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SPÉCIAL VERTIGES

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L E M A G A Z I N E G R A T U I T O U T D O O R<br />

EXCLUSIF<br />

TOUTES<br />

LES PAROIS<br />

INTERDITES<br />

FRISSON<br />

ROCHERS<br />

NOIRS<br />

<strong>SPÉCIAL</strong> <strong>VERTIGES</strong><br />

POURQUOI ON CHERCHE À SE FAIRE PEUR<br />

ESCAPE NUMERO 23 • JUIN / JUILLET 2008 • GRATUIT SERVEZ-VOUS<br />

MATOS<br />

LE MEILLEUR<br />

DE LA GRIMPE


Photo : A. Childeric / Kalice<br />

WANTED*<br />

MYO XP : RECHERCHÉE<br />

POUR BRAQUAGES DE NUIT<br />

DESCRIPTION SIGNES PARTICULIERS<br />

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ATTENTION<br />

Doit être considérée comme<br />

la plus puissante de sa catégorie<br />

XP<br />

www.petzl.fr/MYOXP<br />

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<br />

* Avis de recherche


Brian Orosco in Five Ten® Savant with co-molded Stealth® C4/S1 high-friction rubber. photo by Mark Madeo/www.markmadeo.com www.fiveten.com


*base 2 pers., incluant 5 nuits d’hébergement en gîtes-refuges en demi pension de Freissinières à Pelvoux réservées par nos soins, le transfert des bagages entre<br />

chaque gîte et la fourniture des cartes et infos techniques sur les itinéraires de randonnées et les différents lieux d’hébergements.<br />

©R.Faure/OPPE<br />

Pays<br />

des<br />

Il faut prendre sa respiration pour pénétrer dans ce<br />

pays, porte d’entrée principale du Parc des Écrins.<br />

Les panoramas, les sommets, les vallées sont à<br />

couper le souffle !<br />

Ailefroide, 2 e site d’alpinisme, le Pré de Madame<br />

Carle, cirque grandiose, la vallée du Fournel, réserve<br />

biologique de chardons bleus, Dormillouse, le seul<br />

village habité du Parc,… il y a tant à parcourir. Larges<br />

vallées et hauts sommets dont les plus mythiques de<br />

l’histoire de l’alpinisme : la Barre des Écrins,<br />

l’Ailefroide, Le Pelvoux.<br />

Si les glaciers, nombreux, coiffent ces rochers, la<br />

flore exubérante, forme un tapis coloré pour une<br />

faune tout aussi riche.<br />

ÉCRiNS<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

c’est pour vous…<br />

A voir<br />

> Les Mines d’argent de l’Argentière la Bessée et<br />

le circuit du patrimoine industriel<br />

> Le patrimoine religieux<br />

> Les cadrans solaires<br />

A découvrir<br />

> Les villages de caractère<br />

> Le site des Vignettes<br />

> La réserve biologique de chardons bleus<br />

S’informer<br />

Office de tourisme du Pays des Écrins<br />

www.paysdesecrins.com<br />

Centrale de réservation 04 92 23 58 42<br />

Coups de cœur<br />

Les Lacs de Paluel et Faravel<br />

A la découverte de cirques glaciaires et de leurs<br />

lacs. Belle boucle permettant d’admirer tour à<br />

tour ces 2 lacs reposants dans des<br />

cirques glaciaires<br />

• Durée : boucle de 6 h.<br />

• Difficulté : marcheurs. Passer à coté du seul<br />

hameau habité à l’année du Parc des Ecrins,<br />

Dormillouse, puis traverser les pâturages jusqu’au<br />

Lac Paluel. La traversée jusqu’à celui de Faravel<br />

se fait en balcon avant d’effectuer la descente.<br />

Une extension est possible vers un troisième lac,<br />

celui du Fangeas en une petite heure (sentier non<br />

balisé).<br />

• Dénivelé : 1032 m.<br />

• Accès : de l’Argentière la Bessée prendre la<br />

D138a, en rive droite de la Durance, vers<br />

Freissinières. Dépasser Pallon, Les Ribes et<br />

continuer jusqu’au parking des cascades,<br />

terminus de la route !<br />

• Carte : IGN Top 25, 3437 ET Orcières-Merlette<br />

• A noter : chiens interdits (itinéraire en zone<br />

centrale du Parc national des Écrins)<br />

La Tête de la Draye<br />

Vue panoramique sur les Écrins<br />

• Durée : 2h30 aller.<br />

• Difficulté : marcheurs. Quelques passages aériens<br />

par endroits en haut des secteurs d'escalade. Du<br />

sommet, la vue est fantastique d'un coté sur les<br />

Écrins et le Glacier blanc et, de l'autre, sur la vallée<br />

de la Vallouise avec au milieu l'impressionnant<br />

Mont Pelvoux.<br />

• Dénivelé : 570 m.<br />

• Accès : de l’Argentière la Bessée prendre la D994<br />

E jusqu’à Ailefroide<br />

• Carte : IGN Top 25, 3436 ET Meije Pelvoux<br />

• A noter : chiens interdits (itinéraire en zone centrale<br />

du Parc national des Écrins)<br />

L’Argenti ère La Bessée • Champcella • Frei ssi n i ères<br />

Pelvoux • Puy Sai nt-Vi ncent • La Roche de Rame<br />

S t -Marti n de Queyri ères • Valloui se • Les Vi gneaux<br />

©M.Durand<br />

<br />

APRES LA PLUIE ©P.Masclaux


10<br />

NOUVEAUX REFUGES : PLUSIEURS INAUGURATIONS CETTE ANNÉE<br />

Un nouveau refuge vient d’être inauguré à 2500 mètres d’altitude au<br />

bord du lac du Goléon face au massif de la Meije (Hautes-Alpes). Pour y<br />

accéder depuis la Grave : rejoindre le hameau des Hières puis continuer<br />

au-delà par une piste carrossable jusqu’aux hameaux de Valfroide. Se<br />

garer au bout de la route (Parking Entraigues 1855 m). Emprunter le<br />

sentier balisé qui remonte le vallon pour rejoindre directement le lac<br />

à 1 heure de marche environ. De là, plusieurs randonnées possibles :<br />

vers le Glacier du Goléon (3000 m, 2h30 depuis le refuge), le Col<br />

Lombard (3092 m, 2h30) ou le Crux des Aiguilles (2589 m, 45mn). Pour les alpinistes : l’Aiguille du Goléon (3427 m,<br />

facile, 3h30), l’Aiguille méridionale d’Arve (3514 m, course D, 4 à 5 h). Réservation : auprès de Didier : 06 87 26 46 54 /<br />

www.refugedugoleon.com<br />

Trois autres refuges ont été réhabilités dans le cadre du 12ème contrat de plan état-région : la Glère, construit<br />

à 2160 mètres sur le massif de Néouvielle (60 places / 05 62 42 13 67) ; l’Étendard, à 2430 mètres à proximité<br />

du grand lac (70 places, 04 79 68 20 77) ; le Mont-Thabor situé à 2502 mètres au carrefour des vallées de la<br />

Maurienne, Etroite, et Névache (04 79 64 35 31).<br />

Bonnes nouvelles pour la planète<br />

LES INFOS DE NATURE & DÉCOUVERTES<br />

Le vent en poupe !<br />

On connaissait les bateaux à voile, voici maintenant<br />

les cargos à… cerf-volant ! L’utilisation du vent pour<br />

faire avancer les bateaux est une idée vieille comme<br />

le monde, elle pourrait bien trouver un nouveau souffle<br />

avec l’invention de génie de Stephan Warge. Son<br />

idée ? Tracter les cargos par un cerf-volant géant. En<br />

combinant ce système à un moteur, on peut réduire<br />

la consommation de carburant jusqu’à 50 % ! Après<br />

le Beluga, cargo de 132 mètres de long équipé d’une<br />

aile de 160 m 2 , Stephan Warge compte bien équiper les<br />

navires marchands… En attendant, sur la terre ferme<br />

de Belgique, va être inauguré un train à vent ! Sur la<br />

ligne de TGV reliant Leuven à Liège, un parc de 20<br />

éoliennes va être installé pour alimenter directement<br />

le réseau ferroviaire : produisant 100 gigawatts/heure<br />

par an pour un prix inférieur de 30 % au prix actuel du<br />

marché, ces éoliennes vont permettre d’économiser<br />

60 000 tonnes de CO2 ! Pour en savoir plus :<br />

www.carnetdevol.org - www.electrabel.be<br />

Du solaire tout mou, partout<br />

Comment faire pour intégrer des panneaux solaires<br />

à des produits électriques de petite taille ou de<br />

forme atypique ? La science avance et il y a du<br />

nouveau du côté de la flexibilité ! Une entreprise a<br />

trouvé le truc : fini les lourds panneaux au silicium,<br />

voici la nouvelle génération appelée CIGS. Ce<br />

nouveau matériau est une sorte d’encre pouvant<br />

être imprimée sur des feuilles métalliques par les<br />

machines d’imprimerie. Cerise sur le gâteau : ces<br />

films souples adaptables à toutes sortes de surface<br />

produisent 5 à 10 fois plus d’énergie électrique que<br />

les panneaux classiques et visent une baisse de 90 %<br />

des prix de vente ! Il y a toujours du neuf sous le<br />

soleil…<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

L’écomobilité en vogue<br />

Après le vélo’v à Lyon, le vélib à Paris, le vélo(ô) à<br />

Marseille et à Toulouse, l’éco-mobilité gagne du<br />

terrain ! Même si les batailles juridiques font rage<br />

autour du vélib, le projet d’extension à plus d’une<br />

trentaine de banlieues attenantes à la capitale est<br />

toujours d’actualité. Dans les Yvelines, le programme<br />

« Cyclyvelines 78 » incite les agents du département à<br />

utiliser des vélos pour tous leurs trajets professionnels.<br />

À Antibes, une cinquantaine de mini véhicules<br />

électriques fonctionnent déjà sur le principe de libreservice.<br />

Quant aux communautés urbaines de Lyon,<br />

Lille, Nancy, Strasbourg, Le Creusot et Bordeaux,<br />

elles viennent de lancer un appel d’offres conjoint<br />

concernant l’achat de 600 véhicules urbains faiblement<br />

émetteurs de CO2. Une chose est sûre : l’écomobilité,<br />

ça roule !<br />

Les saisons à la loupe !<br />

« Il n’y a plus de saison ! », entend-on souvent. Un<br />

groupe de scientifiques et d’associations vient de<br />

lancer auprès du grand public une vaste opération<br />

d’observation des effets du réchauffement climatique.<br />

Car quoi de mieux que de faire appel à l’implication de<br />

chacun pour dresser un diagnostic du changement des<br />

saisons ? Un protocole simple et précis sur Internet<br />

guide l’étude des saisons à travers l’observation des<br />

plantes, des arbres, des oiseaux, des insectes qui nous<br />

entourent… Pas de panique, chausser la casquette<br />

d’un scientifique n’est pas très contraignant : un relevé<br />

toutes les deux semaines suffit et l’on peut suivre, jour<br />

après jour, les observations de tous sur des cartes<br />

interactives en ligne. Pour en savoir plus :<br />

www.obs-saisons.fr et www.junior.obs-saisons.fr<br />

DR<br />

VITE DIT<br />

Lafuma a mobilisé son personnel<br />

pour participer au nettoyage de la<br />

Mer de Glace et de la vallée de l’Arve<br />

organisé le 13 juin dans le massif du<br />

Mont-Blanc. C’est la troisième année<br />

que le groupe se mobilise pour ces<br />

actions citoyennes en payant cette<br />

journée à ses salariés. Chaque année,<br />

plus de 500.000 touristes viennent<br />

visiter le site formé par la jonction de<br />

trois glaciers des Alpes.<br />

The North Face a ouvert<br />

une nouvelle boutique à Barcelone, la<br />

troisième du genre en Espagne et la<br />

première à intégrer le nouveau design<br />

de la marque en shop, un mélange de<br />

nature et d’innovation, mêlant des sols<br />

en béton, des éléments en bois naturel<br />

et des accents rouges qui signent son<br />

identité. C’est la 32ème de la marque<br />

dans la zone Europe.<br />

Le site Indoor www.indoorclimbing.com<br />

répertorie les salles d’escalade du<br />

monde entier. En complément, d’autres<br />

sites détaillent les offres nationales :<br />

en France (l’annuaire des clubs FFME:<br />

www.ffme.fr/club), en Suisse (www.<br />

sac-cas.ch) et en Belgique (http://users.<br />

teledisnet.be/web/lmi16399/page_<br />

escalade/salle.html)<br />

nccproductions.fr est un site<br />

de vidéos de grimpe qui offre<br />

régulièrement des conseils pour les<br />

cameramen en herbe afin de progresser<br />

dans le tournage et le montage des<br />

images.<br />

Avant de commencer à équiper une<br />

falaise, il faut la purger, c’est-à-dire faire<br />

tomber volontairement ce qui risque de<br />

dévaler la paroi. Travail indispensable<br />

et plaisir de gosse (quel régal de voir<br />

débouler de gros blocs et autres troncs<br />

depuis le haut des falaises) à qui<br />

purgemag consacre ses pages<br />

internet : vidéos, photos, histoires et<br />

conseils. C’est fun et ça défoule sans<br />

quitter le bureau… purgemag.com.<br />

free.fr


Photo by Frode Sandbech<br />

www.norrona.com


MXP : L’EXPÉDITION KENAÏ SKI CROSSING EST<br />

RENTRÉE D’ALASKA<br />

Censés avancer tractés par leurs kites à ski dans la péninsule du Kenaï,<br />

Evrard Wendenbaum, Jonathan Bonda et Olivier Desvignes sont arrivés<br />

au terme de leur périple après dix jours passés dans les reliefs d’Alaska…<br />

Sans kite. Temps gris marqué et grosses conditions ont forcé le moral et les<br />

nerfs de l’équipe. Entre autres bagarres, cette descente au cinquième jour<br />

vers le glacier de Dinglestadt après une grosse montée à tracter les pulkas<br />

de 50 kg chaque par -15°C : « Nous descendons en plein « white out » dans<br />

une neige ultra légère. La perte de repère est telle que parfois nous avons la<br />

sensation de descendre alors que nous ne bougeons pas. C’est incroyable »,<br />

raconte Evrard. Puis rebelote au huitième jour : « Journée infernale. Au réveil,<br />

tout nous semble à peu près correct dans notre trou (à 1500 mètres). Pourtant<br />

dès que nous émergeons de la congère, nous nous courbons sous des rafales<br />

bien plus puissantes encore que la veille. Nous sommes tendus. Personne<br />

n’est rassuré. C’est la tempête. Nous n’avons pas droit à l’erreur. Un petit<br />

doute quant à l’endroit où nous sommes et nous finissons par retrouver le bon<br />

chemin grâce au GPS. C’est alors un plat interminable qui nous attend avec un<br />

point de mire établi à 12,7 km, tout droit… On ne voit pas à un mètre. Seule<br />

consolation : la neige soufflée est plus dure que les jours précédents et nous<br />

nous enfonçons donc moins. Maigre réconfort dans ce vent de trois-quarts<br />

face qui nous déstabilise continuellement ».<br />

Le lendemain, alors que la tempête a soufflé toute la nuit, l’équipe se remet<br />

devant un petit-déjeuner frugal quand la panique se répand : « Olivier se jette<br />

d’un coup sur les ouvertures de la tente pour respirer. Il se sent très mal,<br />

il perd la tête, répète dix fois les mêmes choses, parle trop fort, hallucine,<br />

meurt de froid… Intoxication au monoxyde de carbone. À moitié ensevelie<br />

sous la neige, la tente n’a pas dû offrir assez de ventilation ce matin-là et le<br />

réchaud privé d’oxygène a dû rejeter plus de gaz nocif qu’à l’accoutumée.<br />

Olivier a mis une bonne heure pour se remettre. Il était moins une. Après ça,<br />

nous tentons de nous extraire de la tente. Il faut pelleter et pelleter encore. Le<br />

trou s’est littéralement refermé sur nous »... La journée qui a mal commencé<br />

se poursuit sur le même ton : « Un autre mal me ronge, poursuit Evrard.<br />

Depuis le vent froid de la veille, mon oeil gauche me pique terriblement. C’est<br />

une conjonctivite. Je marche un oeil fermé, parfois les deux. Heureusement<br />

le terrain est plat, donc prévisible. Je peux faire dix pas les yeux fermés<br />

sans faire le moindre écart. Lorsque mon prédécesseur ralentit, je lui rentre<br />

simplement dedans, c’est l’alerte pour rouvrir les yeux... En fin de journée, les<br />

brumes se dissipent à nouveau, les pulkas glissent presque toutes seules ».<br />

Dur apprentissage de la vie d’aventurier…<br />

> Rendez-vous le 13 novembre à partir de 20h30 au théâtre Bonlieu<br />

(Annecy) pour la deuxième édition de la Nuit des Expé : films, témoignages<br />

et rencontres autour de la saison 2 des Millet Expedition Project.<br />

13<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

EVRARD WENDENBAUM<br />

PUBLICITE<br />

Yann Ghesquiers - Photo: Olivier Cousin Envie<br />

de grimper éthique ?<br />

Sila long short Gahavara Sila Ni-Kéta<br />

100% coton Bio<br />

100% commerce équitable<br />

vertical-spirit.com<br />

Verticality is a quest


Crédits photos: Agence Nuts Grenoble / DSF / Laurent Collinet<br />

FLAINE,<br />

L’OCEAN MINERAL !<br />

Un site classé exceptionnel :<br />

Venez visiter le Désert de Platé face à<br />

la chaîne du Mont-Blanc : 35 millions<br />

d’années sous vos pieds !<br />

Le téléphérique ouvert :<br />

Accédez à 2 500 m d’altitude grâce au<br />

téléphérique des Grandes Platières !<br />

Un panorama à couper le souffle!<br />

Au sommet des Grandes Platières,<br />

vous pourrez profiter du panorama<br />

exceptionnel qui vous est offert sur la<br />

chaîne du Mont-Blanc...<br />

Laissez-vous guider sur les sentiers balisés<br />

et traversez l’océan minéral naturel de<br />

Flaine, un paysage époustouflant !<br />

2 sentiers thématiques,<br />

ainsi que de nombreuses randonnées<br />

et itinéraires VTT vous seront proposés ...<br />

Dates d’ouverture :<br />

Du 27 juillet au 15 août 2008 inclus<br />

Fermeture Vendredis & Samedis<br />

MORILLON,<br />

LA PASSION A FOND !<br />

Le VTT pour tous :<br />

2 pistes de descente accessibles par<br />

les télésièges de Bergin et des Esserts.<br />

Des émotions garanties...<br />

Dates d’ouverture :<br />

Tous les jours<br />

Du 5 juillet au 24 août 2008 inclus<br />

SIXT,<br />

LIBRE COMME L’EAU !<br />

La montagne facile !<br />

Le télésiège des Vagnys sera ouvert<br />

tout l’été pour une escapade en famille<br />

ou entre amis.<br />

Les sommets du Haut-Giffre accessibles<br />

pour tous.<br />

Le saviez-vous ?<br />

La commune de Sixt abrite<br />

la plus grande Réserve Naturelle<br />

de Haute Savoie (9 200 ha).<br />

Le Cirque du Fer à Cheval et la Cascade<br />

du Rouget ne vous laisseront<br />

certainement pas indifférent.<br />

De nombreux circuits de randonnées<br />

et VTT à ne pas manquer !<br />

Dates d’ouverture :<br />

Du au inclus<br />

5 juillet 24 août 2008<br />

Le Grand Massif en 1seul clic, c’est si facile: www.grand-massif.com<br />

FLAINE, MORILLON, SIXT : Des montagnes de plaisir...


