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finis par passer à autre chose.
Et tes relations amoureuses?
Tous les gars avec qui j’ai vécu sont morts. Mon tout premier
chum avec qui j’ai vécu un an est mort d’overdose, il y a très
longtemps. Ensuite, il y a eu Benoît Marleau. Il nous a quittés en
juin 2009. L’an dernier, c’était au tour de Louis-Marie Dansereau
qui est décédé à l’âge de 55 ans. J’avais joué et fait des mises en
scène pour cet auteur.
En 2010, t’as aussi perdu une grande amie, la comédienne
Pauline Lapointe. C’est sûrement pas facile de voir ces
gens proches de toi partir.
Tu te lèves un matin, t’as une bonne nouvelle à partager. Tu
prends ton téléphone et POW, tu réalises que t’as pus personne à
qui parler, à qui annoncer ta bonne nouvelle. Ça, c’est dur… (silence).
Et c’est sans compter de voir des gens malades autour de
moi, des amis qui ont le cancer…
Tu m’as écrit aussi que tu as trouvé ça difficile
d’apprendre le décès de l’humoriste Serge Grenier,
en avril dernier?
Oui. Tu sais qu’on allait à la même petite école? On était en compétition
à savoir qui était le meilleur de la classe. Il m’avait appelé
deux mois avant de mourir. Il voulait savoir si j’avais encore
des toiles à vendre. On s’est rappelé des souvenirs au bout du fil,
dont un roman qu’on avait écrit ensemble à 16 ans. C’est dur de le
voir mourir ainsi. Dans un moment de lucidité, il n’a pas voulu
rester là, dans cette résidence. C’est ce que j’aurais fait aussi.
Et toi, la santé?
J’ai pas de problème de santé. Bon, faut dire que ça fait cinq ans
que mon médecin veut m’envoyer faire des tests sanguins pour le
cholestérol. Je veux rien savoir de ça! Parce que si j’apprends que
j’ai une maladie, je vais être déprimé à cause de ça…
Je reviens sur ta relation avec le comédien Benoît
Marleau. Vous avez été combien de temps ensemble?
J’ai été 13 ans avec Benoît. C’était dans les années 70. On est
sorti ensemble pendant 9 ans. Après, il m’a quitté pour un plus
jeune. Ensuite, on a repris ensemble et on s’est acheté une ferme.
À la deuxième rupture, je me revois avec le comédien Gilles Renaud,
en auto, en pleine tempête de neige. Je suis en morceaux.
Je braille, je braille. Aujourd’hui, je me dis fallait tu être assez
fou?! Je pense que je l’aimais pas tant que ça. Je pleurais plus
l’idée de ne plus être en couple, ce couple que j’aurais voulu réussir
jusqu’à la fin de mes jours. Et je pleurais aussi la fin de nos
relations intimes. Avec Benoît, ça a été mes plus belles années
sur cet aspect-là!
Comment vous viviez votre homosexualité?
À ce moment, on parlait jamais d’homosexualité. C’était l’époque
où, deux gars qui habitaient ensemble, c’était « des amis ». Benoît
et moi, on était un modèle de couple homo dans le milieu
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