19.11.2013 Views

alsace - Ministère de la Culture et de la Communication

alsace - Ministère de la Culture et de la Communication

alsace - Ministère de la Culture et de la Communication

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Monument Historique du site détruit à <strong>la</strong> Révolution. Les<br />

autres cas connus se répartissent en trois groupes à peu<br />

près égaux : les interventions liées aux travaux <strong>de</strong>s Monuments<br />

Historiques, les réfections <strong>de</strong> sol ou <strong>la</strong> mise<br />

en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> chauffages, <strong>de</strong>s cas divers enfin. Ces <strong>de</strong>rniers<br />

regroupent les interventions préventives en périphérie<br />

d’une église (parvis <strong>de</strong> Marmoutier, p<strong>la</strong>ce Saint-<br />

Étienne à Mulhouse) ou dans l’emprise (urbaine) d’établissements<br />

disparus (<strong>la</strong> comman<strong>de</strong>rie <strong>de</strong>s Johannites à<br />

Strasbourg ou le prieuré <strong>de</strong> Nie<strong>de</strong>rnai).<br />

L’ensemble <strong>de</strong> ces opérations a été réalisé par un nombre<br />

important <strong>de</strong> chercheurs (1 à 3 interventions par fouilleur<br />

pour l’essentiel). Certains d’ailleurs ne sont pas spécialistes<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> (P. Prévost-Bouré pour une opération<br />

ponctuelle ou J.-J. Wolff pour <strong>de</strong>s opérations d’envergure<br />

à Orbey-Pairis ou Landser). Un p<strong>et</strong>it nombre <strong>de</strong><br />

chercheurs toutefois se détache (Koch, 11 fois ; Waton, 7<br />

fois ; Kern, 5 fois), formant un «noyau dur» plus spécialisé<br />

dans le domaine <strong>de</strong>s édifices religieux.<br />

Si l’on reprend les critères du bi<strong>la</strong>n précé<strong>de</strong>nt sur l’ampleur<br />

<strong>de</strong>s interventions, <strong>et</strong> en distinguant les opérations<br />

systématiques (qui prennent en compte <strong>la</strong> totalité d’un<br />

site, même sans toujours le fouiller dans sa totalité), les<br />

opérations partielles (qui ont livré <strong>de</strong>s informations significatives<br />

sur l’histoire ou le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s édifices) <strong>et</strong> enfin<br />

les opérations ponctuelles, nous comptabilisons respectivement<br />

5, 16 <strong>et</strong> 13 opérations. Dans <strong>la</strong> première catégorie,<br />

nous m<strong>et</strong>tons les opérations <strong>de</strong> Colmar–Saint-<br />

Matthieu, Lautenbach, Mulhouse–église Saint-Étienne,<br />

Ottmarsheim <strong>et</strong> Wittenheim–Schoensteinbach. Dans <strong>la</strong><br />

secon<strong>de</strong>, nous notons les sites comme Bal<strong>de</strong>nheim, Bergholtz,<br />

Butten, Eschau, Guebwiller–Dominicains, Habsheim,<br />

Marmoutier (parvis), Nie<strong>de</strong>rnai, Orbey, Réguisheim,<br />

Ribeauvillé, Soultz, Strasbourg (Bateliers, église<br />

Saint-Pierre-le-Jeune, ENA/MAMC).<br />

L’appartenance à l’une ou l’autre <strong>de</strong>s catégories n’est<br />

pas toujours aisée à définir, mais, même imparfaite, c<strong>et</strong>te<br />

façon <strong>de</strong> faire m<strong>et</strong> en évi<strong>de</strong>nce le caractère mo<strong>de</strong>ste<br />

<strong>de</strong>s interventions qui ressort intuitivement <strong>de</strong> <strong>la</strong> lecture<br />

<strong>de</strong>s notices. En eff<strong>et</strong>, aucune opération, sauf peut-être<br />

Mulhouse–église Saint-Étienne, ne peut réellement être<br />

considérée comme ayant «épuisé» le potentiel archéologique<br />

du site. Mais il y a plusieurs cas limite, comme<br />

Ottmarsheim, Nie<strong>de</strong>rnai, Réguisheim ou Hunawihr, pouvant<br />

éventuellement glisser dans <strong>la</strong> catégorie <strong>de</strong>s systématiques.<br />

Le premier n’a pas été étudié complètement,<br />

mais le relevé <strong>de</strong>s élévations associé à <strong>la</strong> fouille du sol<br />

<strong>de</strong> l’église est néanmoins très significative ; le second a<br />

porté sur <strong>la</strong> totalité du site, mais dans le seul cadre d’un<br />

suivi <strong>de</strong> décapage sans véritables fouilles ; le troisième a<br />

pris en compte <strong>la</strong> totalité <strong>de</strong>s vestiges médiévaux conservés<br />

en élévation (<strong>la</strong> tour), mais leur emprise est réduite<br />

par rapport à l’église contemporaine ; le <strong>de</strong>rnier, enfin, a<br />

eu comme problématique le cim<strong>et</strong>ière fortifié dans son ensemble,<br />

mais les conclusions sont forcément réduites à<br />

partir d’une tranchée d’assainissement.<br />

De l’ensemble <strong>de</strong> ces travaux, il ressort néanmoins plusieurs<br />

points sail<strong>la</strong>nts. Tout d’abord, le haut Moyen Âge<br />

est absent. Si, à Marmoutier <strong>et</strong> à Eschau, <strong>de</strong>s vestiges<br />

