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alsace - Ministère de la Culture et de la Communication

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alimentation en eau, <strong>la</strong>trines, dépotoirs, <strong>la</strong>mbris, décor <strong>et</strong><br />

sol). La même année paraît un répertoire <strong>de</strong>s habitats romans<br />

recensés en Allemagne occi<strong>de</strong>ntale, dont le cadre<br />

géographique, s’étendant sur <strong>la</strong> rive gauche du Rhin, intègre<br />

l’Alsace (Wie<strong>de</strong>nau 1983). L’établissement du catalogue,<br />

<strong>de</strong>scriptif, analytique <strong>et</strong> rigoureusement référencé,<br />

repose sur le dépouillement <strong>de</strong> <strong>la</strong> documentation publiée,<br />

sur le mobilier <strong>la</strong>pidaire <strong>et</strong> les éléments architecturaux déposés<br />

dans les musées strasbourgeois, ainsi que sur une<br />

documentation inédite fournie par H. Zumstein, se rapportant<br />

principalement à <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Strasbourg.<br />

I.3. Inventaires systématiques <strong>et</strong> monographies (les<br />

années 1980)<br />

Le regain d’intérêt qui s’est manifesté autour <strong>de</strong> 1980<br />

pour les étu<strong>de</strong>s sur l’architecture civile urbaine médiévale<br />

en Alsace se confirme dans les années qui suivent,<br />

comme en témoignent <strong>de</strong>ux inventaires <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux monographies.<br />

Les inventaires <strong>de</strong>scriptifs <strong>et</strong> analytiques, consacrés<br />

aux maisons médiévales <strong>de</strong> Rosheim (Poinsot 1988)<br />

<strong>et</strong> d’Obernai (Bronner 1989a), accroissent considérablement<br />

le corpus documentaire régional 61 . Fondés sur une<br />

approche architecturale essentiellement externe du bâti,<br />

ils ont permis d’i<strong>de</strong>ntifier les principales caractéristiques<br />

architecturales <strong>de</strong> ces habitats maçonnés en pierre (p<strong>la</strong>n<br />

<strong>et</strong> structure, matériaux <strong>de</strong> construction <strong>et</strong> mise en œuvre,<br />

disposition <strong>de</strong>s ouvertures <strong>et</strong> distribution) <strong>et</strong> d’apporter un<br />

éc<strong>la</strong>irage sur <strong>la</strong> topographie urbaine médiévale <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

villes moyennes. Les <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s monographiques, réalisées<br />

par <strong>de</strong>s archéologues médiévistes bénévoles dans<br />

le cadre <strong>de</strong> travaux <strong>de</strong> réhabilitation, sont consacrées,<br />

d’une part, à une gran<strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce maçonnée <strong>de</strong> Strasbourg<br />

(15, rue <strong>de</strong>s Juifs), dont l’édification est datée par<br />

<strong>de</strong>ndrochronologie <strong>de</strong> 1290 d (Rieb 1987) 62 , d’autre part,<br />

à un ensemble architectural à Obernai (9/15, rue <strong>de</strong>s Pélerins),<br />

attribué aux XII e -XIII e s. (Bronner 1989b). Elles ont<br />

livré <strong>de</strong>s résultats significatifs, notamment dus à l’attention<br />

portée aux élévations intérieures <strong>de</strong>s habitats.<br />

I.4. L’introduction <strong>de</strong> l’archéologie du bâti en Alsace<br />

(les années 1990)<br />

Dans le même temps que se développe l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s habitats<br />

urbains médiévaux en Alsace, les années 1980<br />

voient l’émergence en France d’une spécialité <strong>de</strong> l’archéologie<br />

qui, vouée à l’analyse archéologique <strong>de</strong>s vestiges<br />

construits conservés en élévation, marque un progrès<br />

considérable sur le p<strong>la</strong>n scientifique <strong>et</strong> méthodologique<br />

(Ar<strong>la</strong>ud, Burnouf 1993 ; Parron-Kontis, Reveyron 2005).<br />

L’archéologie du bâti, enseignée à l’Université <strong>de</strong> Strasbourg<br />

2 dès le début <strong>de</strong>s années 1990, est en premier<br />

lieu appliquée en Alsace dans le domaine <strong>de</strong> l’architecture<br />

religieuse <strong>et</strong> castrale. La première étu<strong>de</strong> d’un habitat<br />

médiéval conservé en élévation, employant les métho<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> l’archéologie du bâti, est celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison 17, rue<br />

<strong>de</strong>s Hallebar<strong>de</strong>s à Strasbourg, menée entre 1996 <strong>et</strong> 1998<br />

