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M ;<br />
m<br />
ALLAITEMENT MATERNEL<br />
'Ooo d-<br />
GUIDE PRATIQUE À L'INTENTION DES<br />
INTERVENANTS ET INTERVENANTES<br />
EDITION 2002<br />
i<br />
y<br />
RÉGIE RÉGIONALE<br />
DE LA SANTÉ ET DES<br />
SERVICES SOCIAUX<br />
DE L'ESTRIE<br />
EESISJIDE la santé Publique<br />
Institut national de santé publique du Québec<br />
4835, avenue Christophe-Colomb, bureau 200<br />
Montréal (Québec) H2J3G8<br />
Tél.: (514) 597-0606
RECHERCHE ET RÉDACTION<br />
Linda Bell, infirmière, MSc. PhD (cand.), Professeur-adjointe,<br />
Département des Sciences infirmières, Université de Sherbrooke<br />
Renée Cyr, agente de programmation .<br />
Direction de la santé publique et de l'évaluation, RRSSSE<br />
' Sylvie Durocher, infirmière<br />
CLSC-Centre hospitalier et d'hébergement Memphrémagog<br />
Micheline Gagné, assistante infirmière-chef<br />
La marternité du CHUS, CHUS - Hôpital Fleurimont<br />
Carole Gagner, infirmière<br />
Carrefour de la SSS, CSLC et CHSLD de la MRC de Coaticook<br />
Hélène Langis, pédiatre<br />
CHUS - Hôpital Fleurimont<br />
Caroline Turcotte, monitrice<br />
Ligue La Leche<br />
PAGE COUVERTURE, ILLUSTRATIONS ET MONTAGE<br />
Danielle Bousquet<br />
Graphie-Art<br />
PHOTOS<br />
Mario Martin<br />
Des exemplaires du présent document peuvent être obtenus en s'adressant à<br />
Madame Annie Royer<br />
Régie régionale de la santé et des services sociaux de l'Estrie<br />
•Direction de la santé publique et de l'évaluation<br />
300, rue King Est, bureau 300<br />
Sherbrooke (Québec) JIG 1B1<br />
Téléphone :,(819) 566-7861<br />
Télécopieur • (819) 569-8894<br />
Courriel : aroyer.rr05@ssss.gouv.qc.ca<br />
Dépôt légal-premier trimestre 2002<br />
Bibliothèque nationale du Québec<br />
Bibliothèque nationale du Canada<br />
ISBN 2-921776-20-0
Remerciements<br />
La réalisation de cet ouvrage a été rendue possible grâce à la collaboration de nombreuses<br />
personnes à qui nous souhaitons exprimer notre reconnaissance.<br />
Nous tenons d'abord à remercier Madame Suzanne Dionne, médecin au CLSC de<br />
la Haute-Yamaska à Granby, membre du Comité canadien pour l'allaitement maternel<br />
et consultante pour I'UNICEF. Nous lui témoignons toute notre gratitude pour<br />
son appui continu, pour son enthousiasme et sa constance à nous tenir informées<br />
des nouveaux développements et orientations et enfin, pour le temps et<br />
l'énergie qu'elle a consacrés à lire et à commenter notre manuscrit.<br />
Nous remercions Mesdames Ghislaine Reid, Francine Martel et Sylvie Bélanger,<br />
agentes de liaison auprès des professionnels de la santé (ALPS) de la Ligue La<br />
Leche, qui ont lu et commenté le contenu du document avec une minutie et une<br />
rigueur remarquables. Leurs suggestions pertinentes ont permis d'enrichir ou de<br />
clarifier plusieurs sections de cet ouvrage.<br />
Nous souhaitons remercier Mesdames Louise Langis et Andrée Désilets qui ont<br />
gracieusement offert de relire notre texte à la lumière de leurs connaissances de<br />
la langue française! En plus d'avoir patiemment déniché les coquilles, erreurs de<br />
syntaxe et d'orthographe, elles nous ont fourni de précieux conseils pour améliorer<br />
l'unité et la consistance de la mise en page.<br />
Nous remercions Madame Doris Dion, consultante en lactation, pour ses commentaires<br />
sur la section de la mise en route de l'allaitement.<br />
Nous tenons à exprimer notre reconnaissance à Madame Catherine Panneton et<br />
à son fils Alec, à Madame Michèle Bolduc et à ses jumelles, Jessica et Shany, ainsi<br />
qu'à Madame Sylvie Durocher et à sa fille Sarah, pour leur précieuse collaboration<br />
lors, des séances de photos.<br />
Nous remercions également Monsieur Mario Martin, photographe au Centre hospitalier<br />
universitaire de Sherbrooke, qui a habilement saisi sur pellicules les différentes<br />
positions d'allaitement proposées dans cet ouvrage.<br />
Nous désirons remercier Mesdames Mireille Ara et Ginette Breton, qui ont patiemment<br />
refait le traitement de texte au fur et à mesure des changements et des corrections.<br />
Nous remercions finalement les utilisateurs et utilisatrices de la première édition<br />
de ce document qui nous ont transmis leurs commentaires et ainsi permis d'enrichir<br />
son contenu.<br />
III
Remerciements<br />
. .Ill<br />
Introduction<br />
Taux d'allaitement dans la région de l'Estrie 2<br />
Présentation du guide a l'intention des intervenants<br />
et intervenantes . 3<br />
La durée optimale de l'allaitement maternel exclusif 3<br />
1 - Anatomie et physiologie de<br />
l'allaitement maternel<br />
Parties du sein qui jouent un rôle dans la lactation 5<br />
Rôle des hormones de la lactation . 5<br />
Prolactine 5<br />
Ocytocine 6<br />
Le colostrum et le lait maternel 7<br />
Colostrum 7<br />
Lait maternel mature .' 7<br />
2 - Bienfaits de l'allaitement maternel<br />
Bienfaits pour le bébé .9<br />
Sur les plans physiologique et nutritionnel 9<br />
Sur les plans immunologique, anti-infectieux et anti-allergique . .10<br />
Sur les plans psychologique et sensoriel 11<br />
Bienfaits pour la mère 11<br />
Sur les plans physique et physiologique 11<br />
Sur le plan psychologique ' 12<br />
Sur le plan pratique 12<br />
5 - Préparation prénatale à<br />
l'allaitement maternel<br />
L'examen des seins 14<br />
Préparation des seins et des mamelons : précautions! 15
4 - Mise en route de l'allaitement<br />
La première tétée 16<br />
Les heures suivant la première tétée 16<br />
Cohabitation 16<br />
La fréquence et l'horaire des tétées 18<br />
Avantages des tétées fréquentes 18<br />
La durée des tétées et l'alternance des seins 19<br />
Comprimer le sein .20<br />
Les tétées de nuit .21<br />
Faire ses nuits 21<br />
L'observation d'une tétée 22<br />
Position de la mère .22<br />
Position du bébé .23<br />
Façon dont le bébé prend le sein 23<br />
Reconnaître une succion efficace 24<br />
Soutenir le sein ? 25<br />
Téter... et respirer .25<br />
Lait artificiel, eau glucosée 25<br />
Allaitement mixte ou exclusif ? 26<br />
Sucette 26<br />
Rots 26<br />
Positions pour allaiter 27<br />
Positions les plus courantes 27<br />
Position traditionnelle (la madone) 27<br />
Position de la madone inversée 28<br />
Position football 28<br />
Position couchée 1 29<br />
Position couchée 2 .29<br />
Positions utilisées pour des besoins particuliers 30<br />
Position couchée modifiée 30<br />
r Position football modifiée 30<br />
Position à califourchon 31<br />
Position australienne 31<br />
Position penchée .32<br />
Positions pour allaiter des.jumeaux 32<br />
Soin des seins et des mamelons 34<br />
Volume des seins et allaitement 34<br />
Ptôse mammaire et allaitement 34<br />
VI
Bébé boit-il suffisamment ? . . 35<br />
La croissance du bébé ^ 35<br />
Utiliser des courbes de croissance pour évaluer la<br />
croissance du bébé ? 36<br />
Les inquiétudes des mères concernant leur<br />
production de lait 37<br />
Poussées de croissance 37.<br />
Suppléments de vitamines et de minéraux pour le bébé allaité . .38<br />
Vitamine D 38<br />
5 - Habitudes de vie de la mère<br />
Repos . .40<br />
Partager ou non son lit avec le bébé ? 40<br />
Alimentation 41<br />
Aliments à éviter, aliments suspects, aliments problèmes ? .42<br />
Les polluants 42<br />
L'eau et les autres liquides 42<br />
La caféine 43<br />
Les régimes amaigrissants ... v... ; 43<br />
Les suppléments 44<br />
Aliments et production de lait 44<br />
Consommation d'alcool 44<br />
Tabagisme 45<br />
Médicaments . 46<br />
Contraception 47<br />
La méthode de l'allaitement maternel et de l'aménorrhée (MAMA) .47<br />
6 - Difficultés et solutions<br />
L'ABC de la prévention 50<br />
Quand des difficultés surviennent 50<br />
Le rôle du personnel 50<br />
7 - Difficultés et solutions chez la mère<br />
Mamelons douloureux 51<br />
Gerçures et crevasses 51<br />
Les problèmes de peau (eczéma, psoriasis,<br />
dermatite de contact) 53<br />
VII
L'ampoule de lait . .53<br />
Le vasospasme du mamelon 53<br />
Infection mycotique (muguet) 54<br />
Infection bactérienne 56<br />
Infection virale (herpès) 56<br />
L'engorgement physiologique ou montée laiteuse . .57<br />
Canal obstrué (engorgement pathologique,<br />
hyperlactation maternelle) 58<br />
La mastite 59<br />
Mamelons plats ou invaginés 60<br />
Réflexe d'éjection puissant .61<br />
8 - Difficultés et solutions chez le bébé<br />
Bébé maussade au sein 62<br />
La grève de la tétée 63<br />
Bébé endormi 64<br />
Bébé a une succion faible ou paresseuse 65<br />
Switch nursing 66<br />
Gain de poids inadéquat .67<br />
Gain de poids lent après 2 ou 3 semaines de vie .68<br />
Bébé positionne mal sa langue 69<br />
Abaisser la langue 69<br />
9 - Situations spéciales<br />
Chez le bébé<br />
l . 71<br />
Hypoglycémie 71<br />
Allergies 71<br />
Ictère '. 72<br />
Coliques 73<br />
Ankyloglossie (frein de langue court) 74<br />
Fissure labio-palatine 74<br />
Malformation cardiaque congénitale 75<br />
Syndrome de Down (trisomie 21) 75<br />
Chez la mère 76<br />
Césarienne et analgésie 76<br />
Naissances multiples 76<br />
Alcoolisme et toxicomanie 77<br />
VIII
Infection à VIH 78<br />
Hépatite B.. . . .• 78<br />
Infection par le virus de l'hépatite C 78<br />
Diabète de type:l 79<br />
Chirurgie mammaire 79<br />
Relactation et lactation provoquée . .80<br />
Cancer du sein<br />
SI<br />
10 - Expression et conservation du lait<br />
maternel<br />
Expression du lait maternel 83<br />
Stimuler le réflexe d'éjection 83<br />
Expression manuelle 83<br />
Préparation 84<br />
Expression du lait 84<br />
Massage 85<br />
Durée 86<br />
Mise en garde 86<br />
Expression avec un tire-lait . . . . 86<br />
Les caractéristiques à rechercher 87<br />
Quantité et couleur du lait exprimé 88<br />
Conservation et congélation du lait maternel 89<br />
Choix des contenants 89<br />
Durée de conservation 89<br />
Congélation •. ' 90<br />
Conseils pour réchauffer le lait maternel 90<br />
11 - Sevrage -<br />
Le sevrage progressif ou planifié 92<br />
Sevrage complet 93<br />
Sevrage partiel 93<br />
Le sevrage brusque 93<br />
Le sevrage naturel (initié par le bébé) 94<br />
L'introduction des aliments solides 94<br />
Le retour au travail 95<br />
Poursuite de l'allaitement 95<br />
Allaitement mixte %<br />
Refus du biberon ..96<br />
IX
12 - Importance du soutien familial,<br />
social et professionnel<br />
Rôle du père 98<br />
Rôle de la famille et des amis 99<br />
Rôle des organismes de soutien et d'entraide 99<br />
Rôle du personnel des soins de santé 100<br />
Les interventions favorables à l'initiation et à la poursuite<br />
de l'allaitement maternel 101<br />
Les interventions prénatales 101<br />
Les pratiques hospitalières 102<br />
Congé précoce et allaitement maternel 102<br />
Les interventions postnatales 103<br />
La clientèle à rejoindre 105<br />
Des stratégies mondiales pour encourager, protéger et<br />
soutenir l'allaitement maternel 105<br />
L'Initiative - Amie des bébés- 105<br />
Les dix conditions pour le succès de l'allaitement<br />
maternel 105<br />
Le Code international de commercialisation des substituts<br />
du lait maternel 107<br />
Les échantillons gratuits de lait artificiel 108<br />
Annexes<br />
Liste du matériel pour les parents et pour le personnel<br />
des soins de santé .113<br />
Méthode de. l'allaitement maternel et de<br />
l'aménorrhée (MAMA) 125<br />
Alimenter un bébé avec un dispositif d'aide à l'allaitement . .129<br />
x
INTRODUCTION<br />
Les années qui se sont écoulées depuis la parution de la première édition de<br />
cet ouvrage ont été marquées par une foule d'événements et de nouveautés qui<br />
ont alimenté notre réflexion sur l'allaitement maternel :<br />
• La diffusion .des Priorités nationales de santé publique 1997-2002 6 , qui ont<br />
mis de l'avant un objectif visant à augmenter les taux et la durée de l'allaitement<br />
maternel au Québec.<br />
• La parution du document L'allaitement maternel au Québec - Lignes directrices<br />
5 , qui propose divers objectifs, stratégies et actions pour y parvenir.<br />
• La certification, en 1999, du premier hôpital "Ami des bébés" au Québec,<br />
celui de Brome-Missisquoi-Perkins, en Montérégie.<br />
• Des prises de position en faveur de l'allaitement maternel provenant d'associations<br />
professionnelles variées.<br />
• Quelques nouvelles expériences d'allaitement parmi les membres de notre<br />
groupe de travail, qui ont eu pour effet de stimuler la discussion et la réflexion<br />
sur des façons de faire, sur le type d'information et de soutien reçu.<br />
• L'abondance de résultats de recherche et d'articles publiés sur l'allaitement<br />
maternel, témoignant de l'intérêt des chercheurs et du milieu scientifique<br />
pour la question.<br />
À nos yeux, une révision s'imposait. Nous y avons travaillé longuement,<br />
relisant les écrits et refaisant les chapitres au fil des découvertes et des nouvelles<br />
orientations. Nous sommes tout de même restées fidèles aux objectifs<br />
poursuivis et aux principes qui ont guidé l'élaboration de la première version.<br />
Les objectifs du document sont restés les mêmes :<br />
• Fournir au personnel des soins de santé de l'information juste et à jour sur<br />
l'allaitement maternel et ainsi :<br />
• favoriser l'uniformité des conseils et de l'aide donnés aux parents en<br />
matière d'allaitement;<br />
• favoriser l'élaboration de politiques et de procédures cohérentes en<br />
matière de gestion de l'allaitement maternel et des problèmes<br />
connexes.<br />
La diffusion de ce guide s'inscrit dans une démarche qui comporte diverses<br />
actions et stratégies dont le but ultime est d'augmenter la prévalence et la<br />
durée de l'allaitement maternel.<br />
("initie sur l'allaitement maternel
Taux «l'allaitement dans la<br />
région de l'Estrie<br />
Des données récentes suggèrent une augmentation des taux d'allaitement au<br />
Québec. En effet, la proportion des femmes qui choisissent l'allaitement est<br />
passée de 53,5 °/o 8 à 73 % z , ce qui représente une hausse significative de l'intérêt<br />
pour ce mode d'alimentation du nouveau-né. Dans la même lignée, une<br />
enquête a récemment été réalisée en vue de documenter les taux d'allaitement<br />
chez les femmes estriennes 1 . Les taux d'allaitement de la naissance à six mois<br />
sont présentés ci-après. Ils sont respectivement de 69,1% à la naissance, 64,2 %<br />
à la sortie de l'hôpital, 39,8 % à trois mois et 22,8 % à six mois.<br />
Taux d'allaitement maternel parmi les femmes ayant accouché<br />
au CUSE entre le 15 octobre et le 22 décembre 1997 (n=426)<br />
100%<br />
Naissance *° meflB 1 mois 2mois 3 mois 4 mois S mois 6 mois<br />
l'hôpital<br />
Les résultats indiquent une augmentation des taux d'allaitement à la naissance<br />
et au cours des premiers mois comparativement aux données provenant d'une<br />
enquête semblable réalisée en 1994. Le taux d'allaitement à la naissance en<br />
Estrie se rapproche donc de la moyenne canadienne qui se situe à 73,5 %\ de<br />
même que du taux rapporté pour les 572 bébés du prétest de l'Etude longitudinale<br />
du développement des enfants du Québec, soit 73 % 2 .<br />
Il semble toutefois que ces taux soient moins élevés que ceux visés dans les<br />
Priorités nationales de santé publique; soit 80 % à l'hôpital, et 60 % et 30 % respectivement<br />
aux troisième et sixième mois de la vie de l'enfant 6 . En effet, la valeur de<br />
l'allaitement maternel pour la santé et le bien-être de l'enfant, de la mère et de la<br />
famille amène les différentes instances en matière de santé à privilégier l'allaitement<br />
maternel comme principal mode d'alimentation du nourrisson.<br />
Plusieurs efforts devront être déployés pour atteindre ces objectifs, notamment<br />
en ce qui concerne le soutien au choix de l'allaitement, les services offerts à la<br />
femme allaitante ainsi que la promotion de l'allaitement au sein de notre<br />
société. Le présent ouvrage se situe précisément dans cette lignée et vise à<br />
offrir une information valide et pertinente aux intervenants et intervenantes qui<br />
oeuvrent auprès des mères allaitantes.<br />
Guide sur l'ulluiLcmcnt maternel
Présentation du guide à l'intention des intervenants<br />
et intervenantes • ,.: •<br />
Le document traite de différents aspects de l'allaitement maternel. Plusieurs<br />
correspondent à des questions soulevées par les parents, comme la mise en<br />
route de l'allaitement, l'expression du lait maternel ou le sevrage. D'autres<br />
intéressent davantage le personnel des soins de santé : l'anatomie et la physiologie<br />
de la lactation, les interventions favorables à l'initiation et à la poursuite<br />
de l'allaitement maternel. Dans tous les cas, ce guide a été conçu de façon à<br />
donner aux personnes qui interviennent auprès des femmes allaitantes les<br />
raisons qui justifient ses propos et des renseignements suffisamment détaillés<br />
pour soutenir son point de vue.<br />
Il est à noter que les chapitres portant sur la mise en route de l'allaitement, sur<br />
les difficultés et solutions et sur les situations spéciales ont été élaborés en fonction<br />
des bébés nés à terme. L'allaitement des nouveau-nés prématurés comporte<br />
plusieurs particularités qui doivent faire l'objet de protocoles distincts.<br />
Le document a été élaboré en considérant que l'allaitement maternel est un<br />
processus normal, faisant partie intégrante du mécanisme de la reproduction.<br />
L'allaitement est le plus beau cadeau qu'un bébé puisse recevoir après sa naissance<br />
et, pour la mère, il peut constituer une magnifique expérience, un moyen<br />
de poursuivre, avec son nouveau-né, la relation qui s'est établie pendant la<br />
grossesse. L'allaitement maternel constitue également, pour le nourrisson et<br />
le jeune enfant, un mode d'alimentation inégalable.<br />
Il convient également de préciser que le contenu de cette nouvelle version a<br />
été adapté pour tenir compte des récents travaux et des recommandations indiquant<br />
que l'allaitement maternel exclusif devrait se poursuivre jusqu'à l'âge de<br />
6 mois.<br />
LA DURÉE OPTIMALE DE L'ALLAITEMENT MATERNEL EXCLUSIF<br />
Après avoir longtemps recommandé que l'allaitement maternel exclusif<br />
se poursuive jusqu'à l'âge de 4 à 6 mois chez les enfants nés à terme,<br />
l'Organisation mondiale de la santé a mandaté, au début de l'an 2000,<br />
un comité d'experts pour se pencher sur la question de la durée optimale<br />
de l'allaitement exclusif. Le comité a revu les études qui ont comparé<br />
un allaitement exclusif de 4 mois à celui qui dure 6 mois, en termes de<br />
croissance chez l'enfant, de son développement moteur et de son statut<br />
nutritionnel, de l'aménorrhée chez la mère et de l'importance de la<br />
morbidité. Le comité a déposé son rapport en mars 2001. Il conclut que<br />
l'allaitement exclusif jusqu'à l'âge de 6 mois confère de nombreux bénéfices<br />
tant à l'enfant qu'à la mère. Il recommande l'allaitement exclusif<br />
jusqu'à l'âge de 6 mois, puis l'introduction d'aliments complémentaires<br />
tout en poursuivant l'allaitement*.<br />
Un autre groupe d'experts a considéré la question, cette fois, sous l'angle<br />
du développement des fonctions gastro-intestinales, immunologiques<br />
et orales de l'enfant, et sous l'angle de l'infertilité chez la mère. Après<br />
avoir revu les études publiées sur le sujet; le groupe conclut que l'âge<br />
auquel la majorité des enfants sont prêts à recevoir des aliments solides<br />
se situe à 6 mois, ou peut-être un peu plus, et qu'il n'y a pas de raisons<br />
de recommander de cesser l'allaitement maternel exclusif avant l'âge de<br />
6 mois 7 .<br />
("initie sur l'allaitement maternel
Enfin, il existe déjà divers ouvrages spécialisés sur le thème de l'allaitement et<br />
nous invitons les lecteurs intéressés à approfondir certains points à s'y référer<br />
en complément au présent guide. Ainsi, le Traité de l'allaitement maternel \<br />
de la Ligue La Leche, aborde de façon très détaillée la pratique de l'allaitement<br />
maternel, les difficultés ou les situations spéciales, les informations à rechercher<br />
auprès des mères et la façon de les aider, de les conseiller et de les soutenir.<br />
De même, le document L'allaitement maternel au Québec - Lignes directrices<br />
5 fournit les détails de chacune des étapes de l'Initiative des hôpitaux.<br />
Amis des bébés et de l!Initiative Amie des bébés. Enfin, divers outils spécialisés<br />
sont à la disposition des professionnels qui veulent obtenir des<br />
renseignements précis sur un médicament, une drogue, ou autre substance<br />
licite ou illicite que peut consommer une femme allaitante. Ils sont listés à la<br />
page 46 et à l'<strong>annexe</strong> 1.<br />
Liste des ouvrages cités<br />
1. Bell, Linda, D. St-Cyr Tribble, et D. Paul. Étude du taux, de là durée et de certains facteurs<br />
impliqués dans la poursuite de l'allaitement maternel chez les femmes accouchant<br />
au CÙSE. Sherbrooke, Univ. de Sherbrooke, 45 p, 1999.<br />
2. Dubois, L. et al. Alimentation - Caractéristiques du nourrisson. In : Santé Québec, En<br />
2002... j'aurai 5 ans ! Enquête auprès des bébés de 5 mois, Rapport préliminaire de l'Étude<br />
longitudinale du développement des enfants du Québec (ELDEQ 1998-2002) p. 81-<br />
. 91, 1997.<br />
3. La. Leche League International. Traité de l'allaitement maternel. St-Hubert : Ligue La Leche,<br />
660 p, 1999.<br />
4. Levitt, C. et al. Enquête sur les pratiques et les soins de.routine dans les hôpitaux canadiens<br />
dotés d'un service d'obstétrique. Ottawa : Santé Canada et Institut canadien de la<br />
santé infantile, 1995.<br />
5. Ministère de la Santé et des Services sociaux. L'allaitetnent maternel au Québec - Lignes<br />
directrices. Québec : Direction des communications MSSS, 75 p, 2001.<br />
6. Ministère.de la Santé et des Services sociaux. Priorités nationales de santé publique 1997-<br />
2002. Québec, MSSS, 103 p, 1997.<br />
7. Naylor, A.J. ed. et A. Morrow, co-ed. Developmental readiness of normal full term infants<br />
to progress from exclusive breastfeeding to the introduction of complementary foods •<br />
review of the relevant literature concerning infant immunologic, gastrointestinal, oral<br />
motor and maternal reproductitte and lactational development. Washington, DC : Wellstart<br />
International and the LINKAGES Project/Academy for Educational Development, 2001.<br />
8. Statistiques Canada. Enquête nationale sur la santé de la population, données de 1994.<br />
9. World Health Organization. The optimal duration of exclusive breastfeeding - Results of<br />
a WHO systematic review. Who Information Center, Note for the press, 2 avril 2001.<br />
("initie sur l'allaitement maternel
1 - ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DE L'ALLAITEMENT MATERNEL<br />
Il y a de nombreuses variations dans ' la-taille et la forme dés seins et la production<br />
de lait est indépendante de ces facteurs.<br />
Deux éléments sont nécessaires pendant l'allaitement pour que<br />
le lait de la mère parvienne au bébé: un sein qui produit et<br />
éjecte du lait et un bébé capable de l'exprimer par une tétée<br />
efficace.<br />
Parties du sein qui jouent un rôle<br />
dans la lactation<br />
Les alvéoles, où le lait est produit.<br />
Les canaux galactophores (ou iactifères) par lesquels s'achemine<br />
le lait jusqu'aux sinus galactophores avant de<br />
sortir à la surface du mamelon. Le bébé doit prendre le<br />
sein de façon à comprimer ces sinus.<br />
L'aréole, région de couleur plus foncée entourant le<br />
mamelon, où les glandes de Montgomery sécrètent une<br />
substance grasse qui lubrifie et protège les mamelons<br />
pendant la tétée. L'odeur particulière de cette substance<br />
semblerait guider le bébé dans sa recherche du sein.<br />
alvéoles glandulaires<br />
là où se fabrique le lait<br />
canaux galactophores<br />
amènent le lait<br />
aux réservoirs<br />
sinus gaiac<br />
tophores<br />
mamelon<br />
15 à 20<br />
orifices par où<br />
s'écoule le lait<br />
aréole<br />
partie brune<br />
Le mamelon et les pores du mamelon, par où le lait s'écoule.<br />
Rôle des hormones de la lactation<br />
La production de lait maternel dépend à la fois d'un niveau suffisant d'hormones<br />
chez la mère et de l'écoulement adéquat du lait. Les premières étapes<br />
de la production du lait sont contrôlées par les hormones.<br />
• Lors de l'accouchement, avec l'expulsion du placenta, le taux d'oestrogènes<br />
et de progestérone chute brusquement. Ce changement hormonal<br />
provoque la sécrétion de prolactine.<br />
• Le stimulus le plus efficace pour la sécrétion continue de la prolactine<br />
est la succion du nouveau-né.<br />
• Lorsque le mamelon et l'aréole sont stimulés par la succion, des impulsions<br />
nerveuses sont transmises à la région hypothalamique du cerveau,<br />
qui stimule à son tour l'hypophyse pour qu'elle sécrète de la prolactine<br />
et de l'ocytocine.<br />
• Ces deux hormones, par voie sanguine, rejoignent le sein et mettent en<br />
route le processus synchronisé de la fabrication et de l'éjection du lait.<br />
PROLACTINE<br />
• La prolactine est responsable de la production de lait dans les alvéoles.<br />
• Elle semble avoir un effet relaxant, apaisant sur la mère ;<br />
• Le niveau de prolactine doit rester élevé, particulièrement au début de<br />
c<br />
("initie sur l'allaitement maternel
la période de lactation, afin que les alvéoles produisent du lait. Le niveau<br />
de prolactine augmente lorsque le bébé tète.<br />
• Pour que la production de lait se poursuive, il est essentiel de faire sortir<br />
le lait du sein. Ainsi, même avec un niveau de prolactine élevé, si le<br />
bébé tète inefficacement et que le lait ne s'écoule pas, les seins en<br />
sécréteront moins.<br />
OCYTOCINE<br />
• L'ocytocine est responsable de l'éjection du lait.<br />
• L'ocytocine fait contracter les cellules qui entourent<br />
les alvéoles. Le lait est éjecté par les canaux jusqu'aux<br />
sinus galactophores où le bébé peut l'exprimer.<br />
• Ce processus est appelé réflexe d'éjection du lait ou<br />
réflexe oxytocique. Il peut survenir dès que la mère<br />
met son bébé au sein ou après une à plusieurs minutes<br />
de tétée. Il survient également lorsque la mère<br />
pense à son bébé. Le réflexe d'éjection peut procurer<br />
une sensation de détente chez la mère.<br />
• Dans les jours qui suivent l'accouchement, lorsque le<br />
lait est éjecté, la mère peut ressentir des contractions<br />
utérines ou une soif soudaine.<br />
Cellules musculaires:<br />
l'oxytocine<br />
les fait contracter<br />
Cellules glandulaires:<br />
la prolactine les fait<br />
sécréter<br />
Canal<br />
• Lors de l'éjection du lait, le rythme de la tétée du bébé change : de rapide,<br />
il devient régulier, profond, lent (approximativement un mouvement<br />
de tétée par seconde).<br />
Note : Le réflexe d'éjection est indépendant de la conscience et de la<br />
volonté. Par ailleurs, il est sensible à l'état émotionnel de la mère. Plus<br />
les émotions de la mère sont intenses, plus il y a de risques de bloquer le<br />
flux d'éjection. Plus la mère est calme; paisible, plus elle a de<br />
chances de voir jaillir son lait. Dans ces conditions, il est important<br />
de favoriser le calme et l'intimité lors de la mise en route de l'allaitement,<br />
d'éinter les situations et les remarques gênantes, et ce, particulièrement<br />
durant les premiers jours et les premières semaines d'allaitement.<br />
Comme pour toutes les autres régulations hypothalamiques, la fonction<br />
de l'allaitement s'organise ensuite en quelques semaines pour être moins<br />
défiendante des émotions.<br />
La réussite de l'allaitement dépend en grande partie d'une production de lait<br />
adéquate. Or, celle-ci repose sur le principe de l'offre et de la demande. Plus<br />
le bébé tète efficacement, plus la production de lait est abondante.<br />
Tous les facteurs qui nuisent à la production de lait nuisent également à la réussite<br />
de l'allaitement :<br />
• l'allaitement maternel limité ou retardé ;<br />
• l'utilisation d'autres liquides pour remplacer une ou des tétées ;<br />
• une succion inefficace du bébé.<br />
("initie sur l'allaitement maternel
Le colostrum et le lait maternel<br />
COLOSTRUM<br />
• Le lait des premiers jours, le colostrum, est un liquide épais, de couleur<br />
claire ou jaunâtre.<br />
• Le colostrum est sécrété en quantité limitée ( de 2 à 10 ml par tétée)<br />
jusqu'à ce que la production de lait augmente, habituellement durant les<br />
2 ou 3 premiers jours suivant la naissance.<br />
• Le colostrum constitue le premier aliment idéal pour le nouveau-né. Il<br />
est riche en protéines, a une faible teneur en gras et en hydrates de carbone<br />
et il est facile à digérer.<br />
• Le colostrum a un effet laxatif qui aide à expulser le méconium, contribuant<br />
ainsi à prévenir l'ictère.<br />
• Le colostrum contient une forte concentration d'anticorps qui contribuent<br />
à l'immunité du nourrisson. Les immunoglobulines qu'il contient protègent<br />
le bébé contre les infections. II est la première immunisation du<br />
bébé contre de nombreux virus et bactéries.<br />
• Le colostrum est riche en leucocytes qui favorisent la croissance de la<br />
flore intestinale.<br />
• Le colostrum répond à tous les besoins d'un nouveau-né en santé.<br />
LAIT MATERNEL MATURE<br />
• Le lait qui arrive avec la montée laiteuse est plus fluide, d'un blanc bleuté<br />
ou jaunâtre', presque transparent.<br />
La montée laiteuse se produit habituellement vers le J' ou le 4 e jour<br />
après la naissance. Les seins augmentent alors de volume et peuvent<br />
devenir tendus et gonflés : c'est l'arrivée du lait. Les tétées précoces (dès<br />
la naissance) et régulières (de jour et de nuit, à l'hôpital comme à la<br />
maison) réduiront l'inconfort lié à la montée laiteuse.<br />
• Le lait maternel change de texture et de composition durant la tétée. Le<br />
lait produit en début de tétée est plus aqueux et sucré, moins riche en<br />
matières grasses. Il étanche d'abord la soif, car il contient beaucoup<br />
d'eau. Le lait produit par la suite est plus riche en gras et en calories<br />
pour satisfaire la faim de l'enfant.<br />
• Il est important que le bébé reçoive le lait de fin de tétée pour prendre<br />
du poids de façon satisfaisante.
