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alsace - Ministère de la Culture et de la Communication

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également, pourrait, quant à lui, être mis en re<strong>la</strong>tion avec<br />

une motte voisine, dont l’origine remonte au XI e s.<br />

Les suivis <strong>de</strong> travaux linéaires ont également apporté <strong>de</strong>s<br />

éléments d’information divers : celui du drainage au sud<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> chapelle d’Ohlungen a permis <strong>de</strong> reconnaître 5 niveaux<br />

d’inhumations parmi les 11 sépultures rencontrées<br />

<strong>et</strong> ce cim<strong>et</strong>ière semble avoir été utilisé tout au long du<br />

Moyen Âge pour une communauté mo<strong>de</strong>ste 69 ; à Strasbourg,<br />

c’est <strong>la</strong> limite ouest <strong>de</strong> l’aire cém<strong>et</strong>ériale qui a été<br />

observée dans <strong>la</strong> tranchée <strong>de</strong> pose du paratonnerre autour<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> cathédrale <strong>et</strong>, à Ottmarsheim, il s’agit <strong>de</strong> <strong>la</strong> limite<br />

sud-ouest du cim<strong>et</strong>ière médiéval qui a été mise en<br />

évi<strong>de</strong>nce. À Saverne, lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s travaux<br />

d’aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce Saint-Nico<strong>la</strong>s par un bénévole,<br />

seuls <strong>de</strong> nombreux ossements épars 70 ont été rencontrés,<br />

indiquant une récupération <strong>de</strong>s ossements lors<br />

du transfert du cim<strong>et</strong>ière au début du XIX e s. Lors du suivi<br />

<strong>de</strong> creusements pour <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ntation d’arbres à Colmar–<br />

P<strong>la</strong>ce Haslinger, le mur d’enceinte <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville a été mis<br />

au jour : il servait en même temps <strong>de</strong> mur <strong>de</strong> clôture à<br />

l’aire cém<strong>et</strong>ériale 71 , abandonnée au XIX e s. <strong>et</strong> qui a été<br />

partiellement fouillée ultérieurement, lors <strong>de</strong> l’instal<strong>la</strong>tion<br />

d’une maison <strong>de</strong> r<strong>et</strong>raite.<br />

Dans le cas <strong>de</strong>s cim<strong>et</strong>ières paroissiaux, si l’on obtient<br />

sans problème <strong>de</strong>s résultats d’anthropologie biologique<br />

ou pathologique, <strong>la</strong> reconstitution <strong>de</strong>s contenants est<br />

parfois possible mais il faut remarquer que seules, <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong>s phases d’occupation sont décelées : à Colmar–<br />

P<strong>la</strong>ce Haslinger où une fouille exhaustive 72 a ponctuellement<br />

été réalisée, 2 gran<strong>de</strong>s phases ont été mises en<br />

évi<strong>de</strong>nce : sur 108 inhumations, 72 ont été attribuées à<br />

une pério<strong>de</strong> comprise entre 1320 <strong>et</strong> 1555 <strong>et</strong> 36 jusqu’au<br />

XVII e s. 73 ; à Thann, p<strong>la</strong>ce Joffre, l’anthopologue (S. Thiol)<br />

qui a réalisé <strong>la</strong> fouille exhaustive d’un secteur pré- défini,<br />

aux abords d’une chapelle sur ossuaire, a conclu<br />

à 3 phases <strong>de</strong> sépultures principales ; <strong>de</strong> nombreuses<br />

agrafes y témoignaient <strong>de</strong> vêtements tout comme à Sigolsheim<br />

74 , p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> l’église où le proj<strong>et</strong> a été rehaussé à<br />

l’issue du diagnostic.<br />

Une seule fouille programmée (Butten–Hei<strong>de</strong>nkirche) a<br />

ponctuellement touché un cim<strong>et</strong>ière paroissial (3 niveaux<br />

<strong>de</strong> sépultures sur 12 inhumations rencontrées) ; c’est,<br />

peut-être dans ce cadre, qu’il faudrait développer les recherches<br />

pour m<strong>et</strong>tre au point <strong>de</strong>s stratégies d’intervention<br />

perm<strong>et</strong>tant d’obtenir le plus grand nombre <strong>de</strong> renseignements<br />

sur ces aires aux longues durées d’occupation.<br />

III. VERS QUELLES PERSPECTIVES<br />

Ainsi qu’il en a été décidé, pour l’instant, au sein du Service<br />

régional <strong>de</strong> l’archéologie d’Alsace, sitôt qu’il y a présomption<br />

<strong>de</strong> sépultures <strong>et</strong> que l’on ne peut modifier le<br />

proj<strong>et</strong>, on fouille ; cependant, lors d’un proj<strong>et</strong> récent, vu<br />

<strong>la</strong> durée <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l’aire sépulcrale, <strong>la</strong>rgement perturbée<br />

par <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions au XIX e s., il a été décidé <strong>de</strong> ne pas<br />

fouiller un cim<strong>et</strong>ière militaire mis en p<strong>la</strong>ce au XVII e s. mais<br />

en usage jusqu’au XIX e s.<br />

Les propositions du SRA seraient d’é<strong>la</strong>borer en amont<br />

une problématique qui perm<strong>et</strong>te <strong>de</strong> ne pas aller jusqu’à <strong>la</strong><br />

fouille ; s’il existe une mention alto-médiévale du vil<strong>la</strong>ge,<br />

il conviendrait <strong>de</strong> son<strong>de</strong>r en conséquence mais <strong>la</strong> difficulté<br />