(<strong>de</strong> fossé) ont été observés, ils ne peuvent être mis en<br />

liaison <strong>de</strong> façon certaine avec un enclos monastique ;<br />

seule l’église <strong>de</strong> Nie<strong>de</strong>rnai, <strong>de</strong> par ses sarcophages, pourrait<br />

être antérieure (<strong>de</strong> peu) à l’an mil. En revanche,<br />

plusieurs opérations ont livré <strong>de</strong>s observations significatives<br />

sur les origines du site comme And<strong>la</strong>u, Bal<strong>de</strong>nheim,<br />

Colmar–église Saint-Matthieu, Mulhouse–église Saint-<br />

Étienne, Augustins <strong>de</strong> Ribeauvillé. Dans d’autres cas,<br />

c’est leur localisation qui a pu être précisée (Bergholtz),<br />

voire découverte (Strasbourg–Bateliers). Parfois, enfin,<br />

c’est <strong>la</strong> volumétrie d’origine qui a pu être restituée (Lautenbach<br />

ou tour <strong>de</strong> Réguisheim).<br />

De fait, <strong>de</strong>ux différences apparaissent par rapport aux années<br />

antérieures à 1990. La première est le recours fréquent<br />

aux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> datation absolue. À Bal<strong>de</strong>nheim,<br />

c’est un niveau préparatoire à <strong>la</strong> construction dont les<br />

graines brûlées ont été datées par 14 C. La transposition<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> datation du mobilier archéologique (dite<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> permutation matricielle) aux portes romanes par<br />

S. Braun ouvre d’intéressantes perspectives dans le domaine<br />

<strong>de</strong> l’architectonique. Mais c’est aux analyses <strong>de</strong>ndrochronologiques<br />

que revient l’essentiel <strong>de</strong>s apports, <strong>la</strong><br />

plupart d’ailleurs décou<strong>la</strong>nt du programme d’étu<strong>de</strong> typologique<br />

<strong>de</strong>s charpentes <strong>de</strong> Chr. Dormoy <strong>et</strong> M. Seiller évoqué<br />

dans un autre chapitre.<br />

Le second point sail<strong>la</strong>nt par rapport au bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong> 1991 est<br />

l’intérêt accru pour les techniques <strong>de</strong> construction <strong>et</strong> en<br />

particulier pour les types, modules <strong>et</strong> matériaux <strong>de</strong> fondation<br />

(souvent décrits avec précision) <strong>et</strong> les types <strong>de</strong> sol<br />

en rapport d’ailleurs avec <strong>la</strong> fonction ou <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s volumes<br />

observés.<br />

Mais ce qui prévaut en définitive, aujourd’hui comme en<br />

1991, ce sont les importantes <strong>la</strong>cunes. Alors que les communautés<br />

juives sont importantes <strong>et</strong> bien signalées au<br />

Moyen Âge pour <strong>la</strong> région, <strong>et</strong> en dépit <strong>de</strong> méritoires efforts<br />

<strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> restauration <strong>de</strong> synagogues (tardives)<br />

dans le nord <strong>de</strong> l’Alsace, leurs lieux <strong>de</strong> culte sont<br />

absents du corpus. Mais surtout, c’est l’environnement<br />

<strong>de</strong>s églises <strong>et</strong> cloîtres qui est négligé. Certes à Hunawihr<br />

(cim<strong>et</strong>ière fortifié), Marmoutier (parvis), Strasbourg–<br />

ENA/MAMC ou rue Mont<strong>et</strong>, quelques éléments secondaires<br />

en transparaissent alors qu’à Munster, les Récoll<strong>et</strong>s<br />

<strong>de</strong> Rouffach <strong>et</strong> surtout Strasbourg–église Saint-<br />

Pierre-le-Jeune, <strong>de</strong>s opérations plus développées ont été<br />

engagées. Mais même à Schoensteinbach, site étudié sur<br />

plusieurs années, l’effort principal a porté sur l’église <strong>et</strong> le<br />

cloître.<br />

L’ensemble <strong>de</strong> ces opérations a <strong>de</strong> plus rarement fait l’obj<strong>et</strong><br />

d’une publication dépassant <strong>la</strong> notice d’Archéologie<br />

médiévale ou du BSR. Dans <strong>la</strong> bibliographie thématique,<br />

nous avons inclus <strong>de</strong>s titres dont il faut dire un mot. Dans<br />

certains cas (Marmoutier), il s’agit <strong>de</strong> recherches universitaires<br />

sans lien immédiat avec l’activité archéologique<br />

mais qui m<strong>et</strong> en œuvre ses métho<strong>de</strong>s ; dans un autre (Eschau),<br />

il s’agit d’une analyse <strong>de</strong>s élévations par un historien<br />

d’art rendue possible par le décrépissage <strong>de</strong>s maçonneries<br />

extérieures <strong>et</strong> dont <strong>la</strong> chronologie <strong>de</strong>s constructions<br />

diffère <strong>de</strong>s éléments observés lors <strong>de</strong>s sondages<br />

archéologiques préa<strong>la</strong>bles (Koch, pour le bras nord du<br />

transept). Pour Saint-Thomas, enfin, c’est un ensemble<br />

<strong>de</strong> pierres tombales qui est édité, ainsi qu’une étu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s signes <strong>la</strong>pidaires, sans lien direct avec les travaux<br />

archéologiques. Nous observons donc une carence <strong>de</strong><br />

134

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!