Ouvrages consultés<br />
Dionne, S. (1993). Allaitement maternel et santé de l'enfant. 81 p., 1994. Adaptation presque<br />
intégrale d;une partie du guide : Conduite pratique et encouragement de l'allaitement<br />
maternel dans un hôpital "Ami des bébés \ Formation de 18 heures destinée au personnel<br />
des maternités. UNICEF - OMS.<br />
Lawrence, R. Breastfeeding - A guide for thé medical profession, 5 e éd., St-Louis,<br />
Mosby, 1999.<br />
La Leche.League International. Traité de l'allaitement<br />
660 p., 1999.<br />
maternel. St-Hubert : Ligue La Leche.<br />
("initie sur l'allaitement maternel
2 - BIENFAITS DE L'ALLAITEMENT MATERNEL<br />
L'allaitement maternel constitue le mode d'alimentation privilégié pour le bébé<br />
durant sa première année de vie.<br />
Il existe sans contredit de nombreux bienfaits à l'allaitement maternel, tant sur<br />
les plans physiologique, nutritionnel, psychologique qu'immunitaire, et ce,<br />
autant pour la mère que pour le bébé.<br />
Bienfaits pour le bébé<br />
SUR LES PLANS PHYSIOLOGIQUE ET NUTRITIONNEL<br />
Le lait maternel s'adapte aux besoins de l'enfant.<br />
• Le lait des premiers jours, le colostrum, est riche en protéines, vitamines<br />
et minéraux. Il nourrit parfaitement l'enfant.<br />
• Le lait de chaque mère est particulier et bien adapté aux besoins et à<br />
l'âge de gestation de son bébé. Le lait d'une mère ayant accouché prématurément,<br />
par exemple, est plus riche en protéines, en immunoglobulines<br />
et en lactoferrine, ce qui le rend mieux adapté aux besoins du<br />
bébé né avant terme.<br />
• La composition du lait maternel change au cours de la tétée. Elle change<br />
également selon le moment de la journée, la durée de la tétée, les<br />
besoins du bébé et les maladies auxquelles la mère a pu être exposée.<br />
Elle change ensuite légèrement au cours des semaines et des mois pour<br />
s'adapter aux étapes de croissance du nourrisson.<br />
Il est reconnu que la composition nutritionnelle du lait maternel correspond<br />
tout à fait aux besoins du nourrisson. Pendant les 6 premiers mois, la majorité<br />
des bébés allaités n'ont besoin d'aucun autre aliment pour assurer leur croissance<br />
et leur développement.<br />
• Les protéines, les glucides et les matières grasses sont faciles à digérer et<br />
sont bien absorbés puis utilisés par le nouveau-né.<br />
• Les enzymes digestives contenues dans le lait maternel facilitent la digestion<br />
et l'utilisation des éléments nutritifs qu'il renferme.<br />
• La faible teneur en électrolytes et, par le fait même, la moindre charge<br />
rénale évitent un surcroît de travail aux reins encore immatures du nouveau-né.<br />
• La biodisponibilité de certains éléments nutritifs (fer, calcium, zinc), c'està-dire<br />
leur efficacité biologique dans l'organisme, est élevée dans le lait<br />
maternel.<br />
• La proportion adéquate d'acides aminés et d'acides gras polyinsaturés à<br />
longue chaîne, la teneur en lactose et la présence de cholestérol<br />
favorisent le développement optimal du cerveau et du système nerveux<br />
central.<br />
("initie sur l'allaitement maternel
SUR LES PLANS IMMUNOLOGIQUE, ANTI-INFECTIEUX ET ANTI-ALLERGIQUE<br />
L'enfant qui reçoit le lait de sa mère pendant une durée d'au moins 3 mois semble<br />
protégé de plusieurs maladies et ce, jusqu'à Page d'un an, donc bien audelà<br />
de la période d'allaitement. Ainsi, les bébés allaités sont moins nombreux<br />
que les bébés nourris artificiellement à souffrir de diarrhées, d'infections gastro-intestinales<br />
bactériennes et d'infections des voies respiratoires inférieures,<br />
plus particulièrement celles causées par le virus respiratoire synçitial (bronchiolite).<br />
Ils font moins d'otites moyennes aiguës et d'otites séreuses chroniques,<br />
sans toutefois avoir moins d'infections des voies respiratoires supérieures. Il en<br />
résulte un taux moindre de consultations médicales et d'hospitalisations parmi<br />
les bébés nourris au sein. Par ailleurs, s'il arrive que les bébés allaités soient<br />
atteints par ces maladies, leur gravité est de moindre importance et leurs conséquences,<br />
moins sérieuses.<br />
• Le lait de chaque mère contient des anticorps qui protègent son bébé<br />
contre les maladies auxquelles elle a été exposée. Ainsi, les nourrissons<br />
allaités ont une protection immunitaire accrue contre les infections.<br />
• Le lait maternel contient une diversité de substances (immunoglobulines,<br />
lysozymes, leucocytes, agents anti-inflammatoires, facteurs bifidus) qui<br />
protègent l'enfant contre les infections :<br />
• en tapissant les muqueuses du tube digestif et de l'appareil respiratoire,<br />
les protégeant ainsi contre les organismes pathogènes ;<br />
• en stimulant le développement de la flore intestinale ;<br />
• en empêchant la croissance des micro-organismes nuisibles ou en<br />
les détruisant.<br />
L'allaitement maternel pourrait réduire l'incidence et la gravité de la maladie<br />
allergique au cours de la première année de vie chez les nourrissons provenantde<br />
familles à haut risque, c'est-à-dire de familles où il y a présence d'allergies<br />
chez l'un des parents ou les deux, un frère ou une soeur.<br />
• Les immunoglobulines contenues dans le lait maternel protègent l'intestin<br />
du nourrisson contre l'absorption des protéines alimentaires étrangères.<br />
• De plus, le tractus gastro-intestinal d'un bébé nourri au sein se<br />
développe plus rapidement, empêchant des protéines étrangères de traverser<br />
la barrière gastro-intestinale.<br />
• La présence d'éléments nutritifs comme le zinc et les acides gras polyinsaturés<br />
à.longue chaîne dans le lait maternel favorisent le développement<br />
de la réponse immunitaire du bébé.<br />
Attention : il faut noter que chez les bébés à risque élevé d'allergies, le<br />
fait de donner un seul biberon de lait artificiel augménte les risques de<br />
sensibilisation précoce à la protéine bovine.<br />
Les effets bénéfiques à long terme du lait maternel dans une société industrialisée<br />
comme la nôtre demeurent difficiles.à élucider et à confirmer (ex: diabète<br />
insulino-dépendant de l'enfant, néoplasies comme la leucémie et lymphome<br />
non-Hodgkinien, maladies inflammatoires chroniques de l'intestin et maladies<br />
ca rdio-vascu lûires).<br />
("initie sur l'allaitement maternel
On reconnaît que l'allaitement favorise une meilleure santé dentaire en influençant<br />
un bon développement de la mâchoire et de la structure faciale. Quant<br />
aux bienfaits de l'allaitement maternel sur le développement intellectuel de<br />
l'enfant, ils sont davantage significatifs chez les bébés prématurés que chez les<br />
enfants nés à terme. Chez ces derniers, les petites différences observées peuvent<br />
tout de même s'avérer intéressantes lorsqu'elles sont appliquées à l'ensemble<br />
d'une population.<br />
SUR LES PLANS PSYCHOLOGIQUE ET SENSORIEL<br />
• L'allaitement maternel répond aux besoins de chaleur, de nourriture, de<br />
succion et de contact physique du bébé.<br />
• L'allaitement procure une période de stimulation sensorielle intense pour<br />
le nouveau-né. En effet, la vue, le toucher, l'ouïe, le goût et l'odorat sont<br />
stimulés à chaque tétée.<br />
• L'allaitement comble également les besoins d'amour, de sécurité et de<br />
réconfort du bébé.<br />
Bienfaits pour la mère<br />
SUR LES PLANS PHYSIQUE ET PHYSIOLOGIQUE<br />
• Parce qu'il induit la libération de l'ocytocine, l'allaitement, immédiatement<br />
après la naissance stimule les contractions de l'utérus et l'expulsion<br />
rapide du placenta, prévenant ainsi les pertes sanguines excessives et<br />
l'anémie. C'est par le même mécanisme que l'allaitement favorise l'involution<br />
utérine.<br />
• L'allaitement maternel retarde le retour de la fertilité. À certaines conditions,<br />
soit si l'allaitement est exclusif, et tant que la mère, n'a pas de<br />
saignement, il contribue à éviter une grossesse rapprochée (méthode<br />
MAMA, <strong>annexe</strong> 2). Dans ces conditions, les possibilités'de devenir<br />
enceinte sont de moins de 2 °/o au cours des 6 premiers mois.<br />
• La perte de poids postnatale est généralement soutenue chez les femmes<br />
allaitantes, mais une étude récente réalisée à Montréal (celle de Haiek)<br />
montre qu'elle n'est pas nécessairement plus rapide que chez les femmes<br />
qui n'allaitent pas. Pour éviter de créer des attentes irréalistes chez les<br />
femmes allaitantes, les nuances sont certainement indiquées.<br />
• L'allaitement maternel semble réduire l'incidence d'ostéoporose. En<br />
effet, le risque d'ostéoporose après la ménopause serait moins grand<br />
pour les femmes ayant donné naissance à un enfant et significativement<br />
moins élevé pour celles qui ont allaité leur(s) enfant(s).<br />
• L'effet de l'allaitement maternel sur la prévalence du cancer du sein a fait<br />
l'objet de plusieurs recherches. La revue de l'ensemble des travaux publiés<br />
sur la question (réalisée par Labbok) montre que l'allaitement<br />
maternel a un effet protecteur contre le cancer du sein en préménopause.<br />
Elle montre également que l'effet augmente avec la durée<br />
totale de l'allaitement au cours de la vie.<br />
("initie sur l'allaitement maternel
SUR LE PIAN PSYCHOLOGIQUE<br />
• L'allaitement maternel favorise le développement de la relation mère-<br />
. enfant.<br />
• L'allaitement peut donner un sentiment de confiance à la mère dans ses<br />
capacités de répondre aux besoins de son enfant.<br />
• Des études récentes suggèrent que l'allaitement maternel réduit le niveau<br />
de certaines hormones liées à la réponse au stress, tel que le Cortisol. À<br />
cause du lien entre le stress et la dépression postpartum, il semble que<br />
l'apparition de cette dernière pourrait être réduite chez les femmes allaitantes.<br />
SUR LE PIAN PRATIQUE<br />
• Le lait maternel est économique : le coût d'un régime alimentaire équilibré<br />
pour la mère qui allaite est inférieur au coût du lait artificiel.<br />
• La charge de travail que représente l'alimentation du bébé est réduite :<br />
il n'y a rien à. acheter, il n'y a pas de biberons à préparer, à réfrigérer, à<br />
réchauffer, à laver et à stériliser.<br />
• N'importe où, n'importe quand, le lait maternel est toujours prêt, toujours<br />
frais.<br />
simples.<br />
La nuit comme le jour, en visite, en voyage, les tétées sont plus<br />
• Le lait maternel est écologique : il ne nécessite ni eau ni électricité pour<br />
la production, le transport, la stérilisation, la préparation et la conservation.<br />
Il ne produit ni boîte vide, ni carton, ni plastique.<br />
Les études des dernières années montrent que les bienfaits de l'allaitement<br />
maternel sur la santé de la mère et sur celle de l'enfant sont souvent<br />
liés à la durée et à l'exclusivité de l'allaitement. L'expression anglaise<br />
"dose-response" illustre bien ce phénomène . plus la dose est importante,<br />
plus l'effet (ou la réponse) est important.<br />
Ouvrages consultés<br />
Altemus, M. et al. Suppression of hypothalamic-pituitary-adrenal axis responses to stress in<br />
lactating women. Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism 80:2954-2959, 1995.<br />
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Beck, C.T. A meta-analysis of the relationship between postpartum depression and infant<br />
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Golding, J. et al. Association between breast feeding, child development and behaviour. -<br />
Early Hum Dev 49 (Suppl):S175-S184, 1997.<br />
Golding J. et al. Breast feeding and infant mortality. Early Hum Dev 49 (Suppl):Sl43-Sl55,<br />
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Golding, J et al. Does breast feeding have'any impact on non-infectious, non-allergic disorders<br />
? Early Hum Dev 49 (Suppl):S131-Sl42, 1997.<br />
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Golding, J. et al. Gastroenteritis, diarrhoea and breast feeding.. Early Hum Dev 49<br />
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Haiek, L.N. et al. Postpartum weight loss and infant feeding. Am Board Fam<br />
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14(3): 191-201, 1998.<br />
Labbok, M.H. Effects of breastfeeding on the mother. PedClin North Am 4SC1): 143-15K, 2001.<br />
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1999.<br />
Lévesque, -P. L'allaitement maternel : bon pour la mère aussi. Le médecin du Québec<br />
33(4): 101-109, 1998.<br />
Magiakou, M. et al. Hypothalamic corticotropin-releasing hormone suppression during the<br />
postpartum period : Implications for the increase in psychiatric manifestations at this time.<br />
Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism 81:1912-1917, 1996.<br />
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10 years of age ? Early Hum Dev 50:209-217, 1998.<br />
Murtaugh, M .A. Optimal breast-feeding duration. JADA 97(11):1252-1254, 1997.<br />
Reynolds, A. Breastfeeding and brain development. Ped Clin North Am 48(2):159-172, 2001.<br />
Slusser, W. et N.G. Powers. Breastfeeding update 1 : Immunology, nutrition and advocacy.<br />
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Wagner, C.L.'et al. Special properties of human milk. Clin Pediatr 35(6):283-293, 1996.<br />
("initie sur l'allaitement maternel
4 - MISE EN ROUTE DE L'ALLAITEMENT<br />
L.a première tétée<br />
Encourager la mère à allaiter son bébé le plus tôt possible après sa naissance,<br />
idéalement, au cours des 30 à 60 minutes qui suivent l'accouchement<br />
• Mettre le bébé sur l'abdomen ou la poitrine de la mère immédiatement après<br />
la naissance pour qu'il soit en contact avec,(a peau de sa mère. Laisser le<br />
bébé lécher et explorer le sein.<br />
Lorsque la mère tient son bébé en contact avec sa peau, le bébé adoptera<br />
généralement un comportement préalable à la tétée (porte les mains à sa<br />
bouche, fait des mouvements de succion). Le réflexe de succion et de<br />
recherche du sein est particulièrement développé au cours de cette période.<br />
• Montrer à la mère comment amorcer le réflexe de recherche du sein en<br />
touchant doucement la bouche du bébé avec le mamelon. Le bébé réagira<br />
en se tournant vers le sein et ouvrira la bouche.<br />
À la suite d'un accouchement spontané, les bébés ont un vaste répertoire de<br />
comportements et ils ne sont pas tous prêts à être nourris au même moment.<br />
Il arrive que le nouveau-né n'accepte pas de boire tout de suite. Dans ce<br />
cas, il faut permettre au bébé de rester en contact avec la peaii de sa<br />
mère jusqu'à ce qu'il soit prêt à téter (généralement dans l'heure qui suit<br />
la naissance).<br />
Les mêmes considérations s'appliquent suite à une césarienne sous épidurale :<br />
donner l'occasion à la mère d'allaiter son bébé dans les plus brefs délais, si possible<br />
dès sa sortie de la salle d'opération.<br />
Si le bébé n'a pas bu au cours des premières heures suivant l'accouchement,<br />
ou que la première tétée n'a pas été optimale, le bébé peut s'endormir profondément<br />
par la suite et le réflexe de succion peut devenir plus faible. Dans<br />
ce cas, le bébé peut avoir besoin d'aide pour s'alimenter, (voir bébé endormi,<br />
p. 64). Favoriser le contact peau à peau et assurer un suivi étroit auprès de la<br />
mère et du bébé sont essentiels.<br />
Les heures suivant la première tétée<br />
Fournir à la mère l'aide et l'information nécessaires au bon démarrage<br />
de l'allaitement maternel<br />
• Encourager les mères à garder leur bébé 24 heures sur 24 dans leur chambre<br />
et, si elles le désirent, dans leur lit. C'est une excellente façon de maximiser<br />
le contact entre la mère et son bébé.<br />
COHABITATION<br />
• La cohabitation facilite grandement l'allaitement. En plus dé favoriser<br />
des contacts fréquents et intenses, la cohabitation permet à la mère<br />
d'apprendre les signes indiquant que son bébé est prêt à boire et de<br />
l'allaiter sans délai.<br />
("initie sur l'allaitement maternel<br />
• 0 k
• La majorité des bébés manifestent leur besoin d'être nourris bien avant<br />
de commencer à pleurer. S'ils ne sont pas allaités à ce moment-là, ils<br />
commencent à pleurer. Et plus longtemps ils pleurent, plus ils deinennent<br />
agités ou en colère et plus ils risquent de mal prendre le sein.<br />
• La mère qui cohabite avec son petit peut l'allaiter dès les premiers<br />
signes, ce qui facilite la mise au sein et favorise la réussite de l'allaitement.<br />
• La cohabitation permet à la mère de se familiariser avec les. soins à<br />
donner à l'enfant, de se faire confiance plus rapidement, rendant le<br />
retour à la maison plus facile.<br />
Peu de temps après la naissance (1 à 3 heures après), les nouveau-nés deviennent<br />
généralement somnolents et réclament très peu le sein. Si le bébé a pris<br />
une bonne tétée durant la période qui a suivi l'accouchement, on peut le laisser<br />
dormir sans s'inquiéter. Il peut s'écouler jusqu'à 5 heures entre la première<br />
et la deuxième tétée (sauf pour les bébés à risque d'hypoglycémie).<br />
Ensuite, le bébé peut demander à être allaité toutes les 1 à 3 heures, quoique<br />
la fréquence des tétées au cours de la première journée varie en fonction de<br />
différents facteurs : le type d'accouchement, la difficulté et la longueur du travail,<br />
les médicaments que la mère a reçus pendant le travail et l'accouchement.<br />
• Aider les mères à reconnaître les signes qué le bébé est prêt à être nourri et<br />
les encourager à l'allaiter sans tarder.<br />
Dès la phase qu'on appelle le cycle de sommeil léger; différents indices<br />
annoncent le début du réveil : des mouvements rapides des globes oculaires<br />
sous les paupières closes, des mouvements de la bouche et"un changement<br />
d'expression du visage. Ensuite, le bébé porte les mains à sa bouche ou à<br />
son visage, remue les bras et les jambes, fait des mouvements de succion.<br />
Ce sont des indications qu'il est prêt à être nourri. L'allaiter sans délai, avant<br />
qu'il commence à pleurer, facilite la mise au sein.<br />
• S'assurer que le bébé prend correctement le sein, que sa succion est efficace<br />
et qu'il obtient du lait. Il faut pour cela observer la mère pendant qu'elle<br />
allaite son bébé.<br />
Certaines mamans requièrent plus d'assistance, par exemple, lorsqu'elles ont<br />
donné naissance à leur bébé par césarienne, lorsque l'accouchement a été<br />
difficile (phase d'expulsion longue, déchirure importante du périnée, ventouse...)<br />
ou lorsqu'il s'agit d'une première expérience d'allaitement. Le personnel<br />
doit être disponible pour donner un sérieux coup de main à ces<br />
mères, en leur fournissant de l'aide pour installer le bébé au sein, par exemple,<br />
ou pour lui faire passer un rot.
stratégies qui permettraient aux bébés allaités de dormir la nuit. Il s'agissait,<br />
durant les 8 premières semaines de vie, dé - conditionner • le bébé à allonger<br />
l'intervalle entre un boire de soir, donné entre 22 heures et minuit, et celui du<br />
matin, en utilisant différentes activités de diversion. À l'âge de 8 semaines, les<br />
bébés ainsi, conditionnés dormaient 5 heures la nuit, buvaient plus fréquemment<br />
pendant le jour, surtout le matin, et ingéraient une quantité de lait similaire<br />
à celle des bébés du groupe témoin. Cependant, les effets défavorables<br />
potentiels sur la production lactée des mères et l'état des bébés n'ont pas été<br />
étudiés. Le fait que ces méthodes de conditionnement au sommeil fonctionnent<br />
ne garantit pas que les effets à long terme soient positifs.<br />
L'observation d une tétée<br />
Il est extrêmement important d'observer avec quelle aisance la mère<br />
allaite, la façon dont le bébé prend le sein et l'efficacité de la succion.<br />
Fournir de l'aide au besoin.<br />
L'observation d'une tétée permet au personnel des soins de santé de vérifier si<br />
les indices de succès de l'allaitement maternel sont présents, de déterminer les<br />
difficultés que peut avoir une mère et de lui donner les conseils appropriés.<br />
L'habileté d'une mère à positionner correctement son bébé au sein et à<br />
reconnaître que sa succion est efficace ne relève pas de l'instinct. Il<br />
s'agit d'une habileté manuelle qu'elle doit acquérir par la pratique et<br />
l'observation. Il est reconnu que ces aspects techniques (les signes que<br />
le bébé prend bien le sein, la qualité de là succion) jouent un rôle déterminant<br />
sur la réussite de l'allaitement. S'ils sont inadéquats, ils entraînent<br />
divers problèmes qui s'enchaînent en un effet domino : douleurs<br />
aux mamelons (gerçures, crevasses), perte de poids, irritabilité et<br />
léthargie chez le bébé, engorgement. Aussi, une des habiletés les plus<br />
précieuses que peut acquérir une mère avant de quitter le<br />
département de maternité consiste à reconnaître les signes que<br />
son bébé prend correctement te sein et ceux indiquant que sa<br />
succion est efficace: Il faut pour cela que le personnel des soins de<br />
santé qui la côtoie au cours des premiers jours suivant la naissance du<br />
bébé l'observe pendant qu'elle allaite et lui fournisse l'aide et les conseils<br />
appropriés.<br />
POSITION DE LA MÈRE<br />
La mère doit trouver la position qui lui convient le mieux. Son dos, ses pieds<br />
et ses bras doivent être soutenus de façon à ce qu'elle ne ressente aucune tension.<br />
Pour la position assise, elle doit choisir un siège confortable, les bras supportés<br />
par les accoudoirs ou bien appuyés sur des coussins ou des oreillers.
POSITION DU BÉBÉ<br />
Plusieurs auteurs ont observé une relation entre les<br />
douleurs aux mamelons et un mauvais positionnement<br />
de l'enfant au sein. Une bonne position du bébé<br />
favorise une bonne prise du sein et prévient les dommages<br />
aux mamelons.<br />
• La mère doit prendre le bébé de façon à ce qu'il soit<br />
supporté au niveau du sein, sa tête étant à la hauteur<br />
du mamelon ou légèrement plus bas lorsqu'il s'apprête<br />
à prendre le sein.<br />
• Le bébé ne doit pas avoir à tourner la tête vers le<br />
sein. En position madone ou couchée, par exemple,<br />
tout le corps du bébé fait face à la mère et est contre<br />
elle.<br />
• Le bébé est amené vers la mère. Il n'exerce aucune<br />
traction sur le mamelon.<br />
• L'oreille du bébé, son épaule et sa hanche forment<br />
une ligne droite.<br />
La tête du bébé repose sur l'avant-bras de<br />
la mère, juste en face du sein.<br />
• Le menton du bébé touche le sein.<br />
• La mère n'a pas à appuyer sur le sein pour dégager le nez du bébé.<br />
FAÇON DONT LE BÉBÉ PREND LE SEIN<br />
Pour favoriser un apport adéquat de lait, stimuler la sécrétion lactée et assurer<br />
le confort des seins, il est important que le bébé prenne correctement le<br />
sein. Pour y parvenir, il faut encourager la mère à:<br />
• mettre le bébé au sein avant qu'il pleure, dès les premiers signes d'éveil<br />
(voir p.17) ;<br />
• effleurer ou chatouiller les lèvres du bébé avec le bout du mamelon, pour<br />
susciter le réflexe de recherche du sein (réflexe de fouissement) ;<br />
• attendre que le bébé ait la bouche grande ouverte (comme s'il allait<br />
bailler) et l'approcher de façon à ce que son menton touche le sein en premier.<br />
Le bébé a le réflexe pour faire cela. La mère a seulement besoin<br />
de stimuler ce réflexe. Plus la bouche du bébé est grande ouverte, plus il<br />
est facile pour la mère de positionner son bébé de façon à ce qu'il prenne<br />
correctement le sein.<br />
Au début, quelques pratiques sont parfois nécessaires avant que les gestes de<br />
la mère et ceux du bébé soient coordonnés. Il est possible qu'au cours des<br />
premiers essais, le bébé referme la bouche avant que la mère ait eu le temps<br />
de le rapprocher du sein ou qu'il prenne quelques minutes avant d'ouvrir la<br />
bouche suffisamment grande pour saisir une grande partie de l'aréole. Pour<br />
faciliter l'apprentissage, on peut suggérer à la mère d'utiliser une position qui<br />
lui permet de bien voir la bouche du bébé et la façon dont il prend le sein.<br />
À cet effet, les positions de la madone inversée (p.28) et football (p.28) sont<br />
de bons choix.<br />
("initie<br />
sur l'allaitement maternel
Signes que le bébé prend correctement le sein :<br />
• la bouche du bébé est grande ouverte ;<br />
• le mamelon pointe vers le palais du bébé ;<br />
• le menton du bébé touche le sein ;<br />
• une grande partie de l'aréole est couverte par la<br />
bouche et les lèvres du bébé ;<br />
• les lèvres du bébé sont retroussées vers l'extérieur etpeuvent<br />
ou non dépasser l'aréole pour empiéter sur<br />
le sein ;<br />
• la langue du bébé est placée sous le mamelon ; •<br />
• le sein ne bouge pas ;<br />
• en général, le bébé commence la tétée par des mouvements<br />
de succion rapides afin de stimuler le<br />
réflexe d'éjection du lait ;<br />
• après que le réflexe d'éjection s'est produit, le bébé tète de façon rythmique,<br />
c'est-à-dire qu'il tète quelques coups, puis avale et recommence ;<br />
• on l'entend avaler (particulièrement après la montée laiteuse) ;<br />
• un mouvement à la jonction de la tempe et de l'oreille est visible quand le<br />
bébé tète et avale.<br />
L'allaitement maternel ne devrait pas être douloureux. La mère peut ressentir<br />
un peu d'inconfort quand le bébé prend le sein (sensation d'étirement au<br />
niveau du sein), inconfort qui devrait disparaître durant la tétée. Si la mère<br />
éprouve de la douleur aux mamelons, elle devrait retirer l'enfant du sein et<br />
recommencer depuis le début.<br />
Note : Pour retirer le bébé du sein, suggérer à la mère d'appuyer sur le<br />
menton du bébé, d'introduire un doigt dans le coin de sa bouche ou<br />
d'appuyer sur le sein près de la bouche du bébé pour briser la succion.<br />
RECONNAÎTRE UNE SUCCION EFFICACE<br />
Il est important d'informer la mère sur la façon de reconnaître une succion<br />
adéquate, qui permet au bébé de se nourrir efficacement. La durée de la tétée<br />
n'est pas un bon indice que l'enfant obtient suffisamment de lait. La mère doit<br />
entendre son bébé avaler et sentir que ses seins sont plus souples, moins<br />
pleins, après la tétée, Elle peut également ressentir les signes de l'éjection du<br />
lait (picotement dans les seins après une ou quelques minutes de succion,<br />
écoulement de lait au sein opposé), éprouver un sentiment de relaxation ou de<br />
la soif.<br />
Lorsque la succion n'est pas efficace, la production de lait diminue, ce qui<br />
entraîne éventuellement un apport insuffisant de lait chez le bébé.<br />
Guide sur rallailcmciil maicincl
SOUTENIR LE SEIN?<br />
Il n'est pas nécessaire de soutenir le sein pendant la tétée.<br />
Toutefois, si la mère le souhaite, enseignez-lui à soutenir<br />
tout le sein, avec sa main placée en C ou en U majuscule,<br />
et non juste le mamelon entre ses doigts. Cette position<br />
peut aider le bébé à mieux prendre le sein durant les premiers<br />
jours ou plus longtemps, particulièrement si les seins<br />
sont gros, si les mamelons sont plats ou si le bébé ne tète<br />
pas vigoureusement. Certaines mères préfèrent utiliser un<br />
coussin pour soutenir le sein.<br />
TÉTER...ET RESPIRER<br />
Certaines mères s'inquiètent de la respiration du bébé<br />
pendant l'allaitement. Pour s'assurer que le bébé respire<br />
bien, orienter son corps de telle sorte que son nez, son<br />
menton, son ventre et ses genoux soient en contact avec<br />
la mère. Si le bébé respire bruyamment, il faut ramener<br />
ses fesses et ses jambes tout contre le corps de la mère, de<br />
manière à bien dégager son nez.<br />
Il n'est pas souhaitable dè faire pression sur le sein pour dégager le nez du bébé.<br />
Cette façon de faire peut causer de la douleur au mamelon ou bloquer les canaux<br />
lactifères.<br />
Lait artificiel, eau glucosée<br />
Encourager les mères à donner uniquement du lait maternel à leur bébé.<br />
• Sur le plan purement physiologique, l'allaitement exclusif est essentiel au cours<br />
des premières semaines pour permettre l'établissement de la production de lait.<br />
Le sein produit du lait en réponse à la demande de l'enfant dans une relation<br />
dynamique qui ajuste et équilibre la production de lait en fonction des besoins<br />
du nourrisson. Tout supplément, que ce soit du lait artificiel ou une solution<br />
glucosée, nuit à cet équilibre. Il interfère dans la dynamique de l'offre et de la<br />
demande qu'est l'allaitement et peut amener divers problèmes, comme l'engorgement<br />
ou une production inadéquate de lait.<br />
• Offerts avec une tétine artificielle, les suppléments risquent de provoquer une<br />
confusion sein/tétine chez le bébé avec les problèmes qui s'ensuivent, comme<br />
le refus du sein, la difficulté à prendre le sein ou les blessures aux mamelons.<br />
• En encourageant l'utilisation d'aliments ou de liquides autres que le lait maternel,<br />
on peut également miner la confiance de la mère. Elle pourrait croire<br />
qu'elle ne peut produire suffisamment de colostrum ou de lait pour répondre<br />
aux besoins de son bébé.<br />
• Chez les enfants à risque élevé d'allergies, le fait de donner un seul boire de<br />
lait artificiel au cours des premières journées de vie augmente les risques de<br />
sensibilisation à la protéine bovine.<br />
• Les études des dernières années montrent que les effets bénéfiques de l'allaitement<br />
maternel sur la santé de la mère et sur celle de l'enfant sont souvent liés<br />
à la durée et à l'exclusivité de l'allaitement. L'expression anglaise • doseresponse<br />
» illustre bien ce phénomène : plus la dose est importante, plus l'effet<br />
(ou la réponse) est important.<br />
("initie sur l'allaitement maternel
Si, pour des raisons médicales, le nouveau-né allaité doit recevoir du lait artificiel<br />
ou tout autre liquide, on devrait se servir d!un dispositif d'aide à l'allaitement<br />
(<strong>annexe</strong> 3), d'une cuillère ou d'un petit gobelet pour le lui donner.<br />
ALLAITEMENT MIXTE OU EXCLUSIF ?<br />
La notion de biberon " occasionnel " semble pleine de bon sens et elle est<br />
attrayante pour plusieurs parents. On en fait la promotion sous prétexte que<br />
le père ou d'autres membres de la famille peuvent être mis à contribution en<br />
donnant un biberon au bébé et qu'elle permet à la mère de se reposer. On ne<br />
dit évidemment pas qu'elle peut compromettre le succès de l'allaitement et<br />
qu'elle est inversement associée à la durée de l'allaitement maternel. Les problèmes<br />
occasionnés par l'utilisation du biberon sont souvent méconnus des<br />
parents. Il est important de leur en faire part : problèmes dans l'établissement<br />
de la production lactée, possibilité de confusion sein/tétirie, refus du sein ou<br />
difficulté à prendre le sein.<br />
Par ailleurs, le père, les autres membres de là famille et les amis peuvent être<br />
utiles à bien d'autres choses que donner un biberon (p.98-99). Ensuite, l'allaitement<br />
peut constituer pour la mère la seule occasion de s'asseoir, de relaxer, de<br />
profiter de son bébé et de délaisser, pour un moment, ses autres responsabilités.<br />
Si la mère prévoit donner un biberon à l'occasion, elle doit être encouragée à<br />
attendre au moins 4 semaines après la naissance de l'enfant pour le faire, c'està-dire<br />
après que la production de lait est bien établie. Les mères sont alors<br />
capables de maintenir leur production de lait en utilisant l'allaitement " mixte ",<br />
mais il y a toujours un risque que le biberon prenne rapidement le dessus, ce<br />
qui survient dans la plupart des cas.<br />
Sucette<br />
L'utilisation de la sucette (suce d'amusement) est associée.à des problèmes d'allaitement,<br />
à une diminution de la fréquence des tétées et à un abandon plus<br />
précoce de l'allaitement. La nature de cette association reste à élucider. En<br />
attendant, plusieurs auteurs sont d'avis que, pour favoriser un bon démarrage<br />
de l'allaitement, pour éviter la confusion entre le sein et la tétine et les problèmes<br />
qui s'ensuivent (difficulté à prendre le sein, blessures aux mamelons),<br />
il vaut mieux éviter l'utilisation de la sucette, du moins jusqu'à ce que la lactation<br />
soit bien établie.<br />
Rots<br />
Faire éructer le bébé au besoin<br />
Lorsqu'ils sont en bonne position, certains bébés allaités avalent très peu d'air<br />
et n'ont pas besoin de faire de rots. C'est toutefois une bonne idée de faire<br />
éructer le bébé avant de lui offrir l'autre sein et à la fin de la tétée. Dans ce<br />
cas, laisser le bébé se détacher lui-même du sein. Ne pas interrompre la tétée<br />
pour faire faire un rot au bébé.<br />
Si le bébé avale de l'air, les rots aideront à réduire le ballonnement et les malaises.<br />
