Le Petit Insolent - Lycée français de Shanghai

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Le mariage homo, un débat toujours d’actualité
Cela reste l’un des sujets les plus
tabous de notre société. Une bonne
raison pour le P’tit insolent d’en
parler.
Je pense pouvoir dire sans trop me
tromper que le mariage homosexuel
reste est un des sujets les plus tabous
aujourd’hui encore. Avant de vous
livrer ma pensée sur la question –
cette rubrique s’appelle « Tu veux mon
avis ? », alors je vous le donne - petite
mise en contexte. Comme son nom
l’indique, le mariage homosexuel (ou
mariage gay) désigne l’union de deux
personnes du même sexe. Même si le
mariage homosexuel existe depuis bien
longtemps dans certaines ethnies (en
Afrique notamment), ce n’est que depuis
le début du XXIe siècle qu’une dizaine de
pays, tel que les Pays-Bas (premier pays
en 2000), l’Espagne ou encore quelques
Etats des Etats-Unis, ont légalisé
l’union de deux personnes du même
sexe. D’autres pays, comme notre chère
France, résistent encore et toujours.
Tu veux mon avis ? Et bien je vais te le
donner, ami lecteur. Cela me rend fou de
rage de voir que des personnes puissent
s’opposer aux choix librement consentis
d’autres individus. Nous venons de
passer en 2011 et voir des opposants au
mariage gay limiter encore et toujours
la liberté des couples homosexuels me
met hors de moi ! Dois-je vous rappeler
la devise de notre pays ? Liberté, égalité,
fraternité…
Liberté ?
Voici la définition de la liberté dans la
Déclaration des Droits de l’Homme
et du Citoyen (DDHC) de 1789 : « La
liberté consiste à pouvoir faire tout ce
qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice
des droits naturels de chaque homme
n’a de bornes que celles qui assurent
aux autres membres de la société la
jouissance de ces mêmes droits. » Je me
trompe peut être mais je ne vois pas où et
comment l’union de deux personnes du
même sexe peut nuire à la liberté d’autres
individus. Sérieusement, je n’arrive
pas à comprendre de quel droit nous
pouvons interdire à deux personnes
amoureuses cette « union légitime de
deux personnes », selon la définition du
« mariage » du Petit Robert de 2001.
ston (3-0)
Egalité ?
Toujours selon la DDHC, dans sa version
actualisée de 1793, « Tous les hommes
sont égaux par nature et devant loi. »
Alors celle-là, c’est ma préférée ! On nous
dit clairement dans un texte fondateur
de la République française que tout être
est égal à un autre, mais où est l’égalité
entre deux personnes hétérosexuelles et
homosexuelles face au mariage ? Il n’y
en a pas ! On avance, certes grâce au
Pacs (j’y reviendrai), mais on n’y est pas
encore !
Fraternité ?
Elle est ainsi définie par la Déclaration
des droits et devoirs du citoyen de
1795 : « Ne faites pas à autrui ce que
vous ne voudriez pas qu’on vous fît ;
faites constamment aux autres le bien
que vous voudriez en recevoir. » On
n’aurait pas rêvé mieux pour finir avec
la devise française ! Vous (je m’adresse
aux hétérosexuels un peu bornés)
aimeriez être dans le cas des gays face à
l’interdiction de mariage ? Je ne pense
pas non.
Il faut tout de même reconnaitre que
la France a créé, sous le gouvernement
Jospin fin 1999, une alternative au
mariage : le Pacte Civil de Solidarité
(Pacs) qui, avec un cadre juridique
complet, a pour but d’organiser la vie
commune. Il offre plus de souplesse que
le mariage et est autorisé pour les couples
homosexuels qui souhaitent s’unir.
Depuis l’entrée en vigueur de cette loi, le
nombre de PACS entre deux personnes
de même sexe ne cesse d’augmenter : il
est passé de 2 600 en 1999 à 8 700 en
2009.
Intéressons nous à présent aux
arguments des opposants. Il s’agit en
majorité de principes religieux, selon
lesquels les homosexuels sont présentés
comme « malades » (j’espère en étonner
plus d’un en écrivant cela !). Au cours
de l’histoire, l’Eglise catholique est passé
d’une condamnation de l’homosexualité
à une acceptation partielle envers « la
condition ou tendance homosexuelle »
de ses croyants tout en continuant de
rejeter ses « actes » (d’après la Lettre
sur la pastorale à l’égard des personnes
homosexuelles, du cardinal Ratzinger).
Cependant, ce même cardinal Ratzinger,
aujourd’hui plus connu sous le nom de
Pape Benoit XVI, a rappelé en 1986 et
en 2003, avec la Congrégation pour la
doctrine de la foi, aux évêques et autres
législateurs catholique de s’opposer au
mariage gay ou au Pacs. Les opposants
suivent alors l’idée papale pour la faire
appliquer en France ? Mais, à moins que
je n’écoute vraiment rien en cours, la
France n’est-elle pas censé être un pays
laïc ? N’est-il est d’ailleurs pas étonnant
de constater que le Portugal ou l’Espagne,
où la religion a pourtant un poids plus
important qu’en France, ait franchi, eux,
le pas de la légalisation quitte à déplaire
aux institutions catholiques?
Voilà ce que je pense sur le sujet, enfin
plutôt ce que je ne comprends pas. Pour
moi, rien n’est clair ! Vous pensez peutêtre
que ce « pavé » est purement inutile
ou, à l’inverse, que ce que je dis est juste.
Chacun est libre d’en juger.
Précision peut-être stupide pour
certains, mais je suis hétérosexuel
et, sincèrement, je me battrai encore
longtemps pour la cause homosexuelle !
Le racisme peut se définir par la mise en
place d’une hiérarchie entre les « races »,
avec du mépris et de la haine pour celles
jugées « inférieures ». L’homophobie,
quant à elle, est définie par une hostilité
envers les individus ayant une attirance
amoureuse ou sexuelle à l’égard d’un
autre individu du même sexe. Vous voyez
une différence entre ces deux principes ?
Moi pas.
Alexandre Scifo
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