16<br />

Le baromètre kairn.com<br />

L’ESSENTIEL DE L’ACTUALITÉ MONTAGNE<br />

Onze « 8000 » Pour Gerlinde Kaltenbrunner.<br />

En conquérant le Dhaulagiri (8.167 m), l’alpiniste autrichienne<br />

Gerlinde Kaltenbrunner, 37 ans, est devenue la première<br />

femme au monde à avoir vaincu onze sommets de plus de<br />

8000 mètres sans assistance respiratoire.<br />

Elle dépasse ainsi l’Italienne Nives Meroi et l’Espagnole Edurna Pasaban<br />

pour la conquête des 14 sommets de plus de 8.000 mètres du monde.<br />

21h11 pour Chamonix – Zermatt !<br />

C’est le temps qui aura fallu aux deux skieurs alpinistes du<br />

Club Alpin Français, Lionel Bonnel et Stéphane Brosse, pour<br />

parcourir les 8600 m de dénivelé positif qui sépare Chamonix<br />

à Zermatt.<br />

Uniquement à pieds et principalement en ski de randonnée, sans<br />

assistance technique (en transportant l’intégralité de leur matériel : skis,<br />

chaussures, corde...), les 2 athlètes sont partis de l’église de Chamonix<br />

à 1h du matin pour rejoindre l’Eglise de Zermatt le même jour à 22h11<br />

après trois ravitaillements en boissons et nourriture.<br />

Cet itinéraire emblématique est habituellement parcouru en 6 ou 7 jours.<br />

Des royalties revues à la baisse pour les sommets du Népal.<br />

Confronté à une baisse du nombre d’expédition à cause de<br />

son instabilité politique, le Népal a décidé de revoir à la baisse<br />

le prix des permis nécessaires à l’ascension de ses sommets.<br />

Les sommets de moins de 6000m sont désormais gratuits.<br />

Tous les tarifs sur www.thamserkutrekking.com<br />

Un « poumon géant » pour combattre la pollution.<br />

On l’appelle le « super-arbre », mais ses inventeurs préfèrent<br />

parler d’un « poumon géant » pour qualifier cette machine<br />

de cinq mètres de haut, aspirant les particules et les gaz<br />

nocifs tout en recrachant de l’oxygène, et qui pourrait être<br />

une solution pour les villes fortement polluées comme Lima, la capitale<br />

péruvienne.<br />

Réhabilitation des altitudes.<br />

Trois refuges seront inaugurés cette année après avoir été<br />

réhabilités dans le cadre du 12e contrat de plan Etat-Région :<br />

la Glère (Pyrénées Ouest à 2160 m, construit sur le massif<br />

granitique de Néouvielle), l’Etendard (Belledonne à 2430 m, qui<br />

est bâti à proximité du Grand Lac, et le Mont Thabor (Belledonne, situé<br />

à 2502 m, au carrefour de la Vallée de la Maurienne, de la Vallée Etroite<br />

et la Vallée de Névache).<br />

Plus d’infos sur le site du Club Alpin Français : www.ffcam.fr<br />

Démontage au Glacier Blanc.<br />

L’échelle métallique située sur l’ancien chemin d’accès au<br />

Refuge du Glacier Blanc va être démontée cet été. L’évacuation<br />

des éléments devrait être réalisée par hélicoptère à l’occasion<br />

de la première rotation d’alimentation des refuges prévue<br />

courant juin. L’échelle en question avait dû être construite lors de la crue<br />

du Glacier Blanc dans les années 1970/1980 qui avait recouvert le passage<br />

dans les rochers. Le retrait du glacier l’avait rendue inutile et elle faisait<br />

tache au coeur du Parc National des Écrins.<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 22 /<br />

La flamme olympique sur l’Everest.<br />

Le 8 mai dernier, la flamme olympique des JO de Pékin 2008<br />

est parvenue sur l’Everest portée par une délégation chinoise.<br />

Les alpinistes du monde entier s’étaient vivement opposés<br />

à cette opération politique sur le toit du Monde. Les Chinois<br />

avaient bloqué l’accès à la montagne tant du côté chinois que du côté<br />

népalais pour éviter toute manifestation pro-tibetaine.<br />

Arva : la comptabilité numérique/analogique en question.<br />

Les DVA (détecteurs de victimes d’avalanches) peuvent-ils<br />

être aveugles ? Le cas avait été évoqué lors d’une réunion<br />

sur la sécurité et les avalanches à Chamonix, au début de<br />

l’année : des tests montrent en effet que les DVA numériques<br />

peuvent, lors d’une recherche de victimes, ne pas « voir » les vieux DVA<br />

analogiques. Surprenant et inquiétant. Un dossier complet à lire à ce<br />

sujet sur : www.skipass.com/articles/saison-07-08/25049-arva-compatibilite-numerique-analo.php<br />

Méridien des Ecrins : partie (encore) remise.<br />

Après une première tentative l’année passée avortée pour<br />

cause de mauvais temps, la cordée ACDC (Aymeric Clouet et<br />

Christophe Dumarest) est repartie courant avril pour son projet<br />

de « Méridien des Ecrins » visant à enchaîner de nombreuses<br />

faces Nord du massif.<br />

Malheureusement, si la météo était bien au rendez vous, les conditions de<br />

neige ont forcé la fin du projet après seulement trois jours. Grosse déception<br />

pour les alpinistes qui y voient la preuve de l’engagement que réclame cette<br />

aventure, à deux pas de la civilisation…<br />

La banquise de l’Arctique se réduit comme peau de chagrin.<br />

Après un record de fonte en 2007, les glaces du Pôle Nord pourraient<br />

atteindre cet été la superficie la plus petite depuis qu’elles<br />

sont surveillées par satellite (1978) préviennent des chercheurs de<br />

l’Agence japonaise d’exploration aérospatiale dans un rapport mis<br />

en ligne sur le site internet www.eorc.jaxa.jp.<br />

La fin des soirées au coin du feu ?<br />

Pour lutter contre la pollution atmosphérique, les autorités californiennes<br />

s’attaquent aux feux de cheminée. Après la Central Valley<br />

et San Francisco, c’est le bassin de Los Angeles, une des zones<br />

les plus peuplées de Californie avec 5 millions d’habitants et 1,4<br />

million de cheminées, qui prévoit d’en limiter l’usage en hiver et de les interdire<br />

dans les constructions nouvelles et les rénovations.<br />

Les américains mettent l’outdoor hivernal indoor.<br />

Après Dubai ou Amnéville (France), c’est au tour des Etats-<br />

Unis de planifier un centre de ski indoor géant. Le projet<br />

pharaonique devrait permettre d’anticiper le réchauffement<br />

climatique en proposant de skier toute l’année quelles que<br />

soient les températures extérieures, et au détriment d’une sévère facture<br />

écologique.


17<br />

Les infos durables de<br />

CleanupDays.org<br />

PATAGONIA, MARQUE<br />

ÉCOLOGIQUE DE L’ANNÉE<br />

L a<br />

société de textile outdoor californienne Patagonia, a reçu le prix de<br />

la « marque écologique de l’année » (Eco Brand of the year) lors du<br />

forum sur l’éco-design organisé par Volvo et le salon ISPO à Munich fin<br />

janvier. « Ce prix reconnaît notre combat pour la maîtrise de notre impact<br />

sur l’environnement », sourit Isabelle Susini, responsable environnement de<br />

la marque. Patagonia est reconnue pour son militantisme environnemental.<br />

Son programme de subventions 1 % pour la planète a déjà reversé plus<br />

de 30 millions de dollars à des associations militantes de terrain depuis<br />

1985, tandis que son programme de bénévolat de compétence permet<br />

aux employés de partir pendant 2 mois travailler pour une association<br />

environnementale tout en étant rémunéré par la société. « Inclure la<br />

responsabilité environnementale dans le développement produit est<br />

une priorité pour nos services de conception ». Depuis 1996, Patagonia<br />

n’utilise que du coton biologique dans ses produits en coton, du polyester<br />

recyclé notamment dans ses polaires depuis 1993 et a lancé en 2005 un<br />

programme ambitieux de recyclage de ses vêtements. Pour l’automne/hiver<br />

2008, 74 % des produits Patagonia comprennent une éco-fibre (coton<br />

biologique, polyester recyclé, laine traitée sans chlore et chanvre) et 53 %<br />

sont recyclables, dont la 1ère veste imperméable en nylon. Enfin dans<br />

une volonté de transparence, Patagonia a récemment mis en ligne un site<br />

interactif qui examine et dévoile l’impact social et environnemental de<br />

certains de ses produits, de leur conception à leur livraison.<br />

Le prix du design Volvo a été créé en 2005 par le salon ISPO et la société<br />

automobile Volvo pour stimuler les innovations techniques dans l’industrie<br />

du plein air. Le thème de cette année, l’éco-design a reçu 300 candidatures<br />

parmi lesquels 35 produits avaient été nominés.<br />

À consulter sur www.patagonia.com<br />

LE 29 JANVIER, PATAGONIA RECEVAIT LE PRIX DE LA «MARQUE ÉCOLOGIQUE<br />

DE L’ANNÉE», LORS DU SALON ISPO.<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 22 /<br />

DR<br />

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BIBLIOTHEQUE<br />

18<br />

LE PLEIN DE LIVRES POUR L’ÉTÉ<br />

UNE SÉLECTION DE BELLES LETTRES ET DE PAPIER GLACÉ POUR PAS BRONZER IDIOT<br />

L’ÉLECTROSTIMULATION DANS<br />

L’ENTRAÎNEMENT DU GRIMPEUR<br />

Un petit guide pratique et intéressant,<br />

écrit par un kiné pour accompagner<br />

l’entraînement des grimpeurs à partir<br />

des techniques d’électrostimulation.<br />

Les objectifs sont la relaxation, la<br />

récupération, le renforcement<br />

musculaire et le soulagement. Sur commande par<br />

Internet : www.kinescalade.com. 66 pages.<br />

> L’électrostimulation dans l’entraînement du grimpeur,<br />

de Jocelyn-William Loubriat (Edition Kinescalade)<br />

SOUS LES YOURTES DE MONGOLIE<br />

Marc Alaux a passé un an et demi<br />

en Mongolie et parcouru 6000 km à<br />

pied. Il a traversé les prairies centrales<br />

et orientales du pays, mais aussi ses<br />

déserts méridionaux et ses confins<br />

montagneux et boisés. Désireux de<br />

partager le mode de vie des Fils de la steppe, il s’est<br />

initié à la langue mongole et vécu sous la yourte des<br />

éleveurs nomades. Il livre le récit de son aventure<br />

dans un essai d’ethnologie, illustré de 128 photos.<br />

> Sous les yourtes de Mongolie, avec les Fils de la<br />

steppe, de Marc Alaux / Éditions Transboréal /<br />

368 pages / 22,50 euros<br />

PATRICK BÉRHAULT, UN HOMME DES<br />

CIMES<br />

Un portrait de l’icône star des<br />

sommets qui a révolutionné la grimpe<br />

et l’alpinisme dans les années 1980.<br />

« Jamais esclave des modes, il incarne<br />

rapidement l’image d’une montagne<br />

libre, pure, incorruptible », dit de lui<br />

l’écrivain journaliste Jean-Michel Asselin, qui signe<br />

ce portrait d’un ami, compagnon d’expéditions et<br />

complice professionnel.<br />

> Patrick Bérhault, un homme des cimes, de Jean-Michel<br />

Asselin / Editions Glenat / 264 pages / 19,95 euros<br />

VIVE LA TERRE, VOYAGE VERS LE<br />

MONDE DE DEMAIN<br />

Au pied d’une terre en souffrance,<br />

cet éloge des initiatives positives est<br />

un voyage revigorant ! De Berlin au<br />

Rajasthan, de l’Australie à la Papouasie<br />

Nouvelle-Guinée, on emprunte des<br />

véhicules solaires, transite dans des écoquartiers,<br />

élève des crocodiles dans le respect de l’espèce et<br />

de l’environnement, replante les forêts kenyanes,<br />

construit une tour bioclimatique, fait barrage aux<br />

inondations grâce aux palétuviers… Nourrir, bâtir,<br />

renouveler, préserver : un tour du monde en<br />

quatre chapitres pédagogiques qui échappent à la<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

« finitude » de la Terre, avec de magnifiques photos<br />

pour claires voies sur un possible demain.<br />

> Vive la terre, voyage vers le monde de demain, par<br />

un collectif de journalistes / Editions Solar et Geo /<br />

254 pages / 39,50 euros<br />

JOURNAL DE CHINE, 365 DAYS IN CHINA<br />

Le photojournaliste Pierre Bessard<br />

signe un journal de bord sentimental<br />

à la même couverture souple qui<br />

protégeait le petit livre rouge de Mao,<br />

au rythme d’une image quotidienne<br />

rapportée d’une année de séjour professionnel et<br />

familial. Un portrait aussi étonnant que détonnant sur<br />

un autant de facettes que d’individus. Par la fenêtre<br />

de son très grand appartement sur l’avenue la plus<br />

célèbre du pays, on peut ainsi voir les buildings<br />

pousser à une vitesse impressionnante, pendant<br />

que les voyages dessinent le contour de ces<br />

expériences de vie de l’usine du monde.<br />

> Journal de Chine, par Pierre Bessard / Editions<br />

Glénat / 384 pages / 30 euros<br />

COMMENT CHATOUILLER UN<br />

CHIMPANZÉ ET AUTRES CURIOSITÉS<br />

ZOOLOGIQUES<br />

Saviez-vous que les grands singes<br />

sont chatouilleux ? Que le poisson<br />

archer, dissimulé dans les mangroves<br />

et les eaux saumâtres asiatiques,<br />

crache sur ses proies pour les faire<br />

tomber ? Qu’importe, en quelques<br />

centaines de paragraphes concis et puisés aux<br />

meilleures sources, ce journaliste du New Scientist<br />

fait de la biologie animale un réjouissant cabinet<br />

de curiosités. On y furète pour le plaisir de la<br />

connaissance ou pour préparer un raid. Une virée en<br />

Tasmanie par exemple ? Attention aux morsures du<br />

marsupial « diabolique », jugée redoutable…<br />

> Comment chatouiller un chimpanzé et autres<br />

curiosités zoologiques, par Matt Walker Editions du<br />

Seuil / 169 pages / 14 euros<br />

POISONS ET VENINS DANS LA NATURE<br />

Apprendre à protéger toute la famille<br />

sous-titre la couverture de ce guide<br />

pratique, riche de 150 illustrations.<br />

Saviez-vous, par exemple, que<br />

grignoter des feuilles d’azalées peut<br />

provoquer des troubles respiratoires ?<br />

Quelle idée, bien sûr, mais en forêt ou en bord de<br />

mer, jusque dans la maison et le jardin, les enfants<br />

notamment n’ont pas toujours conscience des<br />

dangers qui les environnent. Chef de service<br />

hospitalier spécialisé dans la pharmacologie et<br />

la toxicologie, Denis Richard passent en revue<br />

plantes et champignons, animaux venimeux,<br />

indiquant comment prévenir le risque puis réagir<br />

en cas de problème.<br />

> Poisons et venins dans la nature, par Denis Richard<br />

/ Editions Delachaux et Nieslé / 185 pages /<br />

19,90 euros<br />

LE GOÛT DU VOYAGE<br />

On connaissait le goût du Népal, le<br />

goût de Tanger et autres invitations<br />

littéraires à savourer une destination.<br />

Mais cette collection de poche édite<br />

aussi des thématiques transfrontalières,<br />

qu’il s’agisse des chats ou de la mer.<br />

Nouveau titre, le goût des voyages<br />

vous donnera envie de lever l’ancre ou non : si Nigel<br />

Barbey aime partir, Albert Londres lui-même nourrit<br />

le chapitre rester, laissant à Paul Claudel ou Blaise<br />

Cendrars le privilège de revenir. Un bel itinéraire,<br />

dans les pas de grands auteurs, voyageurs ou<br />

sédentaires !<br />

> Le goût du voyage, textes choisis et présentés par<br />

Anne-Marie Cousin / Editions du Petit Mercure /<br />

122 pages / 5,40 euros<br />

PHOTOGRAPHIER LA MONTAGNE<br />

Bertrand Bodin est un passionné<br />

de montagne qu’il photographie<br />

depuis de nombreuses années.<br />

Ce guide pratique est le fruit de son<br />

expérience pour tout à la fois choisir le<br />

matériel le mieux adapté, comprendre<br />

le rôle de la lumière, réussir son cadrage ou jouer<br />

sur les contrastes et les couleurs.<br />

> Photographier la montagne, de Bertrand Bodin et<br />

Corinne Bruno / Editions Eyrolles / 166 pages / 19,90 euros<br />

LA GLACE ET LE FEU<br />

Les lecteurs d’Au-dessus du gouffre<br />

se souviennent de l’agent spécial<br />

Antonio Burns, un flic passionné de<br />

montagne, muté pour avoir abattu<br />

trois dealers, dont il avait infiltré le<br />

gang, parce qu’ils venaient de violer<br />

une enfant. Depuis, sa carrière suit une mauvaise<br />

pente. Il se laisse séduire par Cali Morrow, la fille<br />

d’une star hollywoodienne victime de harcèlement<br />

dont il est chargé d’assurer la protection. Pour<br />

savoir qui en veut à Cali, Burns n’aura d’autre choix<br />

que d’affronter son adversaire sur les plus hauts<br />

sommets des Rocheuses. Mais gare à la chute !<br />

Sur les pics enneigés du Wyoming cernés de vallées<br />

dévastées par les flammes, le moindre faux pas peut<br />

vous précipiter dans l’abîme…<br />

> La glace et le feu, de Clinton McKinzie / Editions<br />

l’Archipel / 374 pages / 22 euros


BIBLIOTHEQUE<br />

VERSANT OCÉAN<br />

Elle est marin, il est alpiniste. Ensemble, ils ont imaginé une<br />

aventure inédite aux frontières de la mer et de la montagne :<br />

quelques mois après leur retour de Géorgie du Sud, Isabelle<br />

Autissier et Lionel Daudet racontent comment ils ont affrontés<br />

l’île de l’extrême, aux marges de l’Antarctique. Un sanctuaire<br />

d’exception fourmillant de millions de manchots, d’otaries et de<br />

sommets vierges pour réfléchir au futur de notre planète.<br />

> Versant Océan, de Lionel Daudet et Isabelle Autissier / Editions Grasset / 22,80 euros<br />

AUSTRALIE<br />

Cette 8e édition du guide Australie est le premier ouvrage Lonely<br />

Planet à proposer un « éco index » grâce auquel le lecteur pourra<br />

choisir dans les rubriques « À voir et à faire », « Circuits organisés »<br />

et « Hébergements », parmi 300 adresses soucieuses du respect<br />

de l’environnement et du développement durable. Ces adresses<br />

visitées par les auteurs du guide ont été sélectionnées selon une<br />

grille de critères établie par l’entreprise. Certains établissements sont également<br />

détenteurs de la certification d’Ecotourism Australia (www.ecotourism.org.au).<br />

Cet « éco index » pour voyager durable sera progressivement intégré dans<br />

l’ensemble de la collection des guides, à commencer par le Brésil.<br />

> Australie, Ouvrage collectif / Editions Lonely Planet / 1100 pages / 31 euros<br />

CANOPÉE<br />

Avec son sixième numéro, Canopée, la revue annuelle<br />

de Nature & Découvertes, part à la rencontre des acteurs<br />

qui préparent avec enthousiasme le monde de demain :<br />

philosophie, art, littérature… Au total, une quinzaine de sujets<br />

pour redécouvrir la nature comme source d’inspiration et<br />

d’équilibre : 14 femmes pour changer le monde, plongée au<br />

cœur de la spiritualité du japon, « l’intelligence » de la nature,<br />

les sports de glisse et la vague écologiste… Pour rêver ensemble et fabriquer<br />

une nouvelle réalité.<br />

> Canopée n°6 / 164 pages / 5 euros<br />

BERHAULT<br />

L’événement littéraire de la rentrée alpine à s’offrir dans la très<br />

belle collection tissée rouge de l’éditeur Chamoniard. Ce portrait<br />

intime est signé de Michel Bricola qui fut l’ami et confident de<br />

l’alpiniste, et de Dominique Potard qui écrivit déjà nombres<br />

de pages des exploits du maître. À eux deux, il transpire une<br />

connaissance profonde de Bérhault qui envoie naviguer l’ouvrage entre la<br />

subjectivité sentimentale et la précision du témoin proche. Il est des livres qui<br />

grandissent leurs héros, celui-là grandit aussi ses lecteurs.<br />

> Berhault, de Michel Bricola et Dominique Potard / Editions Guérin / 280 pages /<br />

55 euros<br />

ENCANTADO<br />

Alex Chabot, Chris Lindner, Romain Pagnoux et d’autres s’en<br />

donnent à cœur joie sur les rochers de Patagonie filmés par<br />

Martin Papalia. Une voyage à la recherche de la falaise parfaite,<br />

prétexte à découvrir la région des grands lacs en raft, en kayak,<br />

à pied ou à cheval.<br />

> Encantado, escalade au pays des Gauchos / Edition kairn.com /<br />

26 mn / À commander en ligne sur: http://tkbfilms.com/dvd-encantado.html<br />

19<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

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20<br />

ÉVÉNEMENT<br />

Plus d’un milliard et demi d’arbres d’essences de toutes sortes ont été<br />

plantés dans le monde en 2007, tout juste un an après l’audacieux pari de<br />

reforestation lancé comme un défi par le Programme des Nations Unies pour<br />

l’Environnement (PNUE) et la militante écologique Wangari Maathai. « Nous<br />

avions appelé à l’action. La réponse a dépassé nos rêves », s’est réjoui l’ancien<br />

prix Nobel de la Paix en détaillant le bilan de la campagne.<br />

L’Ethiopie, avec 700 millions d’arbres plantés, le Mexique (217 millions),<br />

et la Turquie (150 millions) arrivent largement en tête du classement des<br />

contributeurs à l’opération. Suit le Kenya (100 millions) où le mouvement<br />

Ceinture Verte conduit par Wangari Maathai a ajouté 4,7 millions de nouvelles<br />

plantations aux 30 millions déjà accomplies depuis 1977 dans son pays et<br />

dans douze autres états africains. Cuba arrive en cinquième position (96,5<br />

millions) de ce classement. Les pays du Tiers-monde, premiers menacés<br />

des conséquences du réchauffement climatique dont ils sont les moins<br />

responsables, figurent également en bonne position.<br />

« Ces résultats prouvent que si la possibilité d’agir concrètement leur est<br />

offerte, des millions, voire des milliards de personnes motivées pour lutter<br />

contre la dégradation de l’environnement, sont prêtes à démontrer leur<br />

détermination », sourit Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE. Planté à<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

LA REFORESTATION DE LA PLANÈTE<br />

GAGNE DU TERRAIN<br />

LANCÉ IL Y A UN AN PAR LES NATIONS UNIES, LE PROGRAMME « POUR UN MILLIARD D’ARBRES »<br />

DÉPASSE DE LOIN LES OBJECTIFS INITIAUX. MAIS IL EST ENCORE LOIN DE COMPENSER LES PERTES<br />

DUES À LA DÉFORESTATION.<br />

PAUL MOLGA<br />

L’OBJECTIF DE GREEN HANDS EST DE RÉTABLIR LA<br />

COUVERTURE FORESTIÈRE SUR AU MOINS 10 % DU<br />

TERRITOIRE, CE QUI ÉQUIVAUT À PLANTER PLUS DE<br />

100 MILLIONS D’ARBRES.<br />

Nairobi, le premier arbre enregistré sur le site de la campagne est un juniperus<br />

procera, genévrier natif d’Afrique de l’est, devenu symbole de la lutte contre la<br />

déforestation pour sa résistance hors normes aux environnements extrêmes<br />

(sécheresse, sols pauvres…) et au temps (l’essence compte des spécimens<br />

de plus d’un millénaire). Depuis, l’opération a enregistré 2,23 milliards de<br />

promesses. La moitié des engagements émane de simples particuliers et<br />

13 % du secteur privé.<br />

Depuis 2000, la planète perd chaque année 7,3 millions d’hectares boisés,<br />

la superficie du Portugal. La situation s’améliore lentement (la perte nette de<br />

superficie forestière était de 8,9 millions d’hectares par an pendant les années<br />

