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PHOTO_CLAUDE CORMIER + ASSOCIÉS
L’ACTUALITÉ_DU QUARTIER DU VILLAGE
Place au Village
//////////// 016 FUGUES.COM JUIN 2012
Depuis des années, le quartier Centre-Sud – aujourd’hui
englobé dans l’arrondissement Ville-Marie – et sa
portion du Village gai vivent au cœur des problématiques
d’itinérance, de consommation et de ventes de
drogues, d’alcoolisme, d’incivilités, etc. Au mois de
mars dernier, cela a d’ailleurs soulevé un tollé lorsqu’il
a semblé que ces problèmes prendraient le dessus sur
la 5 e édition de la piétonisation estivale «Aires Libres»,
dont la survie était menacée.
Une mobilisation sans précédent du milieu a toutefois permis de
sauver in extremis la 5e édition de la piétonnisation estivale de la
rue Sainte-Catherine entre Saint-Hubert et Papineau, seule la portion
devant le parc Émilie-Gamelin sera retranchée pour l’été 2012,
pour permettre aux policiers d’intervenir plus régulièrement.
Reconnaissant qu’il faut tenter de trouver des solutions différentes, la Société de développement commercial (SDC) du Village s’est associée à
l’organisme « Spectre de rue » en vue de créer un meilleur climat entre les commerçants et la population «marginalisée» et par le fait même
augmenter le sentiment de sécurité. Deux «intervenants de liaison» sillonneront, à partir de la fin mai la rue Sainte-Catherine (portion Village)
avec un objectif de «réduction des méfaits».
Le projet intitulé «Le Village : une cohabitation à maintenir» est basé sur une entente tripartite entre l’arrondissement de Ville-Marie, l’organisme
Spectre de rue et la SDC du Village. En date du 8 mai dernier, le conseil d’arrondissement a d’ailleurs adopté la résolution adoptant la
subvention de 70 000 $, pour un an, permettant l’embauche de ces deux personnes. Cette collaboration spéciale vise la réduction des méfaits,
d’une part, et l’augmentation du sentiment de sécurité d’autre part.
«Une des toutes premières tâches de ces deux « intervenants de liaison » sera, justement, de rencontrer les commerçants membres de la SDC
du Village. «Ils se présenteront à eux et leur feront remplir un sondage sur le sentiment de sécurité, sondage développé en collaboration avec
l’organisme « Tandem Ville-Marie est ». C’est une occasion additionnelle pour les commerçants de se faire entendre, de ventiler leurs problématiques,
leurs frustrations accumulées depuis des années et ainsi éviter que les choses tournent mal. On cherche à agir en amont», de
souligner Bernard Plante, le directeur général de la SDC du Village, qui est à l’origine de ce projet-pilote qui a permis de créer ce partenariat.
Suite au sondage, il y aura une analyse des données visant à établir des priorités. L’ensemble de ce projet bénéficie également de la vaste expérience
de Monsieur Michel Gendron qui est conseiller en développement communautaire à l’arrondissement de Ville-Marie depuis de nombreuses
années.
«Il faut faire la distinction entre un travailleur de rue et ces nouveaux «intervenants de liaison». Un travailleur de rue œuvre exclusivement
auprès de la clientèle de la rue en vue de la réduction des méfaits. Tandis que ces deux nouveaux intervenants, qui relèveront de la SDC, feront
la « liaison » avec le milieu dans son sens large, ce qui inclut bien entendu les commerçants, en vue de renforcer le sentiment de sécurité
du Village. Ils agiront aussi en tant que médiateur entre les populations marginalisées et les autres acteurs du Village. De la gestion de crise
et des références seront également effectuées auprès de toutes personnes qui en exprimeront le besoin. On vise à réduire les méfaits, à favoriser
la cohabitation et à rassurer la population du quartier», d’expliquer Sophie Auger, travailleuse de milieu chez Spectre de rue. Présent
dans le quartier depuis 22 ans, l’organisme Spectre de rue vient en aide aux toxicomanes, aux itinérants et aux jeunes de la rue par différents
programmes.
«Ces deux nouveaux intervenants agiront tout de suite auprès des cas [qui demandent plus d’attention] avant que les choses s’enveniment, de
poursuivre Sophie Auger. S’il y a un début de fumée, ils vont intervenir avant qu’il y ait un incendie. […] Ces deux intervenants ne sont pas là
pour cautionner les comportements dérangeants et les incivilités. Ils seront là pour agir sur la minorité de personnes ayant des comportements
dérangeants et qui sont la cause de la majorité des plaintes. C’est donc une approche et des outils qui sont complémentaires aux interventions
policières, dont les résultats seront bénéfiques pour tous. »
Mais, ne fait-on pas ici du dédoublement puisque, depuis maintenant plus de deux ans, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM)
a mis sur pied une unité appelée «EMRII» (Équipe mobile en référence et en intervention en itinérance), soit des policiers jumelés à des travailleurs
sociaux spécialisés en provenance du Centre de Santé et des Services sociaux (CSSS) ? «Il y a des nuances à apporter, de spécifier
Sophie Auger. EMRII ne fait pas de médiation. Dans ce projet-
PLACE AU VILLAGE EST RENDU POSSI-
BLE GRÂCE À LA COLLABORATION DE
LA SDC DU VILLAGE.
1324, rue Sainte-Catherine Est, Montréal QC H2L 2H5 T. 514-529-1168
ITINÉRANCE, TOXICOMANIE, INCIVILITÉS
LE VILLAGE SE PREND EN MAIN!
pilote d’un an que nous avons développé à la demande de la SDC
du Village, la cohabitation est essentielle entre les populations et
l’on pourrait, justement, référer à EMRII en cas de besoin. Il s’agit
de services complémentaires en vue de la réduction des méfaits,
car, notre objectif est clair, on vise à décloisonner les différents