<strong>de</strong>meure <strong>de</strong> tomber exactement sur le vestige ancien<br />

; pour d’autres sites, il peut être envisagé <strong>de</strong> vérifier<br />

l’extension du site, le lien avec l’édifice cultuel... Quand<br />

on ne peut l’éviter, il conviendrait <strong>de</strong> réaliser <strong>la</strong> fouille test<br />

d’un secteur pré-défini (en sachant que les objectifs sont,<br />

dans c<strong>et</strong>te optique, réduits à repérer les diverses phases<br />

d’inhumations <strong>et</strong> les mo<strong>de</strong>s d’inhumation y afférent, que<br />

l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s caractères discr<strong>et</strong>s – dans ce cas d’échantillonnage<br />

– est inopérante ...).<br />

Globalement, en ce qui concerne le Moyen Âge <strong>et</strong><br />

l’époque mo<strong>de</strong>rne – <strong>et</strong> sans abor<strong>de</strong>r les églises proprement<br />

dites –, il faut peut-être privilégier une problématique<br />

autour <strong>de</strong>s divers «types» <strong>de</strong> cim<strong>et</strong>ières : castraux<br />

(aucun site fouillé récemment), conventuels, paroissiaux<br />

ou encore ecclésiaux lorsque l’on n’arrive pas à préciser<br />

véritablement son appartenance (cas <strong>de</strong> Bergoltz par<br />

exemple, peut-être castral à l’origine <strong>et</strong> <strong>de</strong>venu paroissial<br />

par <strong>la</strong> suite ?), ce qui n’a jamais été mis en avant jusqu’à<br />

présent.<br />

Une carence <strong>de</strong>s publications <strong>de</strong>s données recueillies est<br />

certaine : aucune monographie <strong>de</strong> site n’a encore réalisée.<br />

Le seul article détaillé concerne le cim<strong>et</strong>ière conventuel<br />

<strong>de</strong>s Dominicaines <strong>de</strong> Sélestat (Billoin 2004) ; l’article<br />

sur Orbey / Pairis traite essentiellement <strong>de</strong>s vestiges <strong>de</strong><br />

l’abbaye elle-même (Wolf 1997). Si les données engrangées<br />

sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> Réunion à Mulhouse semblent<br />

difficilement exploitables, par contre, celles recueillies à<br />

Marmoutier ou à Thann méritent publication (voire monographique<br />

dans ce <strong>de</strong>rnier cas).<br />

Références citées<br />

Béguin 1998 : BÉGUIN (F.). – Sélestat : Îlot Saint-Quirin.<br />

38 p. Rapport <strong>de</strong> diagnostic : Strasbourg : AFAN, SRA<br />

Alsace : 1998.<br />

Billoin 2000 : BILLOIN (D.). – Sélestat : Îlot Saint-Quirin<br />

1 <strong>et</strong> 2. 418 p. Document final <strong>de</strong> synthèse : Strasbourg :<br />

AFAN, SRA Alsace : 2000.<br />

Billoin 2004 : BILLOIN (D.). – Réflexions autour du funéraire<br />

médiéval : l’exemple du cim<strong>et</strong>ière conventuel <strong>de</strong>s<br />

Dominicaines <strong>de</strong> Sélestat (XIII e -XVIII e siècle). In : BA-<br />

RAY (L.) dir. – Archéologie <strong>de</strong>s pratiques funéraires : approches<br />

critiques : actes <strong>de</strong> <strong>la</strong> table ron<strong>de</strong> <strong>de</strong> Bibracte, 7-<br />

9 juin 2001. Glux-en-Glenne : Bibracte, 2004, p. 141-150.<br />

(Bibracte ; 9).<br />

Boës, Georges 2005 : BOËS (É.), GEORGES (P.). –<br />

Le recrutement funéraire <strong>de</strong>s cim<strong>et</strong>ières conventuels. In :<br />

SCHNITZLER (B.) dir., LE MINOR (J.-M.) dir., LUDES (B.)<br />

dir., BOËS (É.) dir. – Histoire(s) <strong>de</strong> squel<strong>et</strong>tes : archéologie,<br />

mé<strong>de</strong>cine <strong>et</strong> anthropologie en Alsace : exposition,<br />

69 Aucune trace <strong>de</strong> cercueil n’a été observée <strong>et</strong> les personnes inhumées étaient pour <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s individus jeunes : enfants à adolescents.<br />

70 La chapelle (même à l’état <strong>de</strong> traces), pourtant plusieurs reconstruite d’après les textes, n’a pas été repérée.<br />

71 Une partie <strong>de</strong>s tombes pourrait dater du XVI e s. <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux médailles pieuses du XVII e s. ont été découvertes dans <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites fosses communes,<br />

lors <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te surveil<strong>la</strong>nce.<br />

72 La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s tombes, sur 1 m d’épaisseur, y était importante <strong>et</strong> <strong>de</strong> nombreux recoupements ont été observés : <strong>de</strong>ux types d’inhumations, en<br />

fosse <strong>et</strong> en cercueil (à chaque fois avec ou sans linceul), ont été également remarqués ainsi que l’utilisation fréquente <strong>de</strong> chaux vive par saupoudrage.<br />

73 Le cim<strong>et</strong>ière Sainte-Anne a été créé au début du XIV e s. : il a été réservé jusqu’au XVI e s. aux marginaux <strong>et</strong> étrangers <strong>et</strong> a été fermé en 1810.<br />

74 Un chapel<strong>et</strong> y a également été prélevé.<br />

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