1990), mais même à ce rythme, plus aucune forêt primaire, c’est-à-dire vierge,<br />

ne subsistera au-delà d’une quinzaine d’années, et 40 % des forêts tropicales<br />

humides auront disparu en 2050.<br />

140 MILLIARDS DE JEUNES POUSSES NÉCESSAIRES<br />

Le phénomène a de quoi alarmer les scientifiques : les forêts tropicales<br />

recouvrent 7 % de la superficie terrestre mais abritent la moitié des espèces<br />

d’arbres. Ensemble, ils relâchent dans l’atmosphère 40 % de l’oxygène que<br />

nous respirons. Les forêts constituent aussi de gigantesques pièges pour le<br />

dioxyde de carbone : les 4 milliards d’hectares qu’elles couvrent (30 % de<br />

la superficie totale des terres), renferment 283 gigatonnes de carbone, soit<br />

50 % de plus que la quantité présente dans l’atmosphère, selon les estimations<br />

données par les experts scientifiques de l’ONU.<br />

La reconquête ne sera pas une mince affaire : pour compenser le nombre<br />

d’arbres perdus au cours de la décennie écoulée, il faudrait planter 130 millions<br />

d’hectares, l’équivalent du Pérou. « Pour couvrir cette surface, il faudrait planter<br />

14 milliards d’arbres pendant dix années consécutives », évalue Mona Feghali,<br />

responsable du programme en France.<br />

Les entreprises sont en première ligne de la mobilisation nécessaire. Plusieurs<br />

ont déjà fait le pas, comme le fabricant de cosmétiques Yves Rocher. « Planter<br />

est inscrit dans nos gênes », justifie Jacques Rocher, son directeur de la<br />

recherche. L’entreprise s’est engagée à planter au moins 1 million d’arbres en<br />

3 ans dans le cadre de l’opération du PNUE. Le travail a commencé le mois<br />

dernier en Inde avec l’aide de l’association Green Hands qui a déjà établi l’an<br />

dernier le record du monde de plantations (850.000 arbres en un jour grâce<br />

à la mobilisation de 250.000 personnes).<br />

La zone concernée est le Tamil Nadu, l’une des régions du pays les plus<br />

touchées par la déforestation. D’abord élevé en pépinière, une centaine<br />

d’essences ont été sélectionnées pour répondre aux besoins à moyen et long<br />

terme sur le terrain. « Les habitants du Tamil Nadu se sont investis dans ce<br />

projet en plantant directement sur leurs parcelles de terre les arbres qui leur<br />

sont les plus utiles, explique Jacques Rocher : pour se nourrir, se chauffer,<br />

consolider les sols, construire, fabriquer de l’humus, faire de l’ombre…


L’objectif de Green Hands est de rétablir la couverture forestière sur au moins<br />

10 % du territoire, ce qui équivaut à planter plus de 100 millions d’arbres.<br />

Et pour cette opération, près de 40.000 personnes sont mobilisées. C’est<br />

une logistique impressionnante ».<br />

L’investissement d’Yves Rocher, d’un montant de 500.000 euros, sera<br />

partiellement partagé par les clients de la marque à travers une « écotaxe »<br />

prélevée sur la vente de certaines gammes. Cette participation permettra aussi<br />

de financer des plantations au Brésil (20.000 arbres en 2008) et sans doute<br />

à Madagascar (80.000 arbres en 2009).<br />

CONVICTIONS PERSONNELLES<br />

Le groupe cosmétique est une des premières, et rares entreprises en<br />

France à s’engager dans la reconquête du couvert forestier de la planète.<br />

« Le message a encore du mal à passer », confirme Gérald Maradan, directeur<br />

général de la société EcoAct qu’il a co-fondé en 2006 pour venir en aide<br />

aux patrons désireux d’investir dans l’écologie citoyenne. Depuis, une petite<br />

dizaine seulement se sont laissés convaincre « moins par les arguments<br />

scientifiques, que par convictions personnelles ou pour nourrir les valeurs de<br />

leur entreprise avec des actions concrètes ». C’est un engagement à long<br />

terme qui s’opère au rythme lent de la croissance des plantes. Rien ne sert<br />

de planter sans irrigation, entretien et protection. Le coût de ce suivi varie<br />

selon les essences, mais en moyenne, il faut investir 7 euros pour conduire<br />

un arbre jusqu’à sa taille adulte (environ 20 ans).<br />

Cette échéance n’a pas effrayé le campus HEC qui a confié à EcoAct<br />

la réalisation du bilan carbone de son MBA (200 élèves sur 18 mois) et<br />

l’établissement d’un plan de réduction et de compensation de ses émissions<br />

de gaz à effet de serre. L’analyse a montré que le cursus consommait<br />

150 tonnes équivalent Carbone, soit 1500 allers-retours Paris Toulouse en<br />

avion. Des recommandations ont été prescrites pour les travaux d’isolation<br />

et une meilleure gestion des déplacements. Insuffisant pour tout neutraliser.<br />

« Nous avons donc conseillé la création d’un puits de carbone pour capturer<br />

l’équivalent de CO2 incompressible sur le campus ».<br />

C’est le site brésilien de Jundiai près de Sao Paulo qui a été retenu pour<br />

l’opération : l’ONG local Mata Ciliar y plantera bientôt pour son compte<br />

21<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

DANS LA FORÊT DE BORNÉO, DERNIER TERRITOIRE SAUVAGE DES ORANGS-OUTANGS.<br />

FORÊTS PRIMAIRES<br />

Près d’un tiers des forêts sont considérées comme primaires, c’est-à-dire<br />

vierges de traces d’activité humaine. La déforestation et même les coupes<br />

sélectives, entraînent la perte de six millions d’hectares de ces forêts<br />

primaires chaque année, notamment à cause de la perturbation des équilibres<br />

écologiques. Aujourd’hui, 20 % seulement des forêts occupent encore de<br />

grandes superficies intactes constituant des puits de carbone efficaces. Parmi<br />

elles figurent des forêts tropicales humides, des mangroves, des forêts de<br />

marais et des forêts côtières, toutes menacées par l’urbanisation.<br />

8000 arbres sur trois ans<br />

dans la forêt Mata Atlantica<br />

classée réserve mondiale de<br />

la Biosphère par l’Unesco<br />

pour la multitude d’essences<br />

endémiques qu’elle abrite.<br />

Quatre-vingt espèces ont<br />

été choisies pour couvrir<br />

environ 1,7 hectare, la<br />

surface correspondant à<br />

la valeur de séquestration<br />

UN HÊTRE GÉANT DES ABRUZZES<br />

du CO2 recherchée (330<br />

AUX FORMES FANTASMAGORIQUES.<br />

Tonnes équivalent CO2 par<br />

hectare sous ce climat sub-tropical). « C’est un engagement concret et durable<br />

qui permet de sensibiliser ceux qui conduiront demain nos entreprises », estime<br />

Valérie Gauthier, directeur du MBA. Les pousses seront issues d’une pépinière<br />

sociale qui fait vivre une vingtaine de familles pauvres. « Les plantations seront<br />

suivies chaque mois jusqu’à leur adolescence, puis régulièrement contrôlées<br />

jusqu’à leur maturité », assure Gérald Maradan. De quoi au moins nourrir à<br />

long terme les recherches sur l’efficacité de ces paradis artificiels comme<br />

réservoirs de la biodiversité.<br />

PAUL MOLGA<br />

PAUL MOLGA


D.R.<br />

22<br />

<strong>VERTIGES</strong> \ DECRYPTAGE<br />

LE RISQUE<br />

UN BESOIN PHYSIOLOGIQUE ?<br />

COMME ON MANGE POUR ASSOUVIR SA FAIM, ON PREND DES RISQUES<br />

POUR SATISFAIRE UN BESOIN VITAL DE SENSATIONS FORTES. EXPLICATIONS.<br />

CI-DESSUS :<br />

UN BASE JUMPER S’ÉLANCE<br />

DANS LES GORGES DU<br />

VERDON, L’UN DES SPOTS<br />

MAJEURS DE LA DISCIPLINE.<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

P<br />

rendre des risques dénote-t-il un déséquilibre du comportement ou un<br />

besoin biologique ? Pour en avoir le cœur net, le médecin-chef de l’étatmajor<br />

de la marine à Toulon, Bruno Sicard, et le neuropsychiatre marseillais<br />

Olivier Blin, ont soumis à la question un échantillon de base-jumpers confirmés.<br />

Pour les besoins de l’étude, les sportifs ont réalisé 20 sauts en s’élançant,<br />

de jour et de nuit, depuis des falaises, des cheminées d’usines, des relais<br />

de télévision d’une hauteur de 90 à 300 mètres. Certains étaient des sauts<br />

de routine effectués depuis un point connu. D’autres étaient exploratoires,<br />

présentant un danger supérieur résultant de l’incertitude sur les conditions<br />

telles que la hauteur, les mouvements d’air ou les obstacles potentiels.<br />

« Dans les années 1970, » raconte Olivier Blin, « le neuropsychologue<br />

américain Marvin Zuckerman avait imaginé un questionnaire évaluant un type<br />

de comportement lié à la recherche de sensations. Les personnes ciblées<br />

sont en quête d’expériences inhabituelles, telles que la prise de drogues ou la<br />

recherche de partenaires sexuels multiples. Le chercheur avait cerné ce type<br />

de personnalité avec des questions du genre : supportez-vous de voir le même<br />

film plusieurs fois ? Ou aimeriez-vous essayer une drogue hallucinogène ?


Les personnes ayant obtenu les hauts scores<br />

avaient toutes une forte activité du système<br />

de recherche de plaisir. Notre questionnaire s’inspire de ce<br />

modèle, mais dans notre cas la recherche de sensation n’est<br />

pas le miroir d’une psychopathologie. Il reflète la capacité de<br />

l’individu à entreprendre une action avec une certaine marge<br />

d’incertitude ». Le nouveau questionnaire insiste sur ces aspects.<br />

Par exemple : la lumière s’éteint dans un escalier inconnu, vous<br />

immobilisez-vous ou cherchez-vous votre chemin à tâtons ?<br />

« Ces questions mettent en évidence la tendance de personnes<br />

à entreprendre d’une action, même lorsqu’ils ne peuvent pas en<br />

prévoir toutes les conséquences ». Cette échelle d’évaluation<br />

du risque, l’échelle Evar, comporte 24 questions se rapportant<br />

à cinq facteurs de risque : maîtrise de soi, recherche de danger,<br />

invincibilité, énergie et impulsivité.<br />

L’AMOUR DU RISQUE<br />

« Nous avons mesuré chez les base-jumpers avant le saut des<br />

scores exceptionnellement élevés dans les quatre premières<br />

catégories ». Mais ils ne sont pas impulsifs. Autrement dit : si<br />

les sauteurs se sentent prêts à tout dans pareils instants, ils ne<br />

sont pour autant pas inconscients des risques et conservent une<br />

bonne maîtrise de leurs actes qu’ils peuvent planifier selon une<br />

logique posée, ou différer si besoin. « Alors qu’un passionné de<br />

risque cherche le danger et décide du moment où il l’affronte,<br />

un impulsif n’a pas le pouvoir de différer sa sensation », résume<br />

Olivier Blin.<br />

Après le saut, tous les paramètres se remettent au vert. « Cela<br />

signifie que la soif du risque est régulée, comme le besoin de<br />

s’alimenter ». Il existe donc des structures cérébrales du risque<br />

qui stimulent les sens comme la faim incite à manger. Explications<br />

avancées par les chercheurs : l’implication des circuits chimiques<br />

de récompense corporelle. Chez les hommes en quête de<br />

sensations, la dopamine – neurotransmetteur de la récompense -<br />

fonctionne à plein régime, surtout quand elle est en présence<br />

de testostérone chez les hommes jeunes. A contrario chez les<br />

femmes, la présence de progestérone stimule une enzyme de<br />

dégradation de la dopamine qui explique que leurs comportements<br />

de recherche de sensations soient moins fréquents. « Le risque<br />

fonctionne comme un thermostat : la jauge de son besoin s’élève<br />

parfois comme la température d’une pièce. En s’exposant au<br />

danger, les base-jumpers assouvissent leur envie et font ainsi<br />

baisser la température ».<br />

Ce besoin est inscrit dans le patrimoine génétique de l’espèce<br />

hum omme autrefois les chasseurs affrontaient les grands<br />

prédateurs à coups de pierres. Version outdoor, la chasse à l’ours<br />

couvre toute l’échelle des sensations à travers des disciplines plus<br />

ou moins engagées : base-jump, grimpe, canyonning, alpinisme,<br />

freeride… Le niveau est question d’équilibre : excessif ou insuffisant,<br />

il devient néfaste. « À chacun de juger, au regard du risque perçu<br />

et non pas réel », poursuit Olivier Blin. Jouer à la roulette russe<br />

sans savoir qu’il n’y a pas de balle dans le barillet suffit à étancher<br />

sa soif du risque, même si le risque réel est nul. <br />

23<br />

MICHEL BOJARSKI<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

ALORS QU’UN PASSIONNÉ DE RISQUE CHERCHE LE<br />

DANGER ET DÉCIDE DU MOMENT OÙ IL L’AFFRONTE,<br />

UN IMPULSIF N’A PAS LE POUVOIR DE DIFFÉRER<br />

SA SENSATION ”<br />

PAUL MOLGA<br />

RAPPEL À HAUTE TENSION SUR LES FALAISES DE SOUBEYRANNE (BOUCHES-DU-RHÔNE) PARMI LES PLUS<br />

HAUTES D’EUROPE. SOUS LE CASQUE DE DOMINIQUE, 60 ANS PASSÉS, PRESQUE 400 MÈTRES DE VIDE.


<strong>VERTIGES</strong> \ PORTFOLIO<br />

BIG WALL<br />

L’ÂGE D’OR DU YOSEMITE<br />

24<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /


UN ORAGE S’ENGOUFFRE DANS LA VALLÉE DE YOSEMITE (GLEN DENNY 1964 / VOIGTLANDER 6X9)<br />

25<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

A<br />

u milieu des années 60, alors que les grandes villes américaines<br />

concentrent l’épicentre d’une formidable révolution culturelle<br />

baignée de trips aux acides, de concerts psychédéliques<br />

éblouis d’hallucinants light-shows, de tuniques indiennes et de<br />

minibus multicolores transportant leurs amours libres aux quatre<br />

coins du pays, une communauté célèbre plus discrètement<br />

l’utopie hippie à l’ombre des grands murs lisses de la vallée du<br />

Yosemite où elle a installé son campement. Camp 4. Au pied<br />

des énormes parois immortalisées par les photos d’Ansel Easton<br />

Adam et un statut de parc naturel (le deuxième du pays préambule<br />

au classement du site comme patrimoine mondial de l’Unesco<br />

en 1984), une bande de copains non-conformistes s’installe le<br />

temps de quelques saisons pour tout inventer de la grimpe : le<br />

matériel, le mode de vie, l’éthique, l’engagement, la difficulté…<br />

Pendant cette période, Glen Denny balade son appareil au cœur<br />

de ces moments rares des premières ascensions et de la vie<br />

tranquille qui s’écoule dans la chaleur torride de l’ouest américain.<br />

En juillet 1964 par exemple : au plus fort de l’été, Yvon<br />

Chouinard, Chuck Pratt, Royal Robbins, Tom Frost grillent sur<br />

El Capitan, l’impressionnante falaise granitique dominant la<br />

vallée de près de 1000 mètres. Sur les hauteurs minérales des<br />

Rocheuses Canadiennes, ils ont déjà transposé cet hymne à la<br />

liberté qui s’étale dans les grands rassemblements rock : pas de<br />

cordes fixes, un minimum d’équipement, un style qui tranche avec<br />

l’école montagnarde et une quincaillerie de nouvelle génération<br />

introduisant des complexes d’acier-chromoly puis de l’aluminium...<br />

Avec Warren Harding, l’équipe va ainsi écumer les plus belles<br />

légendes des big wall américains qui fondent l’escalade moderne<br />

: North American Wall, Muir Wall, The Nose… « La vallée du<br />

Yosemite sera dans un proche avenir le terrain d’entraînement<br />

d’une nouvelle génération de super alpinistes qui iront au-delà de<br />

l’aventure sur les montagnes du monde, pour y gravir les parois<br />

les plus belles et les plus difficiles », écrit Chouinard dès 1976.<br />

Il ne croit pas si bien dire. Gravi en 1958 après 47 jours d’escalade<br />

répartis sur 18 mois par Warren Harding, Wayne Merry et George<br />

Whitmore, The Nose, le totem de la vallée formant la partie la<br />

plus proéminente de El Capitan, est abattu en une seule journée<br />

par Lynn Hill en 1994, démontrant à la planète grimpe qu’elle<br />

pouvait reconsidérer les voies anciennes pour leur potentiel à<br />

être grimpées en libre. Cinq ans plus tard, Dean Potter réalise les<br />

34 longueurs de la voie en solo. Le 8 octobre dernier, les frères<br />

Huber, Alex et Thomas, ont abattu la voie en 2 heures, 45 minutes<br />

et 45 secondes…<br />

Les vidéos sur www.freepresse.com / outdoor


26<br />

YVON CHOUINARD, CHUCK PRATT, ROYAL ROBBINS, TOM FROST<br />

GRILLENT SUR EL CAPITAN, L’IMPRESSIONNANTE FALAISE GRANITIQUE<br />

DOMINANT LA VALLÉE DE PRÈS DE 1000 MÈTRES.”<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /


27<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

2 3<br />

<strong>VERTIGES</strong> \ PORTFOLIO<br />

1. LA PREMIÈRE ASCENSION DU GRAND DIÈDRE D’EL CAPITAN,<br />

TROISIÈME LIGNE RÉALISÉE SUR LA FACE.<br />

(GLEN DENNY 1962 / RÉTINA IIA 35MM)<br />

5<br />

2. CAMP 4, ÉTÉ 1963. DÉBALLAGE DE PITONS POUR LA TROISIÈME<br />

ASCENSION DE THE NOSE. LE PHOTOGRAPHE GLEN DENY A FAIT<br />

1 4<br />

L’ASCENSION AVEC STEVE ROPER (AU FOND À DROITE) ET LAYTON<br />

KOR (À DROITE ADOSSÉ À LA VOITURE). AUTOUR DE LA TABLE :<br />

BEVERLEY ET MARK POWELL, DOROTHY ET MIKE BORGHOFF, CHRIS FREDERICKS.<br />

(GLEN DENNY 1963 / NIKON F35MM)<br />

3. LE FORGERON DU YOSEMITE, YVON CHOUINARD, FORGE AUSSI SA RÉPUTATION<br />

SUR CAMP 4 OÙ SA QUINCAILLERIE EN ACIER RÉVOLUTIONNE LES TECHNIQUES DE GRIMPE.<br />

(GLEN DENNY 1969 / NIKON F35MM)<br />

4. LA POINTE DU LOST ARROW, LE PLUS FAMEUX PINACLE DU YOSEMITE CULMINANT<br />

À 914 MÈTRES AU-DESSUS DU FOND DE VALLÉE.<br />

(GLEN DENNY 1962 / ZEISS SUPER IKONTA 6X9)<br />

5. SUR CAMP 4, LE CAMPEMENT DE CHRIS JONES. (GLEN DENNY 1968 / NIKON F35MM)


28<br />

<strong>VERTIGES</strong> \ PORTFOLIO<br />

LA VALLÉE DU YOSEMITE SERA DANS UN PROCHE AVENIR LE TERRAIN<br />

D’ENTRAÎNEMENT D’UNE NOUVELLE GÉNÉRATION DE SUPER ALPINISTES<br />

QUI IRONT AU-DELÀ DE L’AVENTURE SUR LES MONTAGNES DU MONDE,<br />

POUR Y GRAVIR LES PAROIS LES PLUS BELLES ET LES PLUS DIFFICILES”,<br />

YVON CHOUINARD 1976<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /


CI-DESSUS : LITO TEJADA-FLORES DANS L’IMPRESSIONNANT PENDULE DE BOOT FLAKE, LA SEULE TECHNIQUE DE L’ÉPOQUE POUR FRANCHIR UN PASSAGE DIFFICILE<br />

