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ARTS ET CULTURE_TÉLÉ ET WEBTÉLÉ<br />
À ne pas manquer...<br />
ROLLER DERBY MONTRÉAL, LE 7 AVRIL À 21H À CANAL D<br />
DES GLADIATRICES<br />
EN PATIN À ROULETTES<br />
Depuis une dizaine d'années, ce sport de contact en patin à<br />
rou<strong>le</strong>ttes est de retour dans notre province. À Montréal, six<br />
équipes féminines évoluent dans une ligue nord-américaine.<br />
Dans <strong>le</strong> documentaire Rol<strong>le</strong>r Derby Montréal, présenté <strong>le</strong> dimanche<br />
7 avril à 21 h, <strong>le</strong> réalisateur Luc Harvey rencontre<br />
quelques joueuses étoi<strong>le</strong>s, des femmes de tous âges, qui<br />
racontent <strong>le</strong>ur passion pour ce sport hors de l'ordinaire.<br />
Le Rol<strong>le</strong>r Derby fut créé à Chicago en 1925. C'était au départ, dans<br />
<strong>le</strong>s années 30, une course d'endurance sur piste qui se déroulait<br />
parfois sur des distances de plus de 6 000 kilomètres. Au fil des<br />
années, <strong>le</strong> Rol<strong>le</strong>r Derby devient un sport sérieux et très apprécié;<br />
un objet de culture populaire anglo-saxon. Des clubs f<strong>le</strong>urent<br />
partout en Amérique du Nord. À la fin des années 40, ce sportspectac<strong>le</strong><br />
compte 40 000 pratiquants et occupe 3 soirées par semaine<br />
à la télévision. L'âge d'or du Rol<strong>le</strong>r Derby dure jusqu'aux<br />
années 70. Au début des années 80, <strong>le</strong> Rol<strong>le</strong>r Derby disparaît<br />
complètement et laisse <strong>le</strong> souvenir d'un sport spectac<strong>le</strong> calqué sur<br />
la lutte. Cependant, un regain d'intérêt pour ce sport refait surface<br />
////////////// 090 FUGUES.COM AVRIL 2013<br />
dans <strong>le</strong>s années 2000. L'héritage du<br />
Rol<strong>le</strong>r Derby, sous forme de lutte<br />
chorégraphiée, est vite abandonné au<br />
profit d'une pratique plus authentique<br />
sous une forme plus moderne et<br />
presque essentiel<strong>le</strong>ment féminine. Les<br />
contacts sont réels et <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s plus<br />
cohérentes et respectées.<br />
Le Rol<strong>le</strong>r Derby est un sport de contact<br />
en patin à rou<strong>le</strong>ttes qui se dérou<strong>le</strong> sur<br />
un circuit ova<strong>le</strong>. Vêtues de bas résil<strong>le</strong>,<br />
de jupes à pail<strong>le</strong>ttes extra-courtes et<br />
chaussées de patins à quatre roues, <strong>le</strong><br />
but du jeu est de désigner une joueuse<br />
et de réussir à dépasser, en un laps de<br />
temps donné, <strong>le</strong>s joueuses adverses<br />
sans se faire projeter au sol.<br />
Par <strong>le</strong> biais de ces joueuses, nous apprenons<br />
à connaître l'histoire de ce<br />
sport, la passion qui <strong>le</strong>s habite et <strong>le</strong>s<br />
règ<strong>le</strong>s qui <strong>le</strong>s guident. Nous <strong>le</strong>s accompagnons dans <strong>le</strong>ur vie quotidienne<br />
pour mieux comprendre <strong>le</strong>urs engagements face à cette<br />
discipline sportive ultra exigeante.<br />
Vient ensuite la découverte d'une culture propre à cette activité et<br />
d'un sport qui met à profit la féminité de façon peu traditionnel<strong>le</strong>.<br />
Certaines joueuses étoi<strong>le</strong>s de la ligue de Montréal portent des<br />
noms évocateurs tels que « Smack Daddy », « Iron Wench »,<br />
« Rae Volver ».<br />
Toutes ces Montréalaises conjuguent <strong>le</strong>ur doub<strong>le</strong> vie de joueuses<br />
avec des métiers - a priori - peu associés au Rol<strong>le</strong>r Derby : éducatrice<br />
dans un centre de la petite enfance, éditrice, mère de famil<strong>le</strong>,<br />
pâtissière, professeure d'université ou encore médecin.<br />
Narré par Plastik Patrik, Rol<strong>le</strong>r Derby Montréal est un documentaire<br />
rempli de suspens et d'émotions, encré dans <strong>le</strong> vécu des<br />
joueuses et l'engouement des spectateurs. 6 CHANTAL CYR<br />
ROLLER DERBY MONTRÉAL, présenté <strong>le</strong> dimanche 7 avril à 21 h, à<br />
Canal D. En reprise <strong>le</strong> 12 avril.<br />
J’AI TUÉ MA MÈRE SUR OUTTV<br />
J’ai tué ma mère, écrit, réalisé et produit par Xavier Dolan, dépeint <strong>le</strong>s rapports conflictuels entre une<br />
mère monoparenta<strong>le</strong> morne et son fils de seize ans marginal, en p<strong>le</strong>ine crise d’ao<strong>le</strong>scence. Assise à<br />
la tab<strong>le</strong> de sa cuisine kitsch, une femme dans la quarantaine fixe dans <strong>le</strong> vide pendant qu’el<strong>le</strong> mâche<br />
bruyamment un bagel tartiné de fromage à la crème. Son fils l’observe avec exaspération et dégoût.<br />
Ne pouvant contenir sa hargne, il explose et l’abreuve d’insultes. El<strong>le</strong> rétorque avec un calme résigné.<br />
Xavier Dolan amorce son premier long métrage en nous dépeignant avec une ingénieuse sagacité <strong>le</strong><br />
quotidien banal et orageux de deux êtres qui semb<strong>le</strong>nt diamétra<strong>le</strong>ment opposés (el<strong>le</strong>, comptab<strong>le</strong> morne,<br />
plutôt grégaire, et lui, jeune artiste fougueux, homosexuel, anticonformiste), tout en nous dévoilant habi<strong>le</strong>ment<br />
la complicité touchante qui <strong>le</strong>s lie et l’amour sincère qu’ils ressentent l’un pour l’autre. Avec<br />
son premier long métrahe, Dolan témoigne d’une adresse impressionnante alors qu’il nous révè<strong>le</strong> <strong>le</strong>s<br />
univers diffici<strong>le</strong>ment réconciliab<strong>le</strong>s des deux protagonistes, non seu<strong>le</strong>ment par un scénario qui dénote une maturité au-delà de l’âge de l’auteur, mais<br />
en soulignant la disparité de la mère et du fils à l’aide d’une direction artistique réussie. Dolan met à profit un vocabulaire iconographique littéraire et<br />
visuel, illustrant ainsi non seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s subtilités psychologiques et intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>s des personnages mais aussi <strong>le</strong>urs états d’âme, tirant profit des<br />
éléments de décors, des évocations oniriques, de la technique du documentaire où Hubert exprime son animosité envers sa mère. Un classique<br />
instantanné. 6 HECTOR CARTIER<br />
J’AI TUÉ MA MÈRE, sur <strong>le</strong>s ondes de OUTtv, <strong>le</strong> jeudi 18 avril, 21h.