(Werlé 2002).<br />

Parallèlement, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s charpentes, <strong>de</strong>s pans-<strong>de</strong>-bois<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong>s revêtements <strong>la</strong>mbrissés médiévaux en Alsace, initiée<br />

vers <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années 1970 (Seiller 1978 <strong>et</strong> 1987),<br />

est menée conjointement par M. Seiller <strong>et</strong> Chr. Dormoy<br />

<strong>de</strong>puis 2000. Désormais fondée sur le recours quasi systématique<br />

à <strong>la</strong> <strong>de</strong>ndrochronologie <strong>et</strong> reposant sur une<br />

approche archéologique <strong>et</strong> chrono-typologique, elle jouit<br />

d’un dynamisme <strong>de</strong> recherche extrêmement fort.<br />

Il est cependant remarquable que l’archéologie du bâti,<br />

en Alsace comme ailleurs, a <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> peine à s’affirmer,<br />

au point qu’un essoufflement paraît perceptible (Derieux<br />

2004) : <strong>la</strong> dynamique engendrée par <strong>la</strong> naissance<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> spécialité, <strong>la</strong>issant entrevoir à terme un enrichissement<br />

considérable <strong>de</strong>s connaissances dans un domaine<br />

<strong>de</strong> recherche au potentiel <strong>la</strong>rgement inexploré, est aujourd’hui<br />

en partie r<strong>et</strong>ombée. Ainsi, entre 1997 <strong>et</strong> 1999, entre<br />

4 à 9 sites ont fait l’obj<strong>et</strong> chaque année d’une étu<strong>de</strong> archéologique<br />

du bâti (souvent ponctuelle, parfois partielle<br />

ou exceptionnellement quasi exhaustive) ; <strong>de</strong>puis 2000,<br />

le nombre est r<strong>et</strong>ombé à 1 ou 2 étu<strong>de</strong>s par an (le plus<br />

souvent ponctuelles ou partielles), alors que le rythme<br />

<strong>de</strong>s travaux immobiliers ne semble pas fléchir dans les<br />

mêmes proportions. Il importe par conséquent d’analyser<br />

les causes <strong>de</strong> c<strong>et</strong> essoufflement.<br />

II. LES CIRCONSTANCES ET LES CONDITIONS DE<br />

L’ARCHÉOLOGIE DU BÂTI EN ALSACE<br />

II.1. Les circonstances <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s archéologiques du<br />

bâti<br />

Les étu<strong>de</strong>s archéologiques du bâti réalisées en Alsace,<br />

motivées par un souci <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> documentaire, se<br />

sont toutes inscrites dans le cadre <strong>de</strong> l’archéologie préventive.<br />

Elles <strong>de</strong>vaient le plus souvent perm<strong>et</strong>tre d’enregistrer<br />

<strong>de</strong>s données susceptibles d’être affectées par<br />

<strong>de</strong>s travaux immobiliers <strong>de</strong> réhabilitation, <strong>de</strong> restauration<br />

ou <strong>de</strong> démolition, entraînant <strong>de</strong>s pertes patrimoniales<br />

<strong>et</strong> archéologiques ponctuelles, partielles ou complètes.<br />

Il est remarquable que, dans <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s cas, ces<br />

étu<strong>de</strong>s ont été engagées dans l’urgence, après le commencement<br />

<strong>de</strong>s travaux, à <strong>la</strong> suite d’une visite informelle<br />

du chantier. Les étu<strong>de</strong>s ayant été réalisées en amont<br />

<strong>de</strong>s travaux, après instruction <strong>et</strong> prescription préa<strong>la</strong>ble<br />

par le Service régional <strong>de</strong> l’archéologie (SRA), sont par<br />

contre minoritaires. Dans ces circonstances, <strong>la</strong> plupart<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s a été menée soit à titre bénévole, soit par un<br />

objecteur <strong>de</strong> conscience attaché au SRA (en 1997/1998).<br />

Les étu<strong>de</strong>s ayant été l’obj<strong>et</strong> d’un financement (à hauteur<br />

<strong>de</strong> 3 à 5 jours ouvrés chacune) sont en revanche exceptionnelles.<br />

Force est donc <strong>de</strong> constater que l’archéologie<br />

du bâti, telle qu’elle est appliquée à l’habitat urbain médiéval<br />

en Alsace, est pour l’essentiel une activité bénévole<br />

d’archéologie préventive, fréquemment menée à <strong>la</strong><br />

suite <strong>de</strong> découvertes pouvant être considérées comme<br />

fortuites. Si les conséquences <strong>de</strong> ces facteurs sur <strong>la</strong> quantité<br />

<strong>et</strong> sur <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s seront abordées plus loin,<br />

61 L’inventaire <strong>de</strong> Rosheim a été réalisé en 1986 par G. Poinsot, conservateur au Service régional <strong>de</strong> l’Inventaire général d’Alsace.<br />

62 Par commodité, <strong>la</strong> mention « d » signifiera désormais que <strong>la</strong> datation est proposée à partir <strong>de</strong>s résultats d’une expertise <strong>de</strong>ndrochronologique.<br />

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