DE THE NOSE (GLEN DENNY 1968 À PARTIR D’UN HÉLICOPTÈRE / NIKON F35MM)<br />

PAGE DE GAUCHE : ON COMMENCE L’ASCENSION DE LOST ARROW PAR UN RAPPEL EFFRAYANT AU-DESSUS DE 900 MÈTRES DE VIDE.<br />

(GLEN DENNY 1962 / RETINA IIA 35MM)<br />

29<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /


30<br />

<strong>VERTIGES</strong> \ FRISSON<br />

HIGHBALL<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 22 /<br />

LE BLOC NOIR<br />

QUAND TOMBER N’EST PLUS UNE OPTION SUR DES BLOCS EXPOSÉS, GRIMPER PROCURE<br />

DES SENSATIONS INTENSES MÊLANT ADRÉNALINE, DOUTE ET CONFIANCE.<br />

PHOTO COLLECTION NADIRAS<br />

G<br />

rimper d’énormes blocs sans assurance dont la réception<br />

aléatoire interdit la chute. La pratique n’est pas nouvelle,<br />

mais avec la course à la difficulté, elle prend désormais un<br />

tour plus sérieux. « Parce que vous pouvez vous retrouver sérieusement<br />

mort », plaisante John Bachar, un des grands spécialistes<br />

américains du solo. Entre engagement extrême et grimpe ultime, la<br />

frontière est en effet de plus en plus ténue, voire ambiguë. « C’est<br />

d’autant plus vrai sur les blocs contemporains », explique Daniel<br />

Dulac qui a laissé une cheville dans « Evilution direct », un des plus<br />

célèbres highball (grand bloc) de cette nouvelle génération ouvert<br />

en 2002 par Tony Lamiche. Où placer par exemple l’ampleur de<br />

« The Duel » sur l’échelle de la performance avec sa difficulté (7c+<br />

bloc) placée à 10 mètres du sol ? Pour oser le pas, Kevin Jorgeson<br />

qui a résolu le problème il y a quelques mois, a dû poser au sol pas<br />

moins de 17 crash pad - presque un tapis de perchiste – et déployer<br />

une petite armée de pareurs pour amortir une chute éventuelle. Petit<br />

solo ou grande exposition la bien nommée « King Air », sans doute<br />

la ligne la plus extrême du Yosémite (7c+ à 12 mètres) gravie par le<br />

même Kevin ? La mort est communément le résultat définitif d’un<br />

solo qui a mal tourné. Or de plus en plus de lignes ouvertes par les<br />

« highballers » flirtent dans cette zone rouge.<br />

« C’est une façon de repousser tes limites, une thérapie pour<br />

grimpeur en manque de confiance », estime Julien Nadiras, l’un<br />

des bloqueurs les plus en vue du moment depuis sa réussite de<br />

Démonia, un bloc d’artif tombé dans l’oubli à Fontainebleau : plus de<br />

8 mètres en dévers avec un mouvement aléatoire de 8a pour sortir<br />

au-dessus d’un trou bardé de rochers. Huit pareurs de confiance,<br />

assurés pour certains, avaient dû être recrutés pour l’occasion.<br />

« J’avais répété la voie tenue par une corde une dizaine de fois avant<br />

ma tentative solo. Le jour dit, je me sentais très en confiance. Je me<br />

suis lancé en sachant que la chute était interdite. Autour de moi, les<br />

cris d’encouragement de mes potes se sont estompés. À mesure<br />

que je m’élevais, j’ai puisé des possibilités de concentration dont<br />

je ne soupçonnais même pas l’existence. Et je suis sorti, presque<br />

facilement… C’est une expérience incroyable ». Depuis 2003, le<br />

bloc n’a toujours pas été répété, ni même tenté.<br />

DE PLUS EN PLUS DE LIGNES OUVERTES PAR LES<br />

« HIGHBALLERS » FLIRTENT DANS LA ZONE ROUGE.<br />

CI-CONTRE : DÉMONIA, 8 MÈTRES DE HAUT SANS COMPTER LE<br />

TROU AU PIED DU BLOC, UNE PRISE ALÉATOIRE EN HAUT… C’EST LE<br />

HIGHBALL LE PLUS DUR DE LA PLANÈTE (8A BLOC) JAMAIS RÉPÉTÉ<br />

DEPUIS CETTE PREMIÈRE DE JULIEN NADIRAS APRÈS 10 ESSAIS SUR<br />

CORDE.<br />

PAGE DE DROITE, EN BAS : GROS PLAN SUR LE PAS DE SORTIE<br />

ALÉATOIRE


MOMENT D’EXCEPTION<br />

« Quelle que soit sa difficulté, gravir un highball est un acte de<br />

bravoure qui renvoie à la maîtrise de ses émotions, analyse Daniel<br />

Dulac. Malgré le stress imposé par le vide à 8 mètres du sol, tu<br />

dois repousser les frontières du doute, poser tes pieds sans faillir et<br />

baigner dans un aura de confiance. Dans ces conditions, la grimpe<br />

prend une intensité et une saveur particulières. En s’élevant, le corps<br />

et l’esprit gagnent en profondeur ».<br />

Peu de grimpeurs osent les blocs de cette ampleur. La plupart ont<br />

une bonne expérience des dalles fines de haut niveau. « On est là<br />

aux sources du mouvement de l’escalade », poursuit Daniel Dulac.<br />

Jacky Godoffe en sait quelque chose. « Bleausard » de la première<br />

heure, conseiller technique national à la Fédération française de la<br />

montagne et de l’escalade, il a écrémé tout ce que la forêt offre de<br />

fantasmes d’altitudes. « L’exposition et l’engagement ont toujours<br />

été des paramètres de la discipline, rappelle-t-il. Ceux qui les<br />

recherchent aspirent à des sensations paradoxales où les zones<br />

d’incertitude et de confiance se confondent. C’est un pari avec soi<br />

en un lieu où l’interdiction de chuter introduit le doute alors même<br />

que tu sais avoir les capacités à franchir l’obstacle. On touche là<br />

aux limites de sa recherche personnelle, en équilibre entre le doute<br />

et le non-doute ».<br />

À quel prix payer cette démarche ? « La réponse est très<br />

personnelle », estime Godoffe. Choix du bloc, de la difficulté, nombre<br />

de tapis et de pareurs… Aux Etats-Unis par exemple, certains<br />

tendent des filets pour limiter le risque au pied des highballs, façon<br />

trapéziste de cirque. En Grande-Bretagne, l’activité est codifiée,<br />

avec des cotations tenant compte de l’engagement, de l’exposition<br />

et du risque. Rien de tel en France où le milieu privilégie la richesse<br />

offerte par l’absence de règle. Chacun sa voie, au-delà de 4 mètres ;<br />

chacun son niveau, au-delà de 6 tout de même. L’espace de liberté<br />

est total. « Les blocs d’ampleur racontent une histoire, quel que soit<br />

leur difficulté », pense Daniel Dulac. Libre à chacun d’explorer ses<br />

propres frontières.<br />

31<br />

MAUVAIS MOMENT À PASSER POUR JULIEN NADIRAS DANS CLAREN’SCHERRY,<br />

7C+ À LITTLE ROCK CITY (AU SUD-EST DES ETATS-UNIS). « J’ÉTAIS MAL<br />

PRÉPARÉ, AVEC SEULEMENT QUELQUES RÉPÉTITIONS AVEC LA CORDE.<br />

EN ARRIVANT SUR LA PRISE DE SORTIE, IL ME MANQUAIT 10 CM….<br />

JE M’EN SUIS TIRÉ, MAIS ÇA M’A RECADRÉ NET. »<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

PHOTO COLLECTION NADIRAS<br />

PHOTO COLLECTION NADIRAS<br />

À LIRE<br />

ESCALADE HORS PISTES À FONTAINEBLEAU<br />

PAR JACKY GODOFFE (EDITIONS ARTHAUD)<br />

Au menu de ce guide freeride hors norme, plus de soixante sites classés parmi<br />

les plus méconnus. Cartes, cotations, conseils, paramètres d’environnement<br />

(ensoleillement, rapidité de séchage, engagement, fréquentation ambiance) et<br />

ouvertures les plus récentes pour des blocs de 6 et plus. Un must de l’escalade<br />

contemporaine.<br />

Collection des Guides Arthaud – 286 pages – 25 euros


32<br />

<strong>VERTIGES</strong> \ FRISSON<br />

GRAVIR UN HIGHBALL EST UN ACTE DE<br />

BRAVOURE QUI RENVOIE À LA MAÎTRISE DE<br />

SES ÉMOTIONS. ”<br />

RIOUPÉROUX<br />

UN INTRÉPIDE GRIMPEUR INDIEN SUR UN BLOC DE BADAMI<br />

NOUVEAU PARADIS DU HIGHBALL<br />

Découvert il y a une dizaine d’années par les étudiants grenoblois en mal de spots péri-urbains,<br />

le site de Rioupéroux s’étale sur quelques kilomètres dans la vallée de la Romanche qui sent bon<br />

la forêt de châtaigniers. On y accède en suivant la direction de Briançon (A48 et rocade Sud) pour<br />

passer Vizille puis Séchilienne, avant d’accéder aux six secteurs défrichés. Dans l’ordre : Coulo’s<br />

Beach, Centre Ville, Zéghéma Beach, Haute Tension (où figurent la plupart des passages hauts),<br />

Flowstone Paradise, la Chapelle. Au total, plus de 110 blocs pour près de 350 passages fléchés<br />

sur un grain de roche réputé exceptionnel. Le crash Pad est indispensable compte tenu du sol<br />

caillouteux.<br />

Topo en ligne sur : http://grimpouille.free.fr<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

SAM BIÉ<br />

Le site du Puiselet qui abrite à proximité de Nemours (forêt de<br />

Fontainebleau) le fameux Démonia, s’y prête tout particulièrement.<br />

Un circuit noir classé TD+ y chemine suivant le cours de blocs de<br />

6b à 6c. Il comporte 33 numéros tracés dans les années 1980<br />

par Eddy Bouchet, Bruno Karabogossian et Olivier Letarouilly. Un<br />

éloge à la verticalité. « L’endroit connaît un renouveau tout à fait<br />

exceptionnel, notamment pour les hauts blocs du secteur classique,<br />

raconte Jacky Godoffe dans son guide de l’escalade hors-piste à<br />

Fontainebleau. Ce versant nord recèle nombre de joyaux, dans<br />

tous les styles, qui contribueront sans aucun doute à perpétuer la<br />

légende de Fontainebleau. Il ne faudra pas oublier d’aller jeter un<br />

œil aux plus hauts challenges de toute la forêt, à la Sablibum, où<br />

quelques highballs ont été ouverts, certains culminant à près de<br />

8 mètres ».<br />

AU BORD DU VIDE<br />

Pris dans « l’engrenage magique de cette quintessence de la<br />

grimpe », Julien Nadiras a découvert un autre paradis des highballs<br />

à Rioupéroux dans la vallée de la Romanche près de Grenoble.<br />

« Un site exceptionnel pour qui cherche à ouvrir des blocs durs<br />

s’élançant très haut ». Son projet du moment : un devers d’une<br />

dizaine de mètres évalué 8b+ bloc sur la première partie jusque 6<br />

mètres, puis 8a falaise au-dessus. Une combinaison ultime de ce<br />

que peut offrir la grimpe : « L’engagement, la difficulté et la continuité.<br />

La hauteur n’est pas un facteur limitant. Ce qui m’importe,<br />

c’est la ligne d’escalade. Cette attirance irrationnelle qui te pousse<br />

à repousser la limite de ce que les autres considèrent comme<br />

impossible. Grimper dans cet état d’esprit, sans corde ni baudrier<br />

procure un sentiment inoubliable qui permet de s’affranchir des<br />

limites ». Jusqu’où ? <br />

D.R.<br />

KING AIR, LA LIGNE LA PLUS EXTRÊME DU YOSÉMITE :<br />

UNE EXPOSITION À LA LIMITE DU SOLO.<br />

MICHEL BOJARSKI


ENTREZ DANS UN MONDE DE VERTIGE<br />

WEEK-END ET SÉJOURS AVEC LES GUIDES DE HAUTE<br />

MONTAGNE ET MONITEURS D’ESCALADE DE VANOISE :<br />

JEUX D’APPRENTISSAGE<br />

Pour vos petits (à partir de 5 ans) : Parcours des Ecureuils, Tyroliennes des Guides, Grimp’ enfant, les Ouistiti.<br />

VIA FERRATA<br />

S’initier en famille (à partir de 8 ans) - Cinq parcours : Plan du bouc, Lac de la Rosière, Cascade de la Fraiche, Croix des Verdons, Grosses Pierres.<br />

GRANDES VOIES<br />

S’initier aux falaises de plusieurs longueurs (grimpeurs à partir de 12 ans) : La Grande Val, Aiguille de la Vanoise, Pointe de l’Observatoire, Epéna.<br />

HEBERGEMENT<br />

En gîtes, refuge, camping, chalet au choix.<br />

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34<br />

<strong>VERTIGES</strong> \ FRISSON<br />

Plongeons<br />

À HAUTS RISQUES DANS LES<br />

CASCADES<br />

LES CHAMPIONNATS D’EUROPE DE PLONGEONS EN FALAISE RÉUNISSENT<br />

LES MEILLEURS DE LA <strong>SPÉCIAL</strong>ITÉ DANS LES GORGES DE LA MAGGIA.<br />

DEEP IMPACT. PHOTOS : PHILIPPE POULET<br />

u<br />

n œil exercé peut lire dans ses yeux une frayeur contenue. Bras<br />

en croix et pieds tendus au bord du vide, Andreas Marchetti<br />

s’apprête à plonger dans la vasque du torrent de la Maggia<br />

près du lac Majeur qui sert de théâtre aux championnats d’Europe<br />

de Cliff Diving, le saut de très haut vol. Vingt mètres en contrebas,<br />

la brise légère qui s’est engouffrée dans le canyon italien frise<br />

la surface de l’eau. C’est le repère qu’attendait le sportif pour s’élancer.<br />

L’accélération est foudroyante. En trois secondes, il atteint une<br />

vitesse de 100 km/heure. L’impact est violent, mais parfaitement<br />

maîtrisé.<br />

« De cette hauteur, compare Frédéric Weill qui organise ces championnats<br />

depuis 1997 à la tête de la World High Diving Federation,<br />

on crève l’eau comme si on entrait de plein fouet dans un mur en<br />

moto ». Mais là, ni casque, ni ceinture, ni cockpit en carbone. Juste<br />

un maillot de bain et un protège-dents pour encaisser pendant une<br />

fraction de seconde une force de décélération proche de 100 fois<br />

la gravité terrestre… À ce jeu, Andreas, 33 ans, a terminé premier<br />

l’an dernier.<br />

Les athlètes qui se risquent à cet exercice périlleux sont peu<br />

nombreux. Une trentaine seulement de plongeurs de super haut vol<br />

tournent régulièrement sur les compétitions internationales contre<br />

plus de 10.000 licenciés traditionnels qui plongent eux d’une hauteur<br />

maximum de dix mètres. Principaux freins : les contraintes physiques<br />

(le high diving est neuf fois plus éprouvant pour le corps que le saut<br />

olympique), et le temps consécutif de son apprentissage.<br />

« Il faut au moins dix ans d’expérience pour parvenir à sauter de plus<br />

20 mètres, explique Frédéric Weill. Jusqu’à 15, pas de problème.<br />

Le corps est capable d’encaisser même un plat. Mais au-delà, tout<br />

s’accélère et la moindre erreur se paye cher ».<br />

L’instant critique est l’entrée dans l’eau : quand la partie du corps<br />

qui est déjà sous l’eau est soumis à une puissante décélération, le<br />

reste est encore en pleine accélération.<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /


36<br />

<strong>VERTIGES</strong> \ FRISSON<br />

L’INSTANT CRITIQUE EST L’ENTRÉE DANS<br />

L’EAU : QUAND LA PARTIE DU CORPS QUI EST<br />

DÉJÀ SOUS L’EAU EST SOUMISE À UNE<br />

PUISSANTE DÉCÉLÉRATION, LE RESTE EST<br />

ENCORE EN PLEINE ACCÉLÉRATION. ”<br />

Les muscles sont tendus à l’extrême pour rigidifier la colonne et<br />

les membres. La verticale doit être parfaite. Sinon, c’est l’accident,<br />

heureusement rare : rupture des ligaments croisés du genou, fracture<br />

du coccyx, de la cheville ou des vertèbres, dents cassées… «<br />

L’eau fait ce qu’elle veut d’un corps relâché ». Un saut raté depuis<br />

une hauteur de 26 mètres, la limite extrême au-delà de laquelle le<br />

saut devient une cascade, équivaut, paraît-il, à une chute de 13<br />

mètres sur un sol dur.<br />

SACERDOCE ET PATIENCE<br />

La plupart des athlètes de très haut vol s’entraînent depuis leur<br />

enfance. Fred Weill a fait ses débuts à l’âge de 7 ans. Un an plus<br />

tard, il sautait de 10 mètres. Mais il a dû attendre l’adolescence<br />

pour réussir son envol des 15 mètres, puis la majorité pour franchir<br />

la barre mythique des 20 mètres. Après ça, il a gagné de la hauteur<br />

presque centimètre par centimètre jusqu’à réussir un incroyable<br />

plongeon tête la première, d’une hauteur de 35 mètres ! « J’ai mis<br />

six ans à m’en remettre, témoigne-t-il, et depuis, la peur m’empêche<br />

parfois de sauter ».<br />

Pour la majorité des plongeurs, le sentiment qui prévaut est<br />

cependant le plaisir. Le Suisse Peter Rosenay, 58 ans, doyen de la<br />

compétition, n’hésite pas à parler de dépendance. « Je suis accro<br />

depuis l’âge de 14 ans et j’espère bien en prendre encore pour<br />

une quinzaine d’années. Les sensations sont vraiment incroyables:<br />

tu voles et tu contrôles la moindre parcelle de ton corps ». Même<br />

son de cloche du côté de Strasbourg où Guy Luttman qui tourne<br />

régulièrement sur les circuits, a commencé le super haut vol devant<br />

le public des parcs d’attraction de la région. « La peur est jouissive,<br />

confie ce maître nageur. Vu de la plateforme d’un pylône de 28<br />

mètres, le bassin où je plonge paraît aussi grand qu’une tasse de<br />

café sur la table d’un bistrot. Alors l’adrénaline monte nécessairement.<br />

Mais l’extraordinaire, c’est que tu arrives à la canaliser, à en<br />

prendre le contrôle pour parvenir à te concentrer ».<br />

La compétition ajoute-t-elle au stress ? Pas vraiment. « C’est plutôt<br />

une occasion de se retrouver entre passionnés dans un cadre grandiose<br />

», assure Fred Weill. Les accros viennent de loin : Norvège,<br />

Ukraine, Islande, Etats-Unis, Australie… En tout, une quinzaine de<br />

concurrents comme autant de pèlerins vers leur Mecque. <br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

PAUL MOLGA<br />

ENTRAÎNEMENT DRASTIQUE<br />

Il faut un an de travail aux athlètes pour préparer un saut parmi les trois<br />

qu’ils doivent présenter en compétition. Vrille, retourné, salto…<br />

Pour s’entraîner, ils découpent leur travail en plusieurs morceaux qu’ils<br />

répètent indépendamment sur des plongeoirs de dix mètres et sur des<br />

trampolines, avant d’enchaîner l’ensemble. L’oreille interne, siège des<br />

équilibres, est autant sollicitée que les muscles. « Il m’arrive de me perdre en<br />

l’air ! », admet Guy Luttman. Le plus difficile est de bien maîtriser la vitesse<br />

des rotations et de stopper le mouvement à temps pour préparer l’entrée<br />

dans l’eau. Les meilleurs compétiteurs peuvent faire cinq tours sur eux<br />

mêmes…<br />

La plupart du temps, les concurrents entrent dans l’eau pieds devant. Moins<br />

traumatisant pour le corps, cette posture permet aussi d’enchaîner plus de<br />

sauts : une dizaine par jour contre trois au maximum tête la première. Audelà,<br />

les muscles sont tellement tétanisés qu’il est impossible aux plongeurs<br />

de se lever le lendemain. Certains s’y risquent pourtant en compétition. Pour<br />

la beauté du geste seulement, car ce choix est peu pris en compte par les<br />

juges. « Nous avons trois critères de notation, explique l’un d’eux : la qualité<br />

de l’impulsion, du plongeon lui-même et de l’entrée<br />

dans l’eau ».<br />

RECORD<br />

En 1987, le Suisse Olivier Favre a inscrit son nom dans le Guinness des<br />

records en réalisant un saut de 53,90 mètres. Miraculeusement vivant, il a<br />

passé deux ans en chaise roulante pour s’en remettre… Le record féminin<br />

est détenu par l’Américaine Lucy Wardle qui s’est élancée d’une plateforme<br />

de 36,80 mètres en 1985.<br />

UNE DIZAINE DE SPOTS EN EUROPE<br />

Pas facile de trouver où plonger : il faut une falaise accessible et très<br />

verticale, une eau limpide en dessous et suffisament de fond. Ces conditions<br />

sont réunies en Suisse, en Italie, à Malte, en Grèce et dans la péninsule<br />

ibérique. La France compte un spot dans les Calanques de Cassis.<br />

SUR LE NET<br />

Le site de référence de la fédération internationale : www.whdf.com<br />

Le site du Plongeon club de Strasbourg, éleveur de champions de haut vol :<br />

www.chez.com/plongeonalsace (03 88 62 58 47)<br />

La fédération française de Natation : www.ffnatation.fr (01 40 31 17 70)<br />

SUR LE CALENDRIER<br />

26 juillet 2008 : les championnats d’Europe à Ponte Brolla (Suisse)<br />

20 septembre 2008 : les championnats du Monde à Coatzacoalcos (Mexique)


37<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /


PAUL MOLGA<br />

38<br />

<strong>VERTIGES</strong> \ DÉCOUVERTE<br />

VIA CORDA L’ESCALADE<br />

NEW LOOK<br />

BAUDRIER, CASQUE, CORDE ET DÉGAINES POUR GRIMPER , CHAUSSURES ET<br />

SAC DE PIQUE-NIQUE POUR UNE SORTIE EN MONTAGNE. À MI-CHEMIN ENTRE<br />

ESCALADE ET RANDO, LA VIA CORDA EXPLORE DE NOUVELLES SENSATIONS DU<br />

VIDE, PLUS DOUCES MAIS TOUJOURS INTENSES.<br />

I<br />

l n’y a pas foule ce matin. La pluie tombée la veille n’est pas<br />

seule responsable : le sentier que nous suivons dans la vallée de<br />

Chamonix appartient à une nouvelle génération de parcours, à la<br />

fois contemplatif avec sa vue incroyable sur le Brévent, les Aiguilles-<br />

Rouges, la Verte et les Drus, et sportif. La progression est rapide. Les<br />

pieds glissent parfois sur quelques plaques de mousse et de lichen<br />

humides. Bonnes semelles aux pieds, baudrier bien ajusté autour de<br />

la taille, dégaines raisonnant sur nos hanches, corde tendue, notre<br />

progression nous conduit vers les verticales.<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

La « sente des Chamois » est la première via corda de la vallée de<br />

Chamonix. Ici, aucun artifice : sur 550 mètres de dénivelé, seules<br />

quelques plaquettes sont fichées dans le rocher. « Il s’agit d’une<br />

alternative intéressante puisqu’elle propose une approche du<br />

milieu vertical sans nécessiter le recours à un équipement lourd,<br />

comme c’est le cas de la via ferrata. C’est une approche du rocher<br />

respectueuse et assez naturelle », explique Ludovic Ravanel, le<br />

moniteur d’escalade chamoniard qui nous guide sur ce parcours.<br />

Dans les Alpes, mais aussi dans les autres massifs français, les via<br />

corda sont la nouvelle lubie des aménageurs touristiques. « Lorsque<br />

nous avons voulu équiper notre falaise il y a 6 ans, nous ne voulions<br />

pas des barreaux de fer des via ferrata. Nous avons opté pour des<br />

spits et des cordes fixes à la place des câbles. C’est beaucoup<br />

plus respectueux de l’environnement », explique Philippe Blanchet,<br />

moniteur d’escalade pour Cévennes Evasion.<br />

ENCADREMENT INDISPENSABLE<br />

« La via corda propose une approche différente de la montagne.<br />

On ne peut plus vraiment parler de marche, ça n’est pas non plus<br />

de l’escalade sportive, mais la progression nécessite la maîtrise<br />

de quelques manips de corde pour l’assurage en mouvement »,<br />

explique Ludovic Ravanel. Le premier de cordée doit connaître les<br />

bases de l’escalade : la progression à corde tendue et l’assurage<br />

pour faire des relais en sécurité. « Il faut se méfier de l’aspect<br />

parfois débonnaire de ce genre d’itinéraire qui peut faire oublier les<br />

dangers. Quand on débute, faire appel à un moniteur ou un guide<br />

est un choix judicieux ».<br />

D’autant que si certaines sont dépourvues d’équipement comme<br />

celle de Chamonix, de Saint-Julien-en-Vercors ou encore de Sainte-<br />

Foy en Tarentaise, d’autres, pourtant libres d’accès, sont pourvues<br />

de corde fixes. « Si un grimpeur venu par ses propres moyens sur<br />

la via a un problème avec une des cordes fixes, s’il y a un accident<br />

à cause de l’équipement, nous risquons de voir notre responsabilité<br />

mise en cause. C’est pour cela que nous avons choisi d’en limiter<br />

l’accès à nos clients uniquement », explique Philippe Blanchet.<br />

Malgré les risques, l’activité a su trouver son public dans la lignée<br />

des parcs d’aventure. « La via corda est une activité de découverte.<br />

Certains de nos clients ont une petite pratique de l’escalade, mais<br />

ils n’en sont pas des spécialistes. Le public qui se dirige vers cette<br />

LE PREMIER DE CORDÉE DOIT CONNAÎTRE LES<br />

BASES DE L’ESCALADE : LA PROGRESSION À<br />

CORDE TENDUE ET L’ASSURAGE POUR FAIRE DES<br />

RELAIS EN SÉCURITÉ.


