RENcONTRE Entrons tout de suite dans le vif du sujet : quatre années d’absence sur le circuit international et un retour fracassant sur le Freeskiing world tour (circuit concurrent au Freeride world tour, made in usa, ndlr). toujours en tête après trois étapes, comment expliques-tu ce retour fracassant ? guerlain chicherit : on va tenter une explication. la plus évidente : le ski me manquait terriblement ! ma motivation était à bloc. ajoutes à cela une grosse pression, plutôt positive, et on commence à avoir un bon début. pour le reste, une neige dure, pas évidente à skier à las lenas (première étape du tour américain qu’il a remporté début août dernier )... l’expérience a certainement joué sur cette première sortie. tu rentres à peine de Revelstoke (3 eme étape du tour), comment cela s’est passé ? guerlain chicherit : je vais être direct : pas bien ! j’étais pas dedans, j’ai très mal skié. pour être clair, je n’ai pas eu le temps de skier en décembre. je me suis « J’ai fait Une petite sortie poUr Voir si ça passait et J’ai pris Un biLLet d’aVion.C’était Une erreUr.» 36 NUMERO 59 décidé la veille du départ pour les usa. j’ai fait une petite sortie pour voir si ça passait et j’ai pris un billet d’avion. c’était une erreur. j’ai complètement foiré le 1 er run et j’ai abandonné. mais il n’y a pas mort d’homme pour le moment : je suis toujours en tête du classement, j’ai usé mon joker ! quid alors de la suite de la saison ? guerlain chicherit : je vais rester comme prévu sur le Freeskiing world Tour et jouer ma chance à fond ! je vais partir aux usa début février pour six semaines et bosser dur pour me remettre dans la compétition. maintenant, je n’ai plus le droit à l’erreur ! Il faudra définitivement compter avec toi cette saison ! mais au delà de la compétition, tu annonçais l’an dernier, sur le site de coreupt, un gros projet vidéo te concernant. où en est-il ? guerlain chicherit : il est simplement reporté. j’ai pour projet d’aller passer deux mois sur un bateau sur les rives de la patagonie. deux hélicoptères nous amèneront chaque jour sur les sommets, le tout évidemment filmé. c’est un projet hors norme, qui nécessite bien sûr de gros moyens. plusieurs partenaires m’ont déjà suivi sur ce coup, mais le budget n’est pas encore bouclé : tournage normalement prévu en août et septembre de cette année. un projet hors norme ? plusieurs riders ? tu nous mets l’eau à la bouche... tu peux en dire un peu plus ? guerlain chicherit : l’équipe sera composée de douze riders, en théorie. des potes bien sûr, mais pas seulement : l’idée est de rassembler les skieurs qui ont marqué leur sport, des mecs pour qui j’ai avant tout énormément de respect. quand certains champions choisissent d’organiser leur « invitational », moi je préfère faire mon film ! Désolé d’insister, mais t’as quelques noms à avancer, en guise de teaser ? guerlain chicherit : je veux pas en dire trop, je l’annoncerai en temps voulu... mais on va dire qu’il y aura des gars de la trempe de Tanner, par exemple... (Tanner Hall, ndlr) comme tout le monde le sait, tu as plusieurs casquettes, et l’une d’entre-elles (et pas des moindres) est celle de chef d’entreprise de coreupt. comment gère t-on une carrière pro et le boulot harassant d’entrepreneur ? guerlain chicherit : grâce à mon smartphone et à ma tablette ! plus sérieusement, pour tout chef d’entreprise, il est bon de rester connecté à son milieu. quelle meilleure connexion pour coreupt que son dirigeant qui évolue au cœur de la compétition ? puis c’est une bonne manière d’allier l’utile à l’agréable. je peux promouvoir ma marque aux us, faire le tour des shops. c’est que du positif ! concernant coreupt, une grosse actu est tombée à la rentrée, kevin Rolland entre dans la team. après Justin Dorey, Julien Lange, Richard permin, pour ne citer qu’eux, et bien sûr candide, on ne peut éluder la question : comment coreupt fait-elle pour rafler les meilleurs riders aux poids lourds (économiques) du milieu ? (après noTre inTerview, on apprenaiT que ricHard permin eT candide ne skieraienT plus coreupT en 2013.) guerlain chicherit : c’est super simple et ça tient en une phrase : le rider est au centre de la marque. au centre du marketing, au centre de la communication, au centre du projet dans sa globalité. c’est effectivement facile à présenter, mais pas si évident à réaliser. skieur moi-même, je sais ce qu’attend un athlète de son sponsor et je fais tout pour y répondre. loin de moi l’idée par contre de cracher sur le reste du marché : mes concurrents d’aujourd’hui sont mes sponsors d’hier, je leur dois beaucoup. j’ai juste une approche différente. coreupt est une marque créee par des riders, pour des riders. je vise un public restreint avec cette idée : si un ski convient parfaitement à un champion du monde, il conviendra à un petit gars qui passe son hiver en station à tenter des backflips ! et le meilleur moyen pour cela : que le pro dessine lui-même son ski de a à z ! c’est vrai qu’avec ce parti-pris, on ne s’est pas fait que des amis. coreupt, soit t’aimes, soit tu détestes. il n’y a pas de juste milieu ! le tout c’est de l’assumer, on ne peut pas plaire à tout le monde !
«Loin de moi L’idée par Contre de CraCher sUr Le reste dU marChé : mes ConCUrrents d’aUJoUrd’hUi sont mes sponsors d’hier, Je LeUr dois beaUCoUp. J’ai JUste Une approChe différente. CoreUpt est Une marqUe Créée par des riders, poUr des riders.» NUMERO 59 37