Souvent, il suffit de changer la position du bébé pour le faire éructer.<br />
Guide sur l'nlhutcmeni miiicrncl
Positions pour allaiter<br />
Le fait de connaître différentes positions d'allaitement peut être utile, ne serait-ce<br />
que pour permettre à la mère de trouver la ou les positions qui lui conviennent le<br />
mieux, ou dans des situations particulières, comme à la suite d'une césarienne ou<br />
d'un engouement.<br />
Aussi, il est pertinent d'enseigner aux mères différentes positions pour allaiter, de<br />
même que l'utilité de varier les positions. Le but du changement de position est<br />
de favoriser la distribution de la pression exercée par l'enfant sur l'aréole plutôt que<br />
de la laisser s'exercer sur une région seulement. Il permet de changer l'axe de succion,<br />
de stimuler toutes les zones du sein et de faciliter le drainage de tous les<br />
canaux. Ceci étant dit, il faut tout de même veiller à ce que le changement de position<br />
ne représente pas une contrainte ou une obligation aux yeux des mères.<br />
Dans toutes les positions suggérées, il faut toujours et avant tout s'assurer que<br />
le bébé prend correctement le sein dans sa bouche et que la tétée est efficace.<br />
Il est également important que le bébé soit supporté à la hauteur du sein, que<br />
son menton touche le sein et que son oreille, son épaule et sa hanche forment<br />
une ligne droite.<br />
POSITIONS LES PLUS COURANTES<br />
Position traditionnelle (la madone)<br />
• La mère est assise; le dos, les bras et les pieds bien supportés par des<br />
coussins ou des oreillers.<br />
• La tête du bébé est appuyée sur l'avant-bras de la mère, juste en face du<br />
sein, tandis que la main de la mère entoure les fesses ou les cuisses du bébé.<br />
• Un ou deux oreillers peuvent être placés sur les cuisses de la mère pour<br />
supporter le bébé.<br />
• L'enfant est sur le côté et son ventre touche celui de la mère.<br />
• Son bras (le gauche, ici) entoure la taille de la mère.<br />
("initie sur l'allaitement maternel
Position de la madone inversée<br />
• La mère est assise.<br />
• Le bébé est sur le côté, son corps faisant<br />
face à celui de la mère.<br />
• Le corps du bébé est supporté par l'avant-bras<br />
du côté inverse à celui du sein<br />
offert. Pour éviter les douleurs dans le<br />
dos et les épaules, la mère peut appuyer<br />
l'avant-bras sur un ou deux oreillers<br />
posés sur ses cuisses.<br />
• La tête du bébé est délicatement soutenue<br />
par la main de la mère.<br />
Cette position est utile pour les mères dont<br />
les seins sont volumineux, pour les bébés<br />
prématurés, pour ceux qui prennent difficilement<br />
le sein ou qui s'enlèvent du sein.<br />
Position football<br />
• Le corps du bébé repose sur le côté du<br />
sein offert, les pieds vers l'arrière.<br />
• Son dos et sa tête sont soutenus par la<br />
main et l'avant-bras du même côté.<br />
• Lorsque la mère est assise, un oreiller est<br />
placé derrière son dos, à la fois pour son<br />
confort et pour empêcher le bébé de<br />
s'appuyer et de pousser contre le dossier.<br />
• Un oreiller est également utile pour supporter<br />
l'avant-bras de la mère, les fesses<br />
et le dos du bébé.<br />
Cette position est utile pour les femmes qui<br />
ont des seins volumineux, celles qui ont des<br />
mamelons plats, celles qui ont accouché d'un<br />
prématuré, de jumeaux ou par césarienne.<br />
(iuide sur l'allaiicincni malcnu'l
Position couchée 1<br />
• La mère et le bébé sont couchés sur le<br />
côté et se font face; la bouche du bébé<br />
est à la hauteur du sein.<br />
• Un oreiller est placé dans le dos du bébé.<br />
• Pour dégager le nez du bébé, il faut rapprocher<br />
ses fesses vers la mère.<br />
• Le bébé est allaité au sein qui touche le lit.<br />
• Pour donner- l'autre sein, la mère peut<br />
soulever le corps du bébé en le posant<br />
sur un oreiller ou se tourner de l'autre<br />
côté.<br />
Position couchée 2<br />
• La mère est couchée sur le côté.<br />
• La tête et le corps du bébé reposent sur<br />
un oreiller; les pieds sont orientés vers la<br />
tête de la mère.<br />
Les positions couchées sont utiles la nuit,<br />
après une césarienne ou tout simplement<br />
pour se reposer avec le bébé durant. la<br />
journée.<br />
("initie sur l'allaitement maternel
POSITIONS UTILISEES POUR DES BESOINS PARTICULIERS<br />
Position couchée modifiée<br />
• La mère et le bébé sont couchés sur le<br />
côté.<br />
• Un oreiller est placé dans le dos du bébé.<br />
• La mère est penchée légèrement vers le<br />
bébé de façon à ce que le sein qui ne<br />
touche pas le lit soit à la hauteur de la<br />
bouche du bébé.<br />
Cette position peut être utile lorsque les seins<br />
sont engorgés ou lorsque la mère désire donner<br />
les deux seins sans avoir à se déplacer<br />
dans le lit.<br />
Position football modifiée<br />
• Cette position diffère de la position football<br />
traditionnelle, en ce sens que le bébé<br />
est davantage assis que couché.<br />
• La mère est assise.<br />
• Le bébé est assis face à la mère, les pieds<br />
orientés vers le côté ou vers l'arrière, la<br />
bouche à la hauteur du sein offert.<br />
• Un ou deux oreillers peuvent être placés<br />
sur les cuisses de la mère pour supporter<br />
le bébé.<br />
Cette position est utile pour les bébés qui ont<br />
une fissure labio-palatine ou pour les bébés<br />
qui ont tendance à s'étouffer (réflexe d'éjection<br />
trop fort).<br />
IÎ^SBB<br />
(iuiclc: sur l'alkulenicm maic-incl
Position à califourchon<br />
• La mère est assise.<br />
• Le bébé est assis à califourchon, face à sa<br />
. mère; ses jambes écartées entourent le<br />
corps de la mère.<br />
• Lorsque le bébé est petit, un oreiller est<br />
souvent nécessaire pour le soulever à la<br />
hauteur du sein.<br />
Cette position est utile pour les bébés qui ont<br />
une fissure labio-palatine ou pour ceux qui<br />
ont tendance à s'étouffer (réflexe d'éjection<br />
trop fort).<br />
Position australienne<br />
• La mère est étendue sur le dos, en position<br />
semi-allongée.<br />
• Le bébé est étendu sur le corps de sa<br />
mère et lui fait face, la bouche à la hauteur<br />
du sein.<br />
Cette position est utile lorsque le réflexe d'éjection<br />
est fort et que le bébé a tendance à<br />
s'étouffer. Les bébés hypotoniques profitent<br />
aussi de cette position, de même que ceux<br />
qui ont de la difficulté à allonger la langue.<br />
("initie sur l'allaitement maternel
Position penchée<br />
• Le bébé est couché sur le dos, sur un lit<br />
ou sur une table.<br />
• La mère se penche au-dessus du bébé de<br />
façon à ce que le sein soit à la hauteur de<br />
sa bouche.<br />
Cette position, aussi appelée position de la<br />
louve ou position à quatre pattes, peut être<br />
utile lorsque les-seins sont engorgés ou que<br />
les canaux lactifères sont obstrués.<br />
POSITIONS POUR ALLAITER DES JUMEAUX<br />
• La mère est assise.<br />
• Les bébés, couchés de chaque côté de la<br />
mère sur des oreillers, sont soutenus en<br />
position football.<br />
• La mère est assise.<br />
• Un des bébés est installé en position football,<br />
l'autre est soutenu en position traditionnelle.<br />
("initie sur l'allaitement maternel
• • La mère est assise, le dos et les avant-bras<br />
bien supportés par des coussins ou des<br />
oreillers.<br />
• Les deux bébés sont entrelacés et tenus<br />
en position traditionnelle.<br />
• La mère est en position allongée ou semiallongée.<br />
Sa tête, son dos et ses avantbras<br />
sont bien supportés par des<br />
coussins ou des oreillers.<br />
• Les bébés sont étendus sur elle, leur ventre<br />
contre celui de la mère, la bouche à<br />
la hauteur du sein.<br />
• Cette position nécessite un peu plus d'expérience,<br />
mais peut être particulièrement<br />
appréciée pour allaiter la nuit.<br />
• En attendant d'acquérir l'expérience et de<br />
se sentir confiante, la mère peut allaiter<br />
ses. jumeaux l'un après l'autre, surtout<br />
s'ils n'ont pas tendance à être affamés et<br />
à crier en même temps.<br />
• Dans ce cas, la mère peut choisir la ou les<br />
positions qu'elle préfère.<br />
("initie sur l'allaitement maternel
Soins des seins et des mamelons<br />
La douche ou le bain quotidien est suffisant. Il est préférable de ne pas nettoyer<br />
les seins immédiatement avant la tétée pour ne pas enlever les huiles protectrices<br />
ni changer l'odeur que le bébé associe aux seins de sa mère.<br />
Il est important de nettoyer les seins avec de l'eau seulement. Les glandes de<br />
Montgomery, situées sur l'aréole, lubrifient naturellement les mamelons.<br />
L'emploi de savon, de crème, d'onguent, d'huile et de produits parfumés est<br />
déconseillé pour diverses raisons :<br />
• certains produits nuisent à la lubrification naturelle de la peau et prédisposent<br />
à l'irritation cutanée ;<br />
• les produits parfumés changent l'odeur et le goût du lait ;<br />
• des risques d'allergie et d'intoxication chez le nouveau-né ont été associés<br />
aux différents onguents et crèmes appliqués sur les mamelons.<br />
Il faut rappeler aux mères que le lavage des mains avant chaque période d'allaitement<br />
est important. C'est la mesure la plus efficace pour la prévention des<br />
infections.<br />
Après la tétée, il est bon de laisser quelques gouttes de colostrum ou de lait sur<br />
les mamelons (sauf si le bébé ou la mère est atteint de muguet). Le colostrum<br />
et le lait maternel contiennent des éléments protecteurs de l'intégrité de la peau<br />
pouvant prévenir et favoriser la cicatrisation des mamelons traumatisés. De<br />
plus, ils sont sécuritaires pour le bébé.<br />
Si la mère porte un soutien-gorge, elle devrait choisir un modèle pour nourrice,<br />
dont les bonnets sont suffisamment grands pour ne pas comprimer les seins.<br />
Il est bon de laisser les seins à l'air et à la lumière le plus souvent possible en<br />
baissant les rabats du soutien-gorge. La mère est libre de porter ou d'enlever<br />
le soutien-gorge, selon son confort.<br />
VOLUME DES SEINS ET ALLAITEMENT<br />
Au début, les seins sont plus gros mais, après quelques semaines d'allaitement,<br />
le volume des seins diminue et ceux-ci sont plus souples à la palpation, contrairement<br />
aux seins tendus et volumineux de la montée laiteuse. Cette diminution<br />
du volume des seins est tout à fait normale et ne doit pas être interprétée<br />
comme une baisse de la production de lait.<br />
PTOSE MAMMAIRE ET ALLAITEMENT<br />
Dans notre culture, le mythe relié à l'allaitement et aux seins " tombants " est<br />
encore largement répandu. Plusieurs facteurs peuvent contribuer à la ptôse<br />
mammaire chez la femme : l'hérédité, le vieillissement et l'affaissement des tissus,<br />
les pertes de poids rapides, les grossesses, le sevrage brusque et le fait de<br />
ne pas allaiter, puisque après la montée laiteuse, les seins diminuent de volume,<br />
passant à leur état d'avant la grossesse.<br />
("initie sur l'allaitement maternel
Bébé boit-il suffisamment?<br />
La peur que le bébé ne boive pas assez dé lait est l'une des" préoccupations les<br />
plus courantes chez les femmes qui allaitent et l'une des principales raisons pour<br />
lesquelles les mères cessent d'allaiter. Lorsqu'une mère s'inquiète de la quantité<br />
de lait qu'elle produit, il convient de vérifier avec elle les raisons qui l'animent.<br />
Il peut s'agir d'un problème réel ou d'une fausse alerte.<br />
Différents critères peuvent servir à évaluer si la quantité de lait est suffisante<br />
pour le bébé : la croissance, mais aussi l'efficacité et la fréquence des tétées,<br />
l'apparence et la fréquence des selles et de l'urine du nourrisson. Ainsi :<br />
• le bébé se nourrit régulièrement, c'est-à-dire au moins 8 fois par période de<br />
24 heures ;<br />
• il semble avoir faim au début de la tétée, on peut l'entendre téter et avaler<br />
(particulièrement après la montée laiteuse) et il devient de plus en plus<br />
endormi et satisfait vers la fin de la tétée ;<br />
• le bébé est vif, a un bon tonus musculaire et une peau saine ;<br />
• avant la montée laiteuse, le bébé mouille 1 ou 2 couches par jour et l'urine<br />
est pâle. Il ne faut pas s'inquiéter s'il passe plusieurs heures au sec ;<br />
• après les 4 à 7 premiers jours, lorsque la production de lait a augmenté, le<br />
bébé mouille 5 ou 6 couches jetables par jour (6 à 8 couches en tissu) et<br />
son urine est pâle et inodore ;<br />
• les premiers jours après la naissance, les selles du bébé sont foncées (noir<br />
verdâtre) et collantes. Il s'agit du méconium. Après le 3 e ou 4 e jour, les selles<br />
pâlissent et deviennent plus molles: Elles sont peu formées ou liquides,<br />
jamais sèches ni dures. Elles peuvent être jaunes, verdâtres ou brun clair,<br />
et leur fréquence varie de 1 à 5 fois par jour ou plus. Il y a lieu dé s'inquiéter<br />
et de consulter s'il y a encore du méconium le 4 e ou le 5 e jour ;<br />
• après l'âge de 4 à 6 semaines, les selles du bébé allaité peuvent devenir<br />
moins fréquentes, mais elles sont encore de consistance molle. Ainsi, certains<br />
bébés peuvent faire une seule selle par semaine (ou moins). Il n'y a<br />
pas lieu de s'inquiéter si le bébé va bien, gagne du poids normalement, n'est<br />
pas irritable et que ses selles sont molles.<br />
LA CROISSANCE DU BÉBÉ<br />
• Au cours des 3 ou 4 premiers jours après la naissance, les bébés perdent du<br />
poids. Il s'agit là d'un processus physiologique normal, correspondant à<br />
l'élimination de liquides extracellulaires et à l'expulsion du méconium. En<br />
moyenne, la perte de poids est de 7 % et elle peut atteindre 10 % du poids<br />
de naissance. Si elle dépasse 10 %, il faut s'inquiéter et consulter.<br />
• La perte de poids se présente généralement selon le pattern suivant, étant<br />
plus importante les jours 1 et 2, puis diminuant par la suite :<br />
1 er jour : perte de 50 à 250 g 4 e jour : perte de 10 à 50 g<br />
2 l jour : perte de 50 à 150 g 5 e jour : maintien du poids ou début<br />
du gain de poids<br />
3 e jour : perte de 25 à 100 g<br />
("initie sur l'allaitement maternel
• En général, le bébé allaité a repris le poids qu'il avait à la naissance au bout<br />
de 2 ou 3 semaines,.contrairement au bébé nourri au lait artificiel qui reprend<br />
son poids de naissance après 7 à 10 jours..<br />
• Le gain de poids typique chez les bébés allaités est de 115 à 225 g (4 à 8 oz)<br />
par semaine pendant les 3 à 4 premiers mois, c'est-à-dire de 0,5 à 1 kilo (1<br />
à 2 livres) par mois. Il est de 85 à 140 g (3 à 5 oz) par semaine entre 4 et 6<br />
mois et de 40 à 85 g (1,5 à 3 oz) par semaine entre 6 et 12 mois.<br />
Note : Le gain de poids doit être calculé à partir du poids le plus bas, généralement<br />
celui du troisième ou quatrième jour après la naissance, plutôt qu 'à<br />
partir du poids de naissance. Il doit être évalué en utilisant toujours le même<br />
pèse-bébé et en s'assurant que le bébé a toujours la même, tenue vestimentaire,<br />
idéalement nu ou en couche propre.<br />
UTILISER DES COURBES DE CROISSANCE POUR ÉVALUER LA CROIS-<br />
SANCE DES BÉBÉS ALLAITÉS ?<br />
Plusieurs études réalisées un peu partout dans le monde ont indiqué que<br />
les bébés allaités présentent des caractéristiques de croissance qui diffèrent<br />
de celles des bébés nourris au lait artificiel. Ils grandissent plus vite au<br />
cours des 3 premiers mais de vie et moins rapidement de 4 à 12<br />
mois, particulièrement en termes de poids. En général, les bébés<br />
allaités sont plus minces que ceux nourris au lait artificiel jusque vers<br />
l'âge de 2 ans.<br />
Les courbes de croissance qui servent de référence pour évaluer la croissance<br />
des nourrissons ont été conçues à partir d'un échantillon d'enfants<br />
dont la majorité recevaient du lait artificiel (ceux-ci représentant donc<br />
« la norme »). L'utilisation de ces courbes peut mener à des erreurs d'interprétation<br />
lorsqu 'elles servent de standard pour comparer la croissance<br />
des bébés allaités. Tenant compte de ce fait, de même que des autres limites<br />
méthodologiques liées à l'élaboration des courbes actuelles, un comité<br />
d'experts de l'Organisation mondiale de la Santé a conclu que de nouvelles<br />
courbes doivent être développées, en utilisant les données recueillies<br />
auprès d'enfants allaités comme » norme - biologique.<br />
La collecte des données est déjà commencée. Elle se fait dans 7 pays différents<br />
(Australie, Chili, Chine, Guatemala, Inde, Nigeria et Suède) auprès<br />
d'enfants qui sont allaités durant leur première année de vie et qui vivent<br />
dans un environnement ne limitant pas leur potentiel génétique de croissance.<br />
La publication des premiers résultats montre que les bébés allaités<br />
présent&it des caractéristiques de croissance relativement similaires d'un<br />
continent à l'autre. Les auteurs envisagent que les nouvelles courbes<br />
seront disponibles en l'an 2004. Elles incluront des données à partir de<br />
la itaissance jusqu'à l'âge de 5 ans.<br />
En attendant, le personnel des soins de santé qui travaille auprès des bébés<br />
allaités doit se montrer prudent quant à l'utilisation des courbes de croissance<br />
actuelles. Celles-ci ne constituent pas un standard approprié pour<br />
les bébés allaités, surtout lorsqu'il s'agit d'évaluer le gain de poids des<br />
enfants âgés de 3 à 12 mois. Dans ce cas, l'utilisation des graphiques<br />
pourrait éventuellement s'objectiver par un changement de courbe (du<br />
50' au 29 percentile, par exemple), alors qu'en réalité, la croissance est<br />
normale. Il est préférable de considérer le pattern de gain de poids dans<br />
son ensemble et d'évaluer s'il correspond à celui qui a été présenté<br />
précédemment, plutôt que de le comparer aux courbes de croissance<br />
actuellement disponibles.<br />
("initie sur l'allaitement maternel
LES INQUIÉTUDES DES MÈRES CONCERNANT LEUR PRODUCTION DE LAIT<br />
Si le bébé grandit et prend du poids, s'il mouille et souille de nombreuses<br />
couches, s'il est éveillé, actif et semble en santé, il faut rassurer la mère quant à<br />
sa production de lait. La quantité de lait est suffisante même si la mère soulève<br />
une des situations suivantes :<br />
• Le bébé demande à être nourri souvent Le lait maternel se digère rapidement<br />
et la majorité des bébés allaités demandent à être nourris 8 à 12 fois<br />
par période de 24 heures. Des tétées fréquentes indiquent que le bébé<br />
prend suffisamment de lait et non qu'il en manque. Lors des poussées de<br />
croissance, il est également fréquent que le bébé demande à être allaité souvent<br />
(voir ci-après).<br />
• Le bébé est difficile, exigeant. Plusieurs bébés connaissent chaque jour<br />
une période un peu plus difficile, qui se manifeste souvent à la même heure<br />
de la journée. Les mères peuvent penser que l'irritabilité de leur bébé est<br />
une indication qu'il manque de lait. Or, l'irritabilité peut être causée par une<br />
foule d'autres facteurs que la faim et, souvent même, il est difficile d'en discerner<br />
la raison particulière.<br />
• Le bébé réduit soudainement la durée des tétées. Il parvient probablement<br />
à extraire le lait plus rapidement maintenant qu'il a acquis de l'expérience<br />
au sein.<br />
• Les seins semblent soudainement devenir mous. C'est ce qui survient<br />
après quelques semaines d'allaitement, une fois que la production de lait est<br />
établie et adaptée aux besoins du bébé. Cette diminution du volume des<br />
seins n'indique pas une baisse de la production de lait.<br />
• Les seins coulent peu ou pas du tout. L'écoulement dé lait n'a aucun lien<br />
avec la quantité de lait produite. Souvent, l'écoulement de lait s'arrête<br />
lorsque la production de lait est bien établie.<br />
Par ailleurs, l'apport de lait est insuffisant :<br />
• si les mictions sont peu nombreuses et foncées,<br />
• • si les selles sont encore noirâtres le 4 e jour ou les jours suivants,<br />
• si les selles sont dures ou sèches,<br />
• si le gain de poids du bébé est inadéquat.<br />
Il faut alors s'inquiéter et intervenir (p.67).<br />
Poussées de croissance<br />
Les enfants connaissent une croissance très rapide au cours de la première année<br />
de vie. Chaque bébé a son propre rythme de croissance, mais plusieurs évoluent<br />
par poussée. La plupart des bébés connaissent ainsi plusieurs poussées de croissance.<br />
Durant ces périodes, leur appétit augmente soudainement et ils demandent<br />
à être allaités plus souvent.<br />
En tétant plus souvent, le bébé provoque une augmentation de la production de<br />
lait, qui permettra par la suite de combler ses nouveaux besoins. Il faut rassurer<br />
la mère quant à sa capacité de produire suffisamment de lait pour répondre aux<br />
besoins de son bébé. Il est important que la mère allaite plus souvent pendant<br />
cette période. Le bébé revient ensuite à son rythme d'alimentation habituel.<br />
Les tétées fréquentes sont le moyen pour le bébé d'adapter la production de lait<br />
de sa mère à ses besoins croissants.<br />
("initie sur l'allaitement maternel
Les suppléments de vitamines et de minéraux<br />
pour le bébé allaité<br />
L'état actuel des connaissances nous montre que jusqu'à l'âge de 6 mois, les<br />
bébés nés à terme et en santé qui sont allaités n'ont besoin d'aucun supplément<br />
de vitamines et de minéraux, sauf de vitamine D. Le fer a fait l'objet de<br />
nombreux débats, mais les travaux des dernières années ont montré que la<br />
déficience en fer est peu probable au cours des 6 premiers mois de vie chez<br />
les bébés allaités qui sont nés à terme, les réserves en fer de ces bébés étant<br />
généralement suffisantes pour rencontrer leurs besoins. Ce n'est qu'après l'âge<br />
de 6 mois que les enfants ont besoin d'aliments ou de suppléments qui leur<br />
fournissent du fer.<br />
VITAMINE D<br />
Trois facteurs influencent le bilan vitaminique du nourrisson :<br />
• son bilan en vitamine D à la naissance, lequel dépend étroitement du bilan<br />
maternel pendant la grossesse ;<br />
• son apport nutritionnel en vitamine D, variable selon la quantité de lait<br />
maternel et son contenu en vitamine D ;<br />
• l'exposition au soleil. Toutefois, même si les enfants sont exposés au soleil,<br />
la synthèse de vitamine D est réduite en raison des écrans solaires et des<br />
vêtements protecteurs qui sont recommandés.<br />
Repérer tous les nourrissons qui sont à risque d'avitaminose D est impossible.<br />
C'est pourquoi la Société canadienne de pédiatrie recommande de donner un<br />
supplément de vitamine D à tous les bébés nourris au sein, à partir de la naissance<br />
jusqu'à ce qu'une source suffisante de la vitamine (lait enrichi de vitamine<br />
D) soit introduite dans l'alimentation de l'enfant. La dose recommandée<br />
est de 400 Ul/jour* (800 Ul/jour pour les enfants asiatiques ou de race noire).<br />
Il est vrai que chez un enfant né à terme et en santé, d'une mère consommant<br />
une alimentation équilibrée et des quantités adéquates de vitamine D pendant<br />
la grossesse et l'allaitement, et s'exposant régulièrement à la lumière solaire, le<br />
supplément de vitamine D paraît superflu. Il faut cependant se rappeler que<br />
la consommation de vitamine D selon la posologie recommandée comporte<br />
peu de risques, mais qu'en revanche, elle protège l'enfant contre le rachitisme,<br />
une condition entraînant de graves problèmes de santé.<br />
• 1 ml/jour de D-Vi-Sol, par exemple, qui contient 400 Ul/ml.<br />
Ouvrages consultés<br />
Dewey, K.G. Growth characteristics of breast-fed compared to formula-fed infants. Biol<br />
Neonate 74:94-105, 1998.<br />
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Breast m ilk and vitamin D adequacy. Infact Canada Newsletter; Winter 1999.<br />
("initie sur l'allaitement maternel
5 - HABITUDES DE VIE DE LA MÈRE<br />
Repos -<br />
Pour la nouvelle maman, s'initier à l'allaitement et s'adapter en même temps à<br />
un sommeil interrompu représentent tout un défi ! Pour récupérer de la<br />
grossesse et de l'accouchement et pour s'assurer de reprendre, au fur et à<br />
mesure, le sommeil entrecoupé en raison des tétées nocturnes, le repos est de<br />
première importance.<br />
Ainsi, la mère a avantage :<br />
• à se coucher chaque fois que le bébé dort. Même si elle ne s'endort pas,<br />
le seul fait de s'allonger lui permet une certaine récupération et une bonne<br />
détente ;<br />
• à allaiter couchée si ça lui permet de dormir ou de se reposer davantage ;<br />
• à se détendre, à sortir au grand air et à se permettre des activités qu'elle aime ;<br />
• à prendre soin d'elle et à viser l'essentiel.<br />
Il est bon d'encourager la mère à adapter son mode de vie de manière à ce<br />
que ses besoins et ceux de son bébé soient placés en priorité. L'inciter, par<br />
exemple, à accepter que les tâches ménagères soient effectuées par quelqu'un<br />
d'autre ou soient reportées à plus tard, que le téléphone soit débranché pendant<br />
les siestes, que le nombre de visiteurs soit limité au besoin, de même que<br />
les sorties fatigantes.<br />
Le soutien de l'entourage est d'une importance majeure, particulièrement au<br />
cours des premières semaines suivant la naissance du bébé. Inciter la mère à<br />
accepter ou à demander l'aide de son conjoint, de sa famille et de ses amis<br />
pour diverses activités : le lavage, les courses, les soins ou les sorties des autres<br />
enfants.<br />
PARTAGER OU NON SON LIT AVEC LE BÉBÉ ?<br />
La question de la place du bébé ou du jeune enfant dans le lit de ses<br />
parents- est devenue un sujet de controverse. Certains y voient un<br />
élément de promotion de l'allaitement maternel alors que d'autres le<br />
considèrent comme un facteur supplémentaire de risque de mort subite<br />
du nourrisson.<br />
Les études portant sur l'allaitement montrent que chez les bébés qui<br />
partagent le lit de leur mère, les tétées sont plus longues et plus nombreuses,<br />
un élément hautement favorable à l'allaitement maternel. Par<br />
contre, le partage du lit comporte des risques dans certaines situations<br />
(l'enfant couché sur une surface molle, l'enfant qui partage le lit de<br />
parents qui fument ou de parents qui ont consommé de l'alcool ou des<br />
drogues). Les auteurs s'entendent pour admettre que la compréhension<br />
actuelle des risques et bénéfices de cette pratique est encore relativement<br />
limitée et que des études supplémentaires sont nécessaires pour tirer des<br />
conclusions fermes.<br />
("initie sur l'allaitement maternel
En attendant, les considérations suivantes leur semblent<br />
raisonnables :<br />
• lorsque les parents choisissent de coucher l'enfant avec<br />
eux, il importe de leur fournir une information juste et<br />
appropriée concernant l'environnement de sommeil et les<br />
risques liés à lu consommation de tabac et d'alcool ;<br />
• les enfants doivent être couchés sur le dos, qu'ils partagent<br />
ou non le lit de leurs parents ;<br />
• s'il dort dans le lit des adultes, le bébé doit être placé sur<br />
une surface ferme : ilfaut éviter de coucher l'enfant sur des<br />
surfaces molletonnées comme des douillettes, couvertures,<br />
couettes, oreillers, ou encore, un lit d'eau ;<br />
• la consommation d'alcool ou de drogues qui ont pour effet<br />
de perturber l'état d'éveil des parents est une contre-indication<br />
absolue au fait de partager le lit avec le bébé ;<br />
• le tabagisme (particulièrement chez la mère) est associé au<br />
syndrome de mort subite du nourrisson, que l'enfant<br />
partage ou non le lit de ses parents.<br />
Alimentation<br />
Généreuse et variée, une saine alimentation<br />
contribue au bien-être de la mère, elle<br />
prévient les baisses d'énergie, assure une<br />
bonne résistance aux infections et permet le<br />
maintien de ses réserves nutritionnelles.<br />
L'alimentation de la femme allaitante est souvent<br />
perçue comme comportant des règles<br />
strictes et compliquées. Tellement que certaines<br />
femmes y voient un obstacle à l'allaitement<br />
ou encore, un motif pour cesser d'allaiter! En<br />
fait, les principes d'une bonne alimentation sont<br />
les mêmes pour la femme allaitante que pour<br />
les autres membres de la famille et il est<br />
préférable de les aborder le plus simplement<br />
possible. Il s'agit de manger des aliments variés<br />
provenant des quatre groupes, en incluant,<br />
autant que possible, des produits frais et riches<br />
en fibres. Le nombre de portions suggérées<br />
chaque jour est le suivant :<br />
• 3 ou 4 portions de produits laitiers ;<br />
• de 5 à 12 portions de produits céréaliers ;<br />
• de 5 à 10 portions de légumes et fruits ;<br />
• 2 ou 3 portions de viandes et substituts.<br />
POUB aUMOID «AINIMIMT<br />
Des quantités différentes poor des personnes différentes<br />
la quantité que vous devez choisir chaque jour dans in quatre groupes<br />
alimentaires et parmi tes autres aBments varie selon l'Age, la taille, ie sexe, le<br />
niveau d'activité; elle augmente durant la grossesse et raflaitement. Le guidé<br />
alimentaire propose un nombre plus ou moins grand de portions pour chaque<br />
groupe d'aliments. Ainsi, les enfants peuvent choisir les quantités les plus<br />
petites et ies adolescents, les plus grandes. La plupart des gens peuvent<br />
'ctotsirentretesdeiix.<br />
( I u i île sur •l'allaitement maternel
Le choix d'aliments à l'intérieur des 4 groupes varie évidemment en fonction<br />
des préférences de la mère, de sa culture et de sa situation économique.<br />
Contrairement à la croyance populaire, il n'y a pas d'aliments que la mère<br />
devrait manger ou éviter de manger.<br />
Les femmes allaitantes sont plutôt invitées à consommer de tout, à manger souvent<br />
(plusieurs repas et collations) et à leur faim. Pour y arriver, elles doivent<br />
être réalistes, donner la priorité aux aliments faciles à préparer, demander de<br />
l'aide de l'entourage pour faire les courses, pour préparer à l'avance les aliments<br />
qui peuvent l'être (crudités pour la journée ou pour la semaine, collations,<br />
mets prêts à être réchauffés) ou pour cuisiner repas et collations.<br />
Note : Les mères qui n'aiment pas les fruits ou les légumes, qui ont un faible<br />
pour le fast-food ou qui ne boivent pas de lait doivent être rassurées. Elles<br />
parviendront tout de même à produire du lait en quantité et en qualité<br />
adéquates... même s'il est toujours temps d'améliorer leur alimentation. Quant<br />
aux mères sous-alimentées, soit à cause de diètes restrictives qu'elles s'imposent<br />
ou d'une situation économique difficile, elles arrivent généralement à<br />
produire le lait dont leur bébé a besoin, mais elles peuvent compromettre leur<br />
propre santé et leur énergie en épuisant leurs réserves nutritionnelles.<br />
ALIMENTS À ÉVITER, ALIMENTS SUSPECTS, ALIMENTS PROBLÈMES ?<br />
Quand le bébé est difficile, irritable ou maussade, la première réaction de la<br />
mère ou de son entourage est d'attribuer le problème à un aliment qu'elle a<br />
consommé. En général, ce n'est pas le cas. La majorité des bébés s'habituent<br />
dès la naissance aux différentes saveurs et odeurs du lait. Si la mère varie dès<br />
le départ son alimentation, le bébé ne dédaignera pas les changements de goût<br />
et sera rarement incommodé par un aliment.que sa mèré a consommé.<br />
A l'occasion, il arrive que des bébés plus sensibles réagissent à des aliments<br />
ingérés par leur mère (parfois, un nouvel aliment, surtout si la saveur est très<br />
prononcée ou épicée, ou une grande quantité d'un aliment particulier) mais<br />
l'aliment en question diffère d'une mère à l'autre et d'un bébé à l'autre. Aussi,<br />
il n'est pas justifié de conseiller à toutes les mères d'éviter un ou des aliments<br />
particuliers, d'autant plus que ce type de consigne a pour effet de dissuader<br />
certaines mères d'allaiter.<br />
Si la mère soupçonne qu'un aliment a dérangé son bébé, elle peut cesser d'en<br />
manger pendant quelques jours, puis essayer de le réintroduire un peu plus<br />
tard dans son alimentation.<br />
LES POLLUANTS<br />
Les polluants font partie de notre environnement et de notre alimentation. Une<br />
fois dans l'organisme, les substances polluantes sont généralement mises en<br />
réserve dans les tissus adipeux. Il s'en trouve aussi dans le gras du lait maternel.<br />
Les études ont montré que la quantité présente dans le lait maternel ne<br />
comporte généralement pas de risques pour la santé des nourrissons à moins<br />
que la mère perde du poids trop rapidement.<br />
L'EAU ET LES AUTRES LIQUIDES<br />
Plusieurs femmes allaitantes éprouvent le besoin de boire plus que d'habitude. Il<br />
est indiqué d'encourager les mères à boire suffisamment pour étancher leur soif.