PAUL MOLGA<br />

discipline est majoritairement familial. Ce sont des personnes qui<br />

ne seraient pas forcément allées venues à la verticalité si l’activité<br />

n’avait pas existé », continue Philippe Blanchet.<br />

La tendance est à l’aventure encadrée. Plus proche de la nature<br />

que les parcs-aventures et les accro-branches, la via corda permet<br />

d’éprouver certaines sensations de l’escalade, sans pour autant se<br />

confronter à des parois très raides, et de s’initier aux techniques de<br />

corde. « Tous les types de publics y trouvent leur compte, estime<br />

Ludovic Ravanel. Les randonneurs peuvent apprécier le caractère<br />

technique de ces itinéraires et les grimpeurs peuvent, eux, être<br />

attirés par l’aspect sauvage des lieux. Néanmoins, à Chamonix,<br />

l’essentiel de la fréquentation correspond certainement à une première<br />

approche de l’alpinisme, dans un cadre moins technique et<br />

engagé que celui de la haute montagne ». Une antichambre de la<br />

verticalité en quelques sorte. <br />

39<br />

IL FAUT SE MÉFIER DE L’ASPECT PARFOIS<br />

DÉBONNAIRE DE CE GENRE D’ITINÉRAIRE QUI<br />

PEUT FAIRE OUBLIER LES DANGERS. QUAND<br />

ON DÉBUTE, FAIRE APPEL À UN MONITEUR OU<br />

UN GUIDE EST UN CHOIX JUDICIEUX.<br />

FLORIANE MACAIRE<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

PAUL MOLGA<br />

EN IMAGES : LE SENTIER PHILÉMON, DU NOM DU PÊCHEUR QUI L’A OUVERT, DOMINE CASSIS<br />

EN TRAVERSANT DE PART EN PART LA FALAISE DE SOUBEYRANNES, LA PLUS HAUTE DE FRANCE<br />

(420 MÈTRES). TRACÉ NOIR À CAUSE DU TERRAIN GLISSANT ET DU VIDE PERMANENT (RAPPELS,<br />

VIRES ÉTROITES, BALCONS, SANS AUCUNE MAIN COURANTE…), IL RÉCLAME UNE TRÈS BONNE<br />

EXPÉRIENCE DE LA RANDONNÉE.<br />

VIA CORDA EN STOCK<br />

Via Corda de la Vierge, Saint-Julien en Vercors<br />

Via Corda du Rocher du Pré, Sainte-Foy en Tarentaise<br />

Sur les sentes de chamois, Chamonix<br />

Via Corda du Ménil, Gresse en Vercors<br />

Via Corda de Chorance, Presles<br />

La falaise de Jarbonnet, Cize<br />

Via Corda du Rochefort, Florac<br />

Via Corda du Hourat, vallée d’Ossau<br />

Via Corda du Haut Tarn<br />

Via Corda de Saint Julien, Saint-Martin-en-Vercors<br />

LES PROFESSIONNELS<br />

Cévennes Evasion. A partir de 23 euros par personne / 04 66 45 18 31 / www.cevennes.net<br />

Vercors Aventure. A partir de 39 euros par personne matériel inclus / 04 76 95 99 45 - 06 18 18 29 01 /<br />

www.vercors-aventure.com/


LES FALAISES DE BUOUX,<br />

SIÈGE D’UN ÉPISODE DES<br />

ANNÉES 1990 DEVENU CULTE<br />

ENTRE LES GRIMPEURS,<br />

DÉSORMAIS AUTORISÉS<br />

SUR UNE PARTIE DU<br />

SITE SEULEMENT, ET<br />

LES DÉFENSEURS DE<br />

L’ENVIRONNEMENT SOUCIEUX<br />

DE LA TRANQUILLITÉ DE<br />

RAPACES NICHEURS.<br />

40<br />

<strong>VERTIGES</strong> \ EXCLUSIF<br />

FALAISES<br />

EN PÉRIL<br />

A<br />

près les pêcheurs et les kayakistes, les chasseurs et<br />

les randonneurs, les vététistes et les promeneurs, la<br />

tension s’exacerbe entre grimpeurs et propriétaires. Malgré<br />

l’entremise de la fédération de montagne et d’escalade qui négocie<br />

pied à pied l’accès aux verticalités privées, ils sont de plus en plus<br />

nombreux à opposer leurs droits fonciers à la liberté de circuler<br />

dans la nature. Au total, Escape a recensé 90 sites d’escalade<br />

aujourd’hui interdits d’accès. Raisons invoquées : le dérangement<br />

causé à la faune locale (troupeaux, gibiers, espèces protégées…),<br />

le manque de civilité de certains grimpeurs (parking sauvage,<br />

détritus d’emballages, bruit, allumage de feux, camping sauvage,<br />

destruction du milieu…), et le retour à l’esprit de propriété.<br />

Dur challenge pour l’association Climbing-Attitude qui cherche à<br />

sensibiliser les grimpeurs à la fragilité de leur environnement par le<br />

respect de règles de civisme et de protection de l’environnement.<br />

« J’ai appris à respecter la nature de façon intuitive, avec mes<br />

parents. On ne se posait pas de questions sur son respect,<br />

témoigne le grimpeur vedette Patrick Edlinger qui parraine le label.<br />

C’est plus compliqué aujourd’hui parce que souvent, les grimpeurs<br />

passent directement des salles d’escalade aux falaises, sans bien<br />

saisir qu’ils passent d’un monde à un autre. Sans bon sens, savoirvivre<br />

et savoir-être, le risque est de voir les sites devenir payants,<br />

se poubelliser ou être simplement interdits ». La débâcle<br />

commence. Revue de détail d’un terrain de jeu qui se restreint.<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

ENQUÊTE : CÉDRIC LARCHER<br />

LE TOUR DE FRANCE DES FALAISES<br />

INTERDITES<br />

06 Alpes Maritimes 13 sites interdits sur 65 : Cascade de Grasse<br />

(Grasse), Châteauneuf-de-Contes (Tourette-Levens), Gorges du<br />

Loup (Courmes), Le Castellaras (Haute vallée du Loup - Andon),<br />

Les Baumouns (Haute vallée du Loup - Gréolières), Isola 2000<br />

(Isola), Bagarée (La Colle sur Loup, Villeneuve-Loubet), La Loubière,<br />

tête de chien (Cap d’Ail), Les Mesches (Saint-Dalmas-de-Tende),<br />

L’Abadie (Saint-André), L’Erbossiera (Peillon), Rocher de Notre-<br />

Dame, Col du Buis (Amirat), Demandols (Saint-Etienne-de-Tinée).<br />

13 Bouches-du-Rhône 13 sites interdits sur 112 : Aurons<br />

(Aurons), Couronne de Charlemagne / Montagne de la Saoupe<br />

(Cassis), Fontvieille / Vallon de la Lèque (Fontvieille), Le Peynaou<br />

(Allauch), Les 3 Cimes de la Galère (Gémenos), Les Calanques<br />

- Ile de Riou (Marseille), Les Calanques - Ile Maire (Marseille),<br />

Les Calanques - La Gardiole / Vallon des Rampes (Marseille),<br />

Maussanne / les Grands Calans (Maussane-les-Alpilles), Mont<br />

Menu (Eyguières), Sainte-Anne-de-Goiron (Lambesc, La Roqued’Anthéron),<br />

Siège (Simiane-Collongue), Valabre (Luynes, Gardanne).<br />

14 Calvados 1 site interdit sur 5 : Banville (Banville). 15 Cantal 1 site<br />

interdit sur 13 : Saint-Flour (Saint-Flour). 19 Corrèze 1 site interdit<br />

sur 15 : Saut de la Bergère (Aubazine). 21 Côte d’Or 1 site interdit<br />

sur18 : Brochon (Brochon). 24 Dordogne 1 site interdit sur 15 :<br />

Le Périgord Blanc, Val de Dronne - Les Clos (Paussac-et-Saint-Vivien).<br />

26 Drôme 1 site interdit sur 80 : Taulignan (Taulignan).<br />

29 Finistère 1 site interdit sur 20 : Roc’h Nivilen (Plougastel-<br />

Daoulas). 30 Gard 2 sites interdits sur 21 : Pont du Hasard<br />

(Corconne), Gorges du Gardon – Rouquette (Collias).


33 Gironde 1 site interdit sur 1 : Blaye (Blaye).<br />

35 Ile et Vilaine 1 site interdit sur 11 : Moulin-du-Boël (Guichen,<br />

Laillé). 36 Indre 1 site interdit sur 6 : Le Pont-des-Piles (Cuzion).<br />

37 Indre et Loire 1 site interdit sur 4 : Mettray (Mettray).<br />

38 Isère 4 sites interdits sur 87 : Pont de Clay (Varces Allières et<br />

Risset), Rencurel – Cordet (Rencurel), Saint-Egrève Rochepleine<br />

(Saint-Egrève), Vif (Vif). 45 Loiret 1 site interdit sur 1 : Digues de<br />

la Loire (Orléans, St-Jean-de-Braye). 49 Maine et Loire 1 site<br />

interdit sur 5 : Pierre Bécherelle (Savennière). 55 Meuse 2 sites<br />

interdits sur 5 : Génicourt (Génicourt-sur-Meuse), Mécrin (Mécrin).<br />

57 Moselle 4 sites interdits sur 11 : Falkenfels (Haselbourg),<br />

Hohwalschfels (Walscheid), Krappenfels (Lutzelbourg), Rocher<br />

Canal (Artzwiller). 61 Orne 1 site interdit sur 12, Forêt d’Andaines<br />

(Bagnoles-de-l’Orne). 67 Bas Rhin 4 sites interdits sur 27,<br />

Krappenfels (Lembach), Krappenfels haberacker (Haegen),<br />

Rappenfels (Saverne), Chateau du vieux Windstein (Windstein).<br />

68 Haut Rhin 4 sites inetrdits sur 24 : Carrière du bas (Buhl),<br />

Carrière du haut (Buhl), Le Rämel (Wolschwiller), Vogelstein<br />

/ Rossberg (Wegscheid). 69 Rhône 2 sites interdits sur 12 :<br />

Roche d’Hérode (Saint-Romain-en-Gal), Viaduc de Francheville<br />

(Francheville). 71 Saône et Loire 1 site interdit sur 14 : Etrigny<br />

(Etrigny). 73 Savoie 1 site interdit sur 56 : Pont Baudin (Peisey-<br />

Nancroix). 74 Haute-Savoie 2 sites interdits sur 178 : Le Biclop<br />

(Veyrier-du-Lac), Pas du Renard (Vallorcine). 78 Yvelines 3 sites<br />

interdits sur 7 : Aqueduc de Louveciennes (Louveciennes), Falaise<br />

du Pont (Montainville), Les caves du Nord (Maisons-Laffitte).<br />

79 Deux-Sèvres 1 site interdit sur 9 : La Chaize (Germond-Rouvre).<br />

81 Tarn 3 sites interdits sur 16 : Gorges de Malamort (Durfort),<br />

Vallée du Dadou (Le Travet), Vallée du Dadou / Cascade d’Arifat<br />

(Arifat). 84 Vaucluse 8 sites interdits sur 35 : Combe de Lourmarin<br />

(Lourmarin), La Campanette (Cheval-Blanc), Ménerbes (Ménerbes),<br />

Oppède (Oppède), Roque Haute / Roque des Bancs (Bonnieux),<br />

BATAILLE AU FLANC<br />

PRESLES<br />

Depuis le printemps 2006, rien de va plus au pied des falaises de Presles. Amplifiée par la popularité du<br />

cinquantenaire très médiatique de la voie des Buis, le premier itinéraire tracé là en 1953 par Marc Pourtier<br />

et Bernard Taillefer, la sur-fréquentation du site agace les propriétaires. « Les problèmes de cohabitation<br />

ont démarré il y a trois ans à cause de l’affluence. Avant ça, tout se passait bien », explique Bernard Bourne,<br />

maire de Choranche et notamment propriétaire du terrain au pied de la voie historique. « Les problèmes<br />

se multiplient depuis : mes troupeaux sont constamment dérangés, le gibier s’enfuit, les chasseurs sont<br />

insultés et des pierres se détachent près des promeneurs. On n’est plus tranquille ici ».<br />

Le maire n’est pas le seul mécontent : sur l’ensemble des parcelles privées, à l’ouest de la voie des Buis,<br />

deux propriétaires seulement sont d’accords pour laisser l’accès libre aux grimpeurs. A l’automne dernier<br />

du coup, malgré les efforts de conciliation engagés par les communes environnantes et le prêt gracieux<br />

de terrains pour un stationnement moins anarchique des véhicules, les premiers panneaux d’interdiction<br />

d’accès ont été posés par l’association des propriétaires riverains des falaises de Presles et de Choranche.<br />

C’est désormais au Préfet que revient la tentative de débloquer le dossier. Une première réunion de<br />

conciliation a eu lieu, et une proposition de zonage a été demandée au Parc Régional du Vercors. Sur les<br />

six kilomètres linéaires de falaises où se déploient quelques 300 voies d’escalade, deux pourraient être<br />

interdites et le passage des chemins réservés aux randonneurs devraient être maintenu.<br />

Dans l’intervalle, la communauté des grimpeurs mobilise ses troupes : le service juridique de la Fédération<br />

de montagne et d’escalade planche sur la question, et l’association locale de grimpeurs VTNO a lancé une<br />

pétition qui a récolté 8000 signatures pour tenter de faire jouer l’article L.342-20 du code du tourisme, en<br />

présentant la falaise de Presles comme un site d’intérêt majeur, imposant donc des servitudes de passage<br />

voire des expropriations du pied des voies... Pas sûr qu’à ce bras de fer, les muscles des grimpeurs suffisent<br />

à l’emporter.<br />

41<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

Valloncourt (Cheval Blanc), Font-Jouvale (Lioux), Rocher de Lioux<br />

(Lioux). 86 Vienne 3 sites interdits sur 12: Roche-David (Chauvigny),<br />

Lavoux (Lavoux), Quincay (Quincay). 91 Essonne 2 sites interdits<br />

sur 22 : Bois de Beaumont (Bouville), Les Trois-Crocs (Bouville).<br />

93 Seine-Saint-Denis 1 site interdit sur 1 : Sevran (Sevran).<br />

DÉPARTEMENTS CONCERNÉS<br />

PAR LES INTERDICTIONS<br />

ROMAIN GENDEY


42<br />

<strong>VERTIGES</strong> \ DESTINATION<br />

JORDANIE<br />

VASQUES TURQUOISES, FALAISES LUMINEUSES, EAU VIVE EN CASCADE.<br />

POUR UN PEU, ON SE CROIRAIT DANS LES CANYONS SUD EUROPÉENS.<br />

SURPRISE : CE TRÉSOR LIQUIDE SE CACHE EN PLEIN DÉSERT, DANS LES<br />

ENTRAILLES INSOUPÇONNÉES DES HAUTS PLATEAUX JORDANIENS.<br />

S<br />

LE DÉSERT DE L’EAU VIVE<br />

i quelques rares voyagistes ne proposaient pas la destination<br />

à leur catalogue, photos et témoignages à l’appui, le site<br />

pourrait presque apparaître comme à une légende colportée<br />

par quelques nomades ambassadeurs des secrets du désert. Les<br />

canyons d’eau vives de Jordanie ne sont pas des mirages. Sur<br />

les hauts plateaux secs dominant la mer morte, leurs profonds<br />

sillons déchirent la terre aride comme autant de frontières naturelles<br />

distinguant les populations. Nombreux à l’ouest, ces Wadis ne<br />

sont que quelques uns de ce côté, mais suffisants pour limiter<br />

les contacts entre les natifs de Kerac la Moabite et de Tafila<br />

l‘Édomite. Vu du ciel, l’accès paraît facile : à peine une griffure sur<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

une grande page de couleur ocre. Pour y accéder pourtant, il faut<br />

emprunter de longues routes sinueuses qui se terminent souvent<br />

par des pistes défoncées où se croisent des caravanes d’ânes<br />

ou de chameaux.<br />

Les bédouins sont seuls habilités à guider les étrangers dans ces<br />

dédales rocheux où circule une brise qu’on devine rafraîchie par<br />

quelque magie climatique. Notre guide Ali fait partie de cette famille<br />

du désert, mais il loge à Amman comme 90 % de ses compatriotes.<br />

La sédentarité est devenue la norme. Les voyageurs que nous<br />

sommes s’enfoncent à contre-courant vers des promesses liquides<br />

qu’annoncent les hautes parois de roche rouge.


