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alsace - Ministère de la Culture et de la Communication

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II.4. L’équipement collectif<br />

La voirie<br />

Les découvertes d’aménagements <strong>de</strong> chaussée médiévale<br />

restent peu nombreuses <strong>et</strong> ne concernent quasiment<br />

que Strasbourg, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> quelques éléments bien<br />

conservés p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s Fines-Herbes à Obernai. L’intérêt<br />

<strong>de</strong>s découvertes est d’une part typologique, d’autre part<br />

topographique, <strong>et</strong> <strong>de</strong>vra être développé à l’avenir. L’opportunité<br />

<strong>de</strong> résultats dans ce domaine est cependant<br />

maximale lors d’interventions concernant <strong>de</strong>s surfaces à<br />

fouiller re<strong>la</strong>tivement importantes.<br />

À Strasbourg, les fouilles n’ont pour l’instant pas mis en<br />

évi<strong>de</strong>nce d’ensembles dallés ou revêtus <strong>de</strong> pavés mais au<br />

contraire <strong>de</strong>s aménagements assez rudimentaires constitués<br />

d’épandages <strong>de</strong> graviers <strong>et</strong> <strong>de</strong> gal<strong>et</strong>s mêlés <strong>de</strong> sédiments,<br />

dans certains cas (pour les chemins <strong>de</strong> berge) recouverts<br />

ponctuellement <strong>de</strong> bois, <strong>et</strong> que l’on attribue aux<br />

XII e <strong>et</strong> XIII e s. L’intérêt topographique <strong>de</strong> ces découvertes<br />

est grand, s’agissant <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> stabilisation du parcel<strong>la</strong>ire<br />

urbain.<br />

À Obernai, il s’agit <strong>de</strong> ruelles <strong>et</strong> culs-<strong>de</strong>-sac <strong>de</strong> datation<br />

tardive (XIV e -XVI e s.), dans certains cas recouvertes <strong>de</strong><br />

pavés, appartenant au réseau interne à l’îlot urbain.<br />

Les aménagements hydrographiques<br />

Comme pour <strong>la</strong> voirie, les données archéologiques<br />

concernant l’insertion <strong>et</strong> <strong>la</strong> maîtrise du réseau hydrographique<br />

urbain sont quasi exclusivement cantonnées à<br />

Strasbourg. Quelques informations récentes concernent<br />

le réseau haguenovien dont on commence à mesurer l’importance<br />

<strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité.<br />

À Strasbourg, <strong>la</strong> multiplication <strong>de</strong>s interventions, tant sondages<br />

que fouilles, a permis en premier lieu l’é<strong>la</strong>boration<br />

d’une cartographie <strong>de</strong> plus en plus fine du réseau<br />

hydrographique <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> antique, <strong>et</strong> surtout en<br />

ce qui concerne <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> stabilisation du tissu urbain<br />

qui va <strong>de</strong> l’an mil à <strong>la</strong> fin du XII e s. L’information<br />

aboutit également à mieux discerner ce qui appartient<br />

au réseau naturel <strong>et</strong> ce qui est d’origine anthropique, <strong>de</strong><br />

mesurer le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> maîtrise hydrographique (canalisations,<br />

curages, dérivations), les transformations <strong>et</strong> modifications<br />

<strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> cours d’eau (par exemple <strong>la</strong> réutilisation<br />

défensive <strong>de</strong> bras <strong>de</strong> rivière). Certains exemples<br />

attestent également <strong>de</strong> l’impact durable <strong>de</strong>s voies d’eau<br />

sur le parcel<strong>la</strong>ire, avec notamment quelques exemples <strong>de</strong><br />

chenaux comblés <strong>et</strong> dont le tracé restera d’actualité en<br />

tant qu’axe terrestre. D’autre part, l’information d’ordre typologique<br />

est également importante, avec <strong>de</strong> nombreuses<br />

données re<strong>la</strong>tives aux aménagements (stabilisation <strong>de</strong>s<br />

berges, construction <strong>de</strong> quais, aménagement <strong>de</strong> type défensif<br />

ou d’accostage), aux dimensions <strong>et</strong> profils <strong>de</strong>s voies<br />

d’eau.<br />

À Haguenau, les informations stratigraphiques ponctuelles<br />

que l’on a pu obtenir sur le fossé <strong>de</strong> <strong>la</strong> première<br />

enceinte <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville (p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> Neubourg), mises en re<strong>la</strong>tion<br />

avec les données topographiques <strong>et</strong> historiques, <strong>la</strong>issent<br />

à penser qu’au moins du côté sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville, les concepteurs<br />

aient en fait mis à contribution une partie du tracé<br />

d’un ancien cours d’eau.<br />

Toujours à Haguenau, on pourra évoquer <strong>la</strong> découverte<br />

dans un quartier <strong>de</strong> l’extension fortifiée du XIV e s. (rue<br />

<strong>de</strong>s Cultivateurs) d’un chenal non aménagé <strong>et</strong> démantelé<br />

à partir du XVI e s. L’extrapo<strong>la</strong>tion du tracé <strong>de</strong> celui-ci<br />

montre qu’il quittait <strong>la</strong> ville grâce à une ouverture ménagée<br />

dans <strong>la</strong> courtine médiévale <strong>et</strong> étudiée sur le site <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

polyclinique Sainte-Odile.<br />

On terminera ce chapitre sur l’hydrographie urbaine en<br />

évoquant les quelques exemples archéologiquement reconnus<br />

<strong>de</strong> viviers <strong>et</strong> p<strong>la</strong>ns d’eau. Cinq d’entre eux ont<br />

été découverts à Strasbourg, ils ont <strong>de</strong>s origines différentes<br />

(p<strong>la</strong>ns d’eau naturels ou totalement artificiels) <strong>et</strong><br />

ne sont pas nécessairement aménagés. Dans trois cas,<br />

liés, semble-t’il, à <strong>la</strong> présence d’une communauté religieuse,<br />

il s’agit manifestement <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ns d’eau entr<strong>et</strong>enus<br />

<strong>et</strong> a priori dévolus à <strong>la</strong> pisciculture. À Wissembourg (rue<br />

<strong>de</strong>s Carmes), une mare a récemment été découverte intra<br />

muros. Totalement envasée dès <strong>la</strong> fin du Moyen Âge, <strong>et</strong><br />

bien que sa fonction n’ait pas été c<strong>la</strong>irement définie, elle<br />

a nécessairement marqué <strong>et</strong> conditionné <strong>la</strong> topographie<br />

ainsi que l’activité du quartier au moins jusqu’au début du<br />

XVI e s.<br />

Les structures défensives<br />

Parmi les villes ayant fait l’obj<strong>et</strong> d’au moins un sondage ou<br />

une fouille préventive sur l’un ou l’autre élément <strong>de</strong> fortification<br />

urbaine médiévale, Strasbourg, suivie <strong>de</strong> Colmar,<br />

Haguenau, Sélestat, Ribeauvillé, Kaysersberg <strong>et</strong> Thann,<br />

sont celles qui ont le plus d’opérations à leur actif.<br />

STRASBOURG, Musée d’art mo<strong>de</strong>rne <strong>et</strong> contemporain<br />

Mur d’escarpe du XIV e s.<br />

Cliché : Emmanuel Pierrez<br />

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