Par ailleurs, on sait que l'augmentation de l'apport en liquides n'augmente pas<br />
la production lactée, tout comme la restriction hydrique ne réduit pas l'engorgement.<br />
De même, on sait que • le lait ne fabrique pas le lait Les mères qui n'aiment<br />
pas boire du lait peuvent tout de même allaiter. Le lait, même s'il est nutritif,<br />
peut être remplacé par d'autres aliments riches en calcium (le fromage, le<br />
yogourt, les aliments cuisinés avec du lait, certains légumes, comme le brocoli<br />
et les épinards, le tofu, les amandes, les graines de sésame et les poissons en<br />
conserve consommés avec les os, comme les sardines, le saumon et le hareng).<br />
LA CAFÉINE<br />
Contenue dans le café, le thé, le cacao et les colas, la caféine stimule l'organisme.<br />
Des études récentes ont montré qu'une petite partie seulement de la<br />
caféine consommée par la mère se retrouve dans le lait maternel. Des quantités<br />
considérées comme étant modérées (l'équivalent contenu dans 4 à 5 tasses de<br />
café) ne causent pas de problèmes à la majorité des mères et des bébés. Il<br />
arrive que certains enfants y soient plus sensibles. Aussi, si le bébé se montre<br />
difficile et agité, on peut suggérer à la mère de diminuer la caféine ou d'y renoncer<br />
pendant une semaine ou deux pour en vérifier l'effet.<br />
Les mères qui souhaitent diminuer leur consommation de caféine peuvent<br />
choisir des produits décaféinés, des breuvages à base de céréales ou des tisanes.<br />
Note : il faut inciter les mères à varier les tisanes, à choisir des produits connus<br />
et emballés (plutôt qu'en vrac) et à éviter d'utiliser toujours le même produit. Il<br />
vaut mieux laisser infuser les tisanes peu de temps, soit de 3 à 5 minutes.<br />
LES RÉGIMES AMAIGRISSANTS<br />
La majorité des femmes perdent le poids qu'elles ont pris pendant la grossesse<br />
de façon graduelle au cours de la première année suivant la naissance de leur<br />
bébé. Après le premier mois postnatal, la perte de poids moyenne, parmi les<br />
femmes qui allaitent, est de 0,6 à 0,8 kg (1 à 1,5 livre) par mois.<br />
Certaines femmes peuvent se montrer plus préoccupées ou plus pressées que<br />
d'autres de perdre ces kilos. Dans ce cas, il convient d'inviter les mères à<br />
procéder sagement de façon à préserver leur énergie, leurs réserves nutritionnelles<br />
et leur résistance.<br />
• Certains auteurs invitent les mères à ne pas entreprendre de régime<br />
amaigrissant au cours du premier ou des deux premiers mois d'allaitement,<br />
question de laisser une chance à llorganisme de récupérer et pour favoriser<br />
une bonne production de lait.<br />
• Après cette période, les mères qui veulent modifier leur alimentation pour<br />
perdre du poids sont invitées à faire preuve de modération : manger des<br />
aliments variés, riches en vitamines et en minéraux, tout en choisissant des<br />
produits moins gras ou moins sucrés, faire .de l'exercice et éviter les<br />
régimes sévères.<br />
• Des apports énergétiques inférieurs à 1 500 kcal par jour sont à éviter<br />
durant l'allaitement. Une perte de poids rapide peut causer divers<br />
problèmes. Les polluants environnementaux emmagasinés dans les tissus<br />
adipeux de la mère sont libérés dans la circulation sanguine et se<br />
("initie sur l'allaitement maternel
etrouvent dans le lait maternel. De plus, la mère qui s'alimente trop peu<br />
risque de puiser dans ses réserves nutritionnelles, de s'épuiser et de diminuer<br />
sa résistance à la maladie. Une perte de poids est jugée comme<br />
étant rapide lorsqu'elle excède 2 kg par mois (environ 4,5 livres par<br />
mois).<br />
LES SUPPLÉMENTS<br />
Les femmes allaitantes qui mangent une variété d'aliments n'ont pas besoin de<br />
prendre de suppléments de vitamines et de minéraux, quoique certains auteurs<br />
recommandent aux mères de continuer à prendre le supplément qu'elles utilisaient<br />
pendant la grossesse.<br />
Pour les femmes qui sont régulièrement sous-alimentées, soit à cause d'une<br />
diète restrictive qu'elles s'imposent ou d'une situation économique difficile, il<br />
est judicieux de conseiller des suppléments vitaminiques et minéraux.<br />
ALIMENTS ET PRODUCTION DE LAIT<br />
Traditionnellement, certains aliments sont utilisés pour augmenter la production<br />
de lait : les aliments riches.en vitamines du complexe B (pains et céréales<br />
à grains entiers, levure de bière, germe de blé, noix), les laits fortifiés (pep-up),<br />
les infusions (de fenouil, camomille, verveine, anis).<br />
L'efficacité, de ces produits n'est pas soutenue scientifiquement. De plus, certains<br />
peuvent présenter des risques pour la santé, notamment les oeufs crus<br />
présents dans plusieurs recettes de laits fortifiés et les herbes utilisées dans certaines<br />
tisanes. .<br />
Même si l'alimentation de la femme qui allaite est très importante, il né faut pas<br />
donner aux mères l'illusion qu'un aliment particulier ou qu'une recette de lait<br />
fortifié est un déterminant majeur de la production de lait. Le principal facteur<br />
qui détermine la production de lait demeure la fréquence des tétées<br />
et une succion efficace.du bébé.<br />
Consommation d'alcool<br />
L'alcool est une substance qui passe librement et rapidement dans le lait maternel.<br />
Il semble atteindre son niveau maximal environ 30 à 60 minutes après<br />
avoir été consommé, ou après 60 à 90 minutes, s'il est absorbé en mangeant.<br />
Les effets de l'alcool sur le bébé allaité sont directement liés à la quantité<br />
consommée par la mère et à la fréquence de consommation.<br />
Deux études ont ébranlé la croyance selon laquelle un peu de bière ou de vin<br />
améliore le réflexe d'éjection chez les femmes allaitantes et, par le fait même,<br />
leur production de lait. Elles montrent que les bébés tètent plus fréquemment,<br />
mais qu'ils consomment une moins grande quantité de lait (-23 % à -27 %)<br />
après que leur mère a consommé une seule.bière ou un seul verre d'alcool. On'<br />
rapporte également que l'odeur du lait s'en trouve altéré, ainsi que le cycle<br />
éveil/sommeil des bébés.: ceux-ci passent moins de temps à dormir durant les<br />
heures qui suivent la consommation d'alcool.<br />
L'état actuel des connaissances ne permet pas d'établir de façon claire de seuil<br />
de sécurité en matière de consommation d'alcool, c'est-à-dire la quantité sans<br />
effet sur la santé de l'enfant. En attendant les résultats d'autres recherches sur<br />
("initie sur l'allaitement maternel
la question, il apparaît prudent de. suggérer aux mères allaitantes de prendre le<br />
moins d'alcool possible et de les informer de ses effets présumés, notamment<br />
de son impact sur la consommation de lait du bébé.<br />
Si une occasion se présente et que la mère prévoit prendre de l'alcool, il est sage<br />
de lui conseiller de se limiter à une consommation, qu'elle pourra siroter durant<br />
le repas. Si elle prévoit prendre plus d'une consommation et qu'elle s'inquiète<br />
de la teneur en alcool de son lait, on peut lui suggérer, à cette occasion, d'offrir<br />
au bébé du lait qu'elle a exprimé avant d'avoir consommé de l'alcool.<br />
Tabagisme<br />
Plusieurs auteurs reconnaissent qu'il y a généralement plus de bénéfices pour<br />
le bébé à être allaité, même si sa mère fume, qu'à ne pas l'être sous prétexte<br />
que la mère n'est pas prête à cesser ou à diminuer sa consommation de tabac.<br />
Il est cependant admis que, selon la consommation de la mère, le tabagisme<br />
peut entraîner une diminution de production lactée et, parfois, des nausées,<br />
vomissements, crampes abdominales et dé la diarrhée chez le bébé. Il a également<br />
été démontré que le réflexe d'éjection peut être diminué. Les mères<br />
fumeuses abandonnent plus rapidement l'allaitement que les mères non<br />
fumeuses et sèvrent leur bébé en général avant 8 semaines de vie.<br />
Il est également reconnu que les mères fumeuses qui allaitent augmentent de<br />
façon significative l'exposition de leur bébé aux dérivés du tabac, comme la<br />
nicotine et la cotinine, non seulement par inhalation secondaire, mais par passage<br />
direct de ces produits dans le lait maternel (taux urinaires de cotinine 2 à<br />
10 fois plus élevés chez ces bébés que chez les bébés de mères fumeuses qui<br />
sont nourris au biberon). Les conséquences cliniques pour le bébé demeurent<br />
à préciser en termes de susceptibilité accrue aux infections et aux allergies.<br />
11 est très important de souligner que l'exposition du nourrisson ou de l'enfant<br />
en bas âge à la fumée de cigarettes accroît le risque de faire de l'asthme, des<br />
otites, bronchites et pneumonies. De plus, le bébé exposé à la fumée du tabac<br />
pendant la grossesse, mais également après la naissance, est à plus haut risque<br />
d'être victime du syndrome de mort subite du nourrisson.<br />
Pour toutes les raisons précitées, il demeure avisé d'encourager les mères allaitantes<br />
à diminuer ou mieux, à cesser de fumer. Dans le cas où elles ne sont<br />
pas prêtes à renoncer au tabac :<br />
• informer les mères des effets connus du tabagisme, notamment sur la production<br />
lactée ;<br />
• les inviter et les aider à limiter le nombre de cigarettes et, surtout, à éviter<br />
de fumer en présence du bébé ;<br />
• leur conseiller de s'abstenir de fumer avant et pendant l'allaitement et en<br />
présence du bébé afin de minimiser l'exposition du bébé à la nicotine. En<br />
raison de la demi-vie de la nicotine dans le lait maternel, la mère devrait éviter<br />
de fumer pendant les 2 heures à 2 heures et demie qui précèdent la tétée ;<br />
• assurer un suivi étroit auprès de leur bébé, en raison de la possibilité d'une<br />
production lactée moins importante.<br />
Les produits de remplacement de la nicotine, comme les timbres transdermiques<br />
et la gomme n'ont pas été étudiés chez les mères allaitantes. Ils sont<br />
donc, en théorie, contre-indiqués. Cependant, ces produits pourraient être<br />
d'une certaine utilité aux grandes fumeuses (> 20 cigarettes/jour).<br />
("initie<br />
sur l'allaitement maternel
Une utilisation judicieuse de la gomme ou du dispositif transdermique pourrait<br />
diminuer d'environ un tiers la concentration de nicotine sérique chez la mère et,<br />
secondairement, dans le lait maternel, à condition, bien sûr, que la mère cesse<br />
complètement de fumer. Quant au Bupropion (Wellbutrin, Zyban), un antidépresseur<br />
bien connu, il est considéré comme modérément sécure, selon l'état<br />
actuel des connaissances. II est à noter que ce produit ne devrait par être utilisé<br />
par les mères épileptiques car il abaisse le seuil de convulsions. Aucun des produits<br />
de remplacement de la nicotine n'est meilleur que l'abstinence et, étant<br />
donné le manque de connaissances sur la question, leur utilisation ne devrait pas<br />
être suggérée de façon routinière aux mères fumeuses qui allaitent. Si une mère<br />
se montre intéressée à utiliser de tels produits, une consultation s'impose auprès<br />
d'une personne spécialisée en allaitement ou auprès d'un centre d'information<br />
comme IMAGe ou Motherisk (voir les coordonnées plus bas).<br />
Médicaments<br />
Bien peu de médicaments représentent une contre-indication à l'allaitement<br />
maternel. De façon un peu simpliste, on peut retenir qu'en général, seulement<br />
I % de la dose maternelle est retrouvée chez le bébé et souvent même moins.<br />
Malheureusement, encore trop de médecins et de pharmaciens conseillent aux<br />
mères qui doivent prendre des médicaments d'interrompre, au moins temporairement,<br />
l'allaitement. Non seulement cette interruption est rarement<br />
indiquée; mais elle risque de mettre fin définitivement à l'allaitement. Le CPS<br />
(Compendium des produits et spécialités pharmaceutiques) recommande de<br />
cesser l'allaitement dans le cas dé la plupart des médicaments. Les raisons semblent<br />
davantage médico-légales que scientifiques. - Certaines informations valables<br />
peuvent cependant être obtenues dans les pages lilas (info-clinique, exposition<br />
aux médicaments durant l'allaitement) et parfois dans les pages blanches,<br />
dans la-partie "pharmacologie" -.<br />
II reste toujours indiqué, avant de prescrire un médicament, de se poser des<br />
questions sur la pertinence de l'utiliser, de vérifier s'il est sans danger, et d'utiliser<br />
le dosage le plus adéquat. Pour avoir une information juste et pour conseiller<br />
adéquatement les mères, les intervenants sont invités à utiliser les ressources qui<br />
témoignent des recherches scientifiques les plus récentes et qui sont constamment<br />
remises à jour :<br />
• American Academy of Pediatrics, Committee on drugs. The tranfer of drugs<br />
and other chemicals into human milk. Fed 108(3):776-789, 2001.<br />
• Hale, Thomas, Medications and mother's milk, 9"' ed. Texas : Pharmasoft<br />
Medical Publishing, 747 p, 2000 ;<br />
• Briggs, G. et coll. Drugs in pregnancy and lactation, 5 th ed. 1998 ;<br />
• la ligne téléphonique du centre d'information IMAGe, une collaboration du<br />
CHU mère-enfant Ste-Justine et de la faculté de pharmacie de l'Université de<br />
Montréal. Cette ressource s'adresse uniquement aux professionnels de la<br />
santé et est accessible du lundi au vendredi, de 9 h à 12 h et de 13 h à 16 h,<br />
au numéro (514) 345-2333 ;<br />
• une ligne téléphonique sans frais est également disponible, à la fois pour les<br />
intervenants et pour les parents qui ont des questions à ce sujet. Il s'agit de<br />
Motherisk, un centre d'information issu de la collaboration de l'Université de<br />
Toronto et de Hospital for Sick Children de Toronto. Le service est offert en<br />
français et en anglais et est disponible de 9 h à 17 h, du lundi au vendredi.<br />
(1-877-327-4636).<br />
("initie sur l'allaitement maternel
Contraception<br />
Pour les mères qui allaitent, les méthodes contraceptives disponibles peuvent<br />
être divisées en 3 catégories. La. première est non hormonale et n'interfère pas<br />
avec la lactation, la santé du bébé ou sa croissance. Elle comprend la méthode<br />
de l'allaitement maternel et de l'aménorrhée (Méthode MAMA), les méthodes<br />
barrière (condom, diaphragme, cape cervicale), le stérilet et la stérilisation<br />
(ligature tubaire ou vasectomie). Il s'agit de méthodes de choix à condition de<br />
trouver celle qui convient le mieux à l'utilisatrice et de s'assurer qu'il n'y a pas<br />
de contre-indication médicale.<br />
LA MÉTHODE DE L'ALLAITEMENT MATERNEL ET DE L'AMÉNORRHÉE<br />
(MAMA)<br />
L'allaitement maternel induit naturellement une période d'infertilité<br />
chez la femme. La durée de cette période est liée à la fréquence d'al-.<br />
laitement (à la fréquence du stimulus de succion). Au cours des 6 premiers<br />
mois de vie de l'enfant, tant que l'allaitement est exclusif et que les<br />
menstruations ne sont pas recommencées, le taux de grossesse est de<br />
moins de 2 %. Une étude récente de l'Organisation mondiale de la<br />
Santé, réalisée auprès de 4118 couples mère-enfant dans 5pays en voie<br />
de développement et dans 2pays industrialisés, révèle même un taux de<br />
grossesse de 1 %:<br />
De l'avis de plusieurs auteurs, la méthode de l'allaitement maternel et<br />
de l'aménorrhée constitue une option intéressante comme moyen de<br />
contraception et les femmes allaitantes devraient être informées des conditions<br />
qui la rendent efficace (voir l'<strong>annexe</strong> 2). Selon eux, c'est une<br />
méthode qui offre une protection aussi grande (sinon plus) que d'autres<br />
formes de contraception, elle est naturelle, permet d'éviter les effets secondaires<br />
liés à l'utilisation d'autres moyens contraceptifs et elle élargit<br />
l'éventail des possibilités. Elle peut paraître particulièrement intéressante<br />
pour les femmes qui ont choisi d'allaiter leur bébé de façon exclusive<br />
pendant quelques mois. Elle peut également fournir à certains couples<br />
le laps de temps nécessaire avant l'adoption d'une autre méthode<br />
contraceptive (méthode hormonale, vasectomie, stérilet).<br />
La seconde catégorie est la méthode hormonale à base de progestatifs seulement.<br />
Cette catégorie inclut les comprimés, les injections et les implants. Ces<br />
contraceptifs ne semblent avoir aucun effet sur la production lactée, la croissance<br />
ou la santé du bébé. Comme ces stéroïdes sont excrétés dans le lait<br />
maternel, il est tout de même suggéré de les éviter pendant les 6 premières<br />
semaines de vie pour minimiser les risques potentiels associés au transfert de<br />
stéroïdes au bébé en si bas âge, surtout si la mère allaite exclusivement (les<br />
risques de conception durant les 6 premières semaines postpartum étant alors<br />
extrêmement .minces). En clinique, les progestatifs seuls en comprimés sont<br />
parfois impopulaires à cause des saignements irréguliers et imprévisibles qu'ils<br />
peuvent entraîner. Quant aux injections et aux implants, ils peuvent causer des<br />
règles irrégulières, des céphalées, un gain de poids et de l'acné.<br />
La troisième catégorie est la méthode hormonale à base d'oestrogènes/progestérone.<br />
Elle devrait être évitée en raison de son association avec une<br />
diminution de la production lactée. Cependant, si aucune autre méthode contraceptive<br />
ne peut être envisagée, un contraceptif combiné à faible dose<br />
("initie sur l'allaitement maternel
d'œstrogène peut être prescrit après la & semaine postpartum, une fois la pro 1<br />
duction de lait bien établie. Il convient alors de suivre attentivement le poids<br />
du bébé et de réviser au besoin le choix du contraceptif.<br />
Ouvrages consultés<br />
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Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
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III. Pregnancy during breastfeeding. Fertil Steril 72:431, 1999.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
6 - DIFFICULTÉS ET SOLUTIONS<br />
Il peut arriver que des difficultés se manifestent au cours de la période d'allaitement.<br />
Plus elles sont reconnues tôt, plus elles seront faciles à corriger. Elles<br />
méritent donc d'être considérées avec attention dès leur apparition.<br />
L'ABC de la prévention -.<br />
Plusieurs problèmes ou difficultés d'allaitement, que ce soit chez la mère ou<br />
chez le bébé, peuvent être évités en respectant quelques principes de base<br />
énoncés dans les chapitres qui précèdent.<br />
• La mère et le bébé sont bien installés et confortables durant les tétées.<br />
• La mère allaite souvent, sans limiter la durée des tétées et sans sauter de<br />
boires, y compris ceux de la nuit.<br />
• Le bébé prend bien le sein et sa succion est efficace.<br />
• La mère s'assure que le bébé tète à satiété au premier sein avant de lui<br />
offrir l'autre. .<br />
• Le bébé ne reçoit pas de tétine artificielle - suce de biberon, sucette (suce),<br />
téterelle.<br />
• Les seins sont exempts de pression ou de friction constantes (soutien-gorge<br />
trop serré ou mal ajusté, couture rugueuse qui frotte sur le mamelon, portebébé<br />
mal ajusté).<br />
• La mère se lave les mains avant chaque période d'allaitement.<br />
• La mère évite d'utiliser du savon, des crèmes, onguents ou parfums sur les<br />
mamelons.<br />
• La mère prend soin d'elle, évite le surmenage et s'accorde des périodes de repos.<br />
• La mère communique sans tarder avec un groupe d'entraide ou un professionnel<br />
de la santé dès qu'un malaise ou une inquiétude surgit.<br />
QUAND DES DIFFICULTÉS SURVIENNENT<br />
Les difficultés d'allaitement constituent un des principaux motifs pour cesser d'allaiter.<br />
Quand les douleurs sont telles que la mère en vient à appréhender la prochaine<br />
tétée, par exemple, ou encore, que la santé du bébé suscite des inquiétudes, la mère<br />
peut se décourager et remettre en question la poursuite de l'allaitement.<br />
LE RÔLE DU PERSONNEL<br />
Pour le personnel qui côtoie les mères allaitantes, les difficultés d'allaitement<br />
représentent certes un enjeu. Elles nécessitent non seulement une intervention<br />
rapide, de la patience et de la détermination, mais également, beaucoup d'empathie.<br />
En effet, si les mères ont besoin d'information pour identifier et corriger<br />
sans tarder la cause de leurs difficultés, elles ont aussi besoin d'être écoutées,<br />
réconfortées, rassurées et de se sentir soutenues. Il importe de, prendre, le<br />
temps pour le faire, de valider avec elles leurs douleurs ou leurs craintes, de<br />
discuter des mesures pour rendre l'allaitement plus confortable lorsqu'elles ont<br />
mal et de les sécuriser quant à la qualité ou à la quantité du lait qu'elles produisent.<br />
Si la mère choisit d'arrêter d'allaiter, il convient de l'aider à le faire de<br />
la façon la plus appropriée, qui nuise le moins possible à la mère et au bébé.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
y<br />
7 - DIFFICULTÉS ET SOLUTIONS CHEZ LA MÈRE<br />
Mamelons douloureux<br />
Un inconfort, voire une sensation de douleur, est un phénomène vécu par près<br />
de 80 % des femmes, surtout au cours de la première semaine d'allaitement au<br />
moment des premiers mouvements de succion. A l'exception de cette sensibilité<br />
du début, l'allaitement n'est pas censé être douloureux. Une douleur lancinante<br />
ou qui se prolonge au-delà des premières minutes de succion indique la<br />
présence d'un problème.<br />
Diverses conditions peuvent provoquer des douleurs aux mamelons :<br />
ia présence de gerçures ou de crevasses ;<br />
• des problèmes de peau :<br />
eczéma, psoriasis,<br />
• dermatite de contact ;<br />
• une ampoule de lait à la surface du mamelon ;<br />
• le vasospasme du mamelon (phénomène de Raynaud) ;<br />
• une infection mycotique (muguet) ;<br />
• une infection bactérienne (impétigo) ;<br />
• une infection virale (herpès).<br />
Dans tous les cas, il est essentiel de bien identifier la condition sous-jacente<br />
pour entreprendre une action efficace. L'examen des mamelons, l'observation<br />
d'une tétée - la façon dont le bébé prend le sein, la position de la mère et du<br />
bébé - et des questions sur l'apparition et sur le type de douleur, de même que<br />
sur les habitudes liées à l'allaitement, comme l'utilisation du biberon, l'application<br />
de crèmes ou de parfum sur les seins, sont des moyens judicieux de documenter<br />
la situation.<br />
GERÇURES ET CREVASSES<br />
Il s'agit de blessures aux mamelons qui peuvent se présenter sous forme de<br />
rougeurs, de petites fissures ou de crevasses plus profondes qui peuvent ou<br />
non saigner. Elles ne sont pas dangereuses pour le bébé, mais pénibles pour<br />
la mère.<br />
Facteurs prédisposants<br />
• La technique d'allaitement :<br />
- le bébé est mal positionné ;<br />
- le bébé prend mal le sein dans sa bouche ;<br />
- le bébé est enlevé du sein sans que la succion soit brisée ;<br />
- la mère exerce une pression sur le sein pour dégager le nez<br />
du bébé.<br />
• Des problèmes de succion du bébé :<br />
- le bébé tète l'une de ses lèvres en même temps que le sein ;<br />
- la langue ou le palais du bébé exerce une friction sur le mamelon ;<br />
- le frein de la langue est trop court ;<br />
- confusion sein-tétine.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
• L'application de crème ou de substances irritantes siir le mamelon.<br />
• La friction ou la pression qu'exerce un soutien-gorge trop serré, un portebébé<br />
mal ajusté.<br />
• Une technique inadéquate d'expression du lait.<br />
• L'éruption dentaire et les morsures.<br />
Conduite<br />
• Aider la mère à déterminer la cause de là douleur, en commençant par la<br />
façon dont le bébé prend le sein et la position. Ce sont les causes les plus<br />
courantes ,de gerçures, fissures et douleurs aux mamelons, surtout<br />
lorsqu'elles surviennent pendant les premières semaines d'allaitement.<br />
• Appliquer sur le mamelon une substance qui accélère la cicatrisation,<br />
diminue la douleur et aide à prévenir l'infection : quelques gouttes<br />
de lait maternel que la mère fait pénétrer dans la peau du mamelon après<br />
chaque tétée, ou de la lanoline purifiée (ex : Purelan, Lansinoh), 2 fois<br />
par jour.<br />
• Débuter l'allaitement parle sein le moins douloureux puis changer de côté<br />
quand le lait coule spontanément du côté affecté.<br />
• Varier les positions d'allaitement de façon à changer les points de friction<br />
sur l'aréole et sur le mamelon, tout en évitant de diriger le nez du bébé<br />
dans le même sens que la gerçure.<br />
• Un analgésique peut.être indiqué pour réduire la douleur.<br />
• L'utilisation de téterelle est rarement indiquée. Toutefois, si la douleur est<br />
telle que la mère remet en question la continuité de l'allaitement, on peut<br />
recourir à une téterelle souple de silicone, laquelle cause moins de problèmes<br />
parce que le bébé stimule le sein.<br />
Note : L'utilité de la vitamine E pour prévenir et traiter les gerçures n'est<br />
pas soutenue scientifiquement. De plus, son utilisation peut entraîner des<br />
réactions cutanées chez la mère et une trop grande consommation de cette<br />
vitamine par le bébé. Quant aux compresses d'hydrogel, parfois utilisées<br />
dans le traitement des gerçures ou de fissures sur les mamelons, elles font<br />
l'objet d'études présentement. Les résultats nous apprendront s'il convient<br />
de les recommander ou non.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
LES PROBLÈMES DE PEAU (ECZÉMA, PSORIASIS, DERMATITE DE CONTACT)<br />
Les problèmes de peau peuvent se développer sur les mamelons, comme sur<br />
les autres parties du corps, et peuvent entraîner de la douleur.<br />
• L'eczéma et le psoriasis surviennent habituellement chez les mères déjà<br />
connues pour cette maladie.<br />
• La dermatite de contact, quant à elle, est le plus souvent occasionnée par<br />
des agents irritants contenus dans les détergents, savons, crèmes ou<br />
onguents. Dans ce cas, il faut tenter d'identifier et d'éliminer l'agent irritant.<br />
Note : Des agents de conservation ou autres ingrédients présents dans certaines<br />
marques de crème nystatin ont été associés à des dermatites de contact<br />
chez des femmes à peau sensible.<br />
Conduite<br />
• L'application d'une crème à base de stéroïdes constitue la base du traitement.<br />
• Comme l'eczéma constitue une porte d'entrée pour l'impétigo, l'application<br />
locale d'un antibiotique peut prévenir la surinfection.<br />
L'AMPOULE DE LAIT<br />
L'ampoule de lait se présente sous la forme d'un bouton blanchâtre à la surface<br />
du mamelon. Il s'agit d'une accumulation de lait sous la peau du mamelon qui,<br />
avec le temps, peut causer une rougeur, de la douleur et parfois, l'obstruction<br />
d'un canal.<br />
Conduite<br />
• Appliquer des compresses humides très chaudes sur l'ampoule juste avant<br />
de mettre le bébé au sein. Dans certains cas, la force du réflexe d'éjection,<br />
combinée à la succion du bébé, suffit à ouvrir l'ampoule.<br />
• Si cette mesure n'apporte pas un soulagement rapide, il est indiqué que la<br />
mère consulte le médecin, qui pourra inciser l'ampoule. Encourager la<br />
mère à ne pas l'inciser elle-même à cause des risques d'infection.<br />
LE VASOSPASME DU MAMELON<br />
Ce phénomène peu fréquent, aussi appelé phénomène de Raynaud, est caractérisé<br />
par une douleur sous forme de brûlure survenant pendant et après la tétée<br />
ét par un blanchiment du mamelon. Le vasospasme peut être associé à une forte<br />
pression sur le mamelon, comme le serrement des mâchoires d'un bébé qui tète<br />
avec beaucoup de vigueur ou qui perce ses dents. Il peut aussi être secondaire<br />
à un problème de gerçure ou de crevasse. Il est également possible que la vasoconstriction<br />
soit causée par des médicaments que prend la mère (théophylline,<br />
terbutaline), par la nicotine et la caféine chez les individus sensibles.<br />
Conduite<br />
• Identifier et tenter d'éliminer la cause sous-jacente.<br />
• Appliquer de la chaleur sur le sein avant et après les tétées prévient parfois<br />
la réaction et, par le fait même, la douleur.<br />
• Les mères souffrant de cette affection devraient éviter le tabac et le café.<br />
• Un analgésique peut être indiqué pour réduire la douleur. Dans certains<br />
cas, un médicament antihypertenseur comme la nifédipine à libération progressive<br />
peut être nécessaire.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
INFECTION MYCOTIQUE (MUGUET)<br />
Manifestations chez la mère<br />
• Douleur aux mamelons ou aux seins qui ne s'améliore pas malgré une<br />
bonne technique d'allaitement et une succion efficace du bébé.<br />
• Douleur ressentie pendant ou entre les tétées.<br />
• Les manifestations peuvent varier selon que l'infection est superficielle ou<br />
: profonde.<br />
Infection superficielle<br />
• Les mamelons peuvent présenter de la<br />
rougeur, des desquamations et des fissures.<br />
• La douleur est décrite comme une sensation<br />
de brûlure, des démangeaisons.<br />
Infection profonde<br />
• Les mamelons présentent'une apparence<br />
normale (sans rougeur, bosse ou chaleur).<br />
• La douleur est décrite comme un élancement<br />
(choc électrique, aiguilles) pouvant<br />
irradier jusqu'à l'épaule ou au dos.<br />
Manifestations chez le bébé<br />
Plaques blanchâtres qui adhèrent fermement à la muqueuse des joues et<br />
de la langue.<br />
• Érythème fessier accompagné de lésions satellites.<br />
• Refus ou retrait du sein si la bouche est douloureuse.<br />
Attention : il est possible que la mère ait du muguet et que le bébé n'ait aucun<br />
symptôme. L'inverse est aussi possible.<br />
Facteurs prédisposants<br />
• Utilisation récente d'antibiotiques.<br />
• Mycose vaginale.<br />
• Présence de diabète ou d'anémie chez la mère.<br />
• Peau humide et mal aérée (couches, soutien-gorge, compresses d'allaitement).<br />
• Blessures aux mamelons, comme des crevasses, par exemple.<br />
Traitement<br />
Deux types de traitement sont rapportés dans la littérature : le violet de gentiane<br />
et les médicaments antifongiques.<br />
Le violet de gentiane est un produit peu dispendieux, qui ne requiert pas de<br />
prescription et qui peut donner de bons résultats lorsque l'infection est superficielle.<br />
Par contre, des concentrations trop élevées ou un traitement trop long<br />
peuvent irriter les muqueuses.<br />
• Utiliser du violet de gentiane en solution de 0,25 % ou 0,5 %.<br />
• Appliquer la solution sur les mamelons et, au besoin, sur les fesses du<br />
bébé.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
• Tremper un coton-tige dans la solution et l'introduire dans la bouche du<br />
bébé pour qu'il le tète. Jeter le coton-tige.<br />
• Traiter les régions affectées 1 ou 2 fois par jour, pas plus de 3 jours.<br />
Le violet de gentiane tache tout ce qu'il touche. Suggérer aux mères d'utiliser,<br />
pour elles et pour leur bébé, des vêtements, draps et serviettes auxquels elles ne<br />
tiennent pas trop.<br />
Les médicaments antifongiques<br />
• Lorsque l'infection est superficielle, un antifongique topique peut être<br />
prescrit à la mère pour appliquer sur les mamelons après chaque tétée pendant<br />
2 à 3 semaines et pour traiter les fesses du bébé. La crème ou le gel à<br />
base d'azole - ex : miconazole, fluconazole, - ont été prescrits récemment,<br />
certaines souches de ccindida étant devenues résistantes au nystatin. Dans<br />
le cas d'une infection profonde, un antifongique oral (ex : Diflucan) peut<br />
être prescrit.<br />
• Dans la bouche du bébé, le nystatin en suspension orale demeure le traitement<br />
le plus couramment utilisé. Il est badigeonné après chaque tétée pendant<br />
2 à 3 semaines. Lorsque l!infection est profonde, il arrive que le<br />
Diflucan soit également prescrit au bébé.<br />
• Le traitement doit se poursuivre pendant toute la durée prévue, même après<br />
que les symptômes ont disparu.<br />
Conduite<br />
Quel que soit le traitement choisi :<br />
• la mère et le bébé sont traités simultanément, même si le bébé ne présente<br />
aucun symptôme ;<br />
• le soulagement peut se faire sentir 24 à 48 heures après le début du traitement,<br />
mais peut parfois prendre plus de temps à se manifester (3 à 5 jours).<br />
S'il n'y a aucune amélioration après 72 heures, il importe de consulter<br />
un médecin. Plusieurs prescrivent alors un antifongique oral pour la mère ;<br />
• encourager la mère :<br />
- à offrir des tétées courtes et fréquentes ;<br />
- à allaiter du côté le moins douloureux en premier (s'il y en a un) ;<br />
- à briser la succion du bébé avant de l'enlever du sein ;<br />
- à rincer les mamelons à l'eau claire ou avec une solution vinaigrée (1 c. à<br />
table de vinaigre par tasse d'eau) et à les laisser sécher à l'air après chaque<br />
tétée ;<br />
• le lait exprimé pendant une manifestation de muguet ne peut être conservé<br />
ni congelé ;<br />
• comme l'organisme est tenace et rebelle, il est conseillé de :<br />
- traiter simultanément tous les sites d'infection (mamelons, bouche et fesses<br />
du bébé, vagin) ;<br />
- combiner le traitement à une hygiène méticuleuse : lavage régulier des mains,<br />
désinfection des suces ou tétines de biberon, des jouets portés à la bouche<br />
du bébé, de toutes les parties du tire-lait (sauf le joint d'étanchéité en<br />
caoutchouc), changement des compresses d'allaitement après chaque tétée ;<br />
- laver les vêtements - soutien-gorge, essuie-mains, débarbouillettes, literie<br />
à l'eau très chaude et ajouter une tasse de vinaigre à l'eau de rinçage,<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
INFECTION BACTÉRIENNE (IMPÉTIGO)<br />
L'infection bactérienne peut survenir aussi tôt qu'à quatre (4) jours postpartum.<br />
Le plus fréquemment, c'est l'agent staphylococcus aureus qui est en cause.<br />
L'impétigo est caractérisé par un écoulement purulent, de l'érythème, de<br />
l'œdème, de la douleur modérée à sévère.<br />
Traitement<br />
L'application, locale d'un antibiotique est généralement efficace. Toutefois, il<br />
arrive qu'un antibiotique per ossoit nécessaire lorsque l'infection est profonde.<br />
INFECTION VIRALE (HERPÈS)<br />
L'herpès se manifeste par de la douleur et un bouquet de vésicules.<br />
L'herpès se transmet par. le contact des plaies et représente un danger pour le<br />
nourrisson. Aussi, est-il important que le bébé n'entre pas en contact avec des<br />
lésions herpétiques ou avec tout ce qui a touché à ces lésions (ex : mains de<br />
la mère, tire-lait).<br />
Conduite<br />
• Si la mère peut couvrir les plaies d'herpès de façon à ce que le bébé n'y<br />
touche pas, elle peut poursuivre l'allaitement.<br />
• Si les plaies sont sur le mamelon ou sur l'aréole, la mère doit cesser d'allaiter<br />
du côté atteint et jeter le lait qui en est exprimé. L'allaitement peut<br />
se poursuivre à l'autre sein s'il n'est pas atteint.<br />
• L'allaitement peut reprendre lorsque les vésicules prennent un aspect sec<br />
et croûté.<br />
• Une évaluation médicale est toujours indiquée dans cette situation.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
I/engorgement physiologique oit montée laiteuse<br />
L'engorgement physiologique dû à la montée laiteuse est lin processus normal<br />
et transitoire qui survient généralement entre le 3 e et le 5 e jour après l'accouchement<br />
et qui dure de 12 à 48 heures. Il résulte d'une réponse physiologique<br />
au changement hormonal et ne dépend pas de la succion du bébé. Le<br />
moment d'apparition et l'intensité de l'engorgement varient d'une femme à<br />
l'autre et d'un allaitement à l'autre chez une même femme.<br />
Manifestations<br />
• Seins gonflés, sensibles, chauds.<br />
• Peau tendue, aréole aplatie (si bien que le bébé peut avoir dè la difficulté<br />
à bien prendre le sein).<br />
• Douleur sous forme d'élancement.<br />
• Peu ou pas de fièvre.<br />
Approche et traitement<br />
Suggérer à la mère :<br />
• d'appliquer de la chaleur sur les seins 1 à 2 minutes avant les tétées (par<br />
ex : y placer des compresses chaudes et humides, prendre une douche<br />
chaude ou s'étendre sur le côté dans un bain chaud) tout en massant<br />
légèrement pour stimuler le réflexe d'éjection et faciliter l'écoulement du<br />
lait ;<br />
• de faire boire le bébé souvent (à toutes les Ih30-2h00), sans limiter la<br />
durée des tétées, pendant une période de 24 à 48 heures et d'offrir les<br />
deux seins à chaque tétée. La succion du nourrisson est le moyen le plus<br />
efficace pour soulager l'engorgement ;<br />
• d'exprimer un peu de lait avant la tétée si le bébé a de la difficulté à prendre<br />
l'aréole dans sa bouche ;<br />
• de masser doucement le sein engorgé pendant la tétée pour faciliter s<br />
l'écoulement du lait ;<br />
• d'exprimer un peu de lait après la tétée si le bébé n'a pas bu suffisamment<br />
pour assouplir le sein ;<br />
• d'appliquer du froid sur les seins entre les tétées pour diminuer l'œdème<br />
et soulager la douleur. La mère peut utiliser des Ice Pack, de la glace concassée<br />
ou un sac de légumes congelés qu'elle enveloppe dans une<br />
serviette et qu'elle applique sur les seins pendant une vingtaine de minutes.<br />
Les feuilles de chou réfrigérées sont parfois utilisées. Les études ont<br />
montré qu'elles sont aussi efficaces que les Ice Pack pour soulager la<br />
douleur et l'inconfort liés à l'engorgement ;<br />
• de varier les positions d'allaitement : la position football (p.28), penchée<br />
(p.32) ou la position couchée modifiée (p.30) peuvent faciliter l'écoulement<br />
du lait ;<br />
• de prendre un analgésique au besoin (ex : acétaminophène, ibuprofène).<br />
Pris 20 minutes avant la tétée, l'analgésique peut soulager la mère et<br />
n'affectera pas le bébé.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
Canal obstrué (engorgement pathologique,<br />
liyperlactation maternelle)<br />
Cette condition se manifeste par la présence d'un point sensible, d'une rougeur<br />
ou d'une masse douloureuse dans le sein, non accompagnée de fièvre (ou très<br />
peu), et se produisant généralement dans un seul sein. Elle survient lorsqu'un<br />
canal lactifère ne se draine pas adéquatement et qu'il finit par s'obstruer. Une<br />
pression s'accumule, causant de l'oedème et de l'inflammation dans les tissus<br />
environnants.<br />
Manifestations<br />
• Apparition graduelle.<br />
• Masse palpable, dure, localisée et légèrement douloureuse dans le sein.<br />
• La mère sent un peu de chaleur ou pas du tout dans la zone touchée.<br />
• La prise du sein est difficile et le lait ne coule pas ou très.peu.<br />
• L'état général de la mère demeure bon, elle peut faire un peu de fièvre,<br />
mais légèrement (moins de 38,4 °C).<br />
Approche et traitement<br />
• Appliquer de la chaleur sur les seins plusieurs fois par jour, avant ou entre<br />
les tétées.(par ex : y placer des compresses chaudes et humides, prendre<br />
une douche chaude ou s'étendre sur le côté dans un bain chaud) tout en<br />
massant légèrement pour faciliter l'écoulement du lait.<br />
• Faire boire le bébé souvent au sein atteint (au moins toutes les 2 heures),<br />