SUR LE CHEMIN OUBLIÉ DES CARAVANES<br />

À une époque lointaine, les caravanes venaient trouver refuge à<br />

l’abri de ces falaises. La température se rafraîchit malgré le vent<br />

sec et chaud qui tente d’arracher la moindre once d’air frais<br />

nourri par les gorges. Les ombres gagnent. L’humidité suinte sur<br />

les parois. Et puis, au détour d’une gorge, l’eau surgit du sable<br />

comme par enchantement. D’abord un filet qui se gonfle peu à<br />

peu pour se former en ruisseau puis en rivière. Par endroits l’eau<br />

claire est suffisamment profonde pour pouvoir se baigner. Oasis<br />

miraculeux.<br />

Ce qui nous apparaît comme un mystère protégé par de<br />

larges buissons de lauriers sauvages, relève d’une particularité<br />

géologique : l’eau qui circule dans les canyons est directement<br />

liée aux précipitations… lointaines. L’explication est à chercher à<br />

quelques centaines de mètres sous le sable, ou des formations<br />

géologiques perméables retiennent d’énormes quantités d’eau<br />

potable qui circule dans ces aquifères en formant de véritables<br />

rivières sous le désert. La pluie qui tombe en altitude, même à<br />

des kilomètres de là, traverse le sol pour les recharger. La pression<br />

augmente, et force ce que les géologues appellent le point de<br />

43<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

recharge. Le surplus rejaillit alors entre les couches imperméables<br />

et remonte à la surface en utilisant les failles du relief. Ce circuit<br />

différé qui alimente les réserves d’eau profonde avec ces points de<br />

recharge et de décharge couvre des distances pouvant atteindre<br />

plusieurs centaines de kilomètres sous le désert. Les zones les plus<br />

arides peuvent donc profiter d’une pluie tombée en abondance<br />

dans des régions plus favorisées.<br />

ABONDANCES LIQUIDES<br />

Par endroits, le débit est si important que certains canyons sont<br />

impraticables pendant l’hiver austral. Le canyon du Wadi Mujib où<br />

nous nous infiltrons à l’Est de la Mer Morte, a des allures plutôt<br />

sportives. Au point que c’est à la nage qu’il nous faut traverser<br />

certaines sections. Contrairement au Jourdain qui s’est installé<br />

dans une dépression tectonique, l’eau a creusé ici de profonds<br />

couloirs dont les parois peuvent atteindre une cinquantaine de<br />

mètres de haut. Par moment, on se trouve même confronté à des<br />

cascades imposantes qu’il faut descendre en grands rappels d’une


44<br />

<strong>VERTIGES</strong> \ DESTINATION<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

PRATIQUE<br />

LA MEILLEURE PÉRIODE<br />

De mai à juin et de septembre à octobre. Bannissez le mois d’août qui tarit les sources les plus résistantes.<br />

Y ALLER<br />

Vols réguliers vers Amman au départ de Paris avec Royal Jordanian (www.rj.com)<br />

ORGANISER SON VOYAGE<br />

Visa obligatoire : valable 15 jours maximum<br />

Emportez des chaussures légères pour le canyoning ou pour marcher dans l’eau sans glisser. À défaut, de bonnes<br />

sandales feront l’affaire.<br />

Prévoyez un sac de couchage léger pour les bivouacs dans le désert. Les nuits sont fraîches mais pas glaciales. Prenez<br />

aussi un petit sac imperméable pour protéger les appareils électroniques lors des passages difficiles.<br />

LES VOYAGISTES<br />

Nomades Aventure / 40 rue de la Montagne-Sainte Genèviève - 75005 Paris / 01 43 54 76 12<br />

www.nomade-aventure.com<br />

À LIRE<br />

Bonjour la Jordanie de Marc Altéa / Laurent Girard aux éditions du Pélican.<br />

Les 7 piliers de la sagesse de T.E. Lawrence aux éditions Payot.<br />

Les ruines de Pétra de A. Champdor aux éditions Adrien Maisonneuve.<br />

Les dossiers d’archéologie Pétra et Le Royaume des Nabatéens<br />

ON LINE<br />

www.jordanjubilee.com


45<br />

bonne longueur dans le tumulte de centaines de mètres cubes<br />

d’eau. Plus loin, comme par magie, l’eau s’engouffre à nouveau<br />

sous terre, laissant sa place aux terres arides d’altitude. Nos corps<br />

se noient à nouveau dans la chaleur du désert.<br />

Quelques centaines de mètres plus bas, l’entonnoir minéral fini<br />

sa course dans la mer Morte, 400 mètres sous le niveau normal<br />

des mers du globe.<br />

Malgré cet apport liquide, son niveau s’est vidé d’une vingtaine<br />

de mètres au cours du siècle dernier, renforçant les effets de<br />

l’évaporation sur le taux de salinité et la vie sous-marine de cette<br />

eau visqueuse. Pas un poisson qui y résiste. Et encore moins de<br />

touristes. Comme un écho au désert de sable, le désert aquatique<br />

étend désormais ses reflets métalliques sous le ciel plombé de<br />

Jordanie. Et si l’eau cristalline qui coulait là-haut n’était qu’un<br />

mirage ? <br />

TEXTES ET PHOTOS : STÉPHANE ROBIN<br />

L’EAU QUI CIRCULE DANS LES CANYONS EST<br />

DIRECTEMENT LIÉE AUX PRÉCIPITATIONS…<br />

LOINTAINES. ”<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

PUBLICITE<br />

Vous aimez<br />

la marche<br />

et les horizons<br />

lointains<br />

Trek,<br />

Culture<br />

& Nature


46<br />

<strong>VERTIGES</strong> \ DECRYPTAGE<br />

INDE<br />

ALEX CHABOT BADAMI<br />

AVEC SUR LES FALAISES DE<br />

POUR SON PREMIER TRIP EN INDE, LE GRIMPEUR EST TOMBÉ DANS LES BRAS DE<br />

SHIVA EN OUVRANT LES PORTES D’UN NOUVEAU ROYAUME DE LA GRIMPE SUR<br />

LES FALAISES ENCORE QUASIMENT VIERGES DE BADAMI, 600 KM AU SUD DE<br />

BOMBAY. UNE CONCURRENCE SÉRIEUSE À HAMPI, RÉPUTÉE COMME LA MECQUE<br />

INDIENNE DU BLOC.<br />

CI-DESSUS :<br />

BADAMI, SES BARAQUES, SES<br />

TEMPLES, SES FALAISES…<br />

J<br />

anvier 2008, Bombay, 23h45, 26°C. La petite troupe de<br />

grimpeurs qu’embarque l’enfant terrible de la grimpe<br />

française aussi multiple champion du monde Alex Chabot,<br />

débarque au cœur de l’Inde remuante. Vaibhav Mehta nous y<br />

attend. Il est Indien, parle parfaitement le français et fait figure<br />

d’expert en Inde où il organise notamment la compétition de<br />

Bombay. Direction le refuge de Bong, le surnom donné à son<br />

camarade Abhijit Burman, un passionné d’escalade très impliqué<br />

dans le club Girivihar qui figure comme le principal médiateur<br />

entre le ministère de l’Environnement, l’IMF (l’organisme national<br />

qui s’occupe de fédérer les activités de montagne) et les<br />

grimpeurs indiens.<br />

Bong loge à proximité immédiate d’un spot réputé : CBD-<br />

Bellapu, tiré du nom d’un barrage artificiel qui stocke les eaux de<br />

la mousson. Les ouvriers et leurs familles qui l’ont construit il y a<br />

une dizaine d’années se sont installés sur les rives du lac, créant<br />

là une forêt de tôles, de planches et de bâches où se mêlent<br />

dans un heureux chaos les odeurs de cuisine épicée, d’urines<br />

animales, de poubelles en décomposition et de résine.<br />

New Mumbay, ce nouveau quartier de Bombay, tient du village<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

d’artistes. Dans le camp de base de Bong, c’est un capharnaüm<br />

qui n’envie rien aux rues : crash pads, cordes, dégaines rivalisent<br />

au sol avec un grand aquarium trop petit pour les gros poissons<br />

qui s’y battent, un tout petit escalier encombré de livres de<br />

montagne sur l’Himalaya voisin et les lointaines Alpes. À l’étage,<br />

une mezzanine improvisée abrite une petite salle d’escalade.<br />

« Velcom do my Haouze in India » baragouine l’homme dans un<br />

fort accent.<br />

New Mumbay n’est qu’une étape de plus sur la longue route qui<br />

doit nous conduire à Badami, à 600km de là vers le Sud. Il nous<br />

faudra 14 heures pour rejoindre le Graal de notre voyage. L’air<br />

chaud qui a accompagné notre première journée de grimpe se<br />

dissipe à la faveur de la nuit. Une vingtaine de grimpeurs équipés<br />

de perfos, plaquettes, friends, cordes et autre quincaillerie,<br />

embarque dans le bus au milieu des femmes en sari et des<br />

enfants nus. Dix heures de bus jusque la petite ville de Hubli,<br />

puis encore deux heures dans un autre engin avant d’attraper<br />

une troisième boîte roulante dans laquelle nous parvenons à nous<br />

incarcérer. Encore deux heures d’interminable tape-cul. Nous<br />

atteignons la terre promise au fin fond du Karnataka.


TERRE PROMISE<br />

Badami est un spot déjà connu des grimpeurs. Plusieurs articles<br />

ont fait le tour de la presse spécialisée dans le monde entier sur<br />

site d’Hampi. À chaque fois, on y parle de Bâdâmi comme une<br />

étape. Vu le potentiel de son grès rouge, nous avons décidé<br />

d’y faire une halte prolongée pour en explorer les recoins. Peu<br />

l’ont fait : en 2005, Arnaud Petit et Stéphanie Bodet sont venus<br />

équiper quelques voies. Jean-Luc Jubert qui nous accompagne,<br />

a également défriché quelques itinéraires intéressants dont on<br />

peut trouver le topo sur le net (www.gerhardschaar.com).<br />

Pour ce voyage d’un mois, nous prévoyons de passer deux<br />

bonnes semaines à Badami avant de filer sur Hampi pour une<br />

huitaine. Outre Jean-Luc (dit Titli) qui vit en Inde depuis 15 ans<br />

comme importateur de matériel d’escalade, et Alex Chabot<br />

dont c’est le premier trip en Inde, Jacques Perrier (alias Pschitt),<br />

une figure historique des débuts du Verdon très en phase avec<br />

l’esprit de l’Inde, et une flopé de grimpeurs locaux, sont du<br />

voyage.<br />

Badami, environ 5000 habitants, fut construite entre deux<br />

collines rocheuses, pour être la capitale des Chalukya entre 540<br />

et 757. Elle est connue pour les temples qui y ont été creusés<br />

dans la roche. Des monuments d’art qui ont inspiré le style<br />

dravidien, dédié à Vishnu et Shiva. Aujourd’hui encore, le site<br />

est considéré comme sacré, théâtre de pèlerinages religieux.<br />

L’escalade y est donc codifiée autour de zones bien délimitées,<br />

par exemple Ganesh Area et Badami Deluxe qui trouvent nos<br />

faveurs. Impossible en revanche de grimper près des temples<br />

et des grottes sacrées.<br />

47<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

PREMIERS PAS DE LA COHABITATION<br />

Tliti en a fait l’amère expérience. En fouillant le site pour y défricher<br />

de nouvelles lignes avec Alex – ils ouvriront ou rectifieront ainsi une<br />

dizaine d’itinéraires pendant le voyage – ils jettent leur dévolu sur<br />

une paroi a priori en retrait des monuments. La fixation sommitale<br />

n’étant pas dans l’axe, le grimpeur remonte pour la décaler. Il<br />

décroche la corde, mais en bas, un garde a repéré l’intrus qu’il<br />

veut déloger, coûte que coûte. La méthode est primaire : se<br />

pendre de tout son poids sur la ligne de vie… Sans assurance<br />

sur sa plate-forme, Titli se pique d’effroi. Sans comprendre ce qui<br />

se passe, le voilà fermement entraîné vers le vide. Ses cris mêlés<br />

d’insultes nous alertent. De justesse, nous accourons pour peser<br />

de toutes nos forces sur cette version verticale du jeu de tir à la<br />

corde. Victoire pour la France et troisième mi-temps plus que<br />

houleuse : le garde s’est rendu compte de sa bévue et s’est enfui.<br />

De sa plate-forme, Titli ne tarit pas d’insultes. Envoyé en médiateur,<br />

Bong frôle la bagarre avec les villageois, désormais fait et cause<br />

pour leur gardien. L’homme est embarqué. Les autres sont à nos<br />

trousses. Nous finissons tous au poste, façon Midnight Express…<br />

Les échanges sont plutôt<br />

musclés, mais finissent par<br />

s’apaiser. On nous précise la règle<br />

du jeu inventée ici : interdit de<br />

grimper dans un périmètre de 300<br />

mètres autour des temples et sur<br />

tout rocher visible du lac. Badami,<br />

terre promise, a bien failli nous<br />

coûter…<br />

<strong>VERTIGES</strong> \ DESTINATION<br />

CHLOÉ GRAFTIAUX, TOUTE EN<br />

ÉLÉGANCE DANS UN 7B+<br />

DE TEMPLE AREA.<br />

INSPIRATION YOGI<br />

EN APESANTEUR.


48<br />

<strong>VERTIGES</strong> \ DESTINATION<br />

DANS LE DÉDALE MINÉRAL, AU DÉTOUR D’UNE FAILLE PEUPLÉE<br />

DE MILLIERS DE CHAUVE-SOURIS ET DE SINGES, LE MUR QUE<br />

NOUS ESPÉRIONS SE DÉVOILE ENFIN. UNE VÉRITABLE SCULPTURE<br />

VERTICALE OÙ LE ROCHER SEMBLE FIGNOLÉ AU PAPIER DE<br />

VERRE. ”<br />

Notre persévérance à vouloir ouvrir les portes interdites de ce<br />

temple de la grimpe vont pourtant finir par payer. Au bout de l’artère<br />

principale goudronnée, où se croisent dans un grand désordre<br />

poules, vaches, chèvres, camions, singes, sangliers, hommes<br />

et saris, se trouve un secteur encore peu exploité : Temple Area.<br />

L’arrivée de Chloé Graftiaux, une des meilleures grimpeuses du<br />

monde, nous fournie l’occasion d’aller y voir de plus près. Dans<br />

le dédale minéral, au détour d’une faille peuplée de milliers de<br />

chauve-souris et de singes, le mur que nous espérions se dévoile<br />

enfin. Une véritable sculpture verticale où le rocher semble fignolé<br />

au papier de verre ! Sans doute l’une des plus belles de la planète<br />

grimpe… Alex y découvre une ligne parfaite dans un grès compact<br />

qui a forgé des prises dans la masse mais très éloignées l’une<br />

l’autre. Le mur est déversant sur une vingtaine de mètres, pour<br />

finir sur un rétablissement à genou au fond d’une vire. Le pas est<br />

extrême : peut-être 8c/c+, et pourrait bien constituer un nouveau<br />

défi pour la planète. Le genre de ligne susceptible de fournir des<br />

arguments de poids à Badami, encore simple étape sur la route<br />

d’Hampi, pour devenir une destination à part entière dans le circuit<br />

mondial des spots de grimpe.<br />

TEXTES ET PHOTOS : SAM BIÉ<br />

PRATIQUE<br />

MEILLEURE PÉRIODE<br />

De novembre à février. Outre le risque quasi nul de pluie, les températures sont beaucoup plus supportables que le reste de l’année. Entre 18° et 26° dans la<br />

région de Bâdâmi.<br />

S’Y RENDRE<br />

Selon si vous partez de Paris ou de province, vers Bombay (ou Mumbay) il vous en coûtera entre 600 et 800 euros.<br />

Visa obligatoire (Ambassade Indienne : www.vfs-in-fr.com/french / 08 21 09 00 09, 62 / ou par courrier chez www.action-visas.com, / 08 92 70 77 10, 89 ).<br />

SUR PLACE<br />

Le décalage horaire est de +4h30 en hiver et +3h30 en été par rapport à la France.<br />

1 euro = environ 55 roupies.<br />

On peut voyager avec un budget de 15 euros/jour/pers. Attention, prévoyez de changer de l’argent avant de quitter une grande ville. Privilégiez les petites<br />

coupures : en cas de conflit sur le prix d’une course de taxi, donnez-lui précisément la somme convenue au départ pour éviter toute discussion.<br />

Transport en Inde . Demandez et re-demandez les horaires et destinations à plusieurs personnes différentes si vous ne voulez pas rater le précieux bus qui<br />

ne part que tous les deux jours ! Pour se rendre à Bâdâmi, le mieux est le bus de nuit. Le plus simple est d’en prendre un depuis la gare centrale de Bombay<br />

(CST Station) en vous adressant à des compagnies privées situées tout autour. Destination Bijapur (au nord de Bâdâmi) ou Hubli (au sud). Différents conforts<br />

sont disponibles (clim, sièges inclinables, couchettes…). Puis, depuis une de ces villes, renseignez-vous pour rejoindre Bâdâmi (changement possible).<br />

À Bâdâmi. Pour se loger, plusieurs hôtels le long de la rue principale proposent des chambres entre 200 et 500 Roupies (4 à 10 euros) selon le nombre de<br />

personnes. On peut se restaurer partout : dans la rue avec des bananes, à l’hôtel ou dans l’un des nombreux restos de la ville. Attention, certains plats sont<br />

très épicés ! Précisez « no spices » si vous craignez. Pour grimper, on conseille une corde de 70 mètres, une douzaine de dégaines et un jeu de friends<br />

(5 ou 6) souvent utile.<br />

À Hampi. Pour se loger, le mieux pour grimper et le plus tranquille, c’est sur l’île de l’autre coté de la rivière : nombreuses Guesthouses au milieu des<br />

rizières. La plus connue des grimpeurs est Goan Corner : 150 roupies la chambre double, trois fois moins cher sur le toit... Un bateau fait des aller/retour pour<br />

15 roupies. Hampi est le royaume du bloc, donc crash pad obligatoire. Si vous loger à Goan Corner, ils en prêtent. Pour les quelques voies, très peu de points<br />

en places, donc friends obligatoires.<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /


ENSA : Développé en collaboration avec l’Ecole<br />

Nationale de Ski et d’Alpinisme Chamonix Mont-Blanc.<br />

Nouveau Monde DDB - 344 446 810 RCS ANNECY - photos : Domino - Corbis.<br />

www.julbo-eyewear.com<br />

49<br />

Avec les lunettes EXPLORER,<br />

vous verrez ce que les autres ne voient pas.<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /


c’est toujours à La Chaudanne


52<br />

<strong>VERTIGES</strong> \ MATOS<br />

PLAISIRS VERTICAUX<br />

Beal / CRASH PAD DOUBLE AIRBAG<br />

Constitué d’une mousse bi-densité à très haute capacité d’absorption<br />

et très résistante, ce crash pad offre d’excellentes capacités<br />

dynamiques. Il possède un triple système de portage : poignée/<br />

bandoulière/sac à dos.<br />

Prix de vente conseillé : 149,90 euros<br />

Millet / CORDE SILVER TRIAXIALE<br />

Idéale pour les bons grimpeurs recherchant légèreté et longévité, la<br />

Silver Triaxiale est dotée d’une gaine renforcée qui offre une sécurité<br />

accrue. Favorite des grosses performances comme des séances<br />

d`essais à répétition. 9,8 mm, 63,2 grammes le mètre.<br />

Prix de vente conseillé : 164,90 euros (par 50 mètres)<br />

CAMP / PAINS DE MAGNÉSIE<br />

De la magnésie en pain, spécialement conçue et adaptée pour la<br />

grimpe en salle. L’enveloppe en filet protège de la poussière.<br />

Prix de vente conseillé : 10,50 euros<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

Simond / MOUSQUETON GOLIATH HMS AUTO 3 + BLC<br />

Un mousqueton automatique de grande capacité, ergonomique et très<br />

résistant. Les manipulations sont facilitées grâce à ses constituants :<br />

corps forgé de section ronde en aluminium aéronautique, fermeture<br />

KEYLOCK, bague auto3 et très grande ouverture. Poids : 90 grammes<br />

Prix de vente conseillé : 16,50 euros<br />

Beal / SAC À POF MAXI COCOON<br />

Bien pensée, la bague rigide autour de l’ouverture qui permet au sac à<br />

pof de rester bien ouvert et de faciliter l’accès à la magnésie. Avec une<br />

attache pour la brosse.<br />

Prix de vente conseillé : 12,90 euros<br />

CAMP / CORDE FUSION<br />

Camp revient sur le marché des cordes, avec dix cordes dynamiques.<br />

La fusion est une corde à double présentant deux brins sur lesquels<br />

le premier de cordée est assuré. Contrairement aux cordes jumelées,<br />

il peut y avoir deux seconds de cordée, chacun encordé sur un brin.<br />

Recommandée pour la montagne et les grandes voies d’escalade avec<br />

descente en rappel, elle est idéale lorsque les points d’assurage sont<br />

aléatoires.<br />

Prix de vente conseillé : 95 euros (par 50 m)<br />

Five Ten / CHAUSSON COYOTE VCS<br />

Le Coyote VCS est un chausson confortable et polyvalent tout terrain,<br />

idéal pour la progression en falaise, mur et grande voie. Le serrage par<br />

double velcro est pratique et efficace. La tige est en peau non doublée,<br />

l’inter-semelle est souple et flexible, pour coller à tous les supports et<br />

la languette est rembourrée. Semelle en Stealth C4, un matériau très<br />

adhérent.<br />

Prix de vente conseillé : 69 euros


54<br />

<strong>VERTIGES</strong> \ MATOS<br />

Snap / CRASH PAD WHOPPER<br />

Intelligemment conçu, le Whopper peut se séparer en deux parties<br />

pour utiliser chaque moitié indépendament. Pratique pour les placer<br />

dans une traversée… Ou s’en servir comme lit d’appoint !<br />

Poids : 6,5 kg.<br />

Prix de vente conseillé : 169,90 euros<br />

Petzl / SAC À DOS BUG<br />

Conçu spécifiquement pour les grandes voies rocheuses à la journée.<br />

Sa forme rectangulaire arrondie apporte un maximum de volume pour<br />

un minimum d’encombrement. Il est adapté pour porter l’équipement<br />

pendant la marche d’approche et le matériel nécessaire pendant la<br />

grimpe : poche à eau, vivres de course, vêtements, chaussures...<br />

Prix de vente conseillé : 44,95 euros<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

