</strong>irage <strong>et</strong> le<br />

droit minier : citons par exemple les encoches très discrètes<br />

d’ancrage <strong>de</strong> croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong>mpes, ou encore les<br />

croix gravées, repères <strong>de</strong>stinés à évaluer le sa<strong>la</strong>ire bimestriel<br />

<strong>de</strong>s ouvriers piqueurs payés à <strong>la</strong> toise <strong>de</strong> galerie effectuée.<br />

À <strong>la</strong> clé peut être évaluée <strong>la</strong> vitesse moyenne du<br />

percement : pour le réseau dit «Mines <strong>de</strong> Zinc» à Sainte-<br />

Marie-aux-Mines (Ancel, Fluck 1987), dont <strong>la</strong> lecture pariétale<br />

livra 143 croix gravées, elle est <strong>de</strong> 2 à 8 cm par<br />

jour, selon <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> roche.<br />

Le percement s’effectuait, dans les galeries principales,<br />

par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> du First- und Sohle Vortrieb, c’est-à-dire<br />

en p<strong>la</strong>çant <strong>de</strong>ux mineurs qui se suivent à peu <strong>de</strong> distance,<br />

le premier perçant une galerie basse ou sitzort, le second<br />

venant <strong>la</strong> surcreuser. De très nombreuses observations<br />

sont venues confirmer c<strong>et</strong>te technique, dans l’ensemble<br />

du massif, mais c’est au Thillot que F. Pierre a introduit les<br />

approches les plus fines d’analyse du percement, aptes à<br />

restituer très précisément le geste du mineur (Pierre à paraître).<br />

Dans le cas d’une roche tenace, l’attaque se faisait au<br />

feu, <strong>la</strong> chaleur <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its bûchers disposés contre le<br />

front <strong>de</strong> taille générant alors une <strong>de</strong>squamation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

roche facile à abattre alors par écailles. Les galeries résultantes<br />

offrent <strong>de</strong>s sections fréquemment ovoï<strong>de</strong>s <strong>et</strong><br />

leurs parois peuvent être noircies <strong>de</strong> suie. La technique<br />

du feu a pu être ainsi étudiée en divers endroits, on<br />

citera à Wegscheid <strong>la</strong> galerie <strong>de</strong> <strong>la</strong> mine Zum Grünen<br />

Schild (XV e s.), pour <strong>la</strong>quelle <strong>de</strong>s documents comptables<br />

paraissent rendre possible l’évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong><br />

percement. De telles sections ovoï<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> faible dimension,<br />

paraissent plus fréquentes dans les mines médiévales,<br />

comme par exemple à l’Altenberg (Sainte-Marieaux-Mines)<br />

ou au Silberwald (Stosswihr). Les traces d’outils<br />

relevés dans les travaux <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te époque sont plutôt<br />

celles <strong>de</strong> pics ou <strong>de</strong> pointes sans manche (les fimmel),<br />

l’usage <strong>de</strong> <strong>la</strong> pointerolle ne peut pas vraiment être attesté.<br />

Une meilleure connaissance <strong>de</strong> ces techniques médiévales<br />

est un enjeu majeur pour <strong>la</strong> recherche à venir.<br />

L’introduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> poudre dans le percement constitue<br />

l’un <strong>de</strong>s thèmes favoris <strong>de</strong>s historiens <strong>de</strong>s techniques<br />

extractives. Les spécialistes <strong>de</strong>s divers secteurs miniers<br />

d’Europe se sont ainsi attachés à dater son apparition<br />

dans leurs sites respectifs. La tranche chronologique est<br />

énorme : <strong>de</strong> 1574 ( ? sans doute seulement un sta<strong>de</strong> ex-<br />

160

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