en s'assurant que le bébé tète à satiété avant de lui offrir l'autre sein. Si le<br />
bébé ne réussit pas à bien prendre le sein, exprimer un peu de lait pour<br />
assouplir l'aréole.<br />
• Masser doucement le sein endolori pendant la tétée pour faciliter l'écoulement<br />
du lait.<br />
• Varier les positions d'allaitement en tentant d'orienter le nez du bébé vers<br />
la zone affectée. Les positions de la madone inversée (p.28), football<br />
(p.28), et penchée (p.32) peuvent aider.<br />
• Éviter les vêtements et accessoires qui exercent une pression sur le sein<br />
(soutien-gorge serré ou mal ajusté, porte-bébé).<br />
• Prendre un analgésique au besoin pour soulager la douleur (ex : acétaminophène,<br />
ibuprofène).<br />
• Consulter le médecin s'il n'y a pas d'amélioration au bout de 24 heures.<br />
Note : Certains auteurs classent l'obstruction d'un canal lactifère dans la catégorie<br />
des engorgements, qu'ils qualifient alors "d'engorgement pathologique"<br />
pour le distinguer de l'engorgement physiologique. D'autres en parlent comme<br />
l'une des manifestations dusyndrome de l'hyperlactation maternelle et d'autres<br />
encore la désignent comme une forme de mastite, puisqu'il s'agit d'une inflammation<br />
du sein. Il s'agit en fait de la même condition.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement maternel
La mastitc<br />
La mastite est une inflammation du sein qui peut être causée par la rétention<br />
du lait (canal obstrué) ou par une infection. Elle se traduit par une douleur en<br />
un point précis du sein, de la fièvre et des symptômes qui ressemblent à ceux<br />
de la grippe. On remarque qu'elle survient souvent chez les mères qui ont eu<br />
des crevasses ou pendant une période de surmenage et d'inquiétude.<br />
Manifestations<br />
• Apparition soudaine (sauf si elle succède à l'obstruction d'un canal).<br />
• Douleur localisée, plutôt intense.<br />
• Zone du sein chaud, rouge et enflé.<br />
• Symptômes qui ressemblent à ceux de la grippe (courbatures, fatigue).<br />
• Poussée de fièvre qui peut être d'apparition rapide et atteindre 40°C.<br />
• Présence possible de gerçures ou de fissures.<br />
• Présence possible de traînées rougeâtres partant du site de l'infection et<br />
allant vers la poitrine.<br />
Approche et traitement<br />
Généralement, la mastite se corrige rapidement avec des tétées fréquentes, du<br />
repos et, au besoin, des antibiotiques. La poursuite de l'allaitement est sans danger<br />
pour le bébé, les anticorps du lait maternel le protégeant contre les infections.<br />
Encourager la mère à :<br />
• appliquer, sur la zone affectée, de la chaleur ou du froid, selon ce qui lui<br />
procure le plus de bien (Chaleur : bquillotte ou sac chauffant qu'elle<br />
applique sur les seins. Froid : glace concassée ou sac de légumes congelés<br />
enveloppé dans une serviette) ;<br />
• allaiter le bébé fréquemment au sein qui est atteint (au moins à toutes les 2<br />
heures, y compris la nuit) aussi longtemps que le sein est sensible ou chaud ;<br />
• commencer la tétée par le sein qui est atteint; là douleur présente au début<br />
de la tétée diminue après 1 minute ou 2. Si la tétée est trop inconfortable,<br />
la mère peut d'abord donner l'autre sein, puis changer lorsque du lait coule<br />
spontanément du côté endolori;<br />
• varier les positions d'allaitement ;<br />
• se reposer et garder le lit avec le bébé ;<br />
• prendre un analgésique pour soulager la douleur : de façon régulière au<br />
début, au besoin par la suite ;<br />
• consulter le médecin si la fièvre persiste plus de 24 heures ou si elle augmente<br />
brusquement : des antibiotiques peuvent être prescrits. Il est important<br />
que le médecin donne un antibiotique compatible avec l'allaitement<br />
(de bons vieux médicaments connus qui ont été étudiés et qui ont fait leurs<br />
preuves) et que la mère continue à allaiter.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
Mamelons plats oit invaginés<br />
La forme des mamelons est généralement sans incidence sur la réussite de l'allaitement.<br />
Si le bébé est en mesure de bien prendre le sein, les mamelons plats<br />
ou invaginés ne.gênent pas l'allaitement puisque le bébé comprime la région<br />
de l'aréole et non pas le mamelon.<br />
Manifestations<br />
Les mamelons invaginés se rétractent plutôt que de ressortir lorsque l'aréole est<br />
comprimée. Il y a différents degrés d'invagination : certains mamelons sont<br />
légèrement invaginés et une succion de force normale les fait ressortir et ne<br />
cause aucune difficulté au bébé. D'autres peuvent se rétracter, rendant la mise<br />
au sein plus difficile.<br />
Approche<br />
• Des tétées précoces et fréquentes, le plus tôt possible avant la montée laiteuse,<br />
sont recommandées pour prévenir l'engorgement et permettre au<br />
bébé d'apprendre à téter lorsque les seins sont relativement souples.<br />
• Apprendre aux mères à bien installer leur bébé et à leur faire prendre le sein<br />
adéquatement. La position football (p;28) et celle de la madone inversée<br />
(p. 28) semblent faciliter la prise du sein par le bébé.<br />
• Mettre le bébé au sein avant qu'il pleure, dès les premiers signes d'éveil.<br />
• Exprimer une ou quelques gouttes de lait sur les lèvres du bébé (en comprimant<br />
le sein, par exemple) peut le stimuler à ouvrir grand la bouche pour<br />
prendre le sein.<br />
• Au besoin, les mères peuvent faire ressortir le mamelon avant la tétée, soit<br />
en le stimulant avec les doigts ou en y appliquant de la glace (quelques minutes<br />
seulement, afin de ne pas inhiber le réflexe d'éjection). Si ce procédé<br />
ne fonctionne pas, un tire-lait peiit être utilisé pour faire saillir le mamelon.<br />
• Éviter les biberons, du moins au cours des .4 premières semaines. Éviter les<br />
téterelles le plus possible. Elles diminuent la production de lait et risquent<br />
d'amener une préférence pour la tétine de caoutchouc.<br />
• Si le bébé se fâche, le retirer du sein, et prendre le temps de le calmer (en<br />
le berçant, en le promenant, en lui offrant du lait à l'aide d'une cuillère ou<br />
d'un petit gobelet, par exemple) avant d'essayer de nouveau.<br />
• Encourager la patience et la persévérance.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
Réflexe d'éjection puissant<br />
Manifestations chez la mère<br />
• Plusieurs réflexes d'éjection pendant une tétée.<br />
• Réflexe d'éjection parfois douloureux.<br />
• Écoulement de lait entre les tétées.<br />
• Du lait s'écoule en jet de l'autre .sein pendant que le bébé tète.<br />
Manifestations chez le bébé<br />
• Le bébé s!étouffe, repousse le sein au moment du réflexe d'éjection.<br />
• Du lait s'écoule de sa bouche.<br />
• Il peut régurgiter, avoir beaucoup de rot et de gaz, et des coliques.<br />
• Les selles peuvent être vertes et liquides, indiquant que le bébé ne reçoit<br />
pas assez de gras, c'est-à-dire pas assez de lait de fin de tétée.<br />
• Le gain de poids est important chez le bébé.<br />
Conduite<br />
• Exprimer un peu de lait au début de la tétée jusqu'à ce que le flot diminue.<br />
• Placer ensuite le bébé au sein et le laisser suffisamment longtemps pour<br />
qu'il obtienne le lait de fin de tétée.<br />
• Encourager les positions d'allaitement où la tête du bébé est plus haute que<br />
le sein de la mère : les positions football (p.28), football modifiée (p.30), à<br />
califourchon (p.31) ou australienne (p.31).<br />
• Faire faire souvent des rots au bébé.<br />
• Allaiter le bébé lorsqu'il est dans un état de sommeil léger : étant plus<br />
détendu, il boira plus lentement.<br />
• Offrir un seul sein par tétée ou le même sein deux fois de suite.<br />
• Allaiter souvent et éviter de retarder les tétées.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
8 - DIFFICULTÉS ET SOLUTIONS CHEZ LE BÉBÉ<br />
Bébé maussade au sein<br />
Il s'agit du bébé qui.refùse le sein, se fâche, s'agite, qui a de la difficulté à prendre<br />
ou à garder le sein dans sa bouche. Les raisons possibles sont multiples et<br />
peuvent impliquer la mère, le bébé ou l'environnement. Découvrir la cause<br />
relève parfois de l'enquête : il faut observer le bébé au sein, poser des questions<br />
et faire des essais. Lorsque la cause est identifiée, corriger la situation est<br />
relativement simple dans certains cas, comme lorsque la position d'allaitement<br />
est inadéquate ou que la mère a utilisé un nouveau parfum. D'autres exigent<br />
plus de temps et de travail pour rétablir la situation.<br />
Causes possibles liées au bébé<br />
• Douleur, inconfort durant la tétée :<br />
- position d'allaitement inconfortable ;<br />
- otite, nez obstrué, gaz, coliques, muguet,<br />
éruption dentaire.<br />
• Réaction à un produit utilisé par la mère :<br />
- crème, onguent ou parfum sur les seins ;<br />
- aliment.ou médicament consommé par<br />
la mère.<br />
• Façon inadéquate de prendre le sein<br />
ou de téter.<br />
• • Confusion sein/tétine.<br />
• Tempérament du bébé, par ex.<br />
hypertonique.<br />
• Torticolis du nouveau-né ou blessure à la<br />
naissance.<br />
Causes possibles liées à la mère<br />
• Mamelons plats, invaginés (p.60), seins<br />
engorgés (p. 57).<br />
• Réflexe d'éjection puissant (p.6l).<br />
• Réflexe d'éjection retardé ou inhibé :<br />
- stress physique ou émotionnel ;<br />
- consommation de tabac, de médicaments<br />
.ou d'alcool.<br />
• Diminution de la production de lait.<br />
• Position d'allaitement inadéquate.<br />
Conduite<br />
La conduite dépend de la cause qui a été identifiée. Dans plusieurs cas, il est utile de :<br />
• vérifier l'historique de l'accouchement ;<br />
• revoir la technique d'allaitement : la position de la mère, celle du bébé, la<br />
façon dont le bébé prend le sein, les indices d'efficacité de la succion ;<br />
• varier les positions d'allaitement ;<br />
• revoir les habitudes de vie de la-mère : l'utilisation de crème, savon, parfum<br />
sur les.seins, la consommation de tabac, de médicaments, d'alcool ;<br />
• éviter l'utilisation de tétines de biberon, suces, téterelles.<br />
Pour des informations plus détaillées sur le bébé maussade au sein, consulter<br />
le Traité de l'allaitement maternel, de la Ligue La Leche, qui consacre un<br />
chapitre complet à la question.<br />
C i ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
LA GRÈVE DE LA TETEE<br />
La mère rapporte que le bébé, allaité jusque-là sans problème, refuse<br />
soudainement le sein. C'est ce qu'on appelle la grève de la tétée. Celle-ci<br />
survient le plus souvent entre l'âge de 3 mois et 8 mois et, occasionnellement,<br />
chez des bébés plus âgés. En posant des questions, on apprend souvent que<br />
le bébé s'alimente tout de même un peu, c'est-à-dire qu'il prend le sein lorsqu'il<br />
est à moitié endormi ou lorsqu'il est allaité pendant que la mère le promène.<br />
Étrangement, certains bébés tètent bien la nuit.<br />
Certains facteurs ont été associés à la grève de la tétée :<br />
• début des menstruations chez la mère ;<br />
• écart alimentaire chez la mère ;<br />
• changement de routine de vie (ex : période des Fêtes, vacances) ;<br />
• changement de parfum, de savon ou de déodorant chez la mère ;<br />
• stress chez la mère ;<br />
• mal d'oreille ou obstruction nasale chez le bébé ;<br />
• début de l'éruption des dents chez le bébé ;<br />
• réaction de la mère à une morsure du bébé qui l'a effrayé ou l'a fait sursauter.<br />
Si une de ces situations est présente et qu'elle peut être modifiée, l'allaitement<br />
reprend généralement sans délai. Par contre, il arrive que la cause soit difficile<br />
ou impossible à identifier.<br />
C'est une situation que les mères trouvent difficile et inquiétante. Voici<br />
quelques idées à leur suggérer :<br />
• profiter des moments où le bébé est somnolent ou endormi pour lui offrir<br />
le sein ;<br />
• calmer le bébé en le berçant ou en le promenant avant de lui offrir le sein ;<br />
• varier les positions d'allaitement ;<br />
• éviter de forcer le bébé à prendre le sein ;<br />
• exprimer du lait directement dans la bouche du bébé pour l'encourager à<br />
téter. Si le bébé a déjà pris le sein et qu'il a tendance à ne pas le garder,<br />
faire couler des gouttes de lait ou d'eau tiède sur le sein vers la bouche du<br />
bébé pour l'inciter à reprendre le sein ;<br />
• prendre un bain avec l'enfant et l'allaiter dans le bain lorsqu'il est détendu ;<br />
• multiplier les occasions de caresser l'enfant, de le prendre, de l'enlacer.<br />
Si le bébé ne veut pas téter, la mère aura besoin d'exprimer du lait pour être<br />
confortable. L'encourager à offrir ce lait au bébé avec une tasse ou un gobelet.<br />
La grève de la tétée peut durer quelques jours et parfois s'étirer de 7 à 14 jours.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
Bébé endonni<br />
Il s'agit d'un bébé qui, au cours des premières semaines de vie, dort beaucoup,<br />
boit moins de 8 fois par jour et manifeste peu d'intérêt lorsqu'on le met au sein.<br />
Certains ne se. réveillent pas la nuit pour être allaités et ne prennent pas assez<br />
de poids.<br />
Causes possibles<br />
• Médication reçue pendant le travail ou l'accouchement.<br />
• Travail ou accouchement difficile.<br />
• Jaunisse ou infection chez le bébé.<br />
• Réaction du bébé à un environnement stimulant (trop de manipulation, de<br />
bruit, de lumière).<br />
• Difficulté du bébé à s'ajuster au débit du lait (dans ce cas, la somnolence<br />
a débuté après la montée laiteuse).<br />
Conduite<br />
• Éliminer toute cause médicale.<br />
• Favoriser le contact peau à peau entre la mère et le bébé avant et pendant<br />
la tétée.<br />
• Nourrir le bébé au moins 8 à 12 fois par période de 24 heures.<br />
• Réveiller le bébé au besoin, c'est-à-dire s'il boit moins que 8 fois par 24<br />
heures ou s'il a tendance à s'endormir pendant la tétée :.<br />
• profiter de la phase de sommeil léger du bébé pour essayer de le<br />
réveiller (même si les yeux sont fermés, le bébé commence à bouger<br />
les bras et les jambes, ses lèvres font des mouvements de succion et<br />
l'expression de son visage change) : entrouvrir ou enlever les couvertures,<br />
parler au bébé, le changer de position, le tenir en position assise<br />
oii à la verticale ;<br />
• stimuler le bébé en lui tapotant le dos, en faisant marcher les doigts sur<br />
sa colonne vertébrale, en le massant, en le changeant de couche ;<br />
• faire des mouvements circulaires du bout des doigts autour de la<br />
bouche du bébé, exprimer du lait sur ses lèvres .<br />
• Encourager la compression du sein (voir page 20) pour inciter le bébé à<br />
boire ou maintenir son intérêt à rester au sein.<br />
• Essayer la position de la madone inversée (p.28) et la position football (p.28).<br />
• Réévaluer après 24 heures : le nombre de tétées, de couches mouillées et<br />
souillées, le gain de poids (au besoin, supplémenter les tétées avec du lait<br />
maternel exprimé). Le bébé qui perd du poids doit être vu par un médecin.<br />
Guide sur l':ill:ii(emenl<br />
maiernel
Bébé a une succion faible ou paresseuse<br />
Il s'agit du bébé qui veut toujours être au sein. Il boit bien, mais le tout dure<br />
moins de 5 minutes par sein. Sa succion devient alors légère et peu efficace.<br />
Le bébé ne semble jamais satisfait, il pleure aussitôt qu'on l'enlève du sein. Il<br />
peut aussi avoir des difficultés à rester au sein. Certains bébés qui ont une succion<br />
paresseuse en arrivent à perdre du poids.<br />
Causes possibles<br />
• Médication reçue durant le travail ou l'accouchement.<br />
• Utilisation du biberon ou d'une suce, ce qui a provoqué une confusion<br />
sein/tétine.<br />
• Le bébé a un faible tonus musculaire ou de la difficulté à coordonner les<br />
mouvements de succion et de déglutition.<br />
• Consommation insuffisante de lait.<br />
•Condition médicale sous-jacente, par exemple trisomie 21, troubles neurologiques.<br />
Conduite<br />
S'assurer que la mère sait reconnaître si la succion du<br />
bébé est efficace (p.24).<br />
Porter une attention particulière à la façon dont le<br />
bébé prend le sein.<br />
Encourager la compression du sein (p. 20) pour<br />
inciter le bébé à boire ou maintenir son intérêt à<br />
rester au sein.<br />
Si le bébé ne tète pas activement, essayer le switch<br />
nursing (voir plus bas).<br />
Expérimenter diverses positions pour allaiter.<br />
Si le bébé perd souvent le sein, tenir à la fois le sein<br />
et la mâchoire du bébé avec une main (position de<br />
la main de Dancer, comme le montre l'illustration).<br />
Réévaluer après 24 heures : le nombre de tétées, de<br />
couches mouillées et souillées, le pattern de gain de<br />
poids. S'il n'y a aucune amélioration, faire appel à une<br />
personne spécialisée en allaitement.<br />
Si un supplément est nécessaire, offrir du lait maternel<br />
exprimé, donné avec un petit gobelet, une cuillère ou<br />
avec un dispositif d'aide à l'allaitement.<br />
Si l'enfant est plutôt foible (hypoto<br />
nique), il peut être nécessaire<br />
d'utiliser la position de la main de<br />
Dancer qui consiste à supporter le<br />
sein avec 3 doigts tandis que le<br />
pouce et l'index sont en forme de<br />
« U -, le menton du bébé reposant à<br />
la base de celui-cL L'enfant se<br />
fatiguera ainsi moins vite et le<br />
mamelon sera maintenu Hanc sa<br />
bouche.<br />
10
SWITCH NURSING<br />
Cette technique consiste à alterner d'un sein à l'autre pendant toute la<br />
durée d'une tétée pour stimuler le bébé à boire plus activement et<br />
favoriser Une bonne production de lait.<br />
1. La mère garde le bébé au sein aussi longtemps qu 'il est éveillé et. qu 'elle<br />
l'entend avaler.<br />
2. Dès que le bébé s'assoupit ou qu'il commence à avaler moins souvent,<br />
la mère l'enlève du sein.<br />
3- Elle lui offre alors l'autre sein et le laisse téter aussi longtemps qu'il<br />
avale régulièrement.<br />
4. Elle continue cette routine pendant toute la durée delà tétée et ce, toutes<br />
les 2 heures pendant le jour, et toutes les 4 heures pendant la nuit.<br />
Après 1 ou 2 jours, la mère devrait remarquer une augmentation<br />
couches mouillées et souillées et parfois, des signes que sa production<br />
lait augmente, comme du lait qui s'écoule des seins.<br />
des<br />
de<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
c<br />
Gain de poids inadéquat<br />
Le bébé qui continue de perdre du poids après le 5 e jour de vie ou qui n'a<br />
pas retrouvé son poids de naissance entre la 2 e et la 3 e semaine de vie, ne<br />
reçoit pas suffisamment de lait (voir croissance du bébé, p.35 et 36). En général,<br />
ce nouveau-né dort beaucoup, est apathique et a un cri faible. II a peu de tonus<br />
musculaire, ses urines sont foncées et en nombre limité et ses selles, anormales.<br />
Les principales causes d'un gain de poids inadéquat chez le bébé sont les suivantes :<br />
Faible production<br />
de lait<br />
• Diète restrictive chez<br />
la mère.<br />
• Infection ou maladie.<br />
• Fatigue.<br />
• Réduction mammaire.<br />
• Hypoplasie mammaire.<br />
• Consommation de tabac,<br />
d'alcool ou de certains<br />
médicaments.<br />
• Rétention placentaire..<br />
• Hypoprolactinémie primaire<br />
ou secondaire<br />
(syndrome de Sheehan).<br />
Transfert inadéquat de<br />
lait de la mère au bébé<br />
• Position ou prise du sein<br />
inadéquate.<br />
• Faible succion,<br />
• Tétées de courte durée<br />
ou peu nombreuses.<br />
• Douleurs aux seins,<br />
gerçures.<br />
Condition médicale particulière<br />
chez le bébé<br />
• Prématurité ou petit poids<br />
à la naissance.<br />
• Fissure labio-palatine.<br />
• Trisomie 21.<br />
• Malformation cardiaque<br />
congénitale.<br />
• Infection,-malabsorption.<br />
Conduite<br />
Revoir la technique d'allaitement : position, façon dont le bébé prend le<br />
sein, efficacité de la succion.<br />
Encourager les tétées fréquentes et prolongées, de 10 à 12 fois par période<br />
de 24 heures, et s'assurer que le bébé tète à satiété au premier sein avant<br />
de lui offrir l'autre.<br />
Encourager la compression du sein (p.20).<br />
Si le bébé ne tète pas activement, s'il a une succion paresseuse ou peu efficace,<br />
essayer le switch nursing (p.66).<br />
Si c'est possible, exprimer du lait entre les tétées afin d'augmenter la production<br />
lactée.<br />
Offrir, à la fin de la tétée, un complément de lait maternel exprimé ou de<br />
lait artificiel à raison d'environ 60 ml, 4 fois par 24 heures, dans le but<br />
d'augmenter l'apport calorique sans nuire à la prochaine tétée. Ce lait peut<br />
être donné au bébé en se servant d'un petit gobelet, d'une cuillère ou d'un<br />
dispositif d'aide à l'allaitement (<strong>annexe</strong> 3).<br />
Réévaluer après 24 à 48 heures. S'il n'y a pas d'amélioration, considérer<br />
une condition médicale particulière chez la mère ou le bébé et référer au<br />
médecin.<br />
C i ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
Gain de poids lent après 2 ou 3 semaines de vie<br />
Le gain de poids lent affole souvent les parents et les intervenants. Cette situation<br />
se caractérise de la façon suivante : le bébé a repris son poids de naissance<br />
en 2 ou 3 semaines, il gagne du poids régulièrement, mais lentement (10 à 12<br />
g/jour plutôt que 15 à 30 g/jour). Les tétées sont fréquentes, la succion est<br />
nutritive et la mère sent que ses seins sont moins pleins après l'allaitement.<br />
Le bébé mouille au moins 5-6 couches par jour, son urine est pâle et n'a pas<br />
une odeur concentrée. Ses selles sont molles. Il est vif et alerte, il a un bon<br />
tonus musculaire et un beau teint.<br />
Bien qu'elle exige de la vigilance, cette situation ne devrait pas nous inquiéter<br />
outre mesure. II convient de revoir avec la mère sa technique d'allaitement et<br />
de s'assurer que le bébé'boit au moins 10 fois par 24 heures.<br />
Conduite<br />
• S'assurer que la mère connaît les indices que le bébé prend bien le sein et<br />
que sa succion est efficace (p.24).<br />
• Encourager la mère à allaiter souvent - au moins 10 fois par période de 24<br />
heures - et à réveiller le bébé au besoin.<br />
• Laisser boire le bébé jusqu'à ce qu'il abandonne lui-même le sein : il est<br />
important que l'enfant reçoive le lait de fin de tétée, plus riche en matières<br />
grasses, pour favoriser une croissance adéquate.<br />
• Toujours offrir le deuxième sein.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
Bébé positîoime mal sa langue<br />
Il s'agit d'un bébé qui repousse le mamelon avec sa langue'ou encore rétracte<br />
^ :<br />
sa langue, la tète ou en retrousse le bout; L'impression que le bébé "mâchouille"<br />
{-j<br />
le mamelon ou que la succion est brisée à plusieurs reprises pendant qu'il tète<br />
s. (les joues se creusent ou on entend des clappements pendant la tétée) sont des<br />
indices que le bébé positionne mal sa langue. Des douleurs aux mamelons sont<br />
souvent présentes. Dans ce cas, le bébé n'obtient pas assez de lait.<br />
c<br />
Causes possibles<br />
/ . • Utilisation d'un biberon ou d'une suce, ayant provoqué une confusion .<br />
\ sein/tétine.<br />
• Prématurité.<br />
Conduite<br />
• Pour aider le bébé à garder la langue abaissée, il est suggéré de le tenir en<br />
: position assise (position football modifiée ou à califourchon, p.30 et 31) et<br />
de l'installer de façon à ce que son menton s'incline vers sa poitrine. La<br />
( .: position australienne (p.31) peut également être utile.<br />
• Chatouiller les lèvres du bébé avec le mamelon peut l'aider à sortir sa langue.<br />
• Suggérer à la mère l'exercice suivant.<br />
ABAISSER LA LANGUE'<br />
1. Introduire un index propre (ongle coupé bien court) dans la bouche du<br />
bébé, la pulpe du doigt orientée vers le haut, et presser délicatement la<br />
langue.<br />
{ \<br />
ç\ 2. Laisser le bébé téter le doigt dans cette position environ 30 secondes.<br />
Ç\ 3• Tourner l'index doucement de façon à ce que la pulpe du doigt repose sur<br />
( la langue du bébé et presser sur la langue en sortant le doigt graduellement.<br />
4. Répéter cet exercice plusieurs fois avant d'offrir le sein au bébé.<br />
C •<br />
( Lorsque le bébé a appris à abaisser la langue, suggérer à la mère de faire cet<br />
( b > exercice de moins en moins souvent.<br />
C<br />
Ç)<br />
G<br />
O<br />
: 1. L'exercice "Abaisser la langue" a été tiré du document Traité de l'allaitement maternel de la<br />
Ligue de la Leche p.76.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
Ouvrages consultés (pour les chapitres 6, 7 et 8)<br />
Gros s, M.S. Pain in the breastfeeding mother. Can J CME p.133-145, oct 1999.<br />
Glover, R. The engorgement enigma. Breastfeeding Management 6(2):31-34, 1998.<br />
Hale, T. Medications and mothers'smilk. 8"' ed. Texas : Pharmasoft Medical Publishing, 1998.<br />
La Leche League International. Ttaité de l'allaitement<br />
660 p, 1999.<br />
maternel. St-Hubert : Ligue La Leche,<br />
Lawrence, R. Breastfeeding - A guide for the medical profession, 5' éd., St-Louis, Mosby,<br />
1999.<br />
Newman, J. Breastfeeding support. Contemporary Pediatrics 6-13, October 1998.<br />
Newman, J; Everything you need to know about breastfeeding. Patient Care<br />
ll(5):46-65, 2000.<br />
Canada<br />
Powers, N.G. et W. Slusser. Breastfeeding update 2 : clinical lactation management.<br />
Pediatrics in Review 18(5):l47-l6l, 1997.<br />
Renfrew, M.J. et al. Cabbage leaves for breast engorgement (Cochrane Review). In : The<br />
Cochrane Library,2, Oxford : Update Software, 1999-<br />
Smith, M:K. Yeast infections during lactation. Breastfeeding Abstracts 19(1):3, 1999.<br />
Snowden, H.M. et al. Treatments for breast engorgement during lactation (Cochrane<br />
Review). In.: The Cochrane Library,2, Oxford : Update Software, 2001.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
9 - SITUATIONS SPÉCIALES<br />
Chezlebébé<br />
HYPOGLYCÉMIE<br />
L'hypoglycémie se définit chez le nouveau-né à terme par une concentration<br />
de glucose sanguin de moins de 1,9 à 2,2 mMol/L durant les 3 premiers jours<br />
de vie et de moins de 2,5 mMol/L par la suite. Certains bébés peuvent être<br />
asymptomatiques alors que d'autres manifesteront des symptômes non spécifiques<br />
tels la tachycardie, la diaphorèse, la pâleur, les trémulations, la léthargie,<br />
des convulsions, des apnées et même le coma.<br />
Chez les bébés nés à terme et en santé, les moyens les plus efficaces pour<br />
prévenir l'hypoglycémie sont d'assécher le bébé immédiatement à la naissance,<br />
de le garder bien au chaud contre la poitrine de la mère et de favoriser la mise<br />
au sein tôt après la naissance, de préférence dans la première heure de vie. Les<br />
bébés qui sont allaités à la demande et qui maintiennent une température corporelle<br />
normale n'ont besoin d'aucun aliment ou liquide autre que le lait maternel.<br />
Une hypoglycémie symptomatique chez un nouveau-né à terme sans facteur<br />
de risque particulier est rarement le résultat d'un apport insuffisant de lait.<br />
Il peut s'agir d'une manifestation d'une condition médicale spécifique comme<br />
une septicémie.<br />
Il faut surveiller de plus près les bébés reconnus comme étant à risque d'hypoglycémie<br />
: les prématurés, les bébés ayant un retard de croissance in utero<br />
ou un petit poids pour l'âge gestationnel, les bébés de mère diabétique, ceux<br />
qui ont souffert d'asphyxie néonatale, qui sont infectés ou présentent une maladie<br />
cardio-pulmonaire sous-jacente. Cès bébés doivent faire l'objet d'un protocole<br />
distinct pour la surveillance de l'hypoglycémie.<br />
Si le bébé est asymptomatique et que sa glycémie se situe de 1,7 à 2,2, il convient<br />
de le faire boire immédiatement et de contrôler de nouveau la glycémie<br />
à toutes les heures jusqu'à normalisation, puis selon le jugement clinique du<br />
médecin. Si le bébé est symptomatique ou que sa glycémie est inférieure à 1,7,<br />
il devrait alors être soumis à un traitement plus agressif comme un gavage<br />
et/ou une infusion intra-veineuse.<br />
ALLERGIES<br />
Le risque d'allergie est inférieur à 20 % chez les enfants dont les parents ne sont<br />
pias allergiques. On estime que ce risque double lorsqu'un des deux parents est<br />
atteint et qu'il s'élève à 60 % lorsque les deux parents sont touchés par l'asthme<br />
ou l'eczéma.<br />
A ce jour, la seule stratégie prénatale qui puisse être proposée pour diminuer<br />
le risque d'allergie est la cessation du tabagisme chez la mère enceinte. II est<br />
inapproprié et potentiellement dangereux pour le foetus et la mère de recommander<br />
une diète d'élimination à la femme enceinte (exclusion du lait et des<br />
produits laitiers, des oeufs et des noix et parfois, des viandes et poissons) dans<br />
le but de prévenir de l'atopie chez l'enfant à naître.<br />
•Guide sur 1'allailemeni<br />
inaicrncl
Quant aux stratégies postnatales, elles ont suscité et suscitent encore beaucoup<br />
d'intérêt chez les chercheurs. Certaines recommandations sont proposées<br />
pour limiter les risques d'allergies chez les enfants prédisposés :<br />
• allaiter le bébé de façon exclusive pendant les 6 premiers mois de vie ;<br />
• introduire les aliments solides après l'âge de 6 mois ;<br />
• éviter le blanc d'oeuf avant l'âge de 18 mois ;<br />
• ne pas donner de poisson avant l'âge de 3 ans ;<br />
• ne pas donner de beurre d'arachides, d'arachides, de noix, de fruits de mer,<br />
de kiwi avant l'âge de 5 ans.<br />
II est à noter qu'une diète d'élimination chez la mère qui allaite peut être considérée<br />
s'il y a une forte histoire familiale d'allergies. Les parents doivent<br />
alors être avisés qu'une telle diète exige à la fois une grande motivation et une<br />
supervision professionnelle.<br />
Si la mère opte pour l'allaitement mixte bu qu'elle cesse d'allaiter avant que le<br />
bébé ait atteint l'âge de 6 mois, elle devrait utiliser une formule à base d'hydrolysats<br />
de protéines. Les formules de soya ne sont pas recommandées pour<br />
la prévention primaire, des allergies alimentaires, quoiqu!un questionnement<br />
resurgit concernant leur utilisation en pareil cas.<br />
L'insistance doit également être placée sur certaines précautions d'ordre<br />
environnemental. Le tabagisme est à proscrire à la maison et dans l'environnement<br />
du bébé (chez la gardienne, dans l'auto), les animaux à poils devraient<br />
être évités et le niveau d'humidité, maintenu à 35 %. La fréquentation en bas<br />
âge de la garderie devrait être retardée si possible pour minimiser les risques<br />
d'infections respiratoires.<br />
De nombreuses questions demeurent encore sans réponse, dont la plus importante<br />
: toutes ces mesures préviennent-elles les allergies ou en retardent-elles<br />
tout simplement les manifestations ?<br />
ICTÈRE<br />
L'encéphalopathie attribuable à la bilirubine a refait surface au cours des<br />
dernières années, alors qu'elle avait pratiquement disparu pendant 20 ans chez<br />
les bébés nés à terme et en santé. Cette condition grave entraînant des dommages<br />
neurologiques permanents a été retrouvée surtout chez des bébés ayant<br />
obtenu un congé précoce sans bénéficier d'une relance appropriée.<br />
L'allaitement maternel ne devrait pas être interrompu chez les bébés ictériques.<br />
Au contraire, des tétées plus fréquentes sont recommandées pour augmenter<br />
l'apport calorique et favoriser le transit intestinal.<br />
Deux formes d'ictère sont liées à l'allaitement maternel : l'ictère précoce et l'ictère<br />
tardif. L'ictère précoce apparaît dans les 3 à 5 premiers jours de vie. Il est<br />
dû à une insuffisance d'apport calorique, secondaire à des tétées peu<br />
fréquentes ou inefficaces, ce qui provoque un retard dans l'évacuation du<br />
méconium et une augmentation du cycle entéropathique de la bilirubine. Après<br />
avoir écarté les autres causes d'ictère (voir l'ictère pathologique), le traitement<br />
repose essentiellement sur l'augmentation de l'efficacité et de la fréquence des<br />
tétées pour accroître l'apport calorique et stimuler la production de lait. Les<br />
suppléments, surtout donnés au moyen d'un biberon, sont à déconseiller<br />
(Initie sur l'allailumciu<br />
mulcrncl
puisqu'ils peuvent nuire à l'établissement de la lactation. Au besoin, un complément<br />
de lait maternel exprimé ou de lait artificiel peut être indiqué. On privilégiera<br />
alors de petites quantités, données avec un gobelet, une cuillère ou<br />
un dispositif d'aide à l'allaitement.<br />
L'ictère tardif est une condition plus rare qui apparaît vers la fin de la première<br />
semaine, atteint son pic entre le 10 e et le 15 e jour de vie et peut durer<br />
plusieurs semaines et même des mois. Il n'est pas nécessaire d'interrompre l'allaitement<br />
maternel puisque l'ictère tardif est bénin chez les nourrissons en<br />
santé. Cependant, il est essentiel d'écarter la présence d'autres conditions<br />
médicales telles l'hypothyroïdié, l'atrésie des voies biliaires et l'infection urinaire<br />
puisque l'ictère tardif peut être confondu avec des troubles pouvant<br />
exiger des soins médicaux rapides et efficaces.<br />
Ces deux conditions doivent être distinguées de l'ictère pathologique qui<br />
atteint moins de 3 % des nouveau-nés à terme. Il se manifeste en général dans<br />
les 24 heures suivant la naissance, atteint rapidement un pic ou se prolonge<br />
plus longtemps que normalement. Les principaux facteurs qui contribuent à<br />
l'ictère pathologique sont l'infection, la prématurité, l'incompatibilité sanguine<br />
et l'hématome. L'ictère pathologique est considéré comme une maladie, nécessite<br />
une évaluation et une intervention médicales immédiates.<br />
L'utilisation judicieuse de la photothérapie demeure une intervention thérapeutique<br />
efficace qui réduit les concentrations de bilirubine et qui, par conséquent,<br />
prévient l'atteinte de niveaux associés à des séquelles permanentes.<br />
COLIQUES<br />
Les coliques sont définies comme étant des pleurs excessifs chez des enfants<br />
en bonne santé, ayant lieu en général en soirée, débutant dans les premières<br />
semaines de vie, persistant durant au moins 3 heures, 3 jours par semaine, pendant<br />
au moins 3 semaines et se résolvant naturellement avant l'âge de 4-5 mois.<br />
L'incidence rapportée est de 9 à 30 % et est comparable chez les bébés nourris<br />
au biberon et ceux qui sont allaités. Les raisons précises pour lesquelles les<br />
bébés ont des coliques ne sont pas connues, mais beaucoup d'attention a été<br />
dirigée sur l'allergie à la protéine bovine. Les répercussions possibles des coliques<br />
sont nombreuses et sérieuses : douleur et inconfort pour le bébé, frustrations<br />
importantes pour les parents, coûts médicaux non négligeables, abus<br />
physique secondaire (syndrome du bébé secoué).<br />
Parmi les causes médicales possibles de pleurs excessifs chez un bébé allaité,<br />
il faut exclure la faim, le reflux gastro-oesophagien avec oesophagite, une<br />
allergie à la protéine bovine ou une infection urinaire chez le bébé. Il faut<br />
également considérer un tabagisme important ou une consommation excessive<br />
de caféine chez la mère et des attentes irréalistes de parents inexpérimentés.<br />
Il convient donc de procéder à un questionnaire complet, un examen physique<br />
détaillé et parfois, à certains examens de laboratoire avant de conclure qu'il<br />
s'agit d'un enfant au tempérament difficile ou présentant des manifestations<br />
extrêmes d'un comportement normal. Les parents pourront alors être rassurés,<br />
soutenus et encouragés à établir des priorités et à trouver des moyens pour<br />
répondre à leurs propres besoins<br />
Des études ont montré qu'une diète sans lait ni produit laitier chez la mère<br />
allaitante pouvait, dans certains cas, amener une diminution significative des
coliques chez son nourrisson. Les mères qui veulent l'essayer doivent être<br />
avisées que l'adoption d'un telle diète est très astreignante, sur les plans culinaire,<br />
familial et social et qu'elle requiert l'intervention d'une diététiste pour<br />
compenser le manque de calcium et d'autres, éléments nutritifs contenus dans<br />
le lait et les produits laitiers.<br />
ANKYLOGLOSSIE (FREIN DE LANGUE COURT)<br />
L'ankyloglossie est, par définition, un frein de langue court et épaissi qui<br />
entrave les mouvements de la langue de façon partielle ou complète, la langue<br />
pouvant être complètement fusionnée au plancher de la bouche. L'incidence<br />
d'ankyloglossie complète est de 0,5 pour 1000. La plupart des auteurs s'entendent<br />
sur le fait que le frein de langue court n'est pas une cause significative de<br />
troubles du langage, contrairement à la croyance populaire. Par contre, certaines<br />
études suggèrent qu'un frein de langue court peut empêcher un bébé de<br />
positionner correctement sa langue pour téter efficacement.<br />
Chez le nouveau-né, l'extrémité de la langue n'est pas complètement développée.<br />
À l'examen physique, il est donc normal de retrouver une langue courte.<br />
Avec l'âge, la langue devient plus longue et plus mince. C'est pourquoi il y a<br />
une certaine réticence à intervenir chirurgicalement avant l'âge de 4 ans. Le<br />
traitement de l'ankyloglossie légère est donc généralement conservateur. Par<br />
contre, lorsque l'examen physique révèle une langue en forme de coeur, qui<br />
ne peut toucher le bord du maxillaire inférieur ou le dépasser et qui est limitée<br />
dans ses mouvements latéraux, et que le bébé a des difficultés à boire, un<br />
traitement chirurgical peut être considéré (le frein peut être sectionné). Il faut<br />
savoir qu'occasionnellement, de la fibrose s'installe secondairement, limitant<br />
davantage les mouvements de la langue.<br />
FISSURE LABIO-PALATINE<br />
La fissure labiale ou palatine représente la malformation congénitale la plus<br />
fréquente. Il y a de nombreux avantages à allaiter ces bébés : le sein est plus<br />
souple que la tétine de caoutchouc et s'adapte mieux à la malformation de la<br />
lèvre ou du palais. Le bébé a davantage de contrôle sur le flot de lait et sur la<br />
position du sein dans sa bouche. En positionnant le bébé en-dessous ou audessus<br />
du sein, la direction du flot du lait peut être changée pour mieux s'accommoder<br />
à ses besoins. ,<br />
Le bébé avec fissure labiale seulement peut être allaité avec succès, même<br />
avant la chirurgie. Le sein tend à remplir la fente labiale permettant au bébé de<br />
boire avec presque autant de facilité qu'un bébé sans malformation.<br />
Par contre, le bébé avec une fissure palatine le moindrement sévère peut être<br />
difficile à allaiter. II faut cependant encourager la mère à entreprendre l'allaitement<br />
le plus rapidement possible après l'accouchement et à essayer différentes<br />
positions, pendant que ses seins sont encore souples, pour trouver celles où le<br />
bébé tète le plus efficacement.<br />
Plusieurs suggestions peuvent être faites pour rendre l'allaitement plus facile<br />
chez ces bébés : massage des seins, compresses d'eau chaude, tétées<br />
fréquentes.au cours des 2 premières semaines (toutes les 2 ou 3 heures) et<br />
Guide sur l'allaitement<br />
maternel<br />
v.