Black Diamond / FRONTALE ION<br />

La lampe frontale, la plus légère du marché s’offre un nouveau design.<br />

Plus légère, plus compacte et plus puissante, elle reste la lampe<br />

d’appoint idéale à emporter partout avec soi. En chiffres : 23 mètres de<br />

portée, 30 grammes avec piles.<br />

Prix de vente conseillé : 14,99 euros<br />

Arc’Teryx / HARNAIS R 320<br />

Pourquoi R 320 ? Pour son poids, hallucinant, de 320 grammes !<br />

Cet allègement a été facilité en remplaçant la mousse cousue sur les<br />

sangles des cuisses et de la taille par du nylon étiré en largeur,<br />

associé à un stretch Schoeller® (qui assure légèreté et extrême<br />

résistance à l’abrasion) et du Spacermesh (qui apporte à la peau<br />

confort et respiration).<br />

Prix de vente conseillé : 125 euros<br />

Petzl / ASSUREUR REVERSO 3<br />

Outre sa conception ultra-légère (77 grammes), le Reverso 3 est aussi<br />

très ergonomique et facile d’utilisation, les schémas pour modes<br />

assureur et Reverso étant directement gravés sur l’assureur.<br />

Prix de vente conseillé : 24,95 euros<br />

Prana / SHORT STRETCH ZION<br />

Avec sa ceinture ajustable, sa coupe juste au-dessus du genou et sa<br />

conception en Nylon stretch, ce bermuda laisse une bonne liberté de<br />

mouvement. Il résiste bien à l’abrasion et sèche rapidement.<br />

Prix de vente conseillé : 49,99 euros<br />

Prana / TEE SHIRT VISION RINGER<br />

S’habiller bio, c’est possible, avec ce tee-shirt en coton organique.<br />

Avec le credo de la marque Prana imprimé sur le torse.<br />

Prix de vente conseillé : 29,99 euros


Columbia / SHORT OMNI DRY LIMITLESS<br />

Idéal pour la grimpe, ce short offre une excellente liberté de<br />

mouvement. Conçu avec leur fameuse membrane Omni-Dry, le short<br />

évacue efficacement la transpiration et sèche très rapidement.<br />

Prix de vente conseillé : 59,95 euros<br />

Beal / HARNAIS AERO MOUNTAIN II<br />

Entièrement réglable avec le concept de réglage automatique autour<br />

des cuisses, ce harnais bénéficie d’une haute résistance à l’abrasion<br />

en montagne grâce à sa conception en polyester renforcé.<br />

Prix de vente conseillé : 44,90 euros<br />

Lowe Alpine / SAC À DOS BOULDER BAG<br />

Conçu en Ripstop et tissu Ballistic pour le fond, ce sac est<br />

extrêmement résistant à l’abrasion, utile quand quand on passe ses<br />

journées en falaise ou au pied d’un bloc. Bien accessoirisé, il permet<br />

de sangler la corde dans le sac et de stocker ses chaussons dans une<br />

poche à part.<br />

Prix de vente conseillé : 60 euros<br />

Icebreaker / TEE SHIRT GAR HOOPER<br />

La gamme Superfine 190 est le top pour les activités extérieures<br />

intenses comme pour les voyages. Elle vous garde au frais toute la<br />

journée et au chaud quand la nuit tombe. Combiné à une bonne liberté<br />

de mouvement et une bonne respirabilité, c’est parfait pour grimper.<br />

Prix de vente conseillé : 69,90 euros<br />

LA MARQUE JAUNE DEVIENT VERTE<br />

Vibram présente cette année un nouveau concept : Eco Shock, la première semelle qui<br />

propose un système amortissant dérivé du recyclage des composés expansés. Plus<br />

précisemment, il s’agit d’une poche en TPU, placée sous le talon et remplie de mousses<br />

synthétiques recyclées, qui agit comme un air bag. Et pour réduire encore plus son impact environnemental, Vibram<br />

travaille actuellement à une semelle dont les parties en caoutchouc de l’Eco Shock seront proposées en composés<br />

Eco Step, avec 30 % de la composition dérive des rebuts de production du processus normal de réalisation des<br />

autres semelles. www.vibram.com<br />

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M<br />

oisson de succès pour la « cordée ACDC » (des<br />

initiales de ses grimpeurs) partie l’hiver dernier<br />

sur les pentes du Fitz Roy pour défricher des<br />

lignes inédites. Elle en revient avec une voie de légende.<br />

Christophe raconte.<br />

« Sous notre tente, la chaleur est oppressante, presque insupportable.<br />

Ni Aymeric ni moi n’avons la volonté de bouger pour mieux respirer.<br />

Quelle idée de nous être installés en plein soleil, dans ce petit<br />

camping d’El Chalten, persuadés que l’ennemi que nous devons<br />

combattre est le vent. Sous le soleil ce matin, le réveil est laborieux.<br />

Vingt-quatre heures passées dans la goulotte du Super Couloir à<br />

batailler dans la semoule et à multiplier les rappels ont éprouvé nos<br />

organismes.<br />

Le soleil qui persiste sur ce bout du monde d’ordinaire ravagé par<br />

les vents et les innombrables dépressions ne nous permettent pas<br />

de savourer pleinement cette première ascension du Fitz Roy. Ce<br />

beau temps paraît si invraisemblable en Patagonie qu’il éveille un<br />

rêve inavouable au fond de nous, soigneusement rangé quelque part<br />

au milieu d’autres fantasmes verticaux : ouvrir une nouvelle voie sur<br />

cette montagne productrice de mythes. L’objectif est à notre portée :<br />

le dernier pilier vierge du « Chalten », tenté à deux reprises par des<br />

amis Français. L’objet de nos désirs a, dans sa première partie, la<br />

forme d’un « Grand Capucin » aux lignes épurées et aux fissures<br />

parfaites s’élevant en draperie minérale sur près de 400 mètres avant<br />

de laisser place à encore près de 1300 m d’escalade, soit 1700 m<br />

au total. L’escalade en tête est dure et engagée. Nous grimpons<br />

en libre jusqu’à 7a environ, nous aidant des protections sur<br />

de cours passages que nous évaluons possibles en libre<br />

à 7b/7c. Le second remonte péniblement au jumar sur<br />

un des brins de rappel, avec un sac définitivement<br />

trop lourd… Les longueurs sont interminables,<br />

s’étirant parfois sur 60 mètres. Au-dessus de nous, la<br />

dalle infranchissable qui a fait buter nos amis Français.<br />

Nous décidons de bifurquer à gauche vers la voie Affanasief.<br />

Le jour tombe, un bivouac confortable rencontre notre tracé,<br />

700 mètres au-dessus du sol. Il est minuit. Sans résistance nous<br />

sombrons pour quelques heures de repos.<br />

Nous sommes sur le front dès cinq heures du matin. Changement<br />

de décors : les tours immenses font place à des piliers élancés, les<br />

monolithes compacts aux dalles fissurées. Aucun des reliefs que<br />

nous parcourons ne ressemble au précédent.<br />

Une nouvelle nuit arrive. Ivres de rocher, nous rencontrons de plus<br />

en plus de neige et un relief plus doux. La courbe s’atténue, le<br />

panorama s’élargit. Plus que quelques mètres avant la cime. Le<br />

temps est au beau et le vent quasiment nul. La montagne semble<br />

vouloir accueillir nos corps déshydratés pour quelques heures de<br />

repos. Nous acceptons l’invitation, les yeux gorgés d’effort.<br />

Il nous faut rentrer. La nuit a été clémente. Peut-être trop pour<br />

geler correctement le Super Couloir. Notre matériel est au pied<br />

et c’est la seule descente que nous connaissons. Malgré mes<br />

vives réserves, je me range du côté d’Aymeric avant de le voir<br />

disparaître dans les premiers rappels impressionnants de la<br />

brèche. Dès le 2ème rappel, la corde se coince et la descente<br />

se teinte en sombre. Ce sera ainsi jusqu’au bas de la paroi. Les<br />

avalanches que nous provoquons pour assainir le passage ne<br />

font qu’accentuer la tension. Finalement aussi usés que l’acier<br />

de nos descendeurs rongés par le sable et l’eau de fontes, nous<br />

regagnons notre igloo de fortune, incapable de distinguer si la<br />

quiétude qui nous envahit tient du bonheur de notre ascension<br />

ou de la libération indemne de cette descente macabre. Le nom<br />

de baptême que nous donnons à ce pilier répond partiellement<br />

à cette interrogation : Chercheurs d’absolu. »<br />

57<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

AYMERIC CLOUET<br />

Distingué du Cristal Espoir FFME et<br />

nominé au Piolet d’Or pour l’ouverture<br />

d’une voie au Chacraraju (Pérou), il est à<br />

28 ans un himalayiste reconnu, membre<br />

de l’expédition Nationale au Tibet sur<br />

les Chomolonzo (7500 m et 7150 m)<br />

en 2005, et organisateur d’expéditions<br />

commerciales au Népal.<br />

LEUR CHECK LIST<br />

« En paroi, on doit se sentir bien<br />

protégé mais sans entraves... »<br />

Un ensemble GORE-TEX® Paclite® Shell<br />

pour une totale liberté de mouvements,<br />

une protection efficace contre la pluie,<br />

et une respirabilité irréprochable.<br />

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Paclite® Shell<br />

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PRODUITS \ COMMUNIQUÉ<br />

CHRISTOPHE DUMAREST<br />

Sélectionné à quatre reprises au Cristal<br />

FFME, lauréat pour l’ouverture d’une<br />

nouvelle voie dans la face nord des<br />

Grandes Jorasses, il est à 26 ans l’un<br />

des plus doués de sa génération, avide<br />

d’expériences extrêmes et d’expéditions<br />

comme en 2005 au Pakistan (la « Tour Sans<br />

Nom » dans la chaîne de Trango, à 6250 m).<br />

Pour le reste de l’expédition :<br />

Un système 4 couches : des sous-vêtements<br />

techniques, une polaire fine type micro polaire,<br />

une polaire plus chaude et coupe-vent type<br />

WINDSTOPPER® Soft Shell et une doudoune<br />

GORE-TEX® Pro Shell avec doublure ouatinée<br />

- un sac à dos - la quincaillerie technique<br />

- une corde - un réchaud<br />

- une paire de chaussures d’alpinisme GORE-TEX®<br />

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avec technologie GORE TM<br />

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WINDSTOPPER® pour<br />

homme


’expédition « Georgie Sat » a associé marins et alpinistes<br />

pour traverser de part en part l’île de tous les vents.<br />

LLes<br />

Alpes, flottant en plein Antarctique… « Assurément l’un des<br />

gros territoires d’aventure de la planète », juge Lionel Daudet de<br />

retour de l’île Britannique de Géorgie du Sud sur la latitude du<br />

Cap Horn : 200km de reliefs acérés partant du niveau de la mer à<br />

presque 3000 mètres d’altitude. En 1915, armé d’une herminette,<br />

de cordes de chanvres et simplement vêtu de lambeaux de peaux<br />

de phoques, l’explorateur Ernest Shackleton a rallié puis traversé<br />

par sa petite largeur cette terre hostile pour sauver son équipage<br />

prisonnier des glaces du pôle Sud.<br />

« En dépit des supports technologiques,<br />

tu te sens particulièrement fragile dans<br />

de tels environnements. Le vent est<br />

attaché à la cordée jusqu’à presque<br />

arracher nos bivouacs, les dimensions<br />

du relief sont éprouvantes, l’isolement<br />

est total, l’engagement absolu », résume<br />

l’alpiniste.<br />

Avec cinq autres aventuriers (1), il a<br />

réalisé l’hiver dernier la traversée intégrale<br />

de l’île, arrachant au passage plusieurs<br />

de ses sommets, dont deux vierges. Du<br />

nord-ouest au sud-est, ce morceau de<br />

roche et de glace n’a été franchi qu’une<br />

fois en 1999 par deux Britanniques.<br />

Partis depuis Ushuaïa à bord du voilier<br />

Ada 2 skippé par la navigatrice Isabelle<br />

Autissier, les Français ont mis quant à eux trois<br />

semaines, dont onze jours de marche en rejoignant<br />

plusieurs fois le navire qui les suivait le long de la côte<br />

dans des vents de 40 nœuds en louvoyant entre les<br />

icebergs pour assurer le ravitaillement.<br />

L’expérience des six membres de l’aventure n’a pas été de<br />

trop pour lire cette terre mal cartographiée (le seul plan qui existe<br />

a l’échelle d’une carte routière). « Notre projet nous a conduit<br />

dans des régions jamais foulées au milieu de forêts de séracs<br />

inextricables et de chaos de crevasses », enchaîne Philippe Batoux.<br />

Le pire ? Encaisser les variations thermiques qui malmènent<br />

l’organisme entre les criques servant de camps de base mobiles à<br />

bord du navire et les sommets balayés par les vents catabatiques.<br />

« Même les meilleurs équipements y résistent avec difficulté »,<br />

souffle le médecin alpiniste Emmanuel Cauchy qui a testé dans ces<br />

conditions les outils de télémédecine d’urgence qu’il développe à<br />

l’Ifremmont, l’institut de télémédecine en montagne.<br />

Quand une fenêtre météo se dessine, les alpinistes en<br />

profitent pour déflorer quelques altitudes. Les pentes de<br />

glace vives du pic Paget (2933 mètres) tombe sous leurs<br />

premiers assauts pour signer la sixième ascension réussie.<br />

Le lendemain, c’est au tour du Sheridan Peak qui malgré<br />

ses modestes 955 mètres a déjà repoussé deux tentatives<br />

britanniques. En forme, Lionel Daudet et Philippe Batoux<br />

s’offrent encore Surprise Peak avant d’abandonner une ultime<br />

tentative au mauvais temps. « Du très bel alpinisme, juge<br />

Lionel Daudet. On vient chercher ici une forme d’authenticité,<br />

la dimension animale et primaire de l’aventure, les racines vitales<br />

de l’homme ». Avec toujours les intempéries comme épée de<br />

Damoclès. « Dans ce chaos de crevasses et d’éperons, tu sais<br />

que si tu t’arrêtes ne serait-ce qu’un quart d’heure, ton sang<br />

se glace ».<br />

(1) Trois marins - Isabelle Autissier, Tristan Guyon et Agnès Lapeyre - et trois alpinistes<br />

- Lionel Daudet, Philippe Batoux et Emmanuel Cauchy.<br />

59<br />

D.R.<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

LIONEL DAUDET<br />

Licencié en sciences physiques, c’est à celle<br />

des tectoniques qu’il voue son existence<br />

depuis 1992 en consacrant à la montagne<br />

où il habite, son temps professionnel comme<br />

son temps libre. Auteur entre autre, d’un<br />

tour du monde des parois les plus difficiles,<br />

d’une trilogie des directissimes à laquelle<br />

il laisse huit orteils, et de nombreuses<br />

expéditions, il est considéré comme l’un des<br />

alpinistes les plus talentueux de ce siècle.<br />

LEUR CHECK LIST<br />

« Sous des<br />

températures proches de<br />

0°C sur le littoral on transpire<br />

rapidement et il faut vite<br />

évacuer l’humidité pour ne pas<br />

finir gelé quand on monte en<br />

altitude... »<br />

Asolo - Chaussures<br />

Syncro GORE-TEX®<br />

D.R.<br />

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PRODUITS \ COMMUNIQUÉ<br />

Millet - Veste Origin<br />

Pro GORE-TEX® Pro<br />

Shell avec technologie<br />

GORE TM Micro Grid<br />

Backer pour homme<br />

PHILIPPE BATOUX<br />

Guide de haute montagne, professeur à l’Ecole<br />

Nationale de Ski et d’Alpinisme, Conseiller<br />

technique Millet et accro de la verticalité sous<br />

toutes ses expressions, il oriente ses choix de<br />

courses dans l’esthétique des sommets et des<br />

lignes convoitées. Organisateur de nombreuses<br />

expéditions, on lui doit notamment la 1er<br />

ascension, avec Lionel Daudet, de « Little big<br />

men », une des plus belles ascensions de 2006.<br />

Habillement :<br />

- Veste GORE-TEX® Pro Shell<br />

- Veste intermédiaire chaude<br />

WINDSTOPPER® Soft Shell<br />

- Chaussures GORE-TEX®<br />

Eider - Veste Comitia<br />

GORE-TEX® Pro Shell<br />

avec technologie<br />

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Matériel :<br />

Sac à dos de 35 L, casque,<br />

frontale, matériel d’escalade<br />

(cordes, pitons, dégaines,<br />

mousquetons, piolet), barres<br />

énergétiques, fruits secs, crème<br />

solaire, lunettes et pharmacie,<br />

GPS, boussole et montre<br />

altimètre, etc..<br />

Pour vivre plus d’expériences, découvrez les produits GORE-TEX® et WINDSTOPPER® de nos<br />

marques partenaires :<br />

Haglöfs - Veste Massif<br />

WINDSTOPPER®


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PRODUITS \ COMMUNIQUÉ<br />

60<br />

ALEXANDRE CHABOT<br />

Peut-on considérer la<br />

marche d’approche comme<br />

une activité à part entière ?<br />

Alexandre : Par la force<br />

des choses. Pour goûter à<br />

de nouvelles sensations, les<br />

grimpeurs doivent défricher des<br />

voies de plus en plus éloignées des sentiers connus. C’est désormais<br />

la condition pour trouver des lignes inédites, des grains de rocher<br />

vierges et non patiné, des dévers impossibles, des dalles forçant les<br />

défis, bref tout ce qui fait le bonheur de la discipline dans son épure<br />

la plus totale.<br />

Cette approche réconcilie la grimpe et l’esprit d’aventure. Partir<br />

défricher une falaise qu’on a aperçu de loin ou repérée sur une<br />

carte, c’est comme s’engager – toutes proportions gardées -<br />

dans une expédition. Certaines approches ne durent qu’une paire<br />

d’heures, mais d’autres impliquent un investissement plus important<br />

d’une journée, voire plus, qui nécessitent des qualités d’orientation,<br />

une bonne condition physique et des nerfs d’acier pour supporter les<br />

déceptions de voies sans issues ou de chemins galères.<br />

D.R.<br />

La météo ne facilite pas la chose...<br />

Alexandre : En quelques heures, les conditions peuvent en<br />

effet se dégrader. Quand tu pars pour la journée sur un terrain<br />

non balisé, tu peux rencontrer des surprises : la chaleur, la<br />

pluie, le vent, voire la neige… Il faut un équipement adapté, des<br />

rechanges dans le sac à dos, des protections efficaces et légères<br />

et une bonne quantité d’eau. Pour accéder à « Tom & J’ai Ri »,<br />

une longueur ample de 60 mètres dans le Verdon, j’ai dû passer<br />

toute la journée à « barasser » péniblement entre les blocs, les<br />

pierriers et les forêts épaisses d’épineux. C’était un cheminement<br />

pénible, sinueux et sans repères avec des sacs chargés à bloc.<br />

Il en est ainsi de la grimpe comme de l’aventure : certains explorent,<br />

d’autres profitent plus tranquillement, une fois la voie ouverte.<br />

Pas besoin de partir à l’étranger pour vivre ce type d’aventure ?<br />

Alexandre : Pourvu qu’on veuille la vivre, l’aventure est à portée<br />

de semelles. Deux des meilleurs grimpeurs du moment à Nice ont<br />

ainsi bataillé tout l’été, il y a deux ans, pour créer le sentier menant<br />

à une nouvelle falaise qu’ils ont équipée au-dessus de Monaco<br />

(une trentaine de voies entre 7b et 8c). Maintenant, on rejoint le site<br />

en à peine une heure. La marche d’approche est raide et pénible,<br />

mais s’inscrit pleinement dans l’activité.<br />

Il faut donc apprendre à gérer cet effort supplémentaire<br />

Alexandre : Une marche d’approche réclame de l’énergie, donc<br />

une gestion de l’effort. À Ceüse, tu peux atteindre la falaise de<br />

deux façons : rapide comme l’éclair, en une trentaine de minutes,<br />

ou en considérant le sentier comme un échauffement. À l’arrivée,<br />

il y a ceux qui grimpent de suite, et ceux qui doivent récupérer…<br />

Comme sur le rocher, gérer sa marche d’approche est une<br />

LA MARCHE D’APPROCHE EST LA CONTRAINTE DES GRIMPEURS LIBRES<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

question d’équilibre qui implique<br />

plusieurs facteurs : il faut savoir<br />

s’économiser, économiser l’eau,<br />

préparer précisément son sac,<br />

gérer le timing… Sur la côte Est de<br />

Sardaigne, il faut par exemple une<br />

heure et demie sous une chaleur<br />

caniculaire pour rejoindre les<br />

grandes voies sportives du secteur<br />

Hotel Supramonte. Certains font<br />

le siège du site plusieurs jours<br />

avec les difficultés de récupération<br />

et d’approvisionnement que ça<br />

suppose. D’autres font l’allerretour<br />

chaque jour. Ça permet de<br />

profiter d’un vrai lit pour reprendre<br />

des forces, et de se chauffer les muscles tout en douceur. Je vous<br />

laisse deviner laquelle je préfère de ces stratégies.<br />

SA CHECK LIST<br />

« Quand tu pars pour la<br />

journée sur un terrain non<br />

balisé, tu peux rencontrer des<br />

surprises : la chaleur, la pluie,<br />

le vent, voire la neige… Il faut<br />

un équipement adapté. »<br />

On a le choix entre 2 types de<br />

de chaussures :<br />

- des chaussures légères qui<br />

remontent sur les malléoles,<br />

stables et tout terrain<br />

ARC’TERYX -<br />

Veste Sigma AR<br />

WINDSTOPPER®<br />

D.R.<br />

- des baskets de trekking<br />

pourvues de gomme hyper<br />

adhérente pour être à l’aise sur<br />

toutes les surfaces.<br />

Dans les deux cas, avec des<br />

membranes GORE-TEX®,<br />

imperméables et respirantes.<br />

Mieux vaut également s’équiper<br />

d’une veste respirante et coupevent<br />

type WINDSTOPPER®<br />

Soft Shell souple, stretch et qui<br />

sèche vite.<br />

ARC’TERYX - Veste Alpha SL<br />

GORE-TEX® Paclite® Shell<br />

pour femme<br />

CV EXPRESS<br />

L’enfant terrible de la grimpe<br />

évolue dans le très haut niveau<br />

en compétition (champion<br />

de France de 1999 à 2005,<br />

d’Europe en 2000 et 2002, plus<br />

de vingt victoires d’étapes de<br />

Coupe du Monde) comme en<br />

falaise avec quelques belles<br />

réussites comme Directa<br />

Chalenger (8b+/c) réalisée à<br />

vue, Quenelle Trophy Maux de<br />

la Fin (8c+) ou Kinematix (9a).<br />

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ARC’TERYX - Veste Alpha SL<br />

