alsace - Ministère de la Culture et de la Communication
alsace - Ministère de la Culture et de la Communication
alsace - Ministère de la Culture et de la Communication
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Site Nombre d’inhumations Datation Opération<br />
Hégenheim / rue <strong>de</strong><br />
Hésingue<br />
37 tombes VI-VII e s. Peytremann 2004 ; Billoin/Thiol 2004<br />
Illfurth / Buergelen 193 tombes VI-VIII e s. Schneikert 2003 ; Zehner/Cartier à<br />
paraître<br />
Si quelques radio-datations, Strasbourg (clinique Sainte-<br />
Barbe), Erstein (Limersheimerweg, rue du Vieux-Marché)<br />
<strong>et</strong> Wasselonne (Wiedbiehl) ont été effectuées, elles sont<br />
encore trop peu développées <strong>et</strong> si une certaine faiblesse<br />
a pu être observée dans l’absence d’étu<strong>de</strong> sur les dépôts<br />
d’offran<strong>de</strong>s dans les premiers temps, ce<strong>la</strong> semble évoluer<br />
; en eff<strong>et</strong>, après être resté longtemps au contenant<br />
enveloppant le corps sans étendre l’étu<strong>de</strong> aux obj<strong>et</strong>s, en<br />
2005, l’étu<strong>de</strong> semble s’y être étendue...<br />
Bien que les axes <strong>de</strong> recherche récents sur <strong>la</strong> typologie<br />
<strong>de</strong>s contenants puissent paraître connus (on peut repérer<br />
celui qui est ajusté, <strong>la</strong>rge, <strong>de</strong> forme trapézoïdale...), <strong>la</strong><br />
restitution <strong>de</strong> l’architecture funéraire, malgré <strong>de</strong>s propositions<br />
(notamment en Allemagne) sur les superstructures,<br />
reste très ponctuelle...<br />
L’organisation <strong>de</strong>s nécropoles, comme les rites funéraires<br />
<strong>et</strong> leur évolution dans le temps, sont ainsi encore <strong>la</strong>rgement<br />
méconnus.<br />
On constate d’autre part que les datations diffèrent légèrement<br />
entre les pays d’outre-Rhin <strong>et</strong> le côté français...<br />
CONCLUSION : VERS QUELLES PERSPECTIVES ?<br />
Le transfert à l’époque carolingienne du cim<strong>et</strong>ière auprès<br />
<strong>de</strong> l’église <strong>et</strong> <strong>la</strong> naissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroisse sont <strong>de</strong>s questions<br />
débattues par <strong>la</strong> recherche actuelle, mais qui, en Alsace,<br />
n’ont livré encore que très peu d’indices. Peu <strong>de</strong><br />
fouilles ont été réalisées jusqu’à ce jour auprès <strong>de</strong>s édifices<br />
religieux <strong>et</strong> parmi les quelques cas présents, les<br />
tombes les plus anciennes installées auprès ou dans<br />
l’église n’ont pas pu être datées en <strong>de</strong>çà du IX e -X e s.<br />
(Marmoutier, Mulhouse, Ottmarsheim). Par ailleurs, aucune<br />
nécropole mérovingienne n’a jamais pu être fouillée<br />
dans sa totalité ; <strong>la</strong> date <strong>de</strong> son abandon est ainsi très<br />
mal établie. De même, il est actuellement encore difficile<br />
<strong>de</strong> juger <strong>de</strong>s diverses pratiques <strong>de</strong> transition, comme<br />
les inhumations dans l’habitat (Ensisheim, Ruelisheim,<br />
Nordhouse)(Pecqueur 2003 ; Treffort 2004) ou l’apparition<br />
d’espaces funéraires séparés, consacrés à certaines<br />
familles aristocratiques (Fortschwihr ?, Forstfeld ?)(Steuer<br />
1997).<br />
Avec <strong>la</strong> nouvelle réglementation sur les fouilles préventives<br />
selon <strong>la</strong>quelle tout le mobilier doit être inventorié,<br />
ce<strong>la</strong> nécessite-t-il que tout soit restauré <strong>et</strong> <strong>de</strong>ssiné ?<br />
En eff<strong>et</strong>, si l’on ne peut <strong>la</strong>isser partir à <strong>la</strong> décharge les<br />
squel<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> au pil<strong>la</strong>ge le mobilier, notamment mérovingien,<br />
il conviendrait cependant <strong>de</strong> fixer <strong>de</strong>s limites très<br />
strictes dans l’é<strong>la</strong>boration du rapport final d’opération : le<br />
mobilier doit être stabilisé, radiographié immédiatement<br />
à l’issue du terrain, les prélèvements donnés immédiatement<br />
pour étu<strong>de</strong>s, les squel<strong>et</strong>tes immédiatement <strong>la</strong>vés<br />
afin que les travaux d’analyses, indispensables à l’é<strong>la</strong>boration<br />