- "'J'<br />
pression sur l'aréole pour permettre au mamelon de s'allonger et au bébé d'agripper<br />
le sein plus facilement. Il faut éviter,d'attendre que le bébé soit affamé<br />
et en pleurs pour donner le boire. Après de' nombreux essais, si le bébé est<br />
incapable de prendre le sein ou de le vider efficacement, la mère peut alors<br />
exprimer son lait pour l'offrir au bébé.<br />
Pour prévenir la fuite de lait dans lë nez et l'étouffement secondaire, les positions<br />
idéales pour le bébé semblent être celles à califourchon (p. 31) et football<br />
modifiée (p. 30)! Les régurgitations nasales sont fréquentes au début et ne<br />
devraient pas alarmer les parents outre mesure. Elles tendent à diminuer au fur<br />
et à mesure que le bébé grandit. Lorsqu'elles surviennent, il est mieux d'arrêter<br />
le boire pour permettre au bébé de tousser ou d'éternuer.<br />
MALFORMATION CARDIAQUE CONGENITALE<br />
La croyance populaire veut que l'allaitement maternel représente un effort plus<br />
grand pour le bébé qui a une malformation cardiaque congénitale et qu'il est<br />
à décourager. Il semble cependant qu'il en soit tout autrement. En effet, certaines<br />
études ont démontré qu'au cours de la tétée au sein, la saturation en O2<br />
du bébé était plus élevée et moins variable qu'au biberon, que la croissance<br />
pondérale était plus rapide et le séjour à l'hôpital, plus court.<br />
L'allaitement maternel est donc considéré par plusieurs comme étant le mode<br />
d'alimentation idéal pour le bébé porteur d'une malformation cardiaque. Les<br />
avantages sont incontestables puisque ces bébés sont plus sujets aux infections<br />
respiratoires, au retard de croissance et aux hospitalisations nombreuses. Par<br />
contre, les difficultés ne doivent pas être minimisées. On rapporte une lactation<br />
plus difficile à établir, des boires plus fréquents et de plus courte durée,<br />
un positionnement plus difficile et une préférence mammaire. Il est souligné<br />
que ces bébés ont avantage à recevoir le lait de fin de tétée, qui est plus riche<br />
en gras, de façon à favoriser une croissance rapide et optimale. Si des compléments<br />
apparaissent nécessaires, le dispositif d'aide à l'allaitement rempli de<br />
lait de fin de tétée est à privilégier.<br />
SYNDROME DE DOWN (TRISOMIE 21)<br />
Dans certains cas, allaiter un bébé ayant une trisomie 21 représente un défi de<br />
taille et nécessite patience, détermination et soutien. Cependant, une étude a<br />
déjà rapporté que plus de la moitié des bébés ayant le syndrome de Down n'ont<br />
aucun problème à téter (Aumônier et Cunningham).<br />
Tous ces bébés sont hypotoniques et peuvent avoir de la difficulté à s'alimenter<br />
au sein, particulièrement au début. Ils nécessitent souvent de l'aide supplémentaire<br />
pour trouver le sein, s'y agripper efficacement et y rester un bon moment.<br />
Avec le temps et la pratique, le tonus et la succion de ces bébés s'améliorent et<br />
l'allaitement devient plus facile.<br />
Ces bébés sont souvent calmes entre les boires et endormis aux boires. Un positionnement<br />
adéquat, une stimulation cutanée fréquente et des tétées rapprochées<br />
mais de courte durée rendent la tâche plus facile à ces enfants.<br />
Certains bébés avec trisomie 21 ont des problèmes cardiaques ou des infections<br />
respiratoires fréquentes nécessitant une attention médicale particulière. Ils bénéficient<br />
cependant grandement du colostrum et du lait maternel donnés par tube à<br />
gavage, dispositif d'aide à l'allaitement maternel, gobelet, cuiller ou même biberon.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
Citez la mère<br />
CÉSARIENNE ET ANALGÉSIE<br />
Peu importe le type d'accouchement, l'allaitement maternel précoce et fréquent<br />
présente de nombreux avantages pour l'enfant et la mère. On rapporte une<br />
réduction du taux d'allaitement maternel après une césarienne en raison de<br />
nombreux facteurs maternels comme la douleur, l'anxiété, l'utilisation.de sédatifs<br />
et narcotiques. On reconnaît que la douleur entraîne une stimulation sympathique<br />
qui inhibe la sécrétion d'oxytocine et qui diminue, par le fait même,<br />
le réflexe d'éjection. Une analgésie efficace (qu'elle soit épidurale, intraveineuse<br />
ou per os) inhibe cette réaction induite par la douleur, améliorant ainsi la capacité<br />
de la mère à allaiter après une césarienne, diminuant possiblement l'anxiété<br />
chez la mère et améliorant sa capacité à s'alimenter plus rapidement.<br />
Si la mère a une césarienne sous anesthésie épidurale, elle peut allaiter précocement,<br />
pendant que l'effet de l'anesthésie se fait encore sentir. Elle est alors<br />
alerte, non souffrante et excitée de l'arrivée de son bébé. Il est même pensable<br />
que la première tétée soit donnée dans la salle d'opération. De retour à sa<br />
chambre, la mère peut allaiter en position latérale, aidée de son conjoint ou<br />
d'un membre du personnel.<br />
Si la césarienne a eu lieu sous anesthésie générale, la mère peut être inconsciente<br />
pour un moment puis plutôt affaiblie, ce qui retarde le début de l'allaitement.<br />
Dès que la maman.le demande, l'allaitement devrait être encouragé<br />
et ne cause pas de problèrhé au bébé. Dans de telles circonstances, la mère a<br />
généralement besoin d'aide.<br />
On ne saurait trop insister sur l'importance de soulager efficacement les mères<br />
allaitantes qui éprouvent de la douleur. L'acétaminophène, la codéine, l'hydrocodone,<br />
Tibuprofène et la morphine peuvent être prescrits sans danger. Les<br />
médicaments suivants sont à éviter, sauf s'ils sont utilisés pendant de très<br />
courtes périodes de temps : la mépéridine (Démérol), en pré et postnatal, à<br />
cause des effets sédatifs chez le bébé, et le naproxen, à cause du risque de<br />
saignement chez le bébé.<br />
NAISSANCES MULTIPLES<br />
La mère qui donne naissance à des jumeaux, des triplés ou même des quadruplés<br />
peut allaiter ses bébés exclusivement, mais il faut se rappeler qu'il ne<br />
s'agit pas d'une situation de "tout ou rien". Des compléments de lait artificiel<br />
donnés au biberon peuvent être envisagés, tout en sachant qu'il y a toujours<br />
un risque d'affecter la qualité de la succion du bébé et, secondairement, de<br />
diminuer la production lactée chez la mère. Une autre solution envisageable est<br />
^expression du lait maternel pour ensuite le donner au biberon.<br />
Idéalement, l'allaitement devrait débuter précocement. On sait cependant que<br />
l'incidence de prématurité et de retard de croissance est plus élevée lors d'une<br />
grossesse multiple. Il n'est donc pas rare que les bébés ne puissent pas être mis<br />
au sein avant plusieurs jours ou plusieurs semaines. Si tel est le cas, l'expression<br />
du lait maternel doit être entreprise très tôt et l'utilisation d'un tire-lait électrique<br />
double est à encourager. .<br />
Ci ni tic sur l'allaitement maternel
La mère peut choisir d'allaiter un bébé à la fois. Au début, elle devra utiliser les<br />
deux seins pour chaque bébé, à chaque tétée. Il est suggéré d'allaiter le bébé<br />
A du côté droit pendant environ 10 minutés et de le laisser términer son boire<br />
au sein gauche. Le bébé B commence le sien du côté gauche. Il tète pendant<br />
environ 10 minutes lui aussi et termine son boire au sein droit. Après l'établissement<br />
d'une bonne sécrétion lactée, la mère peut offrir un seul sein par<br />
tétée à chaque enfant, en s'assurant de ne pas toujours allaiter le même bébé<br />
au même sein pour favoriser un développement psychomoteur harmonieux.<br />
Après un certain temps, si la mère le désire, les deux bébés peuvent être nourris<br />
en tandem. La décision d'allaiter les deux bébés à la fois relève autant de la<br />
mère que des bébés. Certains bébés refuseront de se prêter à l'allaitement<br />
simultané, alors que d'autres, tout au contraire, refuseront de téter s'ils n'entendent<br />
pas leur jumeau téter à l'autre sein! Diverses positions peuvent être<br />
adoptées pour faciliter l'allaitement en tandem (p.32 et 33).<br />
ALCOOLISME ET TOXICOMANIE<br />
Une consommation importante d'alcool peut entraver le réflexe d'éjection, en<br />
plus d'entraîner de la faiblesse et un sommeil plus profond chez le nourrisson.<br />
Comme le bébé ne tète plus aussi bien ou saute des tétées, la production lactée<br />
de la mère peut diminuer. Aussi, si l'abus d'alcool est régulier, le gain de<br />
poids du bébé et sa croissance peuvent être altérés. Une autre inquiétude est<br />
que la consommation d'alcool interfère avec la capacité de la mère à s'occuper<br />
de son bébé et la rend plus à risque de dépression, de fatigue et d'erreurs de<br />
jugement.<br />
Quant aux drogues, l'American Academy of Pediatrics considère que les produits<br />
suivants sont contre-indiqués durant l'allaitement : amphétamine, cocaïne,<br />
héroïne, marijuana et phencyclidine. Non seulement représentent-ils un danger<br />
pour le bébé allaité, mais ils ont des effets néfastes sur la santé physique et<br />
émotive de la mère. Pour sa part, Jack Newman, pédiatre et directeur de cliniques<br />
d'allaitement à Toronto, considère que l'usage occasionnel de marijuana<br />
ou autres substances illicites ne- devrait pas constituer de contre-indication<br />
formelle à l'allaitement. De plus, comme les consommatrices régulières de<br />
drogues dures allaitent rarement, il est d'avis que nous ne devrions pas exiger<br />
l'abstinence complète chez les quelques mères toxicomanes qui manifesteraient<br />
le désir d'allaiter. Il est à noter que les mères sous méthadone peuvent allaiter<br />
si la dose est moins de 20 mg/jour.<br />
Comme la recherche dans ce domaine évolue rapidement, les professionnels<br />
de la santé qui ont à prendre une décision concernant la consommation d'alcpol<br />
ou de drogue chez une mère qui allaite sont invités à utiliser les ressources<br />
qui témoignent des recherches scientifiques les plus récentes et qui sont constamment<br />
remises à jour :<br />
• Haie, Thomas, Medications and mother's milk, 9 1 ' 1 ed. 747 p. Texas :<br />
Pharmasoft Medical Publishing, 2000.<br />
• Briggs, G. et coll. Drugs in pregnancy and lactation, 5 U ' éd., 1998.<br />
• la ligne téléphonique du centre d'information IMAGe, une collaboration du<br />
CHU mère-enfant Ste-Justine et dé la faculté de pharmacie de l'Université<br />
de Montréal. Cette ressource s'adresse uniquement aux professionnels de<br />
la santé et est accessible du lundi au vendredi, de 9 h à 12 h et de 13 h à<br />
16 h au numéro (514) 345-2333.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
• une ligne téléphonique sans frais est également disponible à la fois pour<br />
les intervenants et pour les parents qui ont des questions à ce sujet. Il<br />
s'agit de Motherisk, un centre d'information issu de la collaboration de<br />
l'Université de Toronto et du Hospital for Sick Children de Toronto. Le service<br />
est offert en français et en anglais et est disponible de 9 h à 17 h, du<br />
lundi au\endredi. (1-877-327-4636).<br />
Comme l'alcoolisme et la toxicomanie sont des situations complexes, associées<br />
à une multitude d'autres facteurs, elles nécessitent un suivi étroit, réalisé par<br />
une équipe d'intervenants qui travaillent en étroite collaboration.<br />
INFECTION À VIH<br />
Il est reconnu que le VIH-1 DNA est présent dans le lait maternel des mères<br />
infectées et que la transmission postnatale peut survenir chez les bébés allaités.<br />
Il est recommandé par l'OMS, l'UNICEF et l'UNAJDS que les mères séropositives<br />
n'allaitent pas si une alternative sécuritaire au lait maternel est disponible.<br />
L'Institut canadien de la santé infantile (ICSI, 1996), l'American Academy of<br />
Pediatrics et l'American College of Obstetricians and Gynecologists (AAP et<br />
ACOG, 1992) abondent dans le même sens et suggèrent aux mères séropositives<br />
d'opter pour une autre méthode d'alimentation que l'allaitement maternel.<br />
HÉPATITE B<br />
Il est recommandé que le nouveau-né dont la mère est porteuse chronique<br />
d'hépatite B (HBsAG positif) reçoive des gammaglobulines hyperimmunes le<br />
plus tôt possible après la naissance et la première dose du vaccin contre l'hépatite<br />
B préférablement dans les douze heures de vie. La deuxième dose sera<br />
donnée à 1 mois de vie et la troisième, à 6 mois. Cette approche réduit les<br />
risques de transmission de l'hépatite B au bébé de 95 %. Si le nouveau-né a<br />
reçu ses immunoglobulines et son premier vaccin, l'allaitement maternel peut<br />
alors être débuté. Idéalement, tout cela devrait se faire dans la première<br />
heure de vie de façon à ne pas entraver la mise au sein précoce. Sinon, un<br />
supplément pourrait être offert en attendant.<br />
INFECTION PARLE VIRUS DE L'HÉPATITE C<br />
Bien que le VHC soit d'une grande importance pour la santé publique, le<br />
dépistage ' universel n'est pas recommandé à l'heure actuelle au Canada.<br />
Cependant, le test de détection devrait être offert à toutes les femmes à risque<br />
d'être porteuses du virus.: les utilisatrices ou ex-utilisatrices de drogues injectables,<br />
les patientes hémodialysées ou qui ont reçu une transfusion, les femmes<br />
qui ont des relations sexuelles non protégées avec des partenaires multiples,<br />
les femmes qui ont eu un tatouage ou un « body-piercing - fait dans des conditions<br />
ne répondant pas aux normes nationales.<br />
Quelques chercheurs ont signalé la présence de l'ARN de VHC dans le lait<br />
maternel et, dans ces cas, les concentrations étaient beaucoup plus basses que<br />
dans le sang. L'importance de ces observations n'est pas encore bien comprise.<br />
Bien qu'il y ait un risque théorique de transmission, aucun cas n'a encore été<br />
signalé. En conséquence, les bébés nés de mères asymptomatiques anti-VHC<br />
peuvent être allaités. Par contre, on devrait déconseiller aux mères qui ont une<br />
hépatite C active et symptomatique d'allaiter, surtout si elles ont une charge<br />
virale élevée, en raison du trop grand risque de transmettre la maladie.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
DIABÈTE DE TYPE I<br />
» i<br />
Les mères atteintes de diabète de type I peuvent allaiter avec succès si elles<br />
sont bien soutenues tout au long de leur grossesse, pendant et après leur<br />
accouchement. La lactation dépend en grande partie du contrôle de la glycémie<br />
chez ces patientes. Le fait d'allaiter abaisse la glycémie et nécessite un apport<br />
calorique supplémentaire de 500 kcal/jour. Grâce à un bon contrôle glycémique,<br />
la mère et le bébé peuvent tirer profit de l'allaitement. Il ne faut pas<br />
oublier que, chez ces patientes, la montée laiteuse peut survenir plus tardivement<br />
et qu'un contrôle glycémique serré pendant la grossesse, durant le travail<br />
et l'accouchement, influence positivement la production de lait.<br />
f<br />
Lés besoins en insuline augmentent durant la grossesse mais après l'expulsion<br />
du placenta, il peut y avoir quelques heures pendant lesquelles aucune insuline<br />
n'est requise. Après cette période, les besoins en insuline diminuent d'enviroala<br />
moitié de ce qu'ils étaient avant l'accouchement. Il convient donc, à la<br />
période post-partum, de vérifier régulièrement la glycémie et, plus particulièrement,<br />
avant et après lès tétées, afin d'ajuster les doses d'insuline en conséquence.<br />
Pour éviter les hypoglycémies, une petite collation avant et pendant<br />
la tétée et avant la sieste est suggérée (4 à 8 oz de lait, un morceau de fruit ou<br />
quelques craquelins) à moins qu'un bon repas n'ait été pris 1 ou 2 heures<br />
avant.<br />
Les nouveau-nés peuvent présenter des hypoglycémies qui exigent une admission<br />
aux soins intensifs, séparant ainsi la mère de son bébé. Il convient alors<br />
d'aider la mère à exprimer son lait pour établir une bonne production lactée et<br />
prévenir l'engorgement. Ces mères sont plus à risque d'infections comme la<br />
mastite, ce qui nécessite une attention particulière de la part du personnel<br />
quant à l'enseignement des soins à apporter aux seins (éviter savon et alcool,<br />
sécher à l'air libre) et à la supervision des tétées, pour éviter l'assèchement, les<br />
craquelures, l'irritation et la congestion.<br />
CHIRURGIE MAMMAIRE<br />
Les chirurgies du sein ont acquis beaucoup de popularité. Dans les cas d'augmentation<br />
mammaire, l'allaitement maternel est possible et s'avère un succès<br />
s'il n'y a pas eu destruction importante des tissus glandulaires ou section<br />
des canaux, des nerfs, ou des vaisseaux sanguins de la glande ou du mamelon.'Si<br />
l'intervention chirurgicale a été pratiquée sur une hypoplasie mammaire<br />
(sous-développement du sein), des problèmes d'insuffisance de production de<br />
lait sont à craindre. Certains auteurs ont rapporté que les mères exprimaient<br />
des craintes que l'implant nuise à l'allaitement, ce qui les faisait opter d'emblée<br />
pour le biberon. À noter qu'il n'y a pas d'évidence que les implants au silicone<br />
comportent des risques pour le bébé.<br />
La technique chirurgicale utilisée pour la réduction mammaire est plus<br />
destructrice que celle utilisée pour l'augmentation du volume des seins. En plus<br />
d'occasionner une perte significative des tissus glandulaires qui servent,à la<br />
production de lait, elle nécessite souvent de replacer le mamelon, et donc de<br />
sectionner des conduits lactifères, nerveux et sanguins. Elle entraîne, par le fait<br />
même, une interruption des conduits lactifères responsables d'acheminer le lait<br />
vers la surface des mamelons, et compromet l'approvisionnement vasculaire et<br />
nerveux du complexe mamelon/aréole nécessaire au déclenchement du réflexe<br />
d'éjection. Pour toutes ces raisons, les chances d'allaiter uniquement au sein<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
après une réduction mammaire sont minces, mais pas impossibles. L'allaitement<br />
partiel peut cependant être considéré.<br />
Les professionnels de la santé sont donc responsables, dès les premières visites<br />
prénatales, d'informer avec justesse ces futures mamans pour que leurs attentes<br />
soient réalistes et leurs décisions, éclairées. A la période postnatale, le gain<br />
pondéral de leurs bébés.est à suivre de près.<br />
RELACTATION ET LACTATION PROVOQUÉE<br />
La relactation est un processus par lequel la production de lait est stimulée et<br />
rétablie chez une femme qui a donné naissance à un enfant mais qui ne l'a pas<br />
allaité initialement, ou encore, après une interruption deTallaitement. il arrive<br />
ainsi que la mère souhaite allaiter un enfant qui a été sevré à cause d'une condition<br />
médicale particulière ou nourrir au sein un enfant qui n'a jamais été<br />
allaité et qui a développé une allergie à la protéine bovine. Il est également<br />
possible que la mère ait des regrets de ne pas avoir opté pour l'allaitement<br />
maternel.<br />
Quelle que soit la raison, la relactation est toujours possible si la mère le<br />
souhaite ardemment et qu'elle reçoit des encouragements, du soutien et des<br />
conseils .techniques appropriés. La mère doit être disposée à mettre son bébé<br />
au sein fréquemment (au moins 8 fois par jour) et à utiliser des méthodes alternatives<br />
pour stimuler ses seins et nourrir son bébé en attendant de pouvoir satisfaire<br />
entièrement ses besoins. De plus, une attitude calme et positive et une<br />
alimentation équilibrée sont des facteurs qui favorisent la relactation.<br />
La lactation provoquée est le processus par lequel la production de lait est<br />
induite chez une femme qui n'a pas donné naissance à un enfant. Il s'agit le<br />
plus souvent d'une mère adoptive. Contrairement à la mère biologique, celleci<br />
n'a pas vécu les neuf mois de changements hormonaux qui font croître le<br />
tissu mammaire et préparent le corps à l'allaitement. Il faut davantage de succion<br />
pour provoquer la lactation qu'il n'en faut pour établir et maintenir la production<br />
de lait après l'accouchement. Selon Jack Newman, la plupart des mères<br />
adoptives qui essaient d'allaiter produisent environ la moitié de la quantité de<br />
lait dont le bébé a besoin. D'autres ne produisent pas de lait du tout. Certains<br />
facteurs peuvent influer sur la quantité de lait qu'une mère peut produire :<br />
• la volonté du bébé à téter au sein et sa capacité de bien téter ;<br />
• la fréquence et l'efficacité de la stimulation des seins ;<br />
• la réponse physique de la mère à la stimulation de ses seins.<br />
La lactation provoquée exige beaucoup de temps, d'efforts et de confiance en<br />
soi. L'aide quotidienne, ainsi que le soutien et l'encouragement de l'entourage,<br />
surtout du conjoint, sont primordiaux.<br />
La relactation et la lactation provoquée sont deux situations qui exigent que la<br />
mère soit référée à une personne spécialisée en allaitement, qui pourra lui<br />
fournir toutes les informations techniques et pratiques sur la question et l'aider<br />
à déterminer si ses objectifs ont des chances d'être atteints. Une médication est<br />
souvent utilisée pour augmenter la production de lait, en combinaison avec des<br />
tétées fréquentes ou l!expression de lait. Dans les deux cas, un suivi étroit doit<br />
être offert à la dyade mère-bébé.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
CANCER DU SEIN<br />
L'allaitement maternel est contre-indiqué chez les mères atteintes d'un cancer<br />
du sein. Là chimiothérapie et le recours aux composés radioactifs en vue du<br />
diagnostic ou dans le cadre d'un traitement sont également des contre-indications<br />
à l'allaitement maternel.<br />
Les femmes qui ont déjà été traitées pour un cancer du sein peuvent envisager<br />
une grossesse et l'allaitement. Dans ce cas, la mère devrait être référée à une<br />
personne spécialisée en allaitement.<br />
Ouvrages consultés<br />
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Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
10 - EXPRESSION ET CONSERVATION DU LAIT MATERNEL<br />
Expression du lait maternel<br />
L'expression du lait maternel permet aux mères d'offrir leur lait à leur bébé,<br />
même lorsqu'elles en sont séparées temporairement (sorties, retour au travail)<br />
ou plus longuement (hospitalisation de la mère ou du bébé, par exemple).<br />
L'expression du lait permet également de soulager les seins engorgés ou de<br />
maintenir la production lactée, au besoin.<br />
Le choix d'une méthode pour exprimer le lait maternel dépend des besoins.<br />
Pour une mère qui exprime son lait tous les jours, pour nourrir son bébé prématuré<br />
ou hospitalisé par exemple, un tire-lait électrique est sans aucun doute<br />
le meilleur choix. Pour une mère qui exprime son lait de façon occasionnelle,<br />
l'expression manuelle est plus appropriée.<br />
STIMULER LE REFLEXE D'EJECTION<br />
Quelle que soit la méthode utilisée, le réflexe d'éjection est de première importance<br />
pour réussir à exprimer du lait efficacement. Si le réflexe d'éjection n'est<br />
pas stimulé, la mère ne pourra exprimer que la petite quantité contenue dans<br />
les réservoirs près du mamelon, la plus grande quantité restant dans ses seins.<br />
Lorsque la mère allaite, la succion de son bébé stimule le réflexe d'éjection.<br />
Comme la sensation du tire-lait ou de l'expression manuelle n'est pas la même<br />
que celle d'un bébé qui tète,' la mère devra peut-être favoriser le déclenchement<br />
de son réflexe d'éjection en s'inspirant des méthodes suivantes :<br />
• s'allouer suffisamment de temps afin de ne pas se sentir pressée ;<br />
• exprimer du lait dans un lieu familier et confortable ;<br />
• réduire les distractions, débrancher le téléphone et verrouiller la porte, si<br />
possible ;<br />
• établir une routine qui favorise la détente et l'écoulement du lait (chaleur<br />
sur les seins, massage) ;<br />
• stimuler les mamelons avant de commencer à exprimer du lait ;<br />
• adopter un mouvement rythmique qui imite la succion du bébé ;<br />
• concentrer tous ses sens sur le bébé : si possible, exprimer du lait en sa<br />
présence ou pendant qu'il tète à l'autre sein. En son absence, l'imaginer au<br />
sein, regarder une de ses photos.<br />
EXPRESSION MANUELLE<br />
La technique décrite ici est celle proposée par la Ligue La Leche. Il s'agit de la<br />
technique Marmet, du nom de celle qui l'a mise au point, Chele Marmet. Elle<br />
peut être utilisée pour exprimer un peu de lait, pour soulager les seins, ou pour<br />
exprimer du lait pour tout un boire. La technique consiste à alterner expression<br />
du lait et massage des seins, de façon à stimuler l'éjection du lait.<br />
Pour faciliter la lecture du texte, la formulation la plus simple a été choisie. La<br />
technique est décrite comme si elle s'adressait directement à une mère allaitante.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
Préparation<br />
• Des compresses d'eau chaude ou une douche chaude peuvent aider à faire<br />
couler le lait.<br />
• Trouver un endroit confortable où il est possible de découvrir les seins au<br />
complet.<br />
• Bien laver les mains.<br />
• Prendre un contenant propre pour recueillir le lait.<br />
Expression du lait<br />
1. Placer le pouce, l'index et le majeur à environ 1 ou 1<br />
1/2 pouce du mamelon.<br />
• Utiliser cette mesure comme guide seulement, car<br />
elle ne représente pas nécessairement le contour de<br />
l'aréole, le diamètre de celui-ci pouvant varier d'une<br />
femme à l'autre.<br />
• Placer le pouce au-dessus de l'aréole et les deux<br />
autres doigts en-dessous.<br />
• Éviter d'entourer tout lè sein.<br />
2. Appuyer fermement les doigts vers la cage thoracique.<br />
• Éviter d'écarter les doigts.<br />
• Si les seins sont gros et lourds, soulever le sein avant<br />
d'appuyer.<br />
f<br />
—•<br />
A<br />
c j<br />
cage<br />
O<br />
Appuye2 fermement<br />
contre la<br />
thoracique<br />
3. Rouler simultanément le pouce et les deux autres<br />
doigts vers l'avant, comme pour prendre des<br />
empreintes digitales..<br />
• Ce mouvement de rotation du pouce et des doigts<br />
comprime et draine les réservoirs de lait, sans abîmer<br />
les tissus délicats du sein.<br />
Noter la position des ongles du pouce et des doigts<br />
dans l'illustration ci-contre.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
4. Répéter en cadence pour bien drainer les réservoirs.<br />
• Placer les doigts, appuyer, rouler; placer les doigts, appuyer, rouler...<br />
• Tenter de reproduire un rythme semblable à celui du bébé quand il tète.<br />
Le lait coule d'abord goutte à goutte, puis en jet avec le temps.<br />
5. Déplacer le pouce et les doigts autour du sein, de<br />
manière à en faire le tour.<br />
• Utiliser les deux mains sur chaque sein. Les illustrations<br />
ci-contre montrent la position des mains sur le<br />
sein droit.<br />
Massage<br />
Il est recommandé de masser, ' caresser, secouer les seins pour stimuler le<br />
réflexe d'éjection du lait<br />
1. Masser les alvéoles et les canaux lactifères.<br />
• Commencer par le haut du sein. Appuyer fermement<br />
contre la cage thoracique. Du bout des doigts, tracer<br />
des cercles à un endroit précis du sein.<br />
• Après quelques secondes, déplacer les doigts vers<br />
un autre endroit.<br />
• Continuer de masser en spirales vers l'aréole.<br />
• Le mouvement est semblable à celui utilisé pour l'examen des seins.<br />
2. Caresser la surface du sein, à partir du haut vers<br />
l'aréole, en un mouvement semblable à un léger chatouillement.<br />
• Continuer ce mouvement de façon à faire le tour du<br />
sein.<br />
• Ce mouvement aide à la détente et stimule le<br />
réflexe d'éjection.<br />
3. Secouer les seins en vous penchant vers l'avant de<br />
manière à ce que la gravité aide à l'éjection du lait.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
Durée<br />
L'expression du lait prend à peu près le même temps que nourrir le bébé.<br />
Alterner l'expression du lait et le massage pour stimuler le réflexe d'éjection<br />
Exprimer le lait de chaque sein pendant 5 à 7 minutes.<br />
Masser, caresser, secouer.<br />
Exprimer le lait de chaque sein pendant 3 à 5 minutes.<br />
Masser, caresser, secouer.<br />
Exprimer le lait de chaque sein pendant 2 à 3 minutes.<br />
Mise en garde<br />
• Éviter de presser le sein ; car cela risque de causer<br />
des ecchymoses.<br />
• Éviter de tirer sur le sein et le mamelon, car cela<br />
risque d'abîmer les tissus.<br />
• Éviter de faire glisser la main sur le sein, ce quirisque<br />
d'irriter la peau.<br />
La description et les illustrations de la méthode Marmet ont été tirées et adaptées<br />
de celles qui paraissent dans le livre Traité de l'allaitement maternel, de la<br />
Ligue La Leche, p. 195 à 198.<br />
EXPRESSION AVEC UN TIRE-LAIT<br />
Plusieurs mères croient qu'il est indispensable d'avoir un tire-lait, ce qui n'est<br />
pas toujours le cas. Cet appareil peut être fort utile, particulièrement si la mère<br />
exprime son lait de façon.régulière, comme lorsque le bébé est prématuré ou<br />
-hospitalisé ou après le retour au travail. S'il s'agit d'un usage occasionnel, l'expression<br />
manuelle constitue certainement le meilleur choix.<br />
Il existe différentes catégories de tire-lait : les tire-lait à fonctionnement manuel,<br />
les tire-lait à petit moteur (à piles ou électriques), les tire-lait électriques de format<br />
intermédiaire et de grand format.<br />
Les tire-lait manuels sont petits, légers, portables et sont les moins coûteux.<br />
Ils nécessitent du temps et de l'entraînement pour les utiliser efficacement.<br />
Différents modèles sont disponibles : à cylindre, à gâchette, à une main, à<br />
pédale. On peut s'en procurer à la Ligue La Leche et dans la plupart des pharmacies.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
Attention!<br />
Il faut éviter les tire-lait en forme de klaxon de bicyclette. Il est difficile d'en<br />
régler la succion et ils peuvent blesser les mamelons. En plus, ces tire-lait sont<br />
difficiles à nettoyer.<br />
Les tire-lait à petit moteur, fonctionnant à piles ou à l'électricité, sont légers,<br />
faciles à transporter et à nettoyer. Ils sont automatiques ou semi T automatiques,<br />
c'est-àrdire que la mère peut régler la succion. Les modèles fonctionnant à piles<br />
peuvent constituer un choix coûteux s'ils sont utilisés sur une base régulière,<br />
puisque les piles doivent être remplacées souvent. Certains modèles sont<br />
bruyants et ils ne sont pas toujours plus efficaces que les tire-lait manuels.<br />
Toutefois, plusieurs mères les apprécient parce qu'elles n'ont pas à faire d'efforts<br />
pour les actionner.<br />
Les tire-lait électriques de format intermédiaire ont fait leur apparition sur<br />
le marché au cours des dernières années. Ils sont habituellement contenus dans<br />
un sac de transport et ont été conçus pour les mères qui expriment leur lait<br />
plus de deux fois par jour ailleurs qu'à la maison (au travail, par exemple). Ils<br />
sont automatiques, c'est-à-dire que la succion et l'arrêt de la succion sont<br />
préréglés. Ils sont plus légers que les tire-lait à gros moteur, ils sont silencieux<br />
et certains modèles permettent l'expression du lait des deux seins à la fois.<br />
Les tire-lait électriques à gros moteur sont les plus efficaces et sont particulièrement<br />
utiles pour les mères qui expriment leur lait régulièrement. Ce sont<br />
d'ailleurs ceux qui sont recommandés aux mères des bébés prématurés. Ils permettent<br />
d'exprimer du lait des deux seins à la fois. Les tire-lait électriques sont<br />
les plus dispendieux, mais ils peuvent être loués, soit au CLSC,. auprès des<br />
groupes d'entraide ou dans les pharmacies. Lors de la.location, la mère est souvent<br />
invitée à acheter des accessoires individuels (coupole, bouteille, tube, piston)<br />
pour éviter la transmission possible de maladies.<br />
Pour obtenir le nom de la personne ou de l'organisation responsable de la location<br />
de tire-lait dans un territoire donné, les mères peuvent s'informer auprès<br />
du CLSC, du centre hospitalier ou du groupe d'entraide local ou régional.<br />
Les caractéristiques à rechercher<br />
Plusieurs mères ont été insatisfaites de leur tire-lait. Elles l'ont trouvé inefficace<br />
ou ont eu des douleurs aux mamelons. Aussi, convient-il d'inviter les mères à<br />
se renseigner avant d'acheter un tire-lait.<br />
Les mères qui décident d'exprimer leur lait à l'aide d'un tire-lait ont avantage à<br />
considérer les caractéristiques suivantes, surtout si elles l'utilisent de façon<br />
régulière :<br />
• le cycle de succion et d'arrêt de succion : le tire-lait devrait simuler le plus<br />
fidèlement possible le rythme de succion du bébé (environ 60 succions par<br />
minute). Certains modèles sur le marché sont moins efficaces pour maintenir<br />
la production lactée parce qu'ils ont un rythme trop lent, simulant<br />
seulement 7 à 8 succions par minute ;<br />
• le confort : l'expression du lait ne devrait pas causer de la douleur ou blesser<br />
les mamelons. Il faut pour cela régler adéquatement la force de succion<br />
ainsi que l'arrêt de succion (ou relâchement de la succion) à un niveau sans<br />
danger. Certains tire-lait offrent un contrôle automatique de l'alternance<br />
succion-relâchement.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
Quel que soit le modèle de tire-lait choisi, inviter la mère :<br />
• à utiliser un tire-lait neuf. S'il s'agit d'une location, et que les pièces<br />
amovibles du tire-lait sont prêtées et non vendues,.vérifier si elles<br />
ont été stérilisées à l'autoclave, à cause de la transmission possible de<br />
maladies. Lorsque les pièces de tire-lait sont utilisées par plus d'une personne,<br />
l'ébullition n'est pas une méthode jugée appropriée, étant insuffisante<br />
pour détruire certains micro-organismes ;<br />
• à lire et à suivre les instructions du fabricant concernant les mesures d'hygiène<br />
recommandées ët l'utilisation du produit ;<br />
• à humecter le sein de façon à créer une bonne étanchéité et à bien centrer<br />
le mamelon dans la coupole, pour éviter qu'il frotte sur les côtés. Il est<br />
à noter que certains tire-lait sont munis d'adaptateurs pour convenir aux<br />
différentes tailles de mamelons et d'aréoles et éviter ainsi de blesser les tissus<br />
délicats du sein ;<br />
• à procéder avec douceur au début, réglant la pression au plus bas ;<br />
• à s'arrêter et à modifier sa technique si l'expression du lait est douloureuse.<br />
En plus-de créer de l'inconfort, la douleur inhibe le réflexe d'éjection.<br />
QUANTITÉ ET COULEUR DU LAIT EXPRIMÉ<br />
L'expression du lait maternel est un.art et elle demande de l'habileté. Comme<br />