GORE-TEX® Paclite® Shell<br />

pour homme


MARTIN GAFFURI<br />

D.R.<br />

61<br />

A<br />

rrivé 3ème à la<br />

course GORE-TEX<br />

Transrockies Run l’année<br />

dernière, l’athlète s’est forgé<br />

une expérience empirique des<br />

courses en pleine nature. Ses<br />

conseils pour se préparer et<br />

vivre pleinement l’épreuve.<br />

1. Courir pour se faire plaisir. La performance est d’abord une question<br />

de moral et de motivation qui trouvent leur source dans le plaisir.<br />

Il ne faut pas hésiter à se brider même pour susciter l’envie. Pour les<br />

Transrockies (178km sur 5 jours), j’ai arrêté l’entraînement deux semaines<br />

avant l’épreuve, histoire de doper mon envie de galoper.<br />

2. S’entraîner dans le spécifique. L’endurance ne suffit pas. Pour ce<br />

type de course, il faut travailler du dénivelé : une heure chaque jour à son<br />

rythme et sans forcer (14km/h) sur tapis, et une séance hebdomadaire<br />

de côte où on envoie sans se mettre dans le rouge. Un travail sur piste<br />

est également utile. Le rythme idéal est une session par semaine.<br />

3. S’entraîner pour durer. Maintenir son organisme sous pression<br />

pendant plus de 5 heures ne s’improvise pas. Rien ne vaut la randonnée<br />

pour habituer le corps. Personnellement, je sors en montagne deux fois<br />

par mois pour 6 à 7 heures de marche.<br />

4. Adopter une bonne hygiène alimentaire. Mangez de tout pour<br />

combler l’organisme. La veille d’une course, je prends un bon repas<br />

à base de pâtes (sucres lents), fromage, beurre et vin. Si elle dure<br />

plusieurs jours, il faut s’en mettre « plein le cornet ». Sur la Transrockies,<br />

j’engloutissais sans doute 5000 à 6000 kcalories par jour.<br />

5. Segmenter ses apports énergétiques. Pendant la course, j’avale<br />

la moitié d’une barre de céréales ou de pâte de fruits toutes les demiheures,<br />

et des fruits aux points de ravitaillement. Pour la boisson, j’ai<br />

un truc plus efficace que les compléments : laisser tremper dans l’eau<br />

des raisins et des abricots secs la veille dont les glycogènes<br />

vont enrichir le liquide. J’en bois une à deux gorgées toutes les<br />

10 minutes.<br />

6. Apprendre à se connaître. Pour se faire plaisir, il faut savoir où l’on est<br />

bon et où l’on ne l’est pas. La règle d’or dans un trail, c’est de maîtriser<br />

sa monture sans jamais se mettre dans le rouge : marcher dans une<br />

côte n’a rien d’honteux si c’est pour repartir plus frais ensuite. Le risque<br />

autrement, c’est de s’effondrer et de payer cash ses excès.<br />

7. Bien dormir. Il est primordial de capitaliser sur le sommeil l’avantveille<br />

de la course, 10 heures si on peut. C’est la recharge la plus<br />

efficace. La nuit qui précède la course a peu d’importance. À cause<br />

de la tension, on dort de toute façon d’un sommeil agité, comme<br />

en montagne.<br />

MON CONSEIL, SE FAIRE PLAISIR<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

8. Apprendre des anciens. Une course est une occasion<br />

de rencontres et d’échanges d’expériences : les bons et<br />

les mauvais moments passés, comment on a résisté…<br />

Un exemple : prendre une pastille de sel dans la poche.<br />

En suant, on perd quantité d’oligo-éléments, dont le sel.<br />

En manquer, c’est la crampe assurée.<br />

9. Porter un bon équipement. Rien de pire qu’une<br />

petite gêne qui va s’amplifier avec les frottements<br />

ou l’effort. La règle : plus c’est technique, moins on<br />

le sent.<br />

10. Récupérer. Idéalement, il faudrait aller trotter le<br />

lendemain. Si on n’a pas le courage, je conseille le vélo,<br />

moins traumatisant pour les muscles et les articulations.<br />

Et enfin, pensez à vérifier les niveaux avec une prise<br />

de sang au milieu de la saison pour être sûr de ne<br />

manquer de rien.<br />

SA CHECK LIST<br />

« L’équipement est un partenaire<br />

dont la qualité, le poids et la<br />

technicité peuvent influencer<br />

le cours d’une course. Pas de<br />

compromis : je choisis ce qu’il<br />

y a de meilleur et de plus léger,<br />

que ce soit pour les chaussures,<br />

les vêtements ou les<br />

accessoires. Un bon équipement<br />

conditionne la performance... »<br />

experiencemore BY GORE-TEX ®<br />

PRODUITS \ COMMUNIQUÉ<br />

- une veste GORE-TEX®<br />

Paclite® Shell<br />

- un short technique mi-cuisse<br />

efficace contre les frottements<br />

- une paire de chaussettes<br />

techniques spécifique running<br />

- deux paires de chaussures<br />

pour choisir sur place en<br />

fonction du terrain<br />

- des petits gants et manchettes<br />

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Salomon - Veste Packlite<br />

GORE-TEX® Paclite®<br />

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produit XCR® pour femme<br />

- un tour de cou<br />

- un sac à dos « pack veste »<br />

- de quoi tenir : des pâtes de<br />

fruits, des barres de céréales,<br />

gels et eau (pas de boisson<br />

énergétique pendant la course)<br />

- de la crème aux points de<br />

frottement<br />

- des pastilles de sel<br />

CV EXPRESS<br />

Venu sur le tard aux compétitions<br />

de trail après dix ans de cross en<br />

championnat de France, Martin<br />

Gaffuri est à 23 ans l’un des<br />

meilleurs espoirs du trail running.<br />

À peine débarquait-il dans cet<br />

univers qu’il finissait 1er de sa<br />

catégorie (espoir) sur la redoutable<br />

course des Templiers (68km,<br />

3000m de dénivelé), puis 2ème<br />

de la Saintélyon, 1er du Corsica<br />

Raid, 3ème en équipe du Mountain<br />

X Race, 3ème en équipe du<br />

Transrockies Run, et 4ème dans la<br />

catégorie espoir de l’Ultra Trail du<br />

Mont-Blanc.


62<br />

PORTRAITS<br />

EN HAUT À DROITE :<br />

LE CALME REFUGE DE LA PORTE<br />

DE L’ORGÈRE, JALONNANT<br />

LE GR5.<br />

Rêveurs<br />

D’ALTITUDE<br />

ILS ÉTAIENT ENSEIGNANT, BANQUIER, ARCHITECTE, BIOLOGISTE, GRAPHISTE,<br />

ET AVANT TOUT URBAINS. POUR FUIR LA VILLE ET LA FOULE, ILS ONT CHOISI<br />

LES ALTITUDES : SA SOLITUDE MINÉRALE, L’APPRENTISSAGE DE L’ACCUEIL EN<br />

MONTAGNE, LES CONTRAINTES ULTIMES DU TOURISME ÉCOLOGIQUE... PARCOURS<br />

DE CETTE NOUVELLE GÉNÉRATION DE GARDIENS DE REFUGE QUI CHERCHE DANS<br />

LES HAUTEURS DES RÉPONSES À LEURS ENVIES DE SÉRÉNITÉ.<br />

Refuge de la Porte de l’Orgère (Savoie) :<br />

féminin plurielles<br />

Bien sûr, elles en avaient rêvé, mais sur le mode d’un fantasme à<br />

peine conscient, inscrit dans le paysage de leurs vacances. L’une<br />

s’était orientée vers l’horticulture puis la biologie, une autre vers<br />

la décoration et l’ameublement, une troisième vers le tourisme et<br />

les services… Jusqu’au jour où le refuge de la Porte de l’Orgère,<br />

surplombant leur terrain de jeu estival, s’est retrouvé sans gérant.<br />

« Pourquoi ne pas postuler en famille, nous sommes-nous dit »,<br />

raconte Frédérique, benjamine des six soeurs. « Nous étions dans<br />

le même état d’esprit, nous avons sauté sur l’occasion ! »<br />

Complémentarité faisant, elles dament le pion aux nombreux<br />

candidats en quête d’une activité saisonnière, très convoitée dans<br />

la région, et convainquent le Parc de la Vanoise, propriétaire des<br />

lieux, de leur accorder le contrat de fermage septennal. Motivations,<br />

business plan, connaissance de la montagne, le jury ne s’est pas<br />

trompé. Après un nouvel appel d’offres en bonne et due forme, il<br />

vient de renouveler son engagement auprès de la SARL constituée<br />

en 2000, qui s’était alors acquittée de son premier loyer en clôture de<br />

saison. Pour cette huitième édition, la sororité s’est un peu restreinte,<br />

mais Mme Buisson mère, du haut de ses 67 ans, reste fidèle au<br />

poste. « Si notre aventure l’inquiétait un peu au début, comme nous<br />

toutes, elle s’est pris au jeu et ne pourrait plus s’en passer. »<br />

Ce n’est pourtant pas une sinécure. D’abord, il faut accueillir et<br />

nourrir 70 personnes, en offrant une accessibilité de prix et une<br />

qualité de cuisine inscrite au cahier des charges du Parc. « Je suis<br />

souvent aux fourneaux car j’aime bien ça », explique Frédérique.<br />

« Maman, elle, est très sociable et prend plaisir à discuter<br />

les gens. » Côté ambiance, la grande bâtisse, qui exhalait son<br />

austérité d’ancienne cantine de l’EDF, affiche désormais une<br />

convivialité toute domestique. Stores, fauteuils, coin bibliothèque,<br />

nappes sur les tables, « notre idée était d’en faire notre seconde<br />

maison puisque nous y passons quatre mois par an. » Et soeurs<br />

ou pas, il faut faire des efforts pour cohabiter. « L’exiguïté, ce n’est<br />

pas l’extase pour l’intimité », avoue Frédérique « Conjoint, enfants<br />

– même si les plus grands passent aujourd’hui leur été au refuge :<br />

la vie personnelle est mise entre parenthèses. » Enfin, il faut savoir<br />

gérer les comptes comme les hôtes, jusqu’aux secours, dont la<br />

mémorable crise d’hypoglycémie d’un diabétique en plein milieu<br />

de la nuit.<br />

Le prix de la liberté ? « Un mode de vie super. On ne se rend<br />

pas toujours compte des impératifs et des responsabilités d’un<br />

chef d’entreprise, mais le fait est qu’on est maître de tout, qu’on<br />

peut décider de ce qu’on fait, tout en étant obligé d’avoir plusieurs<br />

casquettes : c’est le plus intéressant. Et si ces quatre mois sont<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

intenses, le reste de l’année offre une souplesse inégalée, pour<br />

voyager par exemple. » Autre satisfaction, fidéliser les clients, quand<br />

ce n’est lier amitié avec certains. Et le public est large : bouclant<br />

la route de Saint-André, jalonnant le GR5, le refuge fait se croiser<br />

scolaires, personnes à mobilité réduite comme randonneurs de<br />

tous âges.<br />

En attendant de voir monter les visages de Modane et les inconnus<br />

d’ailleurs, l’heure est au dépoussiérage et à l’élaboration d’une<br />

nouvelle carte de restauration - faisant toujours la part belle à la<br />

cuisine familiale. « Un gîte propre, une bonne soupe, un sourire »,<br />

résume la « petite abeille » du moment, « et les gens sont contents<br />

quand ils ont marché. » À entendre l’impatience de leur(s) hôtesse(s),<br />

on ne doute pas que la recette… marche !<br />

Refuge de l’Arp (Vallée d’Aoste) :<br />

d’un enseignement à l’autre<br />

En cette fin mai orageuse, c’est entre deux mauvaises pluies que<br />

Carolina Proment se pose au téléphone. « Gardienne de refuge ? Ce<br />

n’est pas un choix personnel, mais la suite de mon mariage : mon<br />

mari m’a coincée dans cette aventure ! » D’une passion à l’autre<br />

– 35 ans de vie commune, avoue-t-elle-, on craint un instant que<br />

l’état d’alerte ne soit pas que météorologique.… Cinquantenaire<br />

de caractère, l’ancienne prof de français manie tout simplement<br />

la langue de Molière avec une autodérision dantesque. Valdotaine<br />

dans les gènes et dans l’âme, elle est née dans cette montagne<br />

d’élection, y a grandi et entend bien y mourir, serait-ce au refuge<br />

de l’Arp qu’elle ne veut plus quitter. Quant à sa moitié dictatrice,<br />

graphiste indépendant, l’addiction serait pire : petit, il menait les<br />

troupeaux dans ces alpages italiens.<br />

L’histoire raconte donc que c’est ensemble qu’ils ont eu l’idée<br />

de cette élévation saisonnière, à 2446 mètres. Avec cinq étés de<br />

reculs, Carolina ne cache pas que c’est un défi. « À 56 ans révolus,<br />

je montre des signes de fatigue. » Entre les pêcheurs qui filent au<br />

lac et les randonneurs à border, « il faut être debout de l’aube au<br />

crépuscule, 7 jours sur 7, pendant quatre mois : au moins, je ne suis<br />

pas sujette à l’insomnie ! » S’improviser profession libérale, après<br />

des années à l’éducation nationale, n’est pas plus évident. « Au<br />

départ, ça m’a fait peur, mais ça commence à tourner et c’est une<br />

véritable satisfaction. »<br />

Il faut dire que leur construction, fabriquée avec les mêmes<br />

matériaux que les refuges locaux mais aménagée comme une<br />

auberge, avec une salle de bains dans chaque chambre et petit<br />

dortoir, brosse les locaux dans le sens du poil. La responsabilité des<br />

propos qui suivent n’engageant que leur auteur : « Comparés aux<br />

Allemands, ou aux Anglais qui marchent même sous la pluie, les


Italiens ne comptent pas parmi les plus sportifs. Certains aimeraient<br />

le confort d’un hôtel, comme dans la vallée ! » Prétextant la délicieuse<br />

croustade, ils n’hésitent pas, en tout cas, à revenir saluer le couple.<br />

« Pour moi, c’est une véritable émotion. Je retrouve les clients avec<br />

le même plaisir que je croisais mes élèves, vous savez, quand ils<br />

viennent vous interpeler dans la rue : c’est superbe, inestimable.<br />

Souvent, nous nous sentons même un peu psychologues ; certaines<br />

personnes aiment nous parler de leur vie, de leurs rêves, de leurs<br />

problèmes qui, à plus de 2 000 mètres, semblent bien<br />

lointains.… »<br />

Comment, dans ces conditions, ne pas proroger ses réflexes<br />

pédagogiques ? Amoureuse de sa nature, l’ancienne prof enseigne<br />

maintenant le respect de l’environnement, la gestion de l’eau, le<br />

tri des déchets, horrifiée par certains comportements. Sa fierté<br />

s’épanouit également dans le jardin botanique de la Roccera. Aidée<br />

par des volontaires de l’université de Turin et de l’association « Sac à<br />

dos », elle initie ses hôtes aux espèces botaniques alpines à travers<br />

des soirées thématiques, généralement le samedi. Conférences,<br />

diaporamas, théâtre, fêtes : la grande salle distille souvent une<br />

animation de villégiature, d’autant que le refuge n’est pas fréquenté<br />

par les alpinistes réglés sur la course du soleil.<br />

« Je suis une montagnarde, mais j’aime la ville », conclut Carolina,<br />

tout juste revenue d’une commission administrative où elle officie<br />

en tant qu’expert de français. Entre deux concours de pisteurs<br />

secouristes et d’infirmiers, elle s’adonne aussi à la traduction<br />

professionnelle, pour les activités de son mari notamment. Donnantdonnant,<br />

elle le consigne en cuisine dès qu’il quitte ses planches.<br />

« Il passe de la polenta à la publicité. »<br />

ANNE-LAURE MURIER<br />

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63<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

UN GÎTE PROPRE, UNE BONNE<br />

SOUPE, UN SOURIRE, ET LES<br />

GENS SONT CONTENTS QUAND<br />

ILS ONT MARCHÉ. ” FRÉDÉRIQUE<br />

BUISSON, REFUGE DE LA PORTE DE<br />

L’ORGÈRE.<br />

RÊVES D’ALTITUDE : LES ADRESSES<br />

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Refuge de la Porte de l’Orgère<br />

Tél : 04 79 05 11 65 / http://refuge.orgere.free.fr/<br />

• Au coeur du vallon du même nom ouvrant sur le parc national de la Vanoise, fermé au nord par l’aiguille Doran<br />

et le râteau d’Aussois, à 1 935 m d’altitude.<br />

• 56 couchages répartis dans 7 dortoirs de 8 places, 14 places dans un logement indépendant.<br />

• Ouverture de début juin à fin septembre.<br />

Refuge de l’Arp<br />

Tél. +39 348 15 48 012 / www.rifugioarp.it<br />

• À 1 h 30 de marche du village d’Estoul, près de Brusson, à 2446 m sur un plateau herbeux dans le val d’Ayas.<br />

• 100 couchages, répartis en chambres de 2, 3, 4, 5 places et en dortoirs de 8 places.<br />

• Ouvert de début juin à fin septembre.<br />

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64<br />

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évacue efficacement la transpiration. Les coutures Flat-Lock apportent<br />

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Norrona / SAC À DOS OFFTRACK<br />

Emportez le strict nécessaire dans ce sac technique de 7 L, qui pèse<br />

seulement 640 grammes.<br />

Prix de vente conseillé : 89 euros<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

Julbo / LUNETTES TRAIL<br />

La Trail a été pensée pour offrir légèreté, performance, bonne<br />

protection au vent et à la poussière, aérodynamisme et confort.<br />

Prix de vente conseillé : 120 euros<br />

Salomon / PANT EXO ¾<br />

Le Lycra Power & Exo-Sensifit de ce pantacourt améliore la<br />

performance, la circulation sanguine, le maintien des muscles et la<br />

récupération.<br />

Prix de vente conseillé : 90 euros<br />

Salomon / CASQUETTE XA CAP<br />

Une casquette légère et respirante, conçue à 100 % en polyester.<br />

Prix de vente conseillé : 18 euros<br />

Source / POCHE À EAU H2O<br />

Poche à eau de 2 litres, avec un large bouchon, poignée de transport,<br />

poignée de remplissage, tube isotherme avec valve mains libres gros<br />

débit (système anti-retour).<br />

Prix de vente conseillé : 30 euros


Millet / CHAUSSURES KRONOSAURE<br />

Le M-Spring Concept, fonctionnant comme une colonne vertébrale<br />

naturelle, située sous le pied, offre amorti, contrôle, stabilité, guidage,<br />

restitution d`énergie et déroulé de qualité. 810 gr la paire.<br />

Prix de vente conseillé : 129,90 euros<br />

The North Face / CHAUSSURES RUCKY CHUCKY<br />

La Rucky Chucky intègre les innovations les plus récentes développées<br />

par The North Face en termes de stabilité, de maintien et d’accroche.<br />

Prix de vente conseillé : 120 euros<br />

65<br />

Suunto / MONTRE X3 HR<br />

Ordinateur de poignet pratique et facile d’emploi, conçu pour les<br />

sports d’endurance tels que la course, le VTT ou la marche. Il réunit un<br />

cardiofréquencemètre, un altimètre et est étanche à 30 m.<br />

Prix de vente conseillé : 150 euros<br />

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Soyez sympa avec vos pieds<br />

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Hawk GTX *100% SANS AMPOULES,<br />

Sous conditions d‘une pratique adaptée, d‘un<br />

choix de pointure et de chaussant corrects et<br />

d‘utilisation de chaussettes techniques.


A SHOPPER \ SPECIAL TRAIL<br />

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Schöffel / CASQUETTE COSTA X<br />

Idéale pour ne pas attraper de coup de soleil pendant que l’on court.<br />

Prix de vente conseillé : 20 euros<br />

Lafuma / TEE SHIRT SERVOZ<br />

Traité anti-bactérien, il offre une excellente évacuation de la<br />

transpiration et favorise la rapidité de séchage. Les coutures plates et<br />

la coupe ergonomique assure un bon confort.<br />

Prix de vente conseillé : 50 euros<br />

Salomon / CHAUSSURES XT WINGS<br />

Le serrage rapide et précis offre de bons réglages, la semelle externe,<br />

Running Contagrip, apporte une bonne accroche et la semelle interne<br />

en EVA triple densité un excellent amorti.<br />

Prix de vente conseillé : 130 euros<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 /<br />

Lafuma / TEE SHIRT SERVOZ<br />

Traité anti-bactérien, il offre une excellente évacuation de la<br />

transpiration et favorise la rapidité de séchage. Les coutures plates et<br />

la coupe ergonomique assure un bon confort.<br />

Prix de vente conseillé : 50 euros<br />

Lafuma / SHORT SERVOZ<br />

Conçu avec des matériaux stretch et respirants, il offre une bonne<br />

amplitude de mouvements, évacue efficacement la transpiration et<br />

sèche rapidement.<br />

Prix de vente conseillé : 40 euros<br />

Gregory / SAC À DOS ISO<br />

Seulement 700 grammes pour ce sac à dos de 20 L, idéal pour les<br />

courses et marches où la légèreté est un détail important. Possibilité<br />

de compression lorsque le sac n’est pas totalement rempli.<br />

Prix de vente conseillé : 79,95 euros<br />

Salewa / CHAUSSURE VIPER ENDURANCE XCR<br />

La plus grande stabilité, le maintien latéral extérieur et l’excellente<br />

adhérence font de cette chaussure la solution idéale pour ceux qui<br />

parcourent de longues distances sur tout type de terrain. Conception<br />

en Gore Tex Soft Shell.<br />

Prix de vente conseillé : 139 euros<br />

Primus / FRONTALE PRIMELITE RACE<br />

Moins de 200 grammes pour cette frontale, idéale pour les courses de<br />

trail, qui offre jusqu’à 20 heures d’autonomie.<br />

Prix de vente conseillé : 69,95 euros


67<br />

LE MAGAZI NE GRATUI T OUTDOOR / NUMERO 23 22 /


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Vous grimpez vite. Soyez simple et affûté.<br />

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+ Semelle externe Smearacle en caoutchouc améliorant l’accroche<br />

+ Mesh aéré et résistant à l’abrasion<br />

+ Amorti double densité<br />

Peter Croft et Conrad Anker dans leurs chaussures Smedge Approach. Eastern Sierras, Californie. Photo: Jimmy Chin. Pour plus d’info: 04 50 88 25 65<br />

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