du rapport, ne parviennent pas après le temps<br />
réglementaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> remise du rapport ; en outre, plus le<br />
temps passe, moins les équipes <strong>de</strong> terrain risquent <strong>de</strong><br />
pouvoir à nouveau être réunies pour travailler <strong>de</strong> concert...<br />
Si les nécropoles mérovingiennes semblent avoir été un<br />
<strong>de</strong>s ensembles les plus fouillés en Alsace, elles constituent<br />
paradoxalement un <strong>de</strong>s aspects les plus mal explorés<br />
<strong>de</strong> l’archéologie régionale.<br />
Une seule fouille programmée (Heiteren), qui mériterait<br />
<strong>de</strong>s radio-datations pour confirmer sa datation altomédiévale,<br />
a été réalisée par É. Boës (INRAP) ; une étu<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>vrait être poursuivie sur <strong>la</strong> nécropole d’Ensisheim pour<br />
en connaître l’extension. Un PCR serait peut-être à m<strong>et</strong>tre<br />
sur pied vu <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> développer les étu<strong>de</strong>s annexes,<br />
sur <strong>la</strong> faune <strong>et</strong> les restes végétaux en particulier,<br />
qui, inscrites dans une problématique bien définie,<br />
semblent ouvrir <strong>de</strong>s perspectives tout à fait nouvelles.<br />
Certains suj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> recherche doivent être développés ; il<br />
ne s’agit pas simplement d’étudier le matériel pour le matériel<br />
mais <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en corré<strong>la</strong>tion les divers types <strong>de</strong><br />
sépultures <strong>et</strong> le matériel associé pour envisager <strong>de</strong> reconnaître<br />
une éventuelle évolution <strong>de</strong>s rites <strong>et</strong> <strong>de</strong> faire<br />
une étu<strong>de</strong> globale sur les mouvements éventuels <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />
au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> ou adm<strong>et</strong>tre à partir<br />
d’un certain moment le métissage <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion altomédiévale...<br />
Une approche sur les lieux d’imp<strong>la</strong>ntation <strong>et</strong><br />
l’environnement perm<strong>et</strong>trait peut-être <strong>de</strong> percer <strong>la</strong> dynamique<br />
du peuplement.<br />
Quelques indices peuvent être pris en considération<br />
comme <strong>la</strong> localisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> découverte au centre du vil<strong>la</strong>ge,<br />
à proximité d’une église : quatre sites dans le Bas-<br />
Rhin <strong>et</strong> cinq dans le Haut-Rhin, se trouvent dans ce<br />
cas <strong>et</strong> pourraient éventuellement être reliés avec un édifice<br />
cultuel ; huit dans le Bas-Rhin recouvriraient <strong>de</strong>s nécropoles<br />
gallo-romaines (à distance d’église repérée, il<br />
pourrait dans certains cas s’agir <strong>de</strong> nécropoles <strong>de</strong> plein<br />
champ) ou remploieraient <strong>de</strong>s éléments gallo-romains,<br />
alors qu’aucun n’a été inventorié dans le Haut-Rhin (rappelons<br />
qu’il s’agit d’une base <strong>de</strong> données qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à<br />
être mise à jour)...<br />
Références citées<br />
Baudoux 1998a : BAUDOUX (J.). – La nécropole<br />
d’Illkirch-Graffensta<strong>de</strong>n : un site à tumuli du VII e s. apr.<br />
J.–C. CAAAH, XLI, 1998, p. 17-31.<br />
Baudoux 1998b : BAUDOUX (J.). – La nécropole<br />
d’Illkirch-Graffensta<strong>de</strong>n (Bas-Rhin) : un site à tumuli du<br />
VII e siècle apr. J.–C. (nouvelles fouilles <strong>de</strong> 1997). CAAAH,<br />
XLI, 1998, p 53-66.<br />
Gries 1954 : GRIESS (J.) <strong>et</strong> (F.). – Le cim<strong>et</strong>ière mérovingien<br />
du Zich à Molsheim : fouilles 1935-1939. CAHA, 134,<br />
1954, p. 73-96.<br />
Griess 1961 : GRIESS (J.). – Le cim<strong>et</strong>ière mérovingien<br />
d’Avolsheim. CAAAH, V, 1961, p. 77-85.<br />
Griess 1968 : GRIESS (J.). – Le cim<strong>et</strong>ière mérovingien<br />
d’Avolsheim. CAAAH, XII, 1968, p. 43-54.<br />
Heidinger, Wolf 1980 : HEIDINGER (A.), WOLF (J.-J.). –<br />
La nécropole mérovingienne d’Eschentzwiller : les recherches<br />
<strong>de</strong> 1976. BMHM, LXXXIII, 1980, p. 21-47.<br />
105