toute technique, elle exige de la pratique, et les mères doivent en être<br />
avisées pour avoir des attentes réalistes. La quantité de lait exprimé au cours<br />
des premiers essais est généralement minime, mais elle augmente avec la pratique,<br />
au fur et à mesure que la mère se familiarise avec le massage et la<br />
manipulation des seins et qu'elle acquiert le rythme et la coordination appropriés.<br />
Il est important de rassurer les mères à ce sujet et de les encourager à consulter<br />
le personnel des soins de santé, les bénévoles de la Ligue La Leche ou<br />
d'un groupe d'entraide à l'allaitement lorsqu'elles décident d'exprimer leur lait.<br />
Le lait humain prend différentes teintes de blanc (bleuté, jaunâtre ou brunâtre).<br />
Il ne faut pas s'en inquiéter, c'est tout à fait naturel. De même, comme il n'est<br />
pas homogénéisé, le gras se sépare du reste. Il suffit de l'agiter avant de le donner<br />
au bébé.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
Conservation et congélation du lait maternel<br />
Tout ce qui entre en contact avec le lait maternel exprimé doit être le plus propre<br />
possible. Ceci comprend les mains, le tire-lait, le récipient ou le sac dans<br />
lequel le lait est versé. Afin d'éviter toute contamination, bien se laver les mains<br />
et nettoyer le ou lés récipients avec un détergent et de l'eau chaude, puis rincer<br />
à l'eau claire. Le lait maternel exprimé peut ensuite être réfrigéré ou congelé.<br />
CHOIX DES CONTENANTS<br />
Le type de contenant à utiliser pour conserver le lait maternel n'est pas très<br />
important si le bébé reçoit du lait exprimé de façon occasionnelle. C'est lorsque<br />
le bébé se nourrit principalement de lait exprimé que le type de matériau choisi<br />
revêt de l'importance. .<br />
Le lait, maternel peut être conservé dans des contenants de verre ou de plastique<br />
rigide ou dans des sacs de plastique souple. Plusieurs auteurs ont privilégié<br />
les contenants de plastique après qu'une étude ait montré que les leucocytes<br />
adhéraient au verre et n'étaient plus disponibles pour le bébé.<br />
Toutefois, depuis que d'autres travaux ont indiqué qu'une grande partie des<br />
leucocytes se libèrent avec le temps, le verre a repris sa place parmi les matériaux<br />
recommandés.<br />
Si des sacs de plastique sont utilisés pour congeler le lait maternel, il est<br />
préférable de choisir les sacs spécialement conçus pour la congélation. Ils sont<br />
plus épais et résistants que les sacs jetables pour biberons, peuvent être scellés<br />
et sont dotés d'un espace pour inscrire la date. Les sacs jetables pour<br />
biberons sont davantage destinés à un usage immédiat qu'à la congélation. Si<br />
la mère choisit tout de même de les utiliser, il vaut mieux lui conseiller de les<br />
doubler.<br />
DURÉE DE CONSERVATION<br />
La conservation du lait maternel a fait l'objet de diverses études au cours des<br />
dernières années. Les recommandations des auteurs sont un peu différentes<br />
de celles qui ont déjà été publiées, les durées de conservation à la température<br />
de la pièce et au réfrigérateur, entre autres, étant plus courtes que celles<br />
antérieurement proposées.<br />
• A la température de la pièce, le lait maternel se conserve de 4 à 8 heures.<br />
• Au réfrigérateur, il se conserve jusqu'à 3 jours (72 heures).<br />
• Au congélateur, le lait maternel se conserve :<br />
• de 3 à 6 mois dans le congélateur du réfrigérateur (seulement 2<br />
semaines si le congélateur n'a pas de porte séparée, c'est-à-dire s'il est<br />
situé à l'intérieur du réfrigérateur) ;<br />
• 6 mois dans un congélateur-coffre.<br />
Les durées de conservation ne sont pas nécessairement cumulatives. Ainsi, le<br />
lait maternel ne doit pas être conservé 3 jours au réfrigérateur si on l'a déjà laissé<br />
4 heures à la température de la pièce.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
Attention!<br />
Les durées de conservation indiquées ci-haut s'appliquent aux mères :<br />
• qui ont un bébé né à terme et en santé ;<br />
• qui conservent leur lait pour l'utilisera la maison (à l'opposé d'une utilisation<br />
pour l'hôpital) ;<br />
• qui lavent bien leurs mains avant d'exprimer leur lait ;<br />
• qui utilisent des contenants propres, bien lavés et bien rincés.<br />
Les travaux des dernières années ont montré que le lait devant être utilisé dans<br />
les jours qui suivent l'expression devrait être réfrigéré plutôt que congelé, les<br />
propriétés immunologiques étant moins altérées.<br />
CONGÉLATION<br />
Lorsque la mère congèle son lait, lui suggérer de :<br />
• le congeler en petites portions (60 à 120 ml), qui sont plus faciles à décongeler<br />
et à réchauffer et qui en limitent les pertes ;<br />
• laisser un bon espace vide dans le haut dù contenant, puisque le lait prend<br />
de l'expansion en congelant ;<br />
• inscrire la date sur le contenant avant de le congeler.<br />
Le lait tout juste exprimé peut être ajouté à du lait congelé, à condition<br />
• de le refroidir avant ;<br />
• qu'il y ait moins de lait ajouté que la quantité déjà congelée.<br />
Le lait décongelé se conserve jusqu'à 24 heures au réfrigérateur, mais il ne doit -<br />
pas être recongelé. Comme le lait maternel n'est pas homogénéisé, il est possible<br />
qu'il se sépare lors de la congélation. Il suffit de l'agiter avant de le faire<br />
réchauffer.<br />
CONSEILS POUR RÉCHAUFFER LE LAIT MATERNEL<br />
Le lait maternel réfrigéré peut être réchauffé en tenant le récipient sous l'eau<br />
chaude du robinet ou en le plongeant dans un contenant d'eau chaude jusqu'à<br />
ce qu'il atteigne la température ambiante (attention : un récipient de lait maternel<br />
ne doit jamais être réchauffé directement sur la cuisinière). Bien mélanger<br />
avant de vérifier la température.<br />
Si le lait maternel sort du congélateur, il faut d'abord laisser couler l'eau froide<br />
sur le récipient de lait congelé, puis modifier graduellement la température de<br />
l'eau jusqu'à ce que le lait atteigne la température désirée.<br />
Certains composants du lait maternel sont détruits si la température du lait<br />
dépasse 130°F. Pour cette raison, il faut éviter de réchauffer le lait maternel<br />
dans un four à micro-ondes, puisque la température du liquide n'y est<br />
pas uniforme.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
Important : II faut encourager la mère qui exprime son lait à partager l'information<br />
sur la conservation et la manipulation du lait avec son conjoint, avec la<br />
gardienne ou avec toute personne susceptible de donnér le lait au bébé.<br />
Ouvrages consultés<br />
Igumbor, E.O. et al. Storage of breast milk : effect of temperature and storage duration on<br />
microbial growth. Central African J Med 46(9>247-251, 2000.<br />
Jones, L. Mother's own expressed breast milk : guide-lines for storage. Modern<br />
6(6):27-29, 1996. .<br />
Midwife<br />
Lawrence, R.A. Storage of human milk and the influence of procedures on immunological<br />
components of human milk. Acta Paed Suppl 88(430): 14-18, 1999.<br />
La Leche League International. Traité de l'allaitement maternel. St-Hubert : Ligue La Leche,<br />
660 p, 1999.<br />
Ogundele, M O. Techniques for thé storage of human breast milk : implications for antimicrobial<br />
functions and safety of stored milk. Eur J Ped 159(11):793-797, 2000.<br />
Slusser, W. et K. Frantz. High-technology breastfeeding. Ped Clin North Am 48(2):505-5l6,<br />
2001.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
11 - SEVRAGE<br />
Le sevrage est l'étape où l'on cesse d'allaiter un bébé ou un jeune enfant.<br />
L'allaitement est remplacé complètement ou en partie par un autre lait, donné<br />
au biberon ou au gobelet, ou encore par d'autres liquides et aliments. Cette<br />
étape fait partie du développement normal du bébé ou du jeune enfant et<br />
devrait être vécue harmonieusement par la mère et l'enfant.<br />
Il convient toujours de vérifier auprès de |a mère.les motifs du sevrage pour s'assurer<br />
que sa.décision est basée sur ses besoins et sur ceux de son bébé. La consommation<br />
d'un médicament ou le retour au travail, par exemple, ne justifient pas<br />
nécessairement de sevrer le bébé, surtout si la mère est réticente à le faire. De<br />
même, la mère peut éprouver des sentiments mitigés et se sentir déchirée entre<br />
sa décision de sevrer et la peur de priver son bébé. Il est important de reconnaître<br />
et d'accepter ses sentiments, de l'écouter et de ne pas la culpabiliser.<br />
Il n'y a pas d'âge idéal pour sevrer, mais il est recommandé d'encourager la<br />
mère à allaiter le plus longtemps possible.<br />
Il existe diverses formes de sevrage :<br />
• le sevrage progressif, complet ou partiel ;<br />
• le sevrage brusque, rapide ;<br />
• le sevrage naturel.<br />
Le sevrage progressif ou planifié<br />
• Le sevrage se fait plus facilement pour la mère et le bébé, s'il est fait<br />
graduellement et avec amour.<br />
• Le sevrage progressif donne le temps à la mère et au bébé de s'habituer<br />
au changement. Il permet également à la production de lait de diminuer<br />
lentement.<br />
• Le sevrage d'un bébé de moins de 9 à 12 mois implique de remplacer les<br />
tétées par du lait artificiel. Celui-ci peut être offert au biberon ou au gobelet,<br />
selon l'âge de l'enfant.<br />
• Le lait artificiel étant digéré plus lentement, on peut s'attendre à ce que le<br />
bébé en prenne moins souvent que lorsqu'il tète au sein.<br />
• Il arrive que les bébés allaités,refusent le biberon. Différentes stratégies pour<br />
encourager le bébé à accepter le biberon sont proposées à la page 96.<br />
• On doit encourager la mère à entourer son bébé d'attention et à.favoriser<br />
les caresses et les contacts physiques durant la période du sevrage. Certains<br />
• bébés ont un grand besoin de succion et doivent trouver un autre moyen<br />
de le satisfaire, comme de sucer leur pouce ou une sucette.<br />
• Il est mieux de reporter à plus tard le sevrage d'un bébé malade, .car il.peut<br />
bénéficier des anticorps du lait maternel. De plus, un changement dans lés<br />
habitudes alimentaires n'est pas propice en de telles circonstances.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
SEVRAGE COMPLET<br />
• On commence par remplacer une tétée, comme celle de l'avant-midi, par<br />
du lait artificiel pour au moins 2 ou 3 jours. Ensuite, on remplace une deuxième<br />
tétée pour encore quelques jours et, ainsi de suite, jusqu'au sevrage<br />
complet. Si les seins deviennent engorgés et inconfortables, il vaut mieux<br />
espacer davantage le remplacement des tétées.<br />
• Certaines femmes décident de garder les tétées du soir et du matin le plus<br />
longtemps possible après avoir commencé à sevrer.<br />
• En cas d'inconfort lors du sevrage, proposer à la mère :<br />
• d'exprimer juste assez de lait pour être confortable ;<br />
• d'appliquer des compresses froides sur les seins pour diminuer<br />
l'œdème ;<br />
• de prendre un analgésique au besoin pour soulager la douleur ;<br />
• de porter un soutien-gorge bien ajusté, qui assure un bon maintien.<br />
SEVRAGE PARTIEL<br />
• Certaines mères choisissent de ne pas sevrer complètement. Elles continuent<br />
d'allaiter tout en offrant d'autres aliments ou iiquides. Pour éviter une<br />
possible confusion sein/tétine et pour ne pas nuire à la production de lait,<br />
il est suggéré que le sevrage partiel ne débute pas avant l'âge de 4<br />
semaines.<br />
• Comme pour le sevrage complet, il est recommandé de le faire graduellement,<br />
une tétée à la fois.<br />
• Le sevrage partiel peut être temporaire. Si la mère le désire, elle peut<br />
revenir à l'allaitement complet.<br />
• La production lactée se règle en fonction de la demande de l'enfant. Si la<br />
mère garde 2 tétées par jour, sa production de lait s'ajustera en conséquence.<br />
Le sevrage brusque<br />
• Même s'il est quelquefois inévitable, comme lors d'un accident, le sevrage<br />
brusque est le plus difficile, autant pour la mère que pour le bébé.<br />
• Il n'est pas recommandé à cause de l'inconfort, de la douleur et des risques<br />
de complications possibles chez la mère, comme l'engorgement, le blocage<br />
des canaux lactifères et les mastites.<br />
• À cause des changements hormonaux qu'il entraîne, le sevrage brusque<br />
peut provoquer des sentiments de tristesse et précipiter une dépression<br />
chez les mères plus à risque.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
Le sevrage naturel (initié par le bébé)<br />
• C'est l'enfant lui-même qui délaisse graduellement l'allaitement. Il abandonne<br />
chacune des tétées à tour de rôle, en gardant généralement celle.du<br />
coucher et du lever. La sécrétion lactée de la mère diminue en fonction du<br />
nombre de tétées qui restent.<br />
• Le sevrage naturel commence souvent lors de l'introduction des aliments<br />
solides et se poursuit graduellement, au fur et à mesure que l'enfant boit<br />
d'autres liquides au verre.<br />
• L'âge où le sevrage est complété varie beaucoup d'un enfant à l'autre,<br />
comme tout autre aspect du développement. Il survient généralement entre<br />
l'âge de 1 an et 4 ans. Il est rare qu'un bébé de moins de 12 mois se sèvre<br />
naturellement.<br />
Le bébé qui, sans raison apparente, refuse brusquement de téter et en est<br />
visiblement malheureux n'est pas en train de se sevrer. Il fait plutôt une<br />
grève de la tétée (voir p.63).<br />
Stratégies pour sevrer un bambin :<br />
• éviter les confrontations, les disputes ;<br />
• anticiper les tétées et offrir un substitut ou des diversions, lui offrir ses<br />
aliments préférés ;<br />
• changer la routine , si le bambin avait l'habitude de téter le matin au<br />
réveil, papa peut s'occuper de le faire déjeuner, par exemple ;<br />
• lui changer les idées, lui offrir des distractions nouvelles, sortir avec lui<br />
à l'extérieur ;<br />
• éviter de s'asseoir à l'endroit où on a l'habitude d'allaiter;• on peut aller<br />
jusqu 'à faire disparaître la chaise habituelle pour quelque temps ;<br />
• retarder ou raccourcir les tétées ;<br />
• il est possible de faire des contrats (ex : tétéé à la maison<br />
avec l'enfant plus vieux.<br />
seulement)<br />
Note : Il est normal que quelques gouttes de lait s'écoulent des seins de la mère<br />
durant quelques mois, parfois même quelques années après qu'elle a cessé<br />
d'allaiter.<br />
1/introduction des aliments solides<br />
Selon l'OMS, l'UNICEF, l'American Academy of Pediatrics et les Lignes directrices<br />
en allaitement au Québec, le bébé peut être nourri uniquement au sein<br />
jusque vers le milieu de sa première année. C'est à cet âge qu'il est enfin prêt,<br />
tant du point de vue de sa physiologie que de son développement, à faire l'expérience<br />
d'autres aliments, d'autres textures et d'autres modes d'alimentation.<br />
Ainsi donc, c'est à 6 mois que les aliments solides complémentaires doivent être<br />
introduits dans la diète de l'enfant pour combler ses besoins en énergie et en<br />
nutriments. Retarder davantage la présentation des solides comporte certains<br />
risques, comme le retard de croissance, la carence en nutriments (fer, zinc,<br />
vitamines A et D) et certains problèmes d'alimentation, dont un penchant pour<br />
les liquides et le rejet des aliments consistants.<br />
Guide sur l':il!:iilcnicni<br />
maternel
En revanche, introduire trop précocement des solides comporte de nombreux<br />
inconvénients. En apaisant la faim, les solides réduisent la quantité de lait consommée<br />
par le bébé et, par le fait même, la production de lait maternel.<br />
L'absorption du fer du lait humain est diminuée au contact d'autres aliments<br />
dans Fintëstin grêle. Les réserves en fer du bébé risquent donc de s'épuiser et<br />
l'anémie, de s'installer. De plus, certains écrits laissent entendre que l'introduction<br />
précoce d'aliments solides augmenterait le risque d'infection et d'allergie et<br />
prédisposerait a l'obésité, l'hypertension et l'artériosclérose plus tard dans la vie.<br />
Pendant cette période de transition alimentaire, le bébé doit continuer à boire<br />
une quantité suffisante de lait maternel tout en s'initiant à des aliments riches<br />
en fer. Au Québec, la séquence d'introduction la plus courante est d'abord les<br />
céréales additionnées de fer, puis les légumes et les fruits et, finalement, les<br />
viandes et leurs substituts.<br />
Pour de plus amples informations sur l'alimentation solide, consulter des ouvrages<br />
plus détaillés sur la question : - Mieux vivre avec son enfant -, - Comment nourrir<br />
son enfant : du lait maternel au repas complet » (voir l'<strong>annexe</strong> 1).<br />
Le retour au travail<br />
Le retour au travail n'est pas une contre-indication à la poursuite de l'allaitement.<br />
Plusieurs mères continuent d'allaiter après leur retour au travail. D'autres<br />
choisissent l'allaitement mixte.<br />
POURSUITE DE L'ALLAITEMENT<br />
11 s'agit de la mère qui exprime son lait durant la période où.élle est au travail,<br />
soit manuellement ou à l'aide d'un tire-lait, et qui allaite lorsqu'elle est à la maison.<br />
Le lait exprimé est donné au bébé par la personne qui en prend soin en<br />
l'absence de la mère. Si le bébé est gardé sur les lieux du travail ou tout près,<br />
la mère peut venir l'allaiter à l'heure du dîner ou durant les pauses.<br />
Conseils pratiques :<br />
• La mère peut commencer à se faire une réserve de lait quelques semaines<br />
avant son retour au travail.<br />
• S'il est prévu que le lait sera donné au biberon, la mère peut commencer<br />
à l'utiliser quelques jours à quelques semaines avant son retour au travail.<br />
• Pour l'expression du lait au travail, suggérer à la mère de prévoir :<br />
• le nécessaire pour exprimer son lait et le conserver au froid ;<br />
• une période d'expression environ toutes les 3 heures ;<br />
• assez de temps pour pouvoir exprimer son lait sans se sentir pressée<br />
ou tendue ;<br />
• un local où elle se sent à l'aise pour exprimer son lait, à l'abri des distractions<br />
;<br />
• une routine pour l'expression, avec une photo ou un vêtement du<br />
bébé pour favoriser le réflexe d'éjection.<br />
• Certaines mères n'expriment pas leur lait au travail : la semaine, elles allaitent<br />
leur bébé lorsqu'elles sont à la maison (le matin, à la fin de l'après-midi et le<br />
soir) et, la fin de semaine, elles l'allaitent à la demande. Il est certain qu'une<br />
période d'adaptation est nécessaire pour que la production de lait s'ajuste.
• Une mère qui retourne au travail très tôt après la naissance du bébé et qui<br />
souhaite continuer à allaiter devrait considérer la location ou l'achat d'un<br />
tire-lait électrique permettant l'expression des deux seins à la fois, pour<br />
éviter que sa production de lait diminue.<br />
ALLAITEMENT MIXTE<br />
II s'agit de la mère qui allaite son bébé à la maison et lui fait donner du lait<br />
artificiel ou d'autres aliments, selon l'âge du bébé, lorsqu'elle est au travail. À<br />
moins que la mère ait commencé le sevrage avant, il est possible qu'elle se<br />
sente inconfortable lorsqu'elle est au travail parce que ses seins sont engorgés.<br />
Dans ce cas, voir les conseils • en cas d'inconfort p.93.<br />
REFUS DU BIBERON<br />
Plusieurs mères s'inquiètent du fait que leur bébé refuse le biberon, soit parce qu'elles<br />
en ont déjà fait l'essai elles-mêmes, soit parce qu'elles en ont entendu parler.<br />
Certains experts en allaitement recommandent aux mères de laisser l'introduction<br />
du biberon à la personne qui s'occupera du bébé en son<br />
absence. Le bébé qui refuse le biberon de la main de sa mère peut très bien<br />
l'accepter s'il lui est offert par une autre personne (père, gardienne).<br />
Les stratégies suivantes peuvent être utilisées lorsque le bébé<br />
refuse le biberon<br />
• Offrir le biberon lorsque la mère est absente, ou du moins hors de la vue<br />
du bébé, de façon à ce qu'il n'attende pas son arrivée.<br />
• Mettre du lait maternel dans le biberon.<br />
• Réchauffer le lait à la température du corps avant de l'offrir au bébé.<br />
• Proposer le biberon au bébé avant qu'il ait trop faim.<br />
• Mettre un vêtement de la mère (t-shirt ou chemise de nuit par exemple)<br />
autour du bébé en lui donnant le biberon.<br />
• Poser la tétine près de la bouche du bébé et le laisser la prendre tout seul,<br />
plutôt que de pousser la tétine dans sa bouche.<br />
• Mettre la tétine sous l'eau chaude du robinet pour la réchauffer jusqu'à<br />
la température du corps.<br />
• Essayer différentes sortes de tétines pour trouver la forme, la texture et<br />
l'ouverture qui conviendront au bébé.<br />
• Choisir un endroit et une position qui diffèrent de la routine habituelle<br />
de l'allaitement.<br />
• Proposer à la personne qui s'occupe du bébé de prendre un bain avec<br />
le bébé et de lui offrir le biberon dans le bain alors qu 'il est détendu.<br />
• Essayer de nourrir le bébé tout en faisant des mouvements rythmiques;<br />
comme marcher, se balancer ou se bercer, pour le calmer.<br />
• Persévérer : même si le bébé refuse le biberon aujourd'hui, il l'acceptera<br />
peut-être demain. S'il refuse catégoriquement de prendre le biberon, le<br />
bébé pourra toujours recevoir le lait de sa mère ou le lait artificiel avec<br />
une tasse, une cuillère ou une tasse à bec.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
Ouvrages consultés<br />
La Leche League International. Traité de l'allaitemeiu maternel. St-Hubert : Ligue La Leche,<br />
660 p, 1999. '<br />
Lawrence, R. Breastfeeding - A guide for the medical profession, 5 e ed. St-Louis. Mosby, 1999.<br />
Société canadienne de pédiatrie, Les Diététistes du Canada et Santé Canada. Nutrition du<br />
nourrisson en santé né à terme. Ministre des travaux publics et Services gouvernementaux<br />
du Canada, Ottawa, 1998.<br />
World Health Organization. The optimal duration of exclusive breastfeeding - Results of a<br />
WHO systematic review'. Who Information Center, Note for the press, 2 avril 2001.
12 - IMPORTANCE DU SOUTIEN FAMILIAL, SOCIAL ET PROFESSIONNEL<br />
II est certain que l'initiation et la poursuite de l'allaitement maternel sont avant<br />
tout reliées aux caractéristiques personnelles de la,mère, notamment à sa motivation,<br />
ses connaissances, son expérience et sa culture. Il reste que l'attitude<br />
des membres de son réseau personnel et le soutien qu'ils lui offrent en matière<br />
d'allaitement ressortent également comme des variables importantes.<br />
Rôle du père<br />
Par leur attitude face à l'allaitement, leur encouragement et leur soutien, les<br />
pères jouent un rôle déterminant dans la décision de leur conjointe d'allaiter et<br />
ensuite, dans la poursuite de l'allaitement.<br />
Les raisons pour lesquelles un père ou un futur père favorise l'allaitement sont<br />
variées. Elles comprennent ses connaissances sur le sujet, son niveau de scolarité,<br />
l'attitude de ses parents et amis face à l'allaitement.<br />
L'aide et le soutien que le père offre à la mère déterminent en partie le succès<br />
de l'allaitement, mais les futurs pères ne sont pas nécessairement bien préparés<br />
à leur nouveau rôle. Ils disent se sentir plutôt incompétents et inutiles auprès<br />
de leur nouveau-né et de leur conjointe. Donner le biberon reste le geste<br />
auquel on pense le plus souvent pour impliquer les pères dans les soins aux<br />
nouveau-nés, alors qu'ils ont un rôle beaucoup plus large à jouer.<br />
Certains pères peuvent avoir l'impression d'être délaissés et éprouver de la<br />
jalousie à l'égard de leur enfant. Dans ce cas, ils sont préoccupés de préserver<br />
leur place auprès de leur conjointe et sont peu disponibles pour s'occuper de<br />
leur enfant. D'autres, au contraire, voient l'allaitement comme une barrière à<br />
l'établissement de la relation avec leur nouveau-né.<br />
Finalement, plusieurs pères croient à tort que l'allaitement est mauvais pour les<br />
seins, qu'il en change l'apparence et qu'il nuit aux relations sexuelles. Pour<br />
plusieurs hommes, les seins appartiennent aux pères : concilier seins érotiques<br />
et seins nourriciers n'est pas toujours évident dans le couple. Il est donc important,<br />
dès la période prénatale et jusqu'en période postnatale, d'inclure les pères<br />
dans les discussions sur l'allaitement et de bien les informer sur la question. Il<br />
convient également de les encourager à jouer un rôle actif auprès de leur conjointe<br />
et de les conscientiser sur leur influence déterminante quant au succès<br />
de l'allaitement.<br />
Le père peut s'impliquer de plusieurs façons auprès de sa conjointe et de son bébé :<br />
• faciliter l'allaitement sur le plan pratique en amenant le bébé à la mère, en le<br />
changeant de couche, en lui faisant faire ses rots, en le remettant au lit ;<br />
• prendre régulièrement le bébé dès la naissance, le cajoler, le bercer^ lui parler,<br />
le consoler. Toutes les situations qui favorisent le contact physique, l'interaction.<br />
et la proximité entre le père et son enfant favorisent également<br />
l'établissement des liens d'attachement entre eux ;<br />
• participer activement aux soins du bébé et des autres enfants ( bain, repas,<br />
visites chez le médecin ou chez le dentiste ... ) ;<br />
• s'occuper des autres enfants pendant l'allaitement et durant les périodes de<br />
repos de la mère ;<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
• accepter que la priorité aille au succès de l'allaitement plutôt qu'au ménage<br />
ou aux activités sociales ;<br />
• soutenir et encourager sa conjointe dans les périodes difficiles d'allaitement ;<br />
• établir un équilibre entre les activités professionnelles et familiales.<br />
Rôle de la famille et des amis<br />
Les membres de la famille peuvent jouer un rôle important auprès de la mère<br />
allaitante et de son conjoint. Plus la mère est soutenue dans sa décision d'allaiter,<br />
plus ses chances de réussir sont grandes. Lè fait que la mère soit entourée<br />
de gens compréhensifs et tolérants, qui appuient l'allaitement, est un atout<br />
important.<br />
Dès la période prénatale, les futurs parents doivent être encouragés à trouver<br />
des personnes informées qu'ils peuvent consulter en cas de besoin; ce peut être<br />
un membre de la famille ou une amie qui a allaité avec succès. Les unes<br />
encouragent la mère, les autres partagent avec elle des trucs pour faciliter l'allaitement.<br />
D'autres peuvent aussi aider la mère à prendre soin du bébé. Il est<br />
toujours bienvenu d'offrir de l'aide pour les tâches ménagères et les repas, tout<br />
en respectant l'intimité de la nouvelle famille.<br />
Il faut par ailleurs sensibiliser les parents à la possibilité que des proches tentent<br />
de dissuader la mère de commencer ou de continuer à allaiter. Certaines<br />
personnes pensent « qu'un bébé allaité n'est pas assez nourri, que la mère n'a<br />
pas assez de lait, que le lait n'est pas assez riche ». Les parents doivent être prêts<br />
à entendre de tels propos et être assez informés pour y faire face.<br />
Dans les pays où l'allaitement est la norme, on ne met jamais en doute la<br />
capacité de la mère à allaiter. Il faut donc que les parents s'entourent de personnes<br />
qui leur donnent confiance en leur capacité à allaiter et qui redonnent<br />
à l'allaitement son aspect simple et naturel.<br />
Rôle des organismes de soutien et d'entraide<br />
Bien que l'allaitement soit une fonction physiologique, sa pratique est strictement<br />
culturelle et s'apprend au contact de femmes qui ont vécu cette expérience.<br />
Auparavant, l'information et le soutien entourant l'allaitement maternel<br />
étaient transmis de mère en fille, de génération en génération. L'allaitement<br />
allait de soi : on tenait pour acquis qu'il y aurait du lait, comme on tenait pour<br />
acquis que l'enfant marcherait en son temps.<br />
Une coupure s'est manifestée dans la transmission de cette pratique. Près de<br />
deux générations de femmes n'ont pas allaité et ne peuvent ainsi transmettre à<br />
leurs filles les éléments d'information essentiels à la réussite de l'allaitement.<br />
Les organismes et les groupes d'entraide à l'allaitement sont nés afin de<br />
combler ce manque d'information et de soutien. Il en existe plusieurs au<br />
Québec, dont la Ligue La Leche, Entraide Naturo-Lait, Mamie-Lait, Nourri-<br />
Source. En Estrie, la Ligue La Leche est le principal organisme voué à la promotion<br />
et au soutien de l'allaitement.<br />
Dans le contexte actuel, où le séjour hospitalier à la suite d'un accouchement<br />
tend à raccourcir, où le retour à la maison est accéléré et où la visite postna-<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
tale n'est pas systématique dans toutes les régions, il est essentiel d'encourager<br />
les mères à consulter les groupes d'entraide à l'allaitement. II est important<br />
d'inciter les femmes à y faire appel si elles ont des questions ou des doutes, si<br />
elles sont inquiètes, si elles éprouvent des difficultés ou, tout simplement, si<br />
elles désirent partager leur expérience.<br />
Rôle du personnel des soins de santé<br />
Le personnel des soins de santé et celui des organismes communautaires qui<br />
entretiennent des liens étroits et réguliers avec les parents tout au long de la<br />
période périnatale (comme le médecin ou la sage-femme, le personnel infirmier<br />
de l'unité de maternité, celui qui assure les visites à domicile, les monitrices<br />
de cours prénatals, le personnel qui anime des séries de rencontres prénatales<br />
et postnatales sur l'allaitement) occupent sans contredit une position privilégiée<br />
pour promouvoir, soutenir et protéger l'allaitement maternel. Ils peuvent<br />
contribuer de façon significative à sa réussite :<br />
• par le temps et l'importance relative qu'ils accordent à l'allaitement maternel<br />
dans l'ensemble de leur pratique : à l'intérieur du suivi ou des cours<br />
prénatals, par exemple, ou lors de leurs interventions auprès des femmes<br />
et des familles ;<br />
• par les gestes qu'ils posent et leur attitude face à l'allaitement : respect du<br />
Code international de commercialisation dés substituts du lait maternel, discours<br />
favorable à l'allaitement, qualité du soutien offert ;<br />
• par leur influence sur les politiques et pratiques des soins de santé dans<br />
leur établissement ;<br />
• par la mise à jour constante de leurs connaissances en la matière.<br />
Si la réussite de l'allaitement maternel dépend en partie du niveau de connaissances<br />
et de motivation des parents, elle est également influencée par le climat<br />
émotionnel entourant les tétées, particulièrement les premières, et par la confiance<br />
qu'a la mère de réussir à allaiter et d'être capable de surmonter les problèmes<br />
éventuels. Or, l'une des choses les plus importantes que le personnel<br />
des soins de santé puisse faire pour favoriser l'allaitement, c'est de promouvoir<br />
la confiance des parents.<br />
Le personnel des soins de santé peut y parvenir de la façon suivante :<br />
• en donnant une information juste, simple, sans aucun message négatif,<br />
même subtil ;<br />
• en corrigeant les données et les perceptions erronées ;<br />
• en encourageant les pères à s'impliquer ;<br />
• en mettant l'accent sur les points positifs, en parlant d'expériences réussies ;<br />
• en encourageant les parents à exprimer leurs craintes ou leurs doutes :<br />
- écouter de façon active et démontrer de l'empathie ;<br />
- reconnaître et accepter leurs sentiments ;<br />
- éviter les mots qui suggèrent un jugement (bien, pas bien, correct, normal,<br />
insuffisant...) ;<br />
- ne pas discuter ou critiquer.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
• En offrant du soutien à la naissance :<br />
- créer autour des parents une atmosphère chaleureuse et rassurante ;<br />
- maintenir une continuité de soins et de présence tout en préservant l'intimité<br />
des parents ;<br />
- protéger la relation immédiate entre la mère et son bébé ;<br />
- faciliter le démarrage précoce de l'allaitement.<br />
• En offrant du soutien après la naissance :<br />
- proposer de l'aide à toutes les mères pour la mise en route de l'allaitement ;<br />
- observer discrètement la mère et le bébé pendant la tétée, s'assurer que<br />
tout se passe bien, donner le$ conseils appropriés, au besoin ;<br />
- impliquer le père ;<br />
- respecter l'intimité de la famille ;<br />
- aider les parents à rester positifs lorsque l'adaptation n'est pas immédiate ;<br />
- encourager les parents à trouver des personnes aidantes dans leur<br />
entourage ;<br />
- suggérer des livres, dépliants ou vidéos qui traitent positivement de l'allaitement<br />
;<br />
- donner les coordonnées des ressources en allaitement.<br />
Les Interventions favorables à. l'initiation et à.<br />
la poursuite de l'allaitement maternel<br />
Le support.informatif, instrumental et émotif offert par le personnel du réseau<br />
de la santé et des organismes communautaires peut avoir un impact réel sur la<br />
réussite de l'allaitement maternel. Voici ce que la littérature nous révèle concernant<br />
les interventions réalisées auprès des femmes et des familles.<br />
LES INTERVENTIONS PRÉNATALES<br />
Les résultats sont contradictoires quant à l'effet des interventions prénatales sur<br />
l'initiation et sur la durée de l'allaitement.<br />
Les études montrent, par exemple, que le fait d'avoir suivi des cours prénatals<br />
n'a pas d'effet sur le taux et sur la durée de l'allaitement. Quelques auteurs associent<br />
le manque d'effet aux caractéristiques des participantes (scolarisées, bien<br />
renseignées, motivées à allaiter, peu influencées par l'opinion des professionnels),<br />
alors que d'autres le relient à leur contenu spécifique par rapport à l'allaitement<br />
maternel. Ainsi, dans l'enquête réalisée dans la ville de Québec<br />
(Gilbert et coll.), la moitié des mères qui ont participé à des cours prénatals disent<br />
ne pas avoir été encouragées à allaiter par l'intervenante qui animait les<br />
rencontres. Dans un tel contexte, il n'est pas étonnant que la participation aux<br />
cours prénatals n'ait pas d'impact sur l'allaitement maternel. Par contre, d'autres<br />
études ont montré que lorsque les cours prénatals comportent une ou des interventions<br />
bien définies portant sur l'allaitement maternel, la durée de l'allaitement<br />
peut être augmentée.<br />
En dehors du contexte des cours prénatals, quelques interventions portant spécifiquement<br />
sur l'allaitement maternel ont donné des résultats positifs (ex : un soutien<br />
informatif et émotif offert tout au long de la grossesse à des femmes enceintes<br />
vivant en milieu de pauvreté, rencontre de groupe sur ce thème particulier).
D'autres éléments relatifs à la période prénatale ressortent des ouvrages consultés :<br />
• quand elles ont une influence, les interventions prénatales agissent davantage<br />
sur la durée de l'allaitement que sur la décision d'allaiter ;<br />
• les auteurs s'entendent pour dire que l'information diffusée durant la<br />
période prénatale devrait traiter d'aspects pratiques de l'allaitement (positionnement<br />
du bébé au sein, positions pour allaiter) et non pas seulement<br />
, des bienfaits de l'allaitement ;<br />
• lé fait d'inclure un élément prénatal à l'intérieur d'un programme global de<br />
promotion et de soutien à l'allaitement maternel pourrait vraisemblablement<br />
augmenter son potentiel d'efficacité ;<br />
• la participation des pères assurerait un meilleur taux de réussite.<br />
LES PRATIQUES HOSPITALIÈRES<br />
L'effet de diverses pratiques hospitalières sur la réussite de l'allaitement maternel<br />
a fait l'objet de nombreuses études. Lors du séjour au service de maternité,<br />
le contact précoce entre la mère et son bébé, des tétées fréquentes et à la<br />
demande de l'enfant ou de la mère, la cohabitation, ainsi que le non-usage de<br />
lait artificiel sont des facteurs associés à une durée plus longue de l'allaitement.<br />
Les avantages de chacune de ces pratiques sont discutés au chapitre 4 (p. 16<br />
et suivantes). La distribution d'échantillons ou de coupons-rabais de lait artificiel<br />
est négativement associée à la poursuite de l'allaitement maternel exclusif.<br />
Le soutien offert au cours du séjour hospitalier peut avoir un effet sur la durée<br />
de l'allaitement. Ainsi, dans les unités de maternité où le personnel encourage<br />
et facilite l'allaitement maternel, la proportion de mères qui allaitent est plus<br />
élevée que dans les centres où le personnel manifeste peu d'intérêt pour l'allaitement.<br />
De même, l'accès à une consultante certifiée en lactation a eu<br />
comme effet d'augmenter la durée de l'allaitement et la proportion de mères<br />
qui ont atteint leur objectif par rapport à la durée prévue de l'allaitement.<br />
CONGÉ PRÉCOCE ET ALLAITEMENT MATERNEL<br />
Le congé précoce est défini comme - tout congé de l'hôpital, d'un centre<br />
accoucheur ou d'un centre de naissance à 48 heures de vie de l'enfant ou<br />
moins après un accouchement normal ou à 96 heures ou moins après un<br />
accouchement par césarienne » (MSSS, 1999)-<br />
Le congé précoce, s'il s'inscrit dans le cadre d'un programme qui assure une<br />
évaluation continue de la mère et du nouveau-né, risque peu d'affecter le succès<br />
et la durée de l'allaitement maternel. Divers critères et lignes directrices ont<br />
été proposés pour l'élaboration de tels programmes afin de minimiser les<br />
risques liés au congé précoce et d'en minimiser les effets, tant sur la santé que<br />
sur l'utilisation des ressources. En matière d'allaitement maternel, les recommandations<br />
sont les suivantes (MSSS, 1999) :<br />
• Dans le cadre de l'évaluation personnalisée préalable au congé précoce,<br />
le personnel doit s'assurer que :<br />
- le bébé se nourrit au sein de manière efficace, c'est-à-dire que deux<br />
. tétées consécutives ont été réussies de façon autonome par la mère et le<br />
bébé, ce dernier ayant réussi à prendre correctement chaque sein et à<br />
téter efficacement ;<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
- les parents (ou un des parents) sont en mesure de reconnaître les signes<br />
précoces d'un allaitement inefficace et de déshydratation : Ils savent<br />
quand aller chercher de l'aide et quelles ressources communautaires sont<br />
accessibles ;<br />
- un plan de suivi a été établi.<br />
• Le suivi doit être fait par un intervenant de la santé qui a le savoir-faire et<br />
les compétences requises. Les critères suivants s'appliquent dans le cas<br />
d'un congé précoce :<br />
- une communication téléphonique avec la mère ou la famille, doit avoir<br />
lieu dans les 24 heures suivant le congé ;<br />
- une visite à domicile doit être réalisée au plus tard, la troisième journée<br />
suivant le congé ;<br />
- un médecin compétent doit faire un examen physique du nouveau-né<br />
entre le 7 e et le 10 e jour après la naissance.<br />
La littérature disponible montre que, s'il inclut un suivi postnatal à domicile, le<br />
court séjour au service de maternité suite à la naissance de l'enfant n'a pas d'effet<br />
négatif sur la durée de l'allaitement maternel.<br />
LES INTERVENTIONS POSTNATALES<br />
Sikorski et Renfrew ont publié, en 1999, une revue des études portant sur l'efficacité<br />
des interventions réalisées auprès de femmes désireuses d'allaiter ou<br />
ayant déjà initié l'allaitement suite à la naissance de leur enfant. Les interventions<br />
comportent un nombre variable de contacts individuels, réalisées soit, par<br />
téléphone, soit face à face. Elles sont réalisées durant la période postnatale et<br />
peuvent ou non inclure une composante prénatale. La revue des études montre<br />
que :<br />
• le support offert par du personnel bien formé en matière d'allaitement<br />
maternel est efficace pour prolonger la durée de l'allaitement ;<br />
• les interventions comprenant majoritairement des rencontres face à face<br />
ont un impact sur la poursuite de l'allaitement maternel, alors que celles<br />
utilisant principalement des contacts téléphoniques n!en .ont pas ;<br />
• le fait que l'intervention inclue une composante prénatale pourrait augmenter<br />
son potentiel d'efficacité, bien que ce lien ne soit pas clair ;<br />
• les différentes formes de soutien offert aux mères ont un impact significatif<br />
sur la poursuite de l'allaitement à 2 mois, mais leur effet est moins évident<br />
sur la poursuite de l'allaitement à 3 mois et à 4 mois. Ceci peut être dû au<br />
fait que les interventions rapportées ici sont surtout concentrées durant la<br />
période postnatale immédiate. Cependant, lorsque le soutien se poursuit<br />
sur une plus longue période, un certain bénéfice peut être relevé ;<br />
• la majorité des interventions rapportées par les auteurs étaient réalisées par<br />
des professionnels de la santé (personnel infirmier, consultantes en lactation).<br />
L'efficacité du support offert par d'autres types de personnel, comme<br />
des marraines d'allaitement, des bénévoles ou des monitrices, n'a pu être<br />
confirmée, ni infirmée, étant donné le peu d'études où de telles ressources<br />
sont utilisées.
Toutefois, trois études portant sur le support offert par des marraines sont<br />
en cours (dont une à Toronto) et les résultats d'une autre ont été publiés<br />
récemment (Morrow, 1999). Dans cette dernière; les femmes allaitantes<br />
ont été assignées au hasard à l'un des trois groupes suivants : un groupe<br />
recevant 6 visites à domicile (n=44), un groupe recevant 3 visites (n=52J<br />
et un groupe ne recevant aucune visite (n=34). Les rencontres sont effectuées<br />
par des marraines ayant reçu une formation intensive par la Ligue<br />
La Leche. À 3 mois, les taux d'allaitement exclusif sont de 67 % dans le<br />
premier groupe, de 50% dans le groupe recevant 3 visites et de 12 % dans<br />
le groupe n'ayant reçu aucune visite. Ces résultats fournissent un<br />
éclairage intéressant sur une pratique qui peut s'avérer utile dans un<br />
contexte comme le nôtre.<br />
Les ouvrages consultés font.ressortir d'autres éléments relatifs à la période postnatale<br />
:<br />
• la majorité des difficultés rapportées par les mères surviennent au. cours<br />
des trois premières semaines suivant la naissance du bébé. Au cours<br />
de cette période, les douleurs aux seins, ainsi que la fatigue et les pleurs<br />
d'un bébé insatisfait, sont les principaux motifs avancés pour le sevrage.<br />
Dans l'étude réalisée en Estrie (Bell 1999), les problèmes d'allaitement<br />
occupent le premier rang des causes invoquées par les mères pour arrêter<br />
d'allaiter. Lorsque ces difficultés surviennent, certaines mères se plaignent<br />
alors du manque de conseils de la part des professionnels ;<br />
• une aide précoce à la maternité et au cours du premier mois de vie (où<br />
20 % des femmes arrêtent d'allaiter) a de l'effet sur la réussite et sur la durée<br />
de l'allaitement et peut permettre aux parents de faire correspondre la<br />
durée de l'allaitement aux objectifs qu'ils s'étaient fixés ;<br />
• quelques études ont montré que le fait d'offrir du soutien postnatal diminuait<br />
la fréquence de la fatigue ou des difficultés d'allaitement chez les<br />
mères qui en bénéficiaient ;<br />
• puisque le réseau de soutien social personnel des nouvelles mères de<br />
milieux socio-économiques défavorisés n'est pas aussi étendu que celui des<br />
mères plus favorisées, il ne peut pas répondre aussi bien à leurs besoins.<br />
Des ressources pour apporter une aide concrète aux mères allaitantes<br />
devraient être développées, en collaboration avec les organismes communautaires<br />
déjà à l'œuvre auprès des nouvelles mères.<br />
Guide sur l'nllaiiemenl<br />
mniernel
La clientèle à rejoindre<br />
Les interventions visant à prolonger la durée de l'allaitement maternel sont-elles<br />
plus efficaces auprès de certaines clientèles particulières ? Les études publiées<br />
comportent souvent une clientèle assez homogène et peu d'entre elles vérifient<br />
l'effet d'une même intervention auprès de clientèles différentes. Quelques<br />
études se sont adressées à des clientes de milieux socio-économiques différents<br />
et ont montré que l'effet de l'intervention était plus prononcé dans les classes<br />
socio-économiques défavorisées et parmi les femmes les moins scolarisées.<br />
D'autres ont indiqué que les interventions étaient plus efficaces chez les primipares.<br />
Dans l'une d'elles, les primipares représentent le seul groupe dont le<br />
comportement semble associé à l'avis des professionnels. L'expérience d'allaitement.des<br />
multipares est moins dépendante de l'avis du personnel des soins<br />
de santé.<br />
Des stratégies mondiales pour encourager,<br />
protéger et soutenir l'allaitement maternel<br />
L'INITIATIVE « AMIE DES BÉBÉS -<br />
Au niveau mondial, l'OMS et l'UNICEF proposaient, en 1991, l'Initiative des<br />
hôpitaux • amis des bébés • (IHAB) qui vise à créer des milieux où l'allaitement<br />
est la norme, afin d'assurer à chaque enfant le meilleur départ possible dans la<br />
vie, en assurant la protection, le soutien et l'encouragement de l'allaitement au<br />
sein. Le titre « ami des bébés » est décerné aux maternités (hôpital ou maison,<br />
de naissance) :<br />
• qui appliquent la totalité des Dix conditions pour le succès de l'allaitement<br />
maternel ;<br />
• qui respectent le Code international de commercialisation<br />
lait maternel ;<br />
des substituts de<br />
• qui ont un taux d'allaitement exclusif de 75 % à la sortie du service de<br />
maternité ou le taux national, s'il est plus élevé ;<br />
• qui passent avec succès un processus d'évaluation et de reconnaissance.<br />
Dans plusieurs pays, l'implantation de l'Initiative des hôpitaux • amis dès<br />
bébés - est associée à l'augmentation du taux et de la durée de l'allaitement, de<br />
même que de la qualité des soins et de la santé des nouveau-nés. Aussi, divers<br />
organismes nationaux et provinciaux (dont le Ministère de la Santé et des<br />
Services sociaux du Québec et le Comité canadien pour l'allaitement) ont-ils<br />
retenu l'Initiative comme stratégie prioritaire pour favoriser l'allaitement maternel.<br />
L'hôpital Brome-Missisquoi-Perkins de Cowansville a été le premier au<br />
Canada, en 1999, à être désigné hôpital - ami des bébés ».<br />
Les dix conditions pour te succès ite l'allaitement maternel<br />
1. Adopter une politique d'allaitement maternel formulée par.écrit et systématiquement<br />
portée à la connaissance de tout le personnel soignant.<br />
2. Donner à tout le personnel soignant les compétences nécessaires pour<br />
mettre en oeuvre cette politique.
J. Informer toutes les femmes enceintes des avantages de l'allaitement et de<br />
sa pratique.<br />
4. Aider les mères à commencer d'allaiter leur enfant dans la demi-heure<br />
suivant la naissance.<br />
5. Indiquer aux mères comment pratiquer l'allaitement au sein et comment<br />
entretenir la lactation même si elles se trouvent séparées de leur<br />
nourrisson.<br />
6. Ne donner aux nouveau-nés aucun aliment ni aucune boisson autre<br />
. que le lait maternel, sauf indication médicale.<br />
7. Laisser l'enfant avec sa mère 24 heures par jour.<br />
8. Encourager l'allaitement au sein à la demande de l'enfant.<br />
9. Ne donner aux enfants nourris au sein aucune tétine artificielle ou<br />
sucette.<br />
10. Encourager la constitution d'associations de soutien à l'allaitement<br />
maternel et leur adresser les mères dès leur sortie de l'hôpital ou de la<br />
clinique.<br />
Comme son nom l'indique, l'Initiative des hôpitaux • amis des bébés - vise principalement<br />
l'environnement hospitalier. Comme le soutien de la communauté<br />
est également nécessaire pour que les femmes choisissent d'allaiter et continuent<br />
de le faire une fois de retour chez elles, le concept a été élargi et adapté<br />
au niveau communautaire, devenant l'Initiative des « amis des bébés » (IAB). Au<br />
Québec, l'HIAB et l'LAB ont toutes deux été retenues comme stratégie prioritaire,<br />
pour bien marquer le désir d'influencer non seulement les services de<br />
maternité, mais aussi les autres environnements que la mère, le père et la famille<br />
côtoient, reconnaissant que l'allaitement et les soins de la mère et de l'enfant ne<br />
se limitent pas au seul contexte hospitalier. (MSSS, 2001).<br />
Certaines conditions pour le succès de l'allaitement maternel ne s'appliquant<br />
pas aux environnements autres que le milieu hospitalier et les maisons de naissance<br />
(les conditions 4 et 7, par exemple,), l'ensemble des conditions ou étapes<br />
pour devenir - ami des bébés • a été adapté pour convenir aux caractéristiques<br />
des autres organisations (CLSC, groupes d'entraide, organismes communautaires),<br />
devenant Les sept étapes du plan de protection, de promotion et de soutien<br />
à l'allaitement en santé communautaire.<br />
1. Adopter une politique d'allaitement maternel formulée par écrit et systématiquement<br />
portée à la connaissance de tout le personnel soignant.<br />
2. Donner à tout le personnel soignant les compétences nécessaires pour<br />
mettre en oeuvre cette politique.<br />
3. Informer toutes les femmes enceintes des avantages de l'allaitement et de<br />
sa pratique.<br />
4. Aider les mères à initier et à poursuivre l'allaitement.<br />
5. Encourager l'allaitement exclusif et la poursuite de l'allaitement avec<br />
l'introduction des aliments solides au moment opportun.<br />
6. Offrir une ambiance accueillante aux familles des bébés allaités:<br />
7. Encourager la collaboration entre le personnel, les groupes d'entraide à<br />
l'allaitement et la communauté locale.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement<br />
maternel
LE CODE INTERNATIONAL DE COMMERCIALISATION DES SUBSTITUTS<br />
DU LAIT MATERNEL<br />
L'élaboration d'un code international visant à contrer les pratiques abusives de<br />
commercialisation des substituts du lait maternel a été recommandée à Genève,<br />
en 1979, lors d'une réunion internationale sur l'alimentation du nourrisson et<br />
du jeune enfant, organisée par l'OMS et l'UNICEF. Le code a été adopté en 1981<br />
et endossé par 118 pays, dont le Canada.<br />
Ce code cherche à encourager et à protéger l'allaitement maternel en réglementant<br />
des pratiques commerciales utilisées pour vendre les produits d'alimentation<br />
artificielle. Il comprend un ensemble de règles à l'intention des fabricants,<br />
du personnel des soins de santé et des gouvernements. La commercialisation<br />
ne se limite pas à la publicité. Elle englobe toutes les activités de<br />
promotion commerciale, de l'étiquetage à la disposition des étalages dans les<br />
magasins, aux relations avec le personnel de santé et avec leurs associations.<br />
Voici un résumé du Codé en dix points<br />
• Pas de promotion<br />
public.<br />
• Pas d'échantillons<br />
de lait artificiel, suces ou biberons auprès du grand<br />
gratuits aux femmes enceintes ou ,aux parents.<br />
• Pas de promotion de ces produits dans le système de soins de santé - pas<br />
d'échantillons ni d'approvisionnement gratuit.<br />
• Interdiction d'utiliser du personnel payé par les fabricants pour<br />
des conseils aux parents.<br />
donner<br />
• Pas de cadeaux<br />
santé.<br />
ni d'échantillons personnels aux professionnels de la<br />
• Pas de promotion d'aliments commerciaux pour bébés comme les solides<br />
en pots, les céréales, les jus, l'eau embouteillée- pour ne pas nuire à l'allaitement<br />
exclusif.<br />
• Les informations fournies par les fabricants et les distributeurs aux professionnels<br />
de la santé doivent être scientifiques et se borner aux faits.<br />
• Chaque emballage ou étiquette doit clairement mentionner la supériorité<br />
de l'allaitement au sein et comporter une mise en garde contre les risques<br />
et le coût de l'alimentation artificielle.<br />
• Tous les produits doivent être de bonne qualité; la date limite doit être<br />
indiquée; des termes comme « humanisé - ou » maternisé » ne sont pas<br />
admis.<br />
• Pour éviter les conflits d'intérêt, les professionnels de la santé qui travaillent<br />
auprès des nourrissons et des jeunes enfants nedei/raient pas recevoir<br />
de support financier des compagnies de produits alimentaires infantiles<br />
(tels vacances, congrès, etc.).<br />
Plusieurs gouvernements partout dans le mondé, dont celui du Canada, et<br />
diverses organisations professionnelles ont endossé le Code international de<br />
commercialisation des substituts du lait maternel qui, entre autres, condamne<br />
l'usage d'échantillons gratuits de formule lactée pour nourrissons à l'intention<br />
des familles.
Les échantillons gratuits de lait artificiel<br />
Diverses enquêtes menées partout au monde ont démontré l'influence<br />
négative de la distribution d'échantillons de lait artificiel sur le succès de<br />
l'allaitement. Les femmes qui en reçoivent sont proportionnellement plus<br />
nombreuses à arrêter d'allaiter tôt ou à opter précocement pour l'allaitement<br />
mixte. Malgré cela, les professionnelles et professionnels de la santé<br />
continuent de distribuer des échantillons gratuits de lait artificiel, non<br />
seulement aux mères qui viennent d'accoucher, mais également • aux<br />
femmes enceintes, dans le cadre du suivi de grossesse ou des rencontres<br />
prénatales.<br />
Les fabricants de lait artificiel pour nourrissons utilisent les services de<br />
santé comme créneau idéal pour encourager l'utilisation de leurs produits.<br />
Ainsi, en les fournissant gratuitement aux hôpitaux, aux cliniques<br />
privées ou aux institutions chargées des cours prénatals, les fabricants<br />
s'assurent que les mères recevront leurs produits et qu'elles continueront<br />
de les acheter. C'est Une façon de fidéliser la clientèle.<br />
Or, c'est lè personnel des soins de santé qui agit comme intermédiaire.<br />
C'est lui qui agit comme agent de commercialisation des laits artificiels<br />
auprès des parents et des futurs parents. Des études ont effectivement<br />
montré que la distribution d'échantillons de lait artificiel est perçue par<br />
les parents comme un encouragement, de. celui ou de celle qui le donne,<br />
à l'utiliser. Lès fabricants ont donc tout avantage à s'adresser au personnel<br />
des soins de santé comme cible de leur promotion commerciale. Ils ont<br />
ainsi accès à des personnes spécialisées qui jouissent d'une autorité et<br />
d'une influence certaines sur les mères.<br />
Si le personnel des soins de santé, qui mieux que tout autre connaît les<br />
avantages du lait maternel, ne fait pas la promotion de l'allaitement<br />
auprès des parents et pose même des gestes reconnus pour nuire à son<br />
succès, certains parlent de négligence sur le plan de l'éthique professionnelle.<br />
Le personnel des soins de santé, en se faisant le distributeur et le<br />
promoteur du lait artificiel, décourage, par le fait même, l'allaitement<br />
maternel. Ce h 'est pas nécessairement intentionnel, mais le résultat est le<br />
même.<br />
Ouvrages consultés<br />
Alliance mondiale pour l'allaitement maternel (WABA). Faire appliquer le code pour protéger<br />
l'allaitement maternel. 1994.<br />
Association canadienne des diététistes. Promouvoir l'allaitement : Rôle du diététiste et du<br />
nutritionniste. Position officielle de l'Association canadienne des diététistes. J Can Diet'<br />
Assoc 50(4): 215-218, 1989: •<br />
Association des hôpitaux du Canada. Énoncé de politique sur l'allaitement<br />
: AHC, 1994.<br />
maternel. Toronto<br />
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Bell, L et al. Étude du taux, de la durée et de certains facteurs associés à la poursuite de l'allaitement<br />
maternel chez les femmes accouchant au CUSE. Sherbrooke : Département des<br />
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maternel
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Branger, B. et al. Facteurs influençant la durée de l'allaitement maternel chez 150 femmes,<br />
Arch Pédiatr 5:489-96, 1998.<br />
Chezem, J.C. et al. Lactation duration : influences of human milk replacements and formula<br />
samples on woman planning postpartum employment. JOGNN 27(6):646-651, 1998.<br />
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Ci ni tic sur l'allaitement maternel
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— Code Action Essential. Infact Canada Newsletter p. 3, Summer 1994.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement maternel
ANNEXE 1<br />
Liste du matériel pour les parents et pour le<br />
personnel des soins de santé
LISTE DU MATÉRIEL POUR LES PARENTS<br />
La liste ci-après n'est pas exhaustive. Nous y avons regroupé le matériel le plus<br />
pertinent, le plus utile, le moins dispendieux ou le plus à jour.<br />
Mieux vivre avec son enfant<br />
From tiny tot to toddler<br />
La majorité des parents le reçoivent à<br />
la naissance de leur enfant.<br />
L'information au sujet de l'allaitement<br />
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parents à s'y référer.<br />
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janvier 1997, cette émission fait un<br />
survol de la situation de l'allaitement<br />
au Québec (15 minutes)<br />
61,50 $ (incluant taxes et<br />
manutention)<br />
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Montréal (Québec)<br />
H3C3A8<br />
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— Lignes directrices<br />
75 p., 2001.<br />
Propose des lignes directrices pour<br />
guider les actions du Ministère, des<br />
régies régionales et des directions de<br />
santé publique, des établissements,<br />
des professionnels de la santé et des<br />
groupes de soutien en matière d'allaitement<br />
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Fax : (450) 582-3536<br />
Courriel : information@allaitement.ca<br />
Ministère de la Santé et des Services<br />
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Conçues à l'intention des décideurs Tél : (613) 954-5995<br />
et des intervenants de la santé, les fax : (613) 941-5366<br />
lignes directrices ont pour but d'aider<br />
les hôpitaux et les autres organismes<br />
du secteur de la santé à planifier,<br />
mettre en place et évaluer des programmes<br />
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5 lh éd., 878 p., 1999-<br />
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SuccesfuU Breastfeeding *<br />
3 rd ed., 88 p., 2001.<br />
Le Royal College of Midwives. Livre<br />
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SITES INTERNET<br />
The American Academy of Pediatrics<br />
Breastfeeding Resources<br />
MEDLINEplus health Information :<br />
Breastfeeding<br />
La Leche League International<br />
Ligue La Leche - site français<br />
UNICEF-site en français<br />
INFACT Canada<br />
Comité canadien pour<br />
l'allaitement<br />
http://www.aap.org/visit/brres.htm<br />
http://www.nJm.nih.gov/medlineplus/breastfeeding.html<br />
www.lalecheleague.org<br />
http://www.lllfrance.org/<br />
www.unicef.org/french/ffl/html/bf/htm<br />
http://www.infactcanada.ca<br />
www.breastfeedingCanada.ca<br />
PUBLICATIONS<br />
Breastfeeding<br />
Abstracts<br />
Publié 4 fois par année par la Ligue<br />
La Leche. Rassemble les résumés<br />
d'articles scientifiques récents portant<br />
sur l'allaitement maternel.<br />
Breastfeeding Abstracts<br />
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Allaitement<br />
actualité<br />
Rassemble les résumés d'articles<br />
scientifiques portant sur l'allaitement<br />
maternel. Traduction française de<br />
Breastfeeding Briefs. La version<br />
française arrive toujours quelques<br />
mois après la version anglaise.<br />
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l'alimen-<br />
Association genévoisepour<br />
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duite pratique de l'allaitement<br />
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Programme d'auto-formation de 80<br />
heures, 325 pages (français et<br />
anglais) édition 1993.<br />
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sur le programme « Initiative<br />
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3. Sur les médicaments, l'alcool et les drogues<br />
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Clinical Therapy in breastfeeding<br />
patients. *<br />
De Thomas Hale, 205 p. 2000.<br />
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ANNEXE 2<br />
Méthode de l'allaitement maternel et de<br />
l'aménorrhée (MAMA)
Méthode de l'allaitement maternel et de<br />
l'aménorrhée (MAMA)<br />
Suzanne Parenteau-Carreau, m.d.<br />
Conseillère médicale de SERENA CANADA'<br />
À la suite d'une réunion d'experts en Italie en 1988 sur l'infertilité de l'allaitement,<br />
une affirmation a été publiée à savoir que le risque de conception n'excède pas<br />
2% avant six mois,<br />
• si l'allaitement est complet (ou presque)<br />
• et si la femme n'a pas saigné après le 56 e jour.<br />
Voici une illustration graphique de la façon dont cette règle peut s'appliquer :<br />
Utilisation de la méthode de l'allaitement maternel et de l'aménorrhée (MAMA)<br />
pour l'espacement des naissances durant les six mois suivant l'accouchement 1<br />
Questions à poser à la mère :<br />
T<br />
L'aménorrhée persiste-t-elle?<br />
(pas de flux menstruel au bout du<br />
56 e jour suivant l'accouchement) 2<br />
•J"<br />
Alimentez-vous complètement<br />
ou presque complètement<br />
votre enfant au sein? 3<br />
Les risques de grossesse sont accrus. EUe ne devrait<br />
• plus compter exclusivement sur la lactation. Il<br />
convient qu'elle utilise une autre méthode de<br />
planification familiale mais elle doit continuer à<br />
allaiter pour la santé de son enfant.<br />
H "<br />
Le risque de grossesse n'est que<br />
de 2% environ. La mère n'a pas besoin<br />
d'une méthode complémentaire<br />
de planification familiale.<br />
Dire à la mère : lorsque la réponse<br />
i n'importe laquelle de ces questions<br />
devient NÉGATIVE que...<br />
Cl) 11 convient de noter que ces lignes directrices sont prudentes. Les femmes qui y adhèrent après les<br />
six mois qui suivent la grossesse ou qui n'ont connu qu'un seul saignement vaginal peuvent<br />
toujours se trouver en état de faible fécondité lorsque l'allaitement est complet ou presque complet<br />
(voir page suivante). En outre, dans de nombreuses régions du monde, les femmes peuvent allaiter<br />
pendant 18-24 mois et ne pas avoir de menstruation pendant au moins 12 mois. Ces femmes<br />
peuvent rester infécondes pendant 12 à 15 mois après l'accouchement.<br />
(2) Les légers saignements qui se produisent durant les 56 premiers jours ne sont pas considérés comme<br />
une menstruation.<br />
(3) • Complètement • se rapporte à l'allaitement exclusif ou presque exclusif jour et nuit (avec à<br />
l'occasion d'infimes quantités d'aliments rituels et d'eau). • Presque complètement » signifie que de<br />
temps à autre, l'enfant reçoit des aliments autres que le lait maternel (voir page suivante).<br />
Ci ni tic sur l'allaitement maternel
Schétna de définition de l'allaitement maternel<br />
Les pratiques d'allaitement maternel sont très variables. Dans le diagramme<br />
ci-dessous, les différentes pratiques sont définies, ainsi que leurs effets sur la<br />
physiologie de la fécondité et de la production de lait.<br />
Complet<br />
Symbolique<br />
Exclusif<br />
Aucun autre liquide<br />
ou solide n'est donné<br />
au nourrissoa<br />
!<br />
Presque exclusif<br />
Le nourrisson reçoit<br />
de rares quantités de<br />
vitamines, d'eau<br />
minérale, de jus ou<br />
d'aliments rituels en<br />
plus du hit maternel<br />
Les (étées constituera<br />
l'essentiel de la<br />
nourriture absorbée.<br />
Moyen<br />
L'essentiel de la<br />
nourriture alxrarbée ne<br />
provient pas des tétées.<br />
Tétées occasionnelles,<br />
irrégulière èt<br />
minimales.<br />
A<br />
Les tétées<br />
représentent environ<br />
la moitié de là<br />
nourriture absorbée.<br />
.1.<br />
Allaitement complet ou presque complet *<br />
Effets majeurs sur la fécondité<br />
Allaitement partiel minime/symbolique<br />
Peu d'effeLs sur la fécondité<br />
•Les intervalles entre les tétées ne doivent pas dépasser quatre heures le jour, six heures la nuit. La proportion<br />
des suppléments donnés ne doit pas dépasser de 5 à 15% de tous les aliments absorbés (de préférence<br />
encore moins). Quoique l'allaitement partiel élevé soit suffisant pour maintenir l'infécondité, il y a lieu<br />
d'informer la mère que toute alimentation supplémentaire et toute modification des pratiques d'allaitement<br />
risquent d'accroître ses risques de grossesse.<br />
Source : Lahbok, M.. Cooney, K., Coly, S. Institute for Reproductive Health. 1994.<br />
Guide sur rallaitenient maternel
ANNEXE 3<br />
Alimenter un bébé avec un dispositif d'aide à<br />
l'allaitement<br />
Guide sur l'aHaiicmeni maie.rnc!
Alimenter un bébé avec un dispositif d'aide à<br />
l'allaitement<br />
Le dispositif d'aide à l'allaitement comprend un récipient contenant le<br />
liquide à donner au bébé, un tube qui va du récipient jusqu'au sein de la mère,<br />
où il est fixé. En même temps que le bébé tète au sein, il reçoit le liquide complémentaire<br />
dont il a besoin.<br />
1. Aider la mère à s'installer<br />
• choisir le calibre du tube de gavage en fonction de la capacité de succion<br />
du bébé et de sa condition. Le plus souvent, un tube à gavage moyen (5F,<br />
36 pouces de long) est utilisé. Un bout du tube trempe dans un récipient<br />
contenant le liquide à faire boire au bébé (idéalement du lait maternel<br />
exprimé ou un lait artificiel hypoallergène). Un biberon, dont on coupe l'extrémité<br />
de la suce pour y introduire le tube, est souvent utilisé.<br />
• il est également possible d'adapter au tube une seringue qu'on remplit du<br />
liquide à donner. Cette façon de faire semble toutefois plus compliquée et<br />
décourageante pour les parents.<br />
2. Il y a ensuite deux façons de procéder<br />
OU<br />
le bébé peut d'abord être mis au sein et commencer à téter, puis le tube est<br />
glissé dans sa bouche à un moment approprié. Le sein est alors délicatement<br />
déplacé de façon à voir le coin de la bouche du bébé, et le tube, tenu entre<br />
le pouce et l'index, est glissé dans la bouche du bébé, en s'orientant vers le<br />
palais. On sait que le tube est bien placé lorsque le liquide s'introduit dans<br />
le tube à une assez bonne vitesse;<br />
le bébé prend dans sa bouche, à la fois le mamelon et<br />
le tube, celui-ci étant déjà installé le long du sein de la<br />
mère. Le tube peut être fixé au sein avec du ruban<br />
adhésif, mais ce n'est pas obligatoire car la mère peut<br />
aussi le tenir en place à l'aide de ses doigts. Si du<br />
ruban adhésif est utilisé, on suggère le " Micropore " 1<br />
pouce, collé dans le sens de la longueur du tube.<br />
dans les 2 cas, le tube est placé dans un coin de la<br />
bouche du bébé et il est dirigé vers le palais. Il ne doit<br />
pas dépasser le bout du mamelon, mais doit franchir<br />
la ligne des gencives pour être efficace. Il est parfois<br />
utile que la mère tienne le tube en place avec un doigt,<br />
certains bébés essayant de le déplacer avec leur<br />
langue.<br />
le récipient contenant le liquide à donner au bébé est<br />
généralement placé à la hauteur de la tête du bébé ou<br />
un peu plus bas.<br />
si une seringue est utilisée, éviter de comprimer le piston.<br />
Le bébé doit lui-même en extraire le liquide en<br />
ajustant sa succion. S'il n'y parvient pas, exercer une<br />
pression très douce sur le piston de la seringue pour<br />
faire sortir un peu de liquide et, ainsi, initier la succion.<br />
Ci ni tic